• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE

3.   Les bibliothèques universitaires à la croisée des chemins

Les BU doivent relever de nombreux défis pour faire face à l’évolution constante de leur environnement tant interne qu’externe. Elles doivent maintenir et améliorer leurs services aux usagers tout en luttant contre les diminutions budgétaires et les augmentations de coûts55. La communauté professionnelle des BU s’engage autant qu’elle peut dans ce contexte en pleine évolution. En améliorant leur position au sein de leur institution, les BU gagnent en considération et en reconnaissance ce qui contribue à améliorer leur image. Elles se positionnent progressivement comme partenaire stratégique et non plus seulement comme prestataire de services. Elles ont des atouts à mettre en valeur pour saisir les opportunités qui s’offrent à elles, et dépasser leurs faiblesses et les menaces qui planent sur leur confort fragilisé. Une équipe de chercheurs, pour la plupart basés en Angleterre, a étudié l’impact des difficultés économiques sur les BU aux USA et en Grande-Bretagne. Elles s’adaptent et font preuve de résistance en cherchant des solutions et en partageant leurs expériences. Les regroupements par association, les collaborations professionnelles et les partenariats au sein de leur institution sont les clés d’une évolution future (Nicholas, Rowlands, Jubb, & Jamali, 2010).

Comme nous l’avons déjà souligné, les anglo-saxons peuvent compter sur les associations professionnelles telles que le RIN, l’ALA, l’ARL, l’OCLC, le JISC pour promouvoir la valeur des BU. A cet égard, il faudra suivre attentivement les travaux de l’ACRL qui a entamé un programme de recherche sur ce thème56. D’autres études se sont déjà attachées à démontrer le retour sur investissement des bibliothèques. Carol Tenopir et al. de l’Université du Tennessee propose un modèle pour calculer le ROI57 d’une BU en considérant le lien entre les collections et les bourses de recherche demandées et obtenues au sein de l’institution (Tenopir, 2010). Hors pays anglo-saxons, les bibliothèques académiques aussi s’organisent. Conscientes que le contexte économique difficile représente une opportunité de réfléchir et d’accepter de nouvelles missions, de nouveaux modes de fonctionnement. Frédéric Blin de la Sous-direction des bibliothèques et de l’information scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dresse une synthèse des principaux programmes et projets menés par les bibliothèques académiques européennes58 (Blin, 2008). Marian Koren de l’association des bibliothèques publiques des Pays-Bas discute des associations professionnelles et de la

55 Voir Pellet, C. (2011). Rapport de stage à la Bibliothèque Paul-Emile-Boulet - Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Université catholique de Louvain : Louvain-la-Neuve.

56 http://www.acrl.ala.org/value/, consulté le 5 août 2012

57 En anglais “Return On Investment”

58 L’état de la situation date de 2008.

coopération européenne, mais déplore l’absence d’un programme de sensibilisation cohérent (Koren, 2008). Pour leur part, les BU sont représentées par Liber, la Ligue des bibliothèques européennes de recherche qui constitue certainement un moyen précieux de valorisation au travers d’actions collectives (Cavalier, 2008).

Il est certain que si la valeur ajoutée des BU ne repose que sur l’accès à des ressources, elles s’exposent à une perte de justification (Muet, 2009). Pour compenser par d’autres services la baisse de fréquentation induite par les accès distants, une bonne gestion du changement s’impose. Ce thème faisait déjà l’objet d’un séminaire de 4 jours lors de la sixième édition de l’International Summer School on the Digital Library à Tilburg en 2001 (Prinsen, 2001). Tous les aspects bibliothéconomiques sont touchés. Nous entendons par là la gestion des collections, l’offre de services à différentes catégories d’usagers, les compétences du personnel nécessaires à la réalisation des tâches et activités ainsi que les collaborations tant internes qu’externes aux BU. Autant d’aspects que nous avons voulu cerner au travers de notre enquête et que nous allons aborder ci-après au travers de la littérature récente.

Au sein des BU on parle beaucoup des nouveaux comportements informationnels des usagers59. Pour y répondre elles tendent à offrir aux étudiants des espaces ouverts et conviviaux, des zones de travail en groupe, une diffusion des collections empruntant les sites web de partage comme Flickr, Facebook, Youtube. En revanche, il semble plus difficile de rencontrer les nouveaux comportements des chercheurs. Ils font pourtant partie du public cible des BU et des études traitent aussi de leurs nouveaux modes de fonctionnement. Comme en témoigne un rapport d’étude sur les comportements des auteurs et utilisateurs vis-à-vis des journaux et des archives ouvertes (Fry et al., 2009). Muriel Lefebvre quant à elle s’est intéressée à l’émergence de « nouvelles pratiques d’écriture et de lecture de la science » à travers l’exemple d’une revue scientifique du web 2.0. Il s’agit de la revue d’aérologie ACP Atmospheric Chemistry and Physics (Lefebvre, 2010). Ainsi de nouvelles formes de communication scientifique voient le jour, les données de recherche s’amplifient et de nouveaux outils de dissémination et de partage prolifèrent. (Voir aussi la section 1).

Les collections demeurent une préoccupation permanente (voir aussi la section 1). Nous connaissons bien l’augmentation constante du coût des ressources allant jusqu’à obliger parfois les BU à diminuer leurs achats auprès des presses universitaires (Budd & Urton, 2003). Elles

59 Trois « méta-études » dressent un bilan des travaux effectués sur les pratiques informationnelles des nouvelles générations et pourront certainement aider les BU à adapter leurs services. http://urfistinfo.hypotheses.org/1551, consulté le 30 juillet 2012

doivent trouver des parades. Les consortiums en sont une qui confère aux BU une force de négociation. La RLUK60 en a fait usage envers les éditeurs Elsevier et Wiley afin qu’ils diminuent le coût de leurs abonnements en 201161.

L’offre de services des BU s’est considérablement élargie avec la révolution numérique. Cela conduit à de nouveaux modèles de bibliothèque marqués par deux tendances opposées : celle des Learning Center d’une part, et celle des Digital library d’autre part. Traditionnellement les BU ont toujours incarné des lieux physiques importants pour l’étude, l’apprentissage et la rencontre. Leur tradition en cette matière est incontestable. Loin de disparaître avec le développement des NTIC62, on constate au contraire une sorte de renaissance sous la forme de

« troisième lieu », allant pour certains jusqu’à repenser l’architecture des bâtiments comme pour les Idea Stores à Londres63, le Rolex Learning Center64 de l’EPFL à Lausanne ou la future bibliothèque d’Angoulême (FR) (Dogliani, 2008). « La bibliothèque troisième lieu », comme l’appelle M. Servet, est un modèle répandu aux USA et de plus en plus présent en Europe. Le concept peut revêtir des acceptions différentes mais le dénominateur commun se fixe dans un espace dédié à la vie sociale de la communauté en réponse aux nouveaux besoins des usagers. En complément du premier lieu, celui du foyer, et du deuxième lieu, celui du travail, le troisième lieu représente un espace « où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle » (Servet, 2010, p. 57; Tacheau, 2009). La démocratie culturelle est ainsi favorisée par les bibliothèques troisième lieu qui combinent un « ancrage physique fort » et une « vocation sociale assumée » (Servet, 2010, p. 60 & 61). Si on complète ces fondations par une intégration à l’enseignement et à la recherche on obtient le modèle peut-être le plus abouti : celui des Learning centers. Nous lirons à ce sujet le rapport de Suzanne Jouguelet, Inspectrice générale des bibliothèques, à Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche intitulé « Les Learning centres : un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement et à la recherche » (Jouguelet, 2009). A l’opposé un autre modèle de bibliothèque se répand, celui de la bibliothèque électronique (digital library en anglais). Ce type de bibliothèque offre des services basés uniquement sur le numérique et tend également à s’intégrer aux missions des universités tantôt via la participation aux IMS (Instructional Management System), tantôt via des services d’autoédition, d’accès à des

60 RLUK = Research Libraries UK représente 30 bibliothèques de recherche en Grande-Bretagne

61http://chronicle.com/blogs/wiredcampus/british-research-libraries-say-no-to-big-deal-serials-packages/32371, consulté le 30 juillet 2012.

62 NTIC = Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

63 http://www.ideastores.co.uk, consulté le 29 juillet 2012

64 http://www.rolexlearningcenter.epfl.ch, consulté le 29 juillet 2012

ressources distantes, de formation à distance et d’interopérabilité des systèmes de référencement (Prinsen, 2001). Certains ont même créé une bibliothèque virtuelle sur Second Life65 (Little, 2011). En ajoutant à leur offre, des services web 2.0, comme l’assistance pour l’utilisation des réseaux sociaux (Burkhardt, 2010), les BU doivent s’inquiéter de la gestion des risques liés à ces services qui n’ont pas que des avantages. Il est bon de pouvoir en mesurer les risques pour les utiliser dans les meilleures conditions possibles. C’est l’objet des travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université de Bath (UK) (Kelly, Bevan, Akerman, Alcock, &

Fraser, 2009). Parmi les risques, on doit penser aux aspects juridiques. Le respect de la propriété intellectuelle ne s’est jamais autant heurté aux droits des usagers consommateurs devenus aussi créateurs. Pour gérer la situation, deux choix sont possibles, soit développer les compétences du personnel en place, en ces matières; soit collaborer avec les juristes présents au sein des universités.

Cette alternative nous permet d’introduire une double nécessité : celle des collaborations interprofessionnelles au sein des institutions et celle des compétences. Chacune a son lot de difficultés. A l’heure où la multidisciplinarité est considérée comme un moteur d’innovation, les collaborations ne peuvent être que profitables à tous les partenaires engagés. Or, au sein des institutions elles peuvent être handicapées par la mauvaise image des BU (Anderson, 2011) et par le manque de reconnaissance. Pour pallier à ce problème, des professionnels de BU américaines proposent la création de portfolios académiques adaptés aux bibliothécaires (vanDuinkerken, Coker, & Anderson, 2010). Par ailleurs, l’adaptation aux métiers exige de la part du personnel des BU des efforts de formation. En juillet 2011 la revue DocSI66 a consacré un dossier sur les mutations et perspectives des métiers et compétences en information-documentation (Libmann, 2011). Le développement des ressources humaines compte bien sûr parmi les facteurs d’une bonne gestion des BU. Ce domaine de recherche les concerne et ne peut pas être ignoré. A ce propos, une étude met en lumière le lien entre la satisfaction professionnelle et la performance via ce que les chercheurs appellent l’OCB (Organizational Citizenship Behavior). La performance professionnelle est d’autant meilleure que l’autonomie du personnel est encouragée (Peng, Hwang, & Wong, 2010).

Nous ne pouvons qu’esquisser des pistes d’actions possibles pour répondre aux grands défis des BU. Remarquons que ces pistes nous sont données par une littérature caractérisée

65 Une communauté virtuelle accessible en ligne - http://secondlife.com/whatis/?lang=fr-FR, consulté le 31 juillet 2012

66 Documentaliste-Sciences de l’Information - Revue française de l’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation)

par une grande implication des professionnels du secteur. Danny P. Wallace, Professeur en sciences de l’information et bibliothéconomie à l’Université d’Oklahoma (USA) estime même que les BU du 21ème siècle devront davantage établir de ponts entre leurs pratiques professionnelles et les recherches dans ce domaine afin de pouvoir assumer leur rôle de praticien et d’enseignant (Wallace, 2007). Cette observation est probablement transposable et souhaitable dans n’importe quel pays dans la mesure où chaque BU connaît une situation variable selon son contexte institutionnel autant que régional, national et international. Il incombe alors aux autorités de chaque structure d’opérer des choix stratégiques adaptés, en toute connaissance de causes. Dans son article sur « Les mutations de l’enseignement supérieur et perspectives stratégiques pour les bibliothèques universitaires » Florence Muet évoque quatre nouvelles postures stratégiques que nous avons reprises dans notre enquête (Muet, 2009). Certes très générales et peut-être réductrices, elles nous permettent néanmoins de voir dans quelle mesure le personnel perçoit l’orientation stratégique suivie et quelle proportion est susceptible de s’engager vers une plus grande intégration dans la mission de recherche de leur institution (voir page 92).

Si, à de nombreux égards, les BU peuvent être le lieu d’investissement adéquats supplémentaires pour soutenir les efforts de recherche encore faut-il qu’elles le souhaitent. Elles disposent en tout cas de nombreux atouts à leur actif. Grâce à l’existence de structures disciplinaires, les BU jouissent d’une position de proximité qui les place en force pour des services adaptés à la diversité des pratiques des chercheurs. La « diversité des pratiques documentaires numériques dans les champs scientifiques » a été le thème en 2009 d’une journée d’étude internationale à l’Enssib (L’Ecole nationale des sciences de l’information et des bibliothèques, France) (Revelin, 2009). Elles assument leur mission traditionnelle de médiateur de l’information et sont déjà impliquées pour certaines dans la construction d’indicateurs (Dassa, 2009; Filliatreau et al., 2009). Sylvie Godel et ses collègues relatent le travail effectué au sein de la bibliothèque médicale de l’Université de Lausanne pour mesurer les résultats de recherche à l’aide du RI Serval combiné à PubMed et WoS (Godel, de Kaenel, & Iriarte, 2010). Les listes de revues de l’AERES ont impliqué des documentalistes (Le Coadic, 2010). Miranda Bennett est responsable de collection à l’Université de Houston (USA). Elle raconte comment sa BU a participé à l’objectif de son institution : devenir une université de recherche de premier plan (Bennett, 2010). (Voir aussi la section 2). En Australie les BU se sont inspirées de l’expérience

anglaise pour s’engager dans le RQF67. Quatre domaines d’opportunités sont identifiés : la gestion des collections, les RI, l’expertise du personnel et les projets de recherche. Chacun de ces domaines ont des implications financières mais constituent autant d’occasions pour les BU d’améliorer leur position au sein de leur université. Les RI et la formation du personnel sont des pistes à suivre à court terme pouvant ensuite évoluer vers une contribution efficace dans le processus de qualité de la recherche (Denison, Kethers, & McPhee, 2007; Haddow, 2007). La revue DocSI a consacré en 2009 un numéro tourné essentiellement vers l’enseignement supérieur et la recherche (Gayon, 2009). Cet important dossier relate des études et des retours d’expérience de professionnels de l’information et de la documentation qui constitue autant de témoignages du lien étroit qui se tisse de plus en plus entre eux et les indicateurs de recherche.

Anne Bergez, dans son retour d’expérience au LAAS sur la production d’indicateurs, explique que le développement des compétences via la formation continue est non seulement nécessaire mais qu’il peut aussi contribuer à la satisfaction et à la performance professionnelle (Filliatreau et al., 2009). Dans une contribution éditoriale pour la revue The Journal of Academic Librarianship Nitecki exprime les cinq sources de satisfaction qui peuvent naître de la pratique des métriques en bibliothéconomie : donner du sens à ce qui est mesuré; participer au processus de qualité; partager avec les organes institutionnels; exprimer l’impact d’un service rendu à la communauté et finalement assurer son engagement au sein de l’organisation (Nitecki, 2010). Ne peut-on pas penser la même chose de l’application des indicateurs utilisés dans le monde de la recherche ?

Nous avons déjà discuté de l’intérêt de la bibliométrie à la section 2. Nous relèverons ici son apport aux BU lorsqu’il s’agit de gérer les collections. Francine Courtial, responsable de la bibliothèque médicale et de recherche de l’IGR (Institut Gustave Roussy, France) utilise une méthode bibliométrique pour sélectionner les périodiques médicaux et scientifiques utiles aux chercheurs de l’IGR (Filliatreau et al., 2009). Une autre étude de cas est traitée par Pierre Feyereisen et Anne Spoiden. Ils ont pris en considération les citations dans les thèses de maîtrise et de doctorat, en vue d’évaluer les collections de périodiques de la bibliothèque de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université catholique de Louvain (BE) (Feyereisen & Spoiden, 2009). Les statistiques d’usage, dont nous avons déjà parlé, sont utiles aux BU pour améliorer leur politique documentaire et revenir à des acquisitions “au détail”, contrairement aux achats par lot (Scalabre, 2008)68. Car en effet, les BU possèdent le budget

67 Research Quality Framework (RQF) à partir de 2008

68 Voir aussi Pellet, C. (2011). Rapport de stage à la Bibliothèque Paul-Emile-Boulet - Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Université catholique de Louvain : Louvain-la-Neuve.

d’acquisition des collections traditionnelles et numériques (livres, journaux, revues, bases de données). En outre, elles regroupent des compétences en collecte et en gestion de données (Kamada, 2010) et de plus en plus en matière de ressources numériques. Un groupe de travail du comité romand de la Communauté de travail des bibliothèques suisses de lecture publique (CLP) a présenté un rapport sur l’offre numérique des bibliothèques et des possibilités de mise en commun (Monnerat, 2011).

Le libre accès et les infrastructures associées fournissent des occasions d’offrir de nouveaux services aux chercheurs : comme la formation et l’assistance; la consultation personnalisée; un site web de ressources spécifiques (documents types, FAQ, liste des politiques éditoriales des journaux); l’abonnement à des services extérieurs; la mise en valeur des publications facultaires en opérant un lien entre le RI et le site web de la BU. D. Yvonne Jones est bibliothécaire spécialisée à l’Université James Madison (USA). Elle relate son expérience de mise en valeur des publications facultaires via le site web de sa bibliothèque (Jones, 2010). Michael Robinson quant à lui, est bibliothécaire spécialisé à l’Institut de l’Education de Hong Kong. Il explique comment la bibliothèque s’est engagée dans un redéveloppement de son RI pour contribuer à la politique de recherche de son institut, améliorant ainsi sa position en tant qu’institut de recherche (Robinson, 2009).

En matière de gestion de données on parle de plus en plus de l’ « open data » qui concerne soit les métadonnées, soit les données factuelles. Toutes ces données tendent à suivre le même chemin d’accès libre. Avec elles, les « linked data » ouvrent aussi des pistes de développement soutenues notamment par le JISC (McGregor, 2010) sans compter les perspectives du web sémantique et des ontologies qui peuvent lui être associées. (Voir aussi la section 1).

Au sein de l’ARL, Patricia Hswe et Ann Holt ont créé un guide à l’attention des bibliothécaires et responsables de bibliothèque, pour aider les chercheurs à s’inscrire dans les nouvelles directives du NSF (National Science Foundation, USA) concernant la gestion et le partage des données de recherche (Hswe & Holt, 2012).

En matière de publications scientifiques, les BU peuvent encore être impliquées dans l’édition électronique comme c’est le cas à l’Université de Tilburg (NL) qui édite Electronic Journal of Comparative Law69 ou à l’instar des expériences des universités australiennes discutées dans

« Just Advanced Librarianship : The Role of Academic Libraries as Publishers » (Harboe-Ree, 2007). Brower et Hollister présentent également l’expérience de Communications in Information

69 http://www.ejcl.org, consulté le 29 juillet 2012

Literacy (CIL), une revue en libre accès créée à l’aide d’un logiciel de publication open source70 appelé OJS pour Open Journal Systems71 (Brower & Hollister, 2010).

De nouveaux sujets peuvent être abordés : les droits d’auteur, les modèles de publication, les codes de déontologie, les chartes d’éthique et le respect des conditions de financement. La collaboration avec les services administratifs de recherche peut être utile pour mieux cerner les besoins des chercheurs financés par les grands fonds nationaux et internationaux.

Les perspectives ne s’arrêtent pas là. Nous observons une tendance internationale qui mène les BU vers une plus grande intégration dans des infrastructures globales de gestion des données de recherche. Pour Keith Webster, les BU doivent se transformer en « key component of the eResearch infrastructure » (Webster, 2007). Beaucoup le sont déjà.

En Angleterre, Sally Rumsey décrit les besoins d’information des dirigeants et du personnel administratif des institutions de recherche. A partir de là il explique le projet BRII (Building the Research Information Infrastructure) qui consiste à apporter une solution complémentaire aux données utilisées par les RI. Ce projet de l’Université d’Oxford ne concerne pas la manière de gérer un projet de recherche. Il rencontre par contre les besoins des institutions en matière d’information sur les activités de recherche. Il répond aux questions : quel chercheur travaille sur quoi, avec quel financement et quel résultat (Rumsey, 2010).

Un exemple en production est donné par VIVO de l’Université Cornell (USA)72. Mais nous pouvons également en citer d’autres. Frida, est développé au sein de l’Université d’Oslo pour

Un exemple en production est donné par VIVO de l’Université Cornell (USA)72. Mais nous pouvons également en citer d’autres. Frida, est développé au sein de l’Université d’Oslo pour