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Les bibliothèques et la deuxième naissance

Dans le document 56 : Nord-Pas-de-Calais (Page 52-55)

du cinéma

Loin de porter

concurrence aux

exploitants de cinéma

en salle, l’offre

développée par les

médiathèques a

souvent pallié les

déficiences du réseau

commercial. La preuve

en Nord – Pas-de-Calais

où, dans l’urgence,

des formations ont

même émergé de façon

informelle.

3. De la suite dans les images, 20 rue Georges-Danton – 59000 Lille :

www.delasuitedanslesimages.org.

4. Cinéligue, 104 rue de Cambrai – 59000 Lille : www.cineligue-npdc.org. 1. Sur le contexte général sous-jacent à cette relation d’une expérience en

région, voir : Bibliothèque(s), « Cinéma », n° 45, juillet 2009.

DOSSIER

JEAN-LUCDU VAL et BRIGITTE LUCHE Les bibliothèques et la deuxième naissance du cinéma 51

usagers des bibliothèques appréhendent-ils la richesse des fonds de films documentaires ? Comment s’y retrouvent-ils dans le classement ?

Et la lumière fut ! Nous avions tous besoin de formation !

A

U

-

DELÀDEL

ÉVÉNEMENT

Comme l’offre de formation dans ce domaine était assez faible au niveau local, la coordination a pris la décision de la mettre en place elle-même. Problème : le groupe, informel, ne disposait pas de structure administrative et financière lui permettant de gérer un budget (défraiement des intervenants et locations de films). C’est donc la Drac qui a subventionné MédiaLille (centre régional de formations aux bibliothèques) afin que le projet puisse se concrétiser. Très vite, un consensus s’est porté sur le contenu du programme et sa durée, en faisant appel aux res- sources locales. La formation devait être gratuite, se dérouler dans une médiathèque et un cinéma et s’adresser aux biblio- thécaires, aux programmateurs de salles de cinéma et aux étu- diants. La ville de Marcq-en-Barœul, dans la proche banlieue de Lille, a été retenue car elle possédait deux atouts de taille : la Corderie, une médiathèque flambant neuve équipée d’un auditorium, et une salle de cinéma : le Colisée-Lumière.

Cette première formation s’est déroulée sur deux jours (22-23/10/2009). Animée par Hélène Desplanques, réalisa- trice de Liquidation totale qui fut projeté en avant-première, la première journée à la médiathèque (avec repas au beau milieu des collections…) permit d’aborder l’histoire du cinéma documentaire et sa définition à la croisée des genres. Elle se conclut avec The cat, the reverend and the slave (Alain Della Negra et Kaori Kinoshita), en présence des réalisateurs et d’Estelle Caron, présidente d’Images en bibliothèques. Le deuxième jour se partageait entre la médiathèque où, après un état des lieux de la diffusion en région, une table ronde modérée par Isabelle Gérard-Pigeaud (CNC) aborda la ques- tion de la médiation. Au cinéma, l’après-midi fut dévolue à une carte blanche à Olivier Sarrazin, président de la Société des auteurs réalisateurs de films indépendants en région (Safir) qui présenta deux documentaires issus de la production régionale : Les Habitants (Frédéric Touchard) et Soleil soli-

tudes (Yohan Laffort) en présence des réalisateurs. Ces deux

journées associèrent constamment producteurs, réalisateurs, bibliothécaires et programmateurs de salles de cinéma.

Le succès de ce coup d’essai (50 participants heureux et comblés !) permit à la coordination de poursuivre ces actions de formation en 2010, en trois journées cette fois, réparties dans l’année et sur l’ensemble du territoire régional. Des jour- nées de formation bâties sur un modèle unique : projection le créant ainsi avec le soutien de la Drac des « points cinéma »

pour une programmation exceptionnelle (fêtes de fin d’an- née…) ou régulière. En outre, Cinéligue est missionnée sur le dispositif Apprentis et lycéens au cinéma.

C’est dans ce contexte que quelques bibliothèques et salles de cinéma se sont lancées dans l’aventure du Mois du film documentaire.

L

E

M

OISDUFILMDOCUMENTAIRE

:

UNERÉGIONPIONNIÈRE

Le ministère de la Culture a confié à l’association Images en bibliothèques 5 le soin de créer une manifestation d’enver- gure nationale – voire internationale – pour valoriser le cinéma documentaire. En 2000, le Mois du film documentaire 6 était né ! Aussitôt, bon nombre d’équipements (bibliothèques, musées, associations culturelles) de la région se sont mon- trés intéressés par le projet et se sont régulièrement rencon- trés, sous l’impulsion de la Drac et de ses conseillers Livre et lecture et Cinéma et audiovisuel. Depuis lors, c’est Heure exquise ! 7 (Centre international des arts vidéo) qui coordonne la mise en place de la manifestation et impulse une dyna- mique à l’échelle de la région.

Des réunions entre les différents participants sont orga- nisées trois fois par an dans des lieux différents dans le but de susciter les échanges, les conseils entre programmateurs, mais aussi de favoriser le partenariat des structures au sein d’une même collectivité. C’est également lors de ces réunions que sont élaborés les outils de communication, notamment la plaquette répertoriant par ville les séances proposées (film + débat). Ce mode de fonctionnement a particulièrement séduit Images en bibliothèques qui a, depuis, invité les autres régions de France à s’inspirer de cette organisation souple et informelle pour créer l’ensemble des coordinations régionales.

Au fil du temps, un petit groupe de fidèles motivés (qui ne demande qu’à s’élargir !), d’à peine dix personnes, s’est constitué afin de réfléchir à l’organisation de la soirée de lancement du Mois du film documentaire : choix du lieu, de la programmation, déroulé des événements… Et lors d’une réunion de bilan début 2009, les participants se sont posé les questions suivantes : comment les bibliothécaires peuvent- ils avoir accès à la production cinématographique (création, production, diffusion, distribution, édition) ? Comment les 5. Images en bibliothèques, 21 rue Curial – 75019 Paris : www.imagesenbiblio-

theques.fr.

6. www.moisdudoc.com. Cf. Estelle Caron, « Le Mois du film documentaire, 10 ans déjà », in Bibliothèque(s), n° 45, juillet 2009, pp. 32-33.

7. Heure Exquise ! BP 113, Le Fort, rue de Normandie – 59073 Mons-en-Barœul :

par la publication d’un catalogue édité par la Safir 8. Cette

association regroupe des réalisateurs qui résident et/ou tra- vaillent dans la région ; elle souhaite que publics et réalisa- teurs se rencontrent autour des films, convaincus de l’impor- tance des échanges directs. Une projection-rencontre dans une médiathèque : bien mieux que la diffusion de leurs films à 1h du matin sur une chaîne de télévision en dépit du nombre moindre de spectateurs ! Cette initiative issue des journées de formation propose un interlocuteur et un forfait uniques pour la fourniture du film, le droit de projection, le droit d’utiliser le matériel promotionnel disponible, la présence du réalisateur.

Et on recommence en 2011 !

matin, dans une salle de cinéma, d’un film en avant-première

et d’un film issu des collections d’une bibliothèque ou d’Heure exquise ! sur la même thématique, l’après-midi étant réservé aux débats et échanges avec les participants en présence d’un professionnel du cinéma. Les sessions 2010 se sont déroulées en mai à Caudry (59), en juin à Bray-Dunes (59) et en sep- tembre à Courrières (62). Ces journées « délocalisées » ont permis de toucher un public de proximité, au-delà des irréduc- tibles fidèles qui participent à toutes les journées. On déplore toutefois une quasi-absence des programmateurs de salles, le public étant principalement constitué de bibliothécaires.

Ces journées ont encouragé certaines structures (biblio- thèques de Courrières et de Saint-Omer) à participer pour la

première fois au Mois du film documentaire, aidées en cela 8. À télécharger sur le site d’Eulalie : www.eulalie.fr/spip.php?article3628.

DIRECTRICES DES AFFAIRES CULTURELLES, LE NOUVEAU JOB DES BIBLIOTHÉCAIRES Séverine Vasse et Valérie Barbage, DAC à Noyelles-sous-Lens et à Saint-Amand

Séverine Vasse et Valérie Barbage aiment les défis. Elles ont toutes deux décidé de relever celui de la prise de nouvelles missions autrefois dévolues aux directeurs d’affaires culturelles (Dac). Elles ne sont pas les seules dans la région car nombre de collectivités dotées de plusieurs équi- pements culturels sur leur territoire décident de confier la responsabilité de l’action culturelle dans son ensemble à leurs directeurs de médiathèques. Manque de moyens pour recruter un Dac ? Mise en cohérence des actions culturelles des différents services municipaux ? Volonté d’innovation pour capter de nouveaux publics ? Les réponses sont multiples et les raisons diverses car liées aux attentes spécifiques des élus de chaque collectivité.

En 2008, la nouvelle équipe municipale de Noyelles-sous-Lens (62, 7 000 hab.) confie à Séverine un pôle comprenant les services culturels, le service jumelage, celui des fêtes et des associations. On aborde ici la notion de « culture » au sens large mais surtout celle de « publics » au sens global du terme. La même année à Saint-Amand (59, 17 500 hab.), Valérie coordonne les services culturels, les écoles de danse, d’arts plastiques et de musique, la programmation du cinéma, du musée et celle du service patrimoine. Un défi qui demande beaucoup de compétences et une sacrée personnalité. D’ailleurs, on pourrait suivre Séverine dans une expédition arctique tant elle inspire l’énergie et la méthodologie de projet. Quant à Valérie, sa douce détermination et une solide formation ont intéressé ses recruteurs. Leurs nombreuses années d’expérience respectives dans le domaine des médiathèques leur donnent une base solide pour proposer des actions adaptées à la population de leur territoire. Leur métier de bibliothécaire leur a également donné l’habitude de développer des partenariats variés. Elles ont en plus l’envie d’innover et d’inventer de nouvelles formes de diffusion de la culture en s’appuyant sur la mutualisation des ressources du territoire. « Ce qui est intéressant, dit Valérie, c’est le regard global qu’on peut avoir sur les pratiques culturelles

d’une collectivité, et de découvrir de nouveaux publics – surtout des non-publics – pour adapter l’offre au territoire. » Séverine

la rejoint en ajoutant « la diversité des dossiers à traiter et les multiples compétences de mes collègues sont enrichissantes ». Et ce genre de poste nécessite de trouver le bon équilibre entre le temps d’investissement dans les actions et le temps de réflexion nécessaire à l’évaluation et à la coordination d’équipes mixtes. « Il faut accepter qu’on ne peut tout faire et éviter le

piège du saupoudrage », dit Séverine. Une mission qui demande de l’énergie et la capacité de déléguer les projets, si toutefois

la collectivité employeur n’a pas sous-estimé les moyens humains nécessaires à l’exercice d’une telle mission. Elles ont toutes deux obtenu une direction adjointe pour la médiathèque mais n’ont pas réussi à se détacher totalement du métier de biblio- thécaire. « C’est le domaine dans lequel je me ressource et je m’épanouis le plus », confie Séverine. Et Valérie d’ajouter qu’au fond « c’est la notion de service public culturel au sens large » qui leur correspond. Christel DUCHEMANN

DR

DOSSIER

MATHILDE BUISINE Les Sorcières font leurs commissions en région 53 plus grande démocratie autour du vote pour

l’attribution des prix. »

La commission régionale contribue en premier lieu à élaborer la liste des titres soumis aux votes dans les différentes catégories : albums tout-petits, albums, premières lectures (tous genres confon-

dus), romans 9-12 ans, romans ados, documentaires et prix spécial. Elle lit les ouvrages sélectionnés à tous les stades de la constitution de la liste. La commission régionale se réunit pour échanger ses impressions sur ces titres en amont des réunions nationales, auxquelles une représentante des Sorcières de la région est déléguée comme son porte-parole.

De création récente dans l’histoire du Prix Sorcières, les commissions régionales participent également à la réflexion sur l’organisation même du prix pour harmoniser les pra- tiques des différents groupes (notamment sur les modalités du vote). Cette réflexion sera d’autant plus importante si le principe d’une participation au prix par le biais d’une com- mission se généralise dans tous les groupes ABF régionaux. Tout cela s’inscrit dans la perspective plus vaste de faire vivre le prix partout en France, en le faisant évoluer avec son temps.

Pour faire vivre ce prix, les membres de la commission s’engagent à valoriser les ouvrages primés (et ceux qui

Décerné depuis 1986 par l’Association des librairies spé- cialisées jeunesse (ALSJ), en partenariat avec l’ABF depuis 1989, le prix Sorcières distingue chaque année une œuvre de la littérature Jeunesse 1. Des « commissions Sorcières »

ont vu le jour dans différents groupes régionaux de l’ABF dans le but d’élargir les actions organisées autour de ce prix (rencontre des auteurs primés en bibliothèques, jour- nées de formation sur le livre jeunesse, etc.).

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AISSANCED

UNECOMMISSIONRÉGIONALE Dans le Nord – Pas-de-Calais, c’est fin 2009 que la commission Sorcières est née sous l’impulsion de Dominique Arot, alors président du groupe régional et président national. Un appel a été lancé, auquel 12 professionnelles des bibliothèques ont répondu avec enthousiasme, enfourchant leur balai sans hési- tation (cf. encadré p. 54). Ce groupe s’est fédéré autour de la librairie Le Bateau livre, seule librairie de la région adhérente à l’ALSJ. Son libraire, Gonzague Steenkiste, fait partie du jury national du prix Sorcières : « Il était important qu’une commis-

sion soit créée dans la région, dans un souci de représentation des bibliothèques du territoire. Cela va dans le sens d’une 1. Cf. Olivia de la Panneterie, « Nos Sorcières bien aimées », Bibliothèque(s), n° 29, oct. 2007, p. 38 ; et sur les derniers palmarès : Prix Sorcières 2010 : Bibliothèque(s), n° 49, mars 2010, pp. 48-49, et n°55, mars 2011, pp. 6-7.

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ATHILDE

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UISINE Pôle Lecture publique Jeunes

Médiathèque municipale de Tourcoing (59)

Dans le document 56 : Nord-Pas-de-Calais (Page 52-55)