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Esthétique de la sérénité

Dans le document 56 : Nord-Pas-de-Calais (Page 69-71)

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Hors les murs

mation. Une future extension de l’offre semble s’orienter vers la possibilité de télécharger de la musique sur MP3 et d’acquérir des livres consacrés à la musique et au cinéma.

La médiathèque a remporté un vif succès dès son ouverture avec une moyenne de 859 usagers par mois. Elle a atteint en 2010 une fréquentation moyenne mensuelle de 1 214 visiteurs. La proportion des utilisateurs d’Inter- net est passée de la moitié des usagers à l’ouverture à un peu plus du tiers. Ces usagers sont pour l’essentiel les patients, le personnel hospitalier, les ambulanciers et… les étudiants en mal de place à la BU 1. Depuis, quelques

changements sont intervenus sur la demande pressante des malades et de quelques soignants mais sans publi- cité particulière : les documents en consultation sur place peuvent désor- mais être emportés dans les chambres grâce à la fonction « enregistrement » du logiciel BCDI. Le personnel de l’hôpital bénéficie de ces nouvelles modalités bien que moins concerné en raison des limites du fonds, établies sur le principe de la complémentarité

avec les collections des bibliothèques d’hôpitaux disséminées sur l’ensemble du territoire du CHRU. Celles-ci sont orientées vers l’actualité romanesque et sont par ailleurs subventionnées de manière indépendante.

> Des moyens, une équipe,

des projets

Ce projet, audacieux dans le style et le fonctionnement, a pu aboutir grâce à la collaboration et au financement de nom- breux acteurs en dehors de la direction et de la Délégation aux affaires cultu- relles de l’hôpital. Outre les partenaires essentiels et actifs dans le projet (lors de nombreuses réunions de concertation) – l’Agence régionale de santé (Ars), la Drac avec son programme « Culture à l’hôpital », la BM de Lille, le département du Nord (la MdN et le centre de docu- mentation Epicea), la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, qui fournit une sélection de sites sur la santé, et enfin l’Association des bibliothécaires d’hô- pitaux, existante depuis la création de l’hôpital, qui a suivi le projet depuis ses débuts –, la Ville de Lille a consenti à affecter pendant un an et demi une bibliothécaire à temps complet qui a pu finaliser le projet, mettre en route et diri- ger la médiathèque en 2009 avec l’aide d’une assistante du patrimoine recrutée par le CHRU pour six mois à mi-temps et confirmée dans ses fonctions les six mois suivants à temps complet 2.

Depuis 2010, c’est l’assistante atta- chée au CHRU qui, sous l’autorité de la Délégation aux affaires culturelles de l’hôpital, a pris le relais de la direc- tion de la médiathèque, assistée par un agent du patrimoine de la Ville. Avec la nouvelle équipe des bibliothé- caires d’hôpitaux installée à l’hôpital Huriez, une collaboration s’engage peu à peu avec la présentation de leur sélection mensuelle de romans dans l’espace-médiathèque même. Le manque de visibilité de leurs fonds est

réel bien que celui-ci soit désormais informatisé dans le même catalogue que celui de la médiathèque. La consul- tation du catalogue n’est possible que sur l’Intranet du centre hospitalier, mais cette restriction, de taille, sera bientôt dépassée. L’affichage complet de cette médiathèque sur Internet – fonds et ani- mations – est en passe d’être bouclé. Dès sa création, la médiathèque de la Cité a été une composante essentielle du projet et une force de proposition pour la Délégation aux affaires culturelles de l’hôpital. Cette dernière s’appuie large- ment sur elle pour mettre en place des animations et en faire la publicité au-delà de ses murs. Des rendez-vous culturels réguliers à l’hôpital, plusieurs fois dans l’année, ont été initiés comme la partici- pation, dès 2009, à Cité Philo, un parte- nariat engagé avec la BU de médecine, située à proximité. Un partenariat cultu- rel avec d’autres établissements du CHR accueillant des malades hospitalisés plus longtemps est en cours d’élabora- tion : il est prévu d’accueillir cette année un auteur en résidence. Enfin, l’hôpital s’ouvre progressivement aux institutions et associations culturelles de la métro- pole lilloise. En 2011, les BM de quartiers proches du CHR seront associées au pro- gramme d’animation organisé avec les services de l’action culturelle des deux établissements. La médiathèque de la Cité, toute modeste qu’elle soit dans ses dimensions, parvient ainsi, en créant des liens avec chacun, à faire bouger les rap- ports entre les composantes d’un projet global visant à mettre l’hôpital au cœur de la cité.

Catherine MARTINACHE

Bibliothécaire à la Ville de Lille Responsable initiale de la médiathèque de la Cité

Responsable des Travaux et aménagements dans les bibliothèques lilloises.

Cet article a été rédigé avec la collaboration de Perrine Masse, assistante du patrimoine, responsable de la médiathèque depuis 2010, participante à la Délégation aux affaires culturelles du CHRU.

2. L’équipe de la Ville de Lille est composée de Péguy Leclercq, agent du patrimoine, affectée à la média- thèque de la Cité depuis 2010 et d’Hélène Brochard, bibliothécaire et coordinatrice des projets « Hors les murs ».

1. Un phénomène pointé par Ségolène Petite et Laurence Le Douarin dans « La diversité des usages et des étudiants au sein de la médiathèque Jean Lévy à Lille », Bibliothèque(s), n° 40, oct. 2008, pp. 66-68.

DR

www.chru-lille.fr/mediatheque/ index.html

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Hors les murs

> Du point au réseau,

du pilon au panier

Située dans la proche banlieue lilloise, la ville de Lomme (28 000 hab.) présente un territoire étendu, éclaté, avec des identités de quartier très fortes. Bien que dotée d’une médiathèque belle et performante, force est de constater qu’une partie des habitants de la ville, simplement parce qu’ils s’en trouvent éloignés, ne dispose pas d’accès facile au livre et à la lecture. Depuis plusieurs années, toute l’équipe de la média- thèque s’interrogeait sur la façon de toucher ce public potentiel. Plusieurs actions ont été mises en place dans ce sens, dont une particulièrement origi- nale. Afin de pouvoir proposer une offre de lecture dans les différents quartiers

de la commune, il a semblé pertinent de travailler avec des lieux déjà existants et disposant de personnel pour per- mettre l’ouverture de « nouvelles biblio- thèques » : les commerces et services de quartier. Les « livres éphémères » étaient nés !

Après avoir tenté, comme bien d’autres bibliothèques, le désormais classique

bookcrossing, le personnel du secteur

Littérature, sous la houlette de Mario Alonso, a donc envisagé de faire voya- ger ces livres de manière beaucoup plus simple : en les déposant dans des paniers, chez des commerçants. Rapidement, l’idée d’utiliser des livres issus du pilon s’est imposée. En effet, comme toutes les bibliothèques de lecture publique de France, la média- thèque de Lomme est confrontée à la

gestion et au devenir des documents désherbés. Ce travail, absolument nécessaire pour la bonne santé des collections, est pourtant rebelle à la communication tant l’idée de jeter des livres effraie les usagers – et certains bibliothécaires aussi…

C’est donc après une sélection dras- tique qu’une bonne centaine de livres ont été retenus pour leur qualité litté- raire, leur capacité à séduire un public le plus large possible… et leur état phy- sique convenable. Restait à convaincre les élus et les commerçants.

> De la médiathèque

à la boulangerie, de Barbara

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