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4 L’IMAGE DU COLLÈGE

4.3 Leadership et influence

A. Commentaires reçus

Leadership

Toutes les personnes rencontrées ont eu à répondre à la question suivante : « Le Collège des médecins du Québec est-il considéré comme un leader? » Dans les lignes qui suivent sont consignées les réponses. Il appert que si le Collège exerce un certain leadership, celui-ci ne semble pas rallier la majorité des personnes interrogées.

➢ « Être craint, ce n’est pas manifester du leadership. En ce sens, le Collège n’est pas le leader qu’il devrait être. »

➢ Jouer un rôle de leader, c’est s’affirmer et rassembler. En ce qui concerne l’organisation des soins, le Collège n’a pas joué ce rôle.

➢ Le Collège peut assumer un leadership plus positif au sein du système professionnel. Il sous- estime sa puissance et son importance, notamment auprès des ordres du domaine de la santé. Il pourrait être le chef de file s’il le voulait réellement.

➢ Il est de la responsabilité du Collège de bien gérer les attentes du public. Un grand leader pourrait le faire.

➢ Beaucoup reste à faire pour améliorer le rayonnement du Collège. Agir en leader, c’est être présent. Le Collège doit l’être davantage.

➢ « Pour être reconnu comme leader, il faudra que le Collège change de ton. »

➢ Le Collège n’est pas assez proactif dans les grands enjeux de société pour être perçu comme un rassembleur.

➢ Force est de constater que le Collège n’a pas démontré beaucoup d’appétit pour assurer le leadership au sein des ordres du domaine de la santé.

➢ « Le nouveau président peut incarner un changement. Cela devra se faire au détriment de votre

‟belle amitié” avec les fédérations médicales. En soi, il s’agirait d’une excellente nouvelle pour tous », a ajouté un des partenaires du Collège.

➢ Le Collège doit occuper sa place de leader. Prendre sa place ce n’est pas prendre toute la place.

➢ Compte tenu de la place centrale qu’il occupe dans le système professionnel, d’aucuns s’étonnent que le Collège ne joue pas un rôle plus prépondérant.

➢ Le Collège ne peut se considérer aussi important qu’il veut le croire à titre d’acteur du système de la santé et encore moins comme un leader majeur.

➢ L’étiquette de leader a déjà été attribuée au Collège. Son timide rayonnement au cours de la dernière décennie a fait pâlir cette image.

➢ Le Collège est un leader non seulement à l’intérieur du système professionnel au Québec, mais également reconnu comme tel sur le plan national et international.

Influence

Nous avons voulu savoir à quel point le Collège exerçait une influence dans son domaine. Vous constaterez à la lecture des remarques suivantes que l’ordre est loin de faire l’unanimité à titre d’influenceur.

➢ « Le Collège peut influer la vision des autres ordres, notamment ceux du domaine de la santé.

Pour ce faire, il doit se montrer plus présent et plus actif. Il doit faire preuve de solidarité envers ces ordres, ce qui ne semble pas être dans son ADN. »

➢ L’opinion du Collège est entendue malgré le fait que le public le considère très corporatiste.

➢ Du temps où il organisait le Colloque des dirigeants d’ordres, le Collège n’était pas seulement un leader, mais il avait un impact positif sur les autres ordres en apportant sa propre couleur grâce aux conférences et ateliers proposés.

➢ Le Collège est puissant en matière de lobbying. Néanmoins, l’impression prédominante est que ce lobby sert principalement l’intérêt de ses membres et non celui du public.

➢ Le Collège est perçu comme étant assujetti au ministère de la Santé. Par conséquent, il est réputé se laisser influencer sans être lui-même un influenceur.

➢ Certains partenaires ont souligné que lorsqu’on compte le nombre d’années requises par le Collège pour parvenir à faire modifier la Loi médicale, on comprend vite que son influence sur les autorités gouvernementales et sur les parlementaires n’est pas bien grande.

➢ Le Collège est opaque. L’ordre peut être beaucoup plus rassembleur et agir en leader, contrairement à ce qui est fait présentement.

➢ Des représentants du public ont l’impression qu’on obtempère habituellement du côté du gouvernement lorsque le Collège demande quelque chose.

➢ Il ne faut pas calculer les effets des représentations en commission parlementaire à court terme.

Il faut y voir un investissement à long terme.

B. Réflexions du groupe de travail

Nous considérons que le Collège doit exercer de façon beaucoup plus marquée son leadership et agir en tant qu’influenceur de premier plan. En effet, le Collège est doté de tout le potentiel nécessaire pour jouer ce rôle de grand rassembleur, et faire en sorte que sa voix porte plus fort, plus loin.

En fait, aucun doute ne semble planer sur le fait que le Collège est considéré avoir tous les atouts pour occuper sa place de leader au sein du système professionnel. Plus encore, une tendance à le voir se manifester comme tel semble prédominer.

Est-ce que le Collège se sert toujours des moyens à sa disposition pour incarner le leadership dont il devrait faire preuve et, conséquemment, agir à titre d’influenceur? Force est de constater que notre ordre n’a pas été à la hauteur des attentes. Incarner le leadership, c’est le personnifier, le symboliser et le représenter, à un point tel que les autres le voient, le sentent et le vivent.

À la lumière des commentaires recueillis, nous constatons que ce n’est pas seulement la manière de communiquer qui est problématique. Le contenu de nos messages, tout comme nos timides et rares prises de positions publiques sur les enjeux de société sont à revoir.