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PATRIMOINE MONUMENTAL CLASSIQUE ET PATRIMOINE VERNACULAIRE

LE PATRIMOINE MONUMENTAL DE LA VILLE DE SAFI

LES REMPARTS PORTUGAIS DE LA VILLE

Avant l’arrivée des Portugais en 1508, la ville de Safi était entourée d’une enceinte fortifiée remontant à l’époque almohade. Cette enceinte fut détruite par les Portugais qui ont bati un nouveau rempart d’un périmètre plus réduit (1520 m) leur permettant une meilleure défense de la cité

Classée comme monument historique par Dahir du 3 juillet 1923, l’enceinte portugaise, avec ses portes, courtines et bastions, est doté d’un chemin de ronde et d’un parapet ; elle est flanquée de plusieurs tours est percée de plusieurs portes dont les plus imposantes sont Bab Chaâba et Bab El Kouass.

L’état actuel de cette muraille est assez satisfaisant en dépit de quelques tronçons gravement endommagés. L’ensemble de la muraille nécessite des travaux d’entretien périodiques.

LE CHATEAU DE MER

Forteresse édifiée par les Portugais, le Château de Mer est classé comme monument historique par Dahir du 7 novembre 1922. Cette forteresse a semble-t-il joué successivement des fonctions principales : d’abord le rôle d’une agence commerciale d’enregistrement et de dépôt de marchandises (feitoria) construite en 1491, qui accueillait les produits agricoles et artisanaux de l’arrière-pays, c'est-à-dire de la principauté qui était sous protectorat portugais de 1480 à 1507.

A partir de 1516, la feitoria connut une extension, comme elle fut transformée en forteresse dotée d’un rôle militaire jusqu’à l’évacuation de Safi en 1541. Elle fut ensuite utilisée par les Saadiens puis les Alaouites comme forteresse militaire (Qalâa) pour défendre la façade maritime de la ville.

En effet, le Château de Mer possédait toutes les caractéristiques d’un véritable château fort : diverses fortifications ( murs en pierre épais de 3 m flanqués de tours et d’un donjon, grandes portes à double rampant dotées de fossé, d’un pont mobile et d’une barrière montante) et équipements (silos, citerne au sous-sol pour le stockage d’eau en cas de siège, existence d’un puits souterrain, sorte de « metfia » pour l’approvisionnement en eau également) témoignent, on ne peut plus clair, du rôle militaire dévolu à cette forteresse.

d’où l’on a une belle vue de la médina. Quelques fenêtres trilobées manifestent encore leur ancienne opulence manuéline. Près de l’embrasure de certaines d’entre elles, on aperçoit, gravée dans la pierre, la croix de l’ordre du Christ.

Sur la terrasse étaient exposés des canons de bronze de l’époque saâdienne (XVIe S), qui furent fabriqués en Hollande, à la demande de Moulay Zidane , fils d’Ahmed El Mansour. Ces canons, décorés de motifs somptueux de l’art de la Renaissance, se trouvent actuellement dans la cour intérieure du château où ils ont été transférés de peur d’un effondrement et leur basculement dans la mer.

Le Château de Mer connaît actuellement une dégradation très avancée de plusieurs de ses composantes, à savoir :

le disjointement des pierres de façades extérieures et intérieures ;

usure et dégradation des marches en pierre taillée menant au bastion sud ;

apparition de fissures et dégradation des escaliers menant au bastion carré ;

l’existence de fissures verticales sur les façades intérieures ;

Photo n°1 : le château de mer à Safi

LA CATHEDRALE PORTUGAISE

Classée comme monument historique par Dahir du 21 janvier 1924, la Cathédrale de Safi fut construite en 1519 selon les chroniqueurs, par un maître d’œuvre appelé Joao Louis. Sa construction coïncide avec l’apogée de l’extension lusitanienne sur les côtes marocaines. En 1541, le roi Emmanuel, après avoir décidé de quitter cette place, ordonna sa destruction pour qu’elle ne tombât pas aux mains des Musulmans. Heureusement, son chœur ainsi qu’une chapelle furent épargnés. Plus tard, ce qui subsistait de la cathédrale fut transformé en Hammam public (Hammam al Bwiba) et fonctionna ainsi jusqu’au début de ce siècle. En 1924, le Service des beaux-arts intervient pour remédier à cette situation en classant la cathédrale comme monument historique.

Celle-ci se compose de deux pièces :

Une chapelle sans voûte, inscrite dans un plan rectangulaire. L’accès à cette salle se fait par un grand arc brisé mouluré en torsades.

Un chœur coiffé d’une voûte composée d’une croisée d’ogives qui s’appuie sur les quatre angles de la salle. L’état actuel de ce monument laisse beaucoup à désirer : l’édifice subit une dégradation continue surtout des décors de la voûte du chœur.

LE MONUMENT DAR ES-SOLTAN (BORJ DAR)

Communément appelé Borj Dar ou Kachla de Safi, la haute Kasba ou Dar Es-Soltan fut classée monument historique par Dahir du 25 novembre 1922. Composée de tours, bastions, escaliers, cours et locaux, Borj Dar est une citadelle dont l’origine remonte probablement à l’époque almohade. Les Portugais ( 1508 – 1541) la dotent d’une grosse tour gravée des armoiries d’Emmanuel, roi de Portugal.

Au XVIIème siècle, la forteresse a fait fonction de résidence pour les princes et rois de la dynastie alaouite qui y construisirent une nouvelle demeure dite la Bahia, d’où le nom de Dar Es-Soltan qu’elle porta dès lors. Actuellement, le monument abrite le Musée National de la Céramique. Au point de vue architectural, il se présente sous forme d’une tour en demi-cercle dont l’intérieur est composé de cinq espaces distincts. Construite en pierres taillées et en pisé, la tour est dotée de voûtes dont les traces des supports de leurs arcs sont encore perceptibles. Ayant subi plusieurs formes de dégradation (effondrement de la partie NE, détérioration de l’étanchéité), la citadelle connaît actuellement un état de délabrement très avancé. L’infiltration des eaux de pluie menace sérieusement toute la structure porteuse de cet édifice. Autre inconvénient majeur : le monument est pratiquement noyé dans un tissu urbain très dense et désordonné qui le cache complètement aux regards des visiteurs.

LES AUTRES MONUMENTS DE LA VILLE

Dar El Baroud :

Il se trouve à 300 m de Dar Sultan. Il était un centre d’emmagasinage des armes. Le bâtiment est décoré de plusieurs motifs évoquant les armes.

Rhat Rih :

C’est un bâtiment circulaire sous forme de moulin. D’aucuns prétendent que cette construction est portugaise. Il se trouve actuellement au sein du siège de la Direction de l’Equipement.

Le Minaret de la Médina :

La date de sa construction n’est pas connue. Cependant, sa structure architecturale montre qu’elle date de l’époque almohade.

La Grande Mosquée :

Cette mosquée fut construite au cœur de l’ancienne médina à l’emplacement de l’ancienne mosquée almohade. Cependant, lors de l’occupation portugaise de Safi, il servait de dépôt d’ordure et d’écurie. Il a été reconstruit par le Sultan Sidi Mohamed ben Abdallah en 1807. La masse de sa construction est refaite en pierres taillées, le monument est décoré d’arcs à lambrequin ou brisés qui se terminent sur la façade principale par des losanges.

Le mausolée Ouled Ben Zmirou :

Lieu de pèlerinage des populations de confession judaïque, ce mausolée attire chaque année, vers le milieu du mois d’août, un grand rassemblement de juifs originaires du Maroc et d’ailleurs. Cette manifestation religieuse est accompagnée d’un programme d’animation. Il est à souligner qu’Abraham est le plus grand rabin des Ouled Ben Zmirou qui sont au nombre de sept.

LES MONUMENTS HISTORIQUES DU RESTE DE LA PROVINCE.