Chapitre 2 : Analyse documentaire sur la gestion des ressources
2. Les mesures de préservation des ressources en bois –
2.1. Les mesures de régulation : Cadres juridique et institutionnel
2.1.2. Le cadre institutionnel
Il regroupe les structures et organismes chargés de la gestion des ressources forestières au Bénin. Il s’agit de :
- la Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN) dont le rôle se limite à l’élaboration et à la veille de la mise en œuvre de politique, stratégie et planification forestières, à l’édiction des règles et normes d’utilisation et d’exploitation, à la mise en place d’outils de gestion durable, de contrôle et de suivi de leur mise en œuvre.
- l’Office National du Bois (ONAB) qui assure des fonctions de gestion effective des ressources forestières en collaboration avec les collectivités territoriales décentralisées. Son rôle s’élargit aux activités d’aménagement des forêts naturelles ;
- le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) qui gère les parcs nationaux et les zones cynégétiques ;
- le Centre National de Télédétection et du suivi écologique (CENATEL) qui est chargé du suivi de l’évolution des ressources naturelles ;
- le Centre d’Etude, de Recherche et de Formation Forestière (CERF), nouvellement créé qui devra assurer un renforcement continu des capacités des agents forestiers ;
- les Collectivités Territoriales Décentralisées dont le rôle est d’assurer la gestion durable des ressources naturelles ;
D’autres structures non moins importantes sont concernées par la gestion des forêts. On peut citer la Direction Générale du Commerce Extérieur, le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, les collectivités locales.
Après la description des ressources forestières et des cadres juridique et institutionnel qui les régissent, il convient d’examiner maintenant les caractéristiques du phénomène de la déforestation et ses conséquences au Bénin.
2.2. Analyse du renouvellement des ressources ligneuses dans les forêts béninoises
Le renouvellement des ressources ligneuses se conçoit comme le solde entre la production et l’exploitation de celles-ci. Son analyse nécessite la disponibilité de données de production et d’exploitation du bois sur une période relativement longue afin d’en assurer la pertinence. Les données de la FAO (Food and Agriculture Organisation) nous ont permis de réaliser cette étude. Ces données couvrent de façon continue, la période de 1966 à 2013 et concernent aussi bien le bois rond, le bois industrie que le bois énergie.
2.2.1. Analyse de la production en bois au Bénin a- Production de bois rond
La figure 2.10 ci-dessous présente l’évolution de la production du bois rond au Bénin de
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Production bois rond (1000CUM)
Années
Production bois rond
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences
locales de bois d’œuvre Page 53
Figure 2.10 : Production du bois rond au Bénin de 1970 à 2013.
NB: CUM : Cubic Unit Meter (ou m3)
L’analyse de la figure 3 montre que la production du bois rond s’est accrue dans le temps.
Elle a connu une chute drastique entre 2001 et 2003 avant de rebondir à l’échelle de l’année qui a précédé la baisse. La raison de cette période d’instabilité reste à être élucidée, toutefois ce pourrait être dû à des politiques nationales relatives à la filière.
b. Production de bois industrie
La figure 2.11 ci-dessous présente l’évolution de la production du bois industrie au Bénin de 1970 à 2013.
Figure 2.11 : Production bois industrie de 1960 à 2013
La production de bois industrie considérée dans l’ensemble s’accroît considérablement dans le temps avec une évolution en dent de scie. On note par décennie, une augmentation moyenne de 50000 m3. Ceci dénote l’ampleur de l’industrie sur les ressources forestières d’une part, et d’autre part de l’importance du bois au fur et à mesure que le secteur industriel évolue.
c. Production de bois énergie
La figure 2.12 ci-dessous présente l’évolution de la production du bois énergie au Bénin de 1970 à 2013.
0 100 200 300 400 500 600
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Quantité en 1000CUM
Années
Production bois industrie
Figure 2.12 : Production du bois énergie au Bénin de 1970 à 2013.
La production du bois énergie est à l’image de la production bois rond. Elle s’est accrue dans le temps. Elle a connu une chute drastique entre 2001 et 2003 avant de rebondir à l’échelle de l’année qui a précédé la baisse. Ceci pourrait être à l’instar de la production bois rond, dû à des politiques nationales relatives à la filière.
2.2.2. Analyse de l’exploitation du bois au Bénin
La figure 2.13 présente l’exploitation du bois au Bénin de 1990 à 2013.
Figure 2.13 : Courbes comparatives de production, d’importation et d’exportation du bois industrie
-1000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Quantité en 1000CUM
Années
Production bois energie
-100 0 100 200 300 400 500 600
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Bois industrie
Production bois industrie (1000CUM) Importation bois industrie (100CUM) Exportation bois industrie (100CUM)
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Ce graphique présente la superposition des courbes de production, d’importation et d’exportation.
L’analyse de ce graphe montre que la production de bois industrie au Bénin a varié de 100600 m3 environ en 1970 à 300150 m3 environ en 1995 soit une production moyenne de 200375 m3 de bois industrie. Ce n’est qu’après cette période qu’a commencé l’importation de bois industrie qui a atteint son maximum en 2002 avant de chuter. Au cours de cette période, la production interne de bois industrie est restée constante. Pendant que l’importation de bois industrie chutait, la production interne a montée en flèche en passant de 300300 m3 à 500250 m3 environ au cours de la même année (2005). Notons que, dans les années 2000 où l’importation était d’actualité, l’exportation de bois industrie a connu le jour et a évoluée en dent de scie jusqu’en 2009 où elle monte en flèche en passant de 1000 m3 à 30000 m3 environ en 2010.
De ces observations, nous pouvons retenir que, la consommation interne en bois industrie [C = (P+I)-E] (avec C la consommation, P la production, I l’importation et E l’exportation) a variée de 100600 m3 à 300000 m3 de 1970 à 2000 alors que l’exportation était près que nulle. En 2010, la consommation interne est d’environ 200000 m3 et l’exportation est d’environ 300000 m3, soit une fois et demi la consommation interne. Ceci est la conséquence de l’arrivée de marchands étrangers en particulier, les Chinois sur le marché béninois.
-1000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Bois rond
Production (1000CUM)
Importation bois rond (1000CUM) Exportation bois rond (1000CUM)
Figure 2.14 : Courbes comparatives de la production, l’importation et l’exportation du bois rond Cette figure montre que, pendant que la production du bois rond croît avec les années, l’importation et l’exportation de ce bois sont restées presque nulles si ce n’est à partir de 2010 que l’exportation a repris timidement.
2.2.3. Analyse du renouvellement des ressources dans le temps au Bénin
Pour effectuer cette analyse, nous avons dû considérer les superficies de la déforestation et du boisement, car les données de disponibilité en bois dans nos forêts restent introuvables.
Figure 2.15 : Diagramme comparatif de la déforestation et du boisement
L’analyse de la figure 2.15 montre que, de 1990 à 2005, les superficies boisées surpassent les déforestations. Par contre, de 2005 à 2013, la déforestation et le boisement s’égalent pratiquement. Il faut noter aussi que, après les années 2000, la déforestation et le boisement ont diminués de plus de la moitié. Ceci montre l’efficacité de la stratégie mise en place par les acteurs forestiers.
Il paraît donc clair que le couvert forestier dévasté de 1990 à 2013 est comblé par les boisements. Mais les espèces de boisement (exotique) ne jouent pas les mêmes rôles écologiques que les espèces autochtones (indigènes) détruites. Donc le dommage écologique provoqué ne pourra pas être comblé.
0 100 200 300 400 500 600 700 800
1990 à 2000 2000 à 2005 2005 à 2013
Superficies
Années
Déforestation (1000 ha) boisement (1000 ha)
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2.3. Analyse de la contribution du Bénin à la production en bois rond, bois industrie et bois énergie à l’échelle africaine et mondiale, de 1966 à 2013
Afin de montrer quelle est la part de contribution (le poids) du Bénin dans la production du bois rond, du bois industrie et du bois énergie à l’échelle continentale (africaine) et à l’échelle du monde, nous avons réalisé les figures 2.16, 2.17 et 2.18. Sur chacune de ces figures, la courbe en rouge représente l’évolution du rapport de la production mondiale par la production nationale (du Bénin) et les courbes en bleu donnent l’évolution du rapport de la production africaine par la production nationale.
Figure 2.16 : Contribution (%) du bois béninois rond à la formation du bois rond l'échelle Africaine et mondiale
0,00%
0,20%
0,40%
0,60%
0,80%
1,00%
1,20%
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Pourcentage
Année
Contribution en bois rond du Bénin à l'chelle Africaine et Mondiale
Pourcentage Afrique Pourcentage Monde
Figure 2.17 : Contribution (%) du bois industrie béninois à la formation du bois industrie l'échelle Africaine et mondiale
Figure 2.18 : Contribution (%) du bois énergie béninois à la formation du bois énergie à l'échelle Africaine et mondiale
0,00%
0,50%
1,00%
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Pourcentage
Années
Contribution en bois industrie du Bénin à l'chelle Africaine et Mondiale
Pourcentage Afrique Pourcentage Monde
0,00%
0,20%
0,40%
0,60%
0,80%
1,00%
1,20%
1,40%
1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Pourcentage
Années
Contribution en bois énergie du Bénin à l'chelle Africaine et Mondiale
Pourcentage Afrique Pourcentage Monde
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences
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Ces figures (figures 2.16, 2.17 et 2.18) montrent que la part du Bénin dans la production africaine est faible sur toute la période d’étude et est globalement moins de 1.3% quel que soit le type de bois. Pour ce qui est de la production mondiale la contribution du pays est beaucoup plus faible (moins de 0,4%) et particulièrement pour ce qui est de la contribution en bois énergie, elle est pratiquement nulle.
Conclusion
Dans ce deuxième chapitre, nous avons fait l’analyse documentaire de la gestion des ressources forestières ligneuses et en particulier celles en bois d’œuvre, au Bénin. Ce travail nous a permis de constater que le sous-secteur forestier souffre de sérieux problèmes de disponibilité en données statistiques forestières, ce qui rend difficile les analyses documentaires.
Il révèle également que le Bénin dispose de beaucoup d’espèces de bois d’œuvre dont certaines sont menacées de disparition, dans les forêts. De plus, les actions de reboisement entreprises sont entrain de porter leurs fruits par un renouvellement du couvert végétal qui s’est accentué surtout ces dernières années. Toutefois, il reste à garantir le renouvellement effectif des variétés d’essences.
Aussi, l’analyse de la contribution du Bénin à la production du bois de construction a-t-elle révélé que la part du pays dans la production africaine est faible et qu’elle est quasiment nulle par rapport à la production mondiale. Il est alors indispensable que ces ressources déjà en faible quantité, soient davantage mieux gérées et que les actions de reboisement soient intensifiées surtout à l’endroit des essences en voie d’extinction, qui sont pour la plupart des essences de ‘‘valeur’’.
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Chapitre 3 : Les essences de bois d’œuvre et leurs usages
au Bénin
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Chapitre 3 : Les essences de bois d’œuvre et leurs usages au Bénin Introduction
Le bois est un matériau commun de construction, utilisé dans divers domaines depuis des siècles de par le monde. Au Bénin, les usages du bois sont multiples et concernent plusieurs domaines. La pression sur les forêts, due aux importantes demandes en bois d’œuvre, dans le contexte actuel de la gestion durable des forêts constitue une source d’inquiétude qui doit amener à se demander quelles sont les espèces les plus utilisées. Et pour les plus utilisées, quelles raisons expliquent le plus l'intérêt pour leur utilisation ? Pour répondre à ces questions, nous fixé des objectifs. L’objectif général est d’identifier les usages et les essences couramment exploitées selon les domaines d’utilisation. Les objectifs spécifiques visés sont de :
a) recenser les essences couramment utilisées par les professionnels de bois d’œuvre dans chaque domaine
b) recenser les raisons qui expliquent cette utilisation selon les professionnels, puis c) rapporter en images, les usages des espèces de bois d’œuvre par domaine
d’utilisation.
Les hypothèses de recherche que nous avons posées sont respectivement (par rapport aux objectifs spécifiques) :
a) Toutes les essences de bois sont exploitées avec la même fréquence à travers les domaines de transformation ;
b) Il existe, de l’avis des transformateurs, des raisons qui justifient l’utilisation des essences dans chaque domaine ;
c) les œuvres réalisées en bois existent par domaine d’utilisation et peuvent être rapportées en images.
Le cadre d’étude, les méthodes utilisées pour atteindre ces objectifs ainsi que les résultats obtenus sont présentés dans la suite.
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1. Cadre et Méthodes
La démarche méthodologique utilisée pour atteindre ces objectifs a consisté à effectuer des enquêtes de terrain auprès des professionnels de bois d’œuvre et à collecter les images des œuvres réalisées par ces derniers. Ensuite, il a été question d’analyser les données et à vérifier les hypothèses de recherche que nous avons faites.
Afin d’effectuer les enquêtes avec efficacité, nous avons effectué dans un premier temps, une recherche bibliographique et une enquête (entretien) exploratoire auprès de quelques personnes ressources afin de construire le guide d’entretien et les fiches d’enquête. Pour la recherche bibliographique, nous avons utilisé les annuaires statistiques de la DGFRN ainsi que les documents du projet ‘’dix millions d’âmes dix millions d’arbres 10MAA (Houéhounha R., 2015) en vue de dégager les espèces utilisées comme bois d’œuvre ces dernières au Bénin, selon les statistiques de l’institution. L’enquête exploratoire a été menée auprès de personnes ressources que sont les responsables de la DGFRN et quelques promoteurs de scierie en vue de constituer une base de sondage pour les enquêtes de terrain proprement dites. Ces enquêtes proprement dites se sont déroulées auprès des groupes socio-professionnels que sont les transformateurs de bois d’œuvre et dans une zone d’étude constituée par une partie de la région Sud du Bénin.
1.1. Groupes socio-professionnels cibles (selon la typologie des usages) Les groupes socio-professionnels cibles que nous avons identifiés sont constitués des transformateurs de bois d’œuvre. Ils comprennent les professionnels des domaines que sont :
1- Ameublement 2- Menuiserie légère
3- Construction de charpente 4- Coffrage
5- Sculpture
6- Construction de mortier 7- Construction de tam-tam 8- Construction de pirogue
9- Construction de maison sur pilotis.
Cette typologie des usages est caractéristique de la zone d’étude.
1.2. Zone d’étude
La zone d’étude est le sud-Bénin et couvre les départements de l’Atlantique (Communes d’Abomey-Calavi, Zê, Allada, Ganvié, etc), du Littoral (Communes de Cotonou, etc), de l’Ouémé (Communes de Porto-Novo, etc), du Plateau (Communes de
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Pobè, Dangbo, Bonou, Missrété, Avrankou, etc) et du Zou (Communes d’Abomey, Bohicon). La situation géographique de la zone d’étude est présentée sur la carte de découpage administratif à la figure 3.1.
Figure 3.1 : Situation géographique de la zone d’étude Zone d’étude
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1.3. Collecte des données
Pour collecter les données, nous avons procédé par observation et enquête de terrain sous forme d’entretien semi-directif avec les groupes socio-professionnels cibles. Selon
«statistique Canada» (www.statcan.gc.ca), ce type d’entretien autorise une grande liberté de parole et permet une préparation en amont (guide d’entretien). La plupart des questions que nous avons administrées aux enquêtés, sont des questions fermées. Chaque question fait référence à une thématique et correspond à un objectif de compréhension; toutefois les conditions de l’entretien leur permettent de donner librement bien leur avis et de faire des commentaires selon entendement. Les réponses données par chaque enquêté sont pondérées (de 0 à 3) pour prendre en compte le poids ou le degré d’importance du phénomène constaté ou vécu selon l’avis de l’enquêté, conformément à la grille de pondération prévue dans le guide d’entretien confectionné. Au total, 273 professionnels transformateurs du bois ont été enquêtés dont 139 professionnels de l’ameublement (intérieur et extérieur), 48 de la menuiserie légère, 46 de la charpente, 11 de coffrage, 13 de la sculpture, 5 de la construction de mortier, 6 de la construction de tam-tam et 5 de la construction de pirogue.
De plus 6 professionnels de la construction de maisons sur pilotis ont aussi été entretenus.
Pour ce qui est du deuxième objectif, les images que nous avons rapportées ont été prises à l’aide d’un appareil photographique de type Sony DSC-HX90V.
1.4. Traitement des données
A partir des fiches de réponses des enquêtés donnant leur avis sur le degré d’importance de l’utilisation des essences de bois et les raisons qui motivent cette utilisation, nous avons compilé les données recueillies que nous avons présenté sous forme de tableau croisé ‘’Essences-Domaine d’utilisation’’ (tableau A3.1, à l’annexe 3). Ce tableau constitue une matrice à n-lignes et p-colonnes. En vue de déterminer les espèces couramment utilisées, nous avons procédé au traitement des données de la matrice, en deux temps.
Dans un premier temps, nous avons déterminé les espèces qui sont utilisées de façon significative dans chaque domaine. Pour ce faire, nous avons effectué l’Analyse Factorielle des correspondances (AFC) qui est une analyse statistique destinée au traitement des tableaux de données où les valeurs sont positives et homogènes comme les tableaux de contingence. Le but principal de l’AFC reste donc le même ; lire l’information contenue dans un espace multidimensionnel par une réduction de la dimension de cet espace tout en conservant un maximum de l’information contenu dans l’espace de départ (Statistique Canada, www.statcan.gc.ca). Le logiciel ‘’R’’ a été utilisé à cet effet.
Dans un second temps, nous avons procédé au classement des essences dans l’ordre décroissant suivant le niveau d’utilisation sur la base des fréquences d’utilisation que nous
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences
locales de bois d’œuvre Page 65
avons calculées à l’aide du logiciel Excel de Microsoft Office 2010. Ceci a été réalisé à partir des données du tableau A3.1 à l’annexe 2.
2. Résultats et Discussion
2.1. Espèces de bois d’œuvre utilisées dans chaque domaine et les raisons d’utilisation
L’application de l’AFC à la matrice des données compilées (tableau A3.1 et tableau A3.2, à l’annexe 2.2) à l’aide du logiciel ‘’R’’ a produit les figures 3.2, 3.3 et 3.4. Chacune de ces figures, présente deux dimensions des multiples dimensions ou axes factoriels ainsi que les codes utilisés pour désigner les espèces (voir tableaux A3.1 et A3.2, pour le décodage).
Figure 3.2 : Graphe de l’AFC suivant les Dimensions 1 et 2
0 2 4 6 8 10
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences
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Figure 3.3 : Graphe de l’AFC suivant les Dimensions 1 et 3
0 2 4 6 8 10
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences
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Ces trois figures montrent que les trois premiers axes comprennent 68% - somme des pourcentages sur les axes - (donc plus de 50%) de la totalité des informations continues dans la matrice de données. Ces trois axes peuvent donc permettre d’expliquer les relations entre ces données. En considérant les contributions moyennes sur chacun des trois axes et en retenant un cosα minimal de 0.3, nous avons obtenus les résultats sur les espèces les plus utilisées (non décodés) qui sont résumés dans le tableau A3.2 présenté à l’annexe 2. Les tableaux 3.1 et 3.2 présentent les espèces les utilisées de façon significative par domaine, et classées dans l’ordre décroissant d’importance d’utilisation.
-2 0 2 4
Figure 3.4 : Graphe de l’AFC suivant les Dimensions 2 et 3
Thème : La filière bois au Bénin : Etude de l’adéquation entre propriétés technologiques et usages des essences locales de bois d’œuvre Page 68 Tableau 3.1 : Liste des espèces utilisées de façon significative à l’échelle de la zone, par domaine d’utilisation et classées
dans l’ordre décroissant d’importance d’utilisation
Rang
SCULPTURE AMEUBLEMENT MENUSERIE
LEGERE CHARPENTE COFFRAGE
Espèces
Fréquence d’utilisation (%) Espèces
Fréquence d’utilisation (%) Espèces
Fréquence d’utilisation (%) Espèces
Fréquence d’utilisation (%) Espèces
Fréquence d’utilisation (%)
1er Gmelina
arborea 6,85 Afzelia
africana 19,31 Tectona
grandis 23,88 Anogeissus
leiocarpa 50,62 Isoberlinia
doka 82,86 2ème Pterocarpus
erinaceus 6,60 Khaya
grandifoliola 16,79 Anogeissus
leiocarpa 19,86 Isoberlinia
doka 49,38
mespiliformis 5,84 Pterocarpus
mespiliformis 5,84 Pterocarpus