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La période "muette"

1.1.1. Le "marché sauvage"

Au cœur de cet engouement sécuritaire, un lieu cristallise alors tout particulièrement les attentions et canalise de nombreux efforts au début des années 2000. Il s’agit dudit "marché

sauvage" de la Porte-d’Aix. Tous les "maux" du quartier semblent en ce temps rapportés à

l’existence de cette place marchande informelle où, quotidiennement, des vendeurs ambulants et à la sauvette, souvent d’origine maghrébine92 et pour bon nombre d’entre eux sans-papiers, s’installent "en toute illégalité". Avec le Marché aux Puces des Arnavaux, le marché "sauvage" de la Porte d’Aix est en effet considéré comme l’un des principaux bassins d"'emploi" pour les sans-papiers, où se revend le butin de petits délits et où se déploient

91 Source : http://ciq2a.pagesperso-orange.fr/ajjod.htm

92 Plus récemment, d’autres groupes "ethniques" ont investi cet espace commercial. On pense ici aux Chinois en 2006 et, plus récemment, les Roms, qui y ont même installé un campement, démantelé en 2011 "par" le Ministère de l'Intérieur.

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certaines activités illégales, comme la contrebande de cigarettes, quand il ne s’agit pas directement d’un haut lieu de vol à l'arraché.

Ledit "Marché sauvage" (DR)

Trois spécificités caractérisent alors cette Porte-d’Aix. Premièrement, elle s’articule à la croisée de deux grands axes de circulation : l’autoroute A7 qui débouche directement en centre-ville, dans le prolongement de la rue d’Aix ouvrant sur le cours Belsunce, et le boulevard des Dames, s’étirant du port jusqu’à la Gare St-Charles dans la continuité du boulevard Nedelec. Deuxièmement, elle se situe en plein cœur du périmètre du projet Euroméditerranée qui y prévoit des aménagements conséquents (recul de l’autoroute, création d’un parc, un hôtel "haut standing", des logements étudiants, etc.). Enfin, une dernière spécificité vient caractériser cette place. Elle se situe à l’intersection de trois arrondissements (1er, 2e et 3e arrondissement), de deux mairies d’arrondissements (1er et 7e, 2e et 3e), mais aussi à celle de trois fédérations de Comités d'Intérêt de Quartier (CIQ)93.

L’ensemble de ces éléments fait donc de cet espace une zone bien singulière dans le puzzle urbain, en creux des divers périmètres institutionnels et de divers "quartiers" (les Carmes, Belsunce, Pelletan, Turenne), ainsi qu’à la croisée des grands axes de circulation et d’un axe commercial majeur du centre-ville, s’étirant de Belsunce à Camille Pelletan. Cette place constitue à ce titre une sorte de marche (au sens féodal), théâtre de mobilisations à répétition, notamment portées par les CIQ. Comme le précise lors d'un entretien Jean-Jacques Guipert, alors vice-président de la Fédération du 2e arrondissement :

93 Voir Annexe 4 et 6. "Les CIQ sont des associations à but non lucratif régies par la loi 1901 ayant comme finalité celle de défendre et promouvoir les prérogatives de leur quartier" (Mattina, 2001). Ils sont une spécificité toute locale que l'on retrouve dans certaines villes de la Région (Toulon, Aix-en-Provence, etc.). Ils disposent d'une organisation territorialisée et verticale, regroupant l'ensemble des CIQ à l'échelle d'un arrondissement au sein d'une Fédération de CIQ, et d'une Confédération à l’échelle de la ville, étendue aujourd'hui à la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole. A Marseille, les CIQ ont longtemps joué un rôle central dans le système "Defferre" et sont souvent considérés comme "un instrument du pouvoir local territorialisé" (Mattina, 2004 : 94), s'appuyant sur la "notabilité" de leur Président et une "médiation clientélaire" en direction des élus. De nombreux hommes politiques locaux en sont d’ailleurs issus (Peraldi, Samson, 2005). On notera enfin que Marseille ne dispose pas de Conseils de quartier, comme prévu par la loi "Vaillant" du 27/02/02 relative à la démocratie de proximité, du fait même de l'existence de ces CIQ.

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"La Porte d’Aix est à trois personnes : trois CIQ."

En effet, depuis la fin des années 1990 (et aujourd’hui encore !), des démarches successives et de multiples interventions de collectifs et associations du quartier ou de copropriétaires sont lancées. Pour la plupart d’entre elles, celles-ci saisissent tour à tour les pouvoirs publics et responsables politiques (Mairie, Chambre de Commerce, Préfecture, Euromed…) pour tenter de clore ce marché. En première ligne de ces successives montées aux créneaux, on retrouve - tout au moins sur la période considérée - la Fédération des CIQ du 2e arrondissement, à travers son bras "armé" du CIQ du Grand Carmes. Jean-Jacques Guipert, en la personne du vice-président de la Fédération d’alors, porte ainsi le problème :

"Le "point noir" auquel on s’est attaqué, c’est celui-là. Parce que celui-là, il était à nous. Moi, je ne vais pas m’occuper de quelque chose qui n’est pas dans mon secteur."

Clore ce marché "sauvage" de façon définitive s'affiche en effet comme l'une des conditions de résorption de l’insécurité qui frappe les quartiers avoisinants. C’est le cas du secteur du boulevard des Dames qui est à cette époque davantage "happé", ou du moins "orienté", vers la Porte-d’Aix que vers la rue de la République. Cette orientation est alors portée par certains commerçants et riverains préoccupés et souvent victimes du "phénomène". C'est là en effet l'origine du basculement "militant" de l'association SMV, le marché sauvage constituant son premier "fait d’arme", comme le souligne son président en entretien :

"On est partie de l’insécurité en général. Dès le départ, on a beaucoup travaillé sur le marché "pirate" de la Porte-d’Aix, le marché "clandestin"".

"Certains commerçants étaient volés, cambriolés et les produits volés étaient revendus au marché. Les commerçants s’étaient indignés par rapport à ça."

De ces "vols", souvent mis en avant dans une série de courriers adressés au maire de Marseille, au Préfet et, même, au Ministre de l’Intérieur, le Président de l’association SMV, également vendeur de jouets au boulevard des Dames, en a lui-même été victime :

Deux jeunes de 12-13 ans lui auraient dérobé un stock de cartes de jeu collectionnées par les enfants. C’est alors au "hasard" du passage de l’un de ses proches - Jacques - sur le marché que ce dernier aurait repéré les jeunes en train de vendre le butin. Étant directeur d’une école de quartier et président d’une association "en vue" autour du projet Euroméditerranée (EMA, EuroMéditerranée Association), celui-ci aurait retrouvé sans difficulté les parents des deux malfrats en herbe et intercédé auprès de ceux-ci en faveur de la restitution du butin et de l’obtention d’excuses des deux adolescents. Ce bon samaritain aurait également dissuadé Vincent Abad de porter plainte pour recourir à ce règlement "à l’amiable", s’agissant de "minots". Ce que ce dernier aurait fini par accepter, traduisant ce genre de dédramatisation assez courante chez certains "anciens".

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Seulement, ce type de "réparation" est plutôt de l'ordre de l’exception. Ou du moins, les anecdotes qu'elles forment bruissent plus rarement que celles de vols avec violence, qui abondent pour certifier de la réalité du phénomène et alimenter les dénonciations d'une insécurité "galopante" auprès des pouvoirs publics. Elles ne pèsent en effet pas bien lourd face à ces difficultés rencontrées par les commerçants "du quartier", les habitants et plus largement les "touristes" et autres "cols-blancs" fraîchement débarqués des ferries, des TGV de la Gare St Charles ou des bus de la Gare routière, qui se font régulièrement "dépouiller"94. Comme nous le précise le Vice-président du CIQ lors de notre entretien :

"Moi, je me suis fait piquer mon portable à la Porte d’Aix. Je sais ce que c’est ! Hier, un ami s’est fait piquer son appareil photo. C’était un numérique [peu courant à l’époque]. Il était en train de photographier l’Arc de Triomphe - comme s’il ne l’avait jamais vu ! Et "hop !", ils sont passés et lui ont arraché l’appareil photo. C’est l’insécurité incessante."

Tous ces bruissements et ces anecdotes aiguisent ce faisant la nécessité que "quelque chose

soit fait". Comme en fait état Vincent Abad dans l’un de ses courriers adressés aux élus, "ce n’est pas un "sentiment d’insécurité" qui nous amène à vous écrire, mais l’insécurité elle-même". Le phénomène forme une réalité, sinon directement sensible, dont la dénonciation

s’appuie souvent sur l'extériorité d'un témoin observant le phénomène : "On le voit

nous-mêmes". Les "touristes" et les "cols-blancs" font alors fréquemment figure de victimes par

excellence, se voyant parfois équipés d’incompétences déroutantes, comme nous l'explique le responsable du CIQ :

"Là, sur un marché comme ça, on pique un sac ou un portable, n’importe quoi, on se fond dans la foule. Pour le touriste, il n’y a rien de plus qui ressemble à un Maghrébin qu’un Maghrébin."

Ces démarches se tiennent néanmoins à bonne distance de toute publicité. "Faire quelque chose" apparaît en effet souvent comme une source d'embarras plutôt pesante, comme le souligne Jean-Jacques Guipert :

"J’ai plein de potes Maghrébins de la rue Bon Pasteur, qui sont venus me voir et qui m’ont dit : "Ca n’est pas normal que les marchands ambulants viennent comme ça devant notre porte". Un copain maghrébin, qui tient un commerce de fruits et légumes, m’a appelé et m’a dit : "Tu passes dans la rue et tu regardes bien". Je suis passé et devant : une bagnole, avec quelques cagettes de légumes, s’était mise devant chez lui. Lui, il n’osait pas sortir, parce qu’il me dit : "Cela va tourner en pugilat et ça sera encore en ma défaveur"."

Une éventuelle mise en agenda public du problème semble en effet devoir faire face à deux

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difficultés majeures. La première réside dans la dimension "raciste" que recouvre toute publicisation du problème. C'est là ce qu'en dit le Vice-président de la Fédération :

"Ça n’était pas très facile, parce qu’à chaque fois qu’on s’attaque au problème, l’argument qui vient tout de suite à l’esprit, c’est de dire : "Vous êtes des racistes, c’est parce qu’on est Maghrébins que vous râlez, sinon vous ne râleriez pas"".

Une entrée spécifique pour que les choses "passent" semble donc nécessaire. Et cette entrée, c'est la "sécurité des personnes et des biens" :

"On a fait une grosse action. C’était très délicat. Mais on a mis en avant la sécurité, la sécurité des personnes, la sécurité des biens, parce qu’il y avait beaucoup de gamins qui passaient au travers pour piquer des portefeuilles et autres et puis partir un peu partout, parce que quand le gamin s’enfuit par là, il est sûr qu’on ne pourra pas le poursuivre. C’est un vrai gruyère".

La seconde difficulté renvoie, quant à elle, à l'attribution d'une responsabilité politique (Gusfield, 1981) pour savoir qui doit agir. Il arrive alors que lesdits "responsables politiques" soient placés en première ligne :

"J’ai noté quelque chose, c’est que, tant que Gaudin était là [i.e. Président du Conseil Régional qui se trouve sur la Porte-d’Aix], les abords étaient corrects, et on avait un gardiennage. On avait une petite cabane et on avait deux gardiens en permanence, de la police des parcs et jardins. Dès que Gaudin est passé à la mairie, bizarrement, on a laissé pourrir là et les deux gardiens ont disparu. Et c’est tout pourri."

Seulement, l"'abandon" des lieux, outre de se voir réinscrit dans une stratégie d’ordre politique et économique, doit plus sûrement composer avec la "frilosité" des pouvoirs publics à se "mouiller" publiquement sur la question. Aussi, pour les associations, l’enjeu est de travailler à la "sensibilisation" et une "responsabilisation" à couvert des élus. Comme le souligne le président du CIQ, rompu aux pratiques clientélaires et disposant d’un carnet d’adresses fourni de "connaissances" bien placées :

"On a réussi à impliquer les politiques. J’avais la chance à l’époque d’avoir Philippe Mazet. Philippe Mazet étant dans l’opposition sur le secteur95, il avait tout intérêt à en tirer bénéfice. Moi, je suis pragmatique, qu’il soit de droite ou de gauche, je vais voir l’élu. Et je lui dis : "Voilà

95 Ancien président de la Confédération des CIQ et candidat UMP malheureux dans le premier secteur, Philippe Mazet, originaire du Panier, était depuis 2001 conseiller municipal, délégué aux déplacements, au plan de circulation et au stationnement ("pour se faire un nom"). Il était également président de la commission Tramway. Sa carrière politique s’arrêta brutalement en août 2003 suite à une arrestation en Andorre. Il fut en effet condamné avec 3 complices du milieu marseillais pour "vol et recel de vol aggravé, tentative d'escroquerie en bande organisée, faux en écritures et recel". L’équipe avait tenté d’écouler dans une banque de la Principauté d'Andorre des chèques vierges dérobés dans une office notariale marseillaise, pour un montant de 1,3 millions d'euros (Le Parisien, le 30/08/03) ! Il a été condamné en 2005 à quatre ans de prison, dont un an avec sursis...

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mon problème. Vous me le réglez. Je vous laisse le bénéfice politique de l’affaire". Je ne vais pas dire que c’est grâce à moi qu’on a fait ça. Je ne suis pas là pour me mettre en valeur, en disant "on a réussi à faire ça et ça". Si demain la mairie centrale me crée 50 places de parking, et si après ils disent : "On a fait ça", tant mieux !"

Du côté de l’association SMV, la ligne est également la même, mais emprunte d'autres voies. En effet, du fait même de son inscription dans les coursives clientélaires, l’action des CIQ demeurait jusque-là "invisible", l'enjeu s'affichant même pour Vincent Abad de sensibiliser ces derniers au problème96. C’est donc indépendamment du travail de coursives mené par les CIQ que SMV lance successivement deux pétitions pour "responsabiliser les élus". La

première est réalisée auprès des riverains et ensuite transmise au Maire de secteur, au Maire de la ville et au Préfet. Suite à cette pétition, une réunion avec Jean-Noël Guérini, alors maire d’arrondissement, est organisée en février 2001, avec l'appui du Président du CIQ. La seconde s’adressera plus particulièrement aux commerçants, permettant à chacun des signataires de faire état du nombre de braquages ou de cambriolages subis en quelques années. Un article de presse dans La Provence viendra "même" relater la remise de la pétition au maire d’arrondissement, très sensible au sujet en cette période campagne électorale…

Deux logiques sont ainsi à l'œuvre. D’un côté, il s’agit de mettre en tension le personnel politique et de jouer des réseaux clientélaires pour débloquer d'une façon ou d'une autre la situation. De l’autre, on retrouve une association qui s’agite, recourt à des répertoires classiques de l’action collective (pétition, courriers) et cherche à placer le problème à l'agenda des élus, mais également des CIQ. Comme le précise Vincent Abad :

"On a quand même un peu réussi à travailler avec les CIQ. On avait fait des articles de presse. Les CIQ s’étaient un peu imprégnés."

Le déblocage finit alors par survenir via l’entrée en jeu d’Euroméditerranée. La solution fait en effet suite à l'annonce de la fermeture prochaine du second parking de la place, le premier étant celui où s'étire le marché "sauvage". Or, comme nous le rapporte le Vice-Président de la Fédération :

"Dans le cadre général de la restructuration de la place, il y a quelque chose qui ennuie Euromed depuis des années. C’est cette espèce de sortie de métro coincée au ras d’un immeuble. Cette espèce de sortie ne leur plaît pas. Alors, je sais qu’ils ont un projet de passer sous la dalle

96 Comme nous le soulignera son président : "A chaque fois qu'on faisait une action, on mettait les CIQ dans le

coup. Parce qu'on était une petite association. Et on pensait que les CIQ allaient faire remonter l'information et diffuser beaucoup mieux que nous. Mais ils ont jamais été chaud-chaud pour démarrer comme il fallait. […] Si les CIQ avaient travaillé, je n'aurai pas fait mon association".

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pour faire une autre sortie. [...] À croire l’architecte qui l’avait prévu, déplacer l’entrée du métro est un projet qui est dans les cartons. La place doit être tellement restructurée que bon… [...] on nous argumentait que - ce n’était pas faux - cette zone-là est inconstructible. La dalle, sur la station de métro Jules Guesde, n’est pas en état de soutenir quelque chose de costaud dessus."

"Récupérer" le parking du marché "sauvage" apparaît alors comme "la" solution. La piste "Euromed" est ainsi suggérée par le responsable du CIQ à l'adjoint au stationnement, Philippe Mazet, qui fait inscrire le projet dans les plans d'aménagement de l'EPAEM. Le chantier est ouvert en 2002 et, rapidement achevé, le parking est grillagé et, une fois n'est pas coutume à Marseille, mis en délégation de service public auprès de la société Eiffage. Comme le soulignent alors respectivement le Vice-Président de la Fédération et Vincent Abad :

"On a réussi à régler ça en 2002, dès que l’on a créé le parking. Alors on a été un peu aidé dans l’ensemble, dans la mesure où on savait qu’ici, pour des raisons de travaux, le parking Nedelec allait fermer. Or, c’était quand même 190 places ! C’était intéressant pour les gens qui venaient travailler de créer 80 places. Philippe Mazet était d’accord et a fait le forcing. Disons qu’il y a eu un consensus. Tout le monde a fait un peu le forcing. On a réussi à l’avoir."

"Cela nous avait pris un an pour essayer de rétablir ce parking de la Porte d’Aix. Ce qui a été rétabli tant bien que mal. Mais le problème a été en partie résolu parce que c’est un parking bidon. Mais enfin, c’est un parking..."

La création de ce parking grillagé ne fait cependant pas disparaître le "marché sauvage". Longtemps situé sur le deuxième arrondissement, celui-ci traverse la place et change d’arrondissement en s'installant sur le bas du boulevard Nedelec. Le "point noir" se déplace de la sorte du côté de la mairie du 1er secteur et de la Fédération des CIQ du 1er arrondissement. Estimant alors ne plus être directement concernée par le problème, la Fédération des CIQ se dessaisit de l’affaire et l’association SMV lui emboîte le pas :

"Le marché a été déplacé à la rue Bernard Dubois. Mais après, on n’a pas suivi parce qu’on n’allait pas suivre le marché jusqu’à… Si les gens de là-haut ne se sont pas organisés, c’est un autre problème. Ce n’est plus notre secteur."

Cependant, les associations n'en gardent pas moins un œil attentif, devenant spectatrices et suivant de loin les évolutions. Comme l'indique Jean-Jacques Guipert :

"Maintenant, on a un marché sauvage [à Nedelec]. Au départ il y avait quelques Chinois, et puis comme ça ne bougeait pas97, comme les forces de l’ordre ne bougeaient pas, quelques gens du

97 À comprendre comme l’inaction du CIQ concerné. À en croire le président de CIQ, il s’agirait d’une "coquille vide" : "Ce CIQ est tout à fait fantomatique. Son siège social est théoriquement place de la Providence. C’est un

certain M. X qui a ce CIQ. Je n’ai jamais rencontré ce monsieur-là. Si, je l’ai rencontré dans des "garden parties". Mais après je ne l’ai jamais revu."

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Maghreb sont venus. Comme ça ne bougeait toujours pas, sont arrivés quelques Roumains. Et puis, on est carrément arrivé aux professionnels. J’en ai vu un, le matin, qui est arrivé. Il a ouvert le coffre de la voiture, il a sorti les petits tréteaux, il a mis ses barres, il a déroulé ses canisses dessus et il a commencé à proposer les trois t-shirts à 1 euro. Là, c’est évident qu’il fallait faire quelque chose. Donc maintenant, la police fait quelque chose. Mais, il faut savoir quand même :

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