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Le groupe des cinq et l’initiation chrétienne

Dans le document Les enfants du Royaume, Denis Rouleau, ofs (Page 65-70)

Les enfants du Royaume

9. Le groupe des cinq et l’initiation chrétienne

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Septembre arriva. Les cinq qui devaient s’inscrire au cours d’initiation chrétienne se réunirent et décidèrent de partager entre eux toute information que chacun pourrait obtenir. C’était une garantie que le groupe évoluerait ensemble, sans compétition qui s’avérait inutile dans ce domaine de la connaissance. Personne n’arrive au ciel plus vite en privant une autre personne d’une donnée de la foi, au contraire.

Dans la plus grande joie, chacun des membres de ce groupe s’occupait à glaner des informations concernant la foi et à les apprendre à tout le groupe, une fois l’information assimilée par ce membre. Joseph avait déclenché la curiosité du groupe en leur parlant de la dignité qui était largement expliquée dans le Catéchisme de l’Église Catholique.

Voici les membres de ce groupe: les deux frères de Jeanne, René et Robert, une amie de Jacques, Louise, Madeleine et enfin Lucie. Donc le groupe des cinq était com-posé de René, Robert, Louise, Madeleine et Lucie.

Au début de son existence, les personnes de ce groupe hétéroclite allaient dans tous les sens sans aucune vue d’ensemble, mais à la fin, elles se comportaient comme si elles faisaient partie d’un tout. À la fin de la première séance de cours, chaque membre du groupe pouvait affirmer sans aucun doute:

– Je ne savais pas que j’avais autant de dignité en moi. Je suis maintenant une personne qui sait qu’elle est digne, observa Lucie.

– Et moi, je suis un homme, et un vrai, affirma Robert. – Pas autant que moi, précisa René.

– Même moi, j’ai de la dignité, car je suis une personne, une enfant de Dieu, parce que je suis baptisée! s’écriait Madeleine.

Madeleine avait tout oublié de la foi durant sa vie d’adulte. Aussi, voyait-elle d’un très bon œil qu’on voulait lui redonner la foi catholique.

Il y eut plusieurs autres affirmations de ce type après seulement une période de cours. C’est que la théologie était simple, facile à comprendre et répondait aux besoins d’identité des jeunes adultes. Par exemple, quand ils abordèrent le thème spécifique de la dignité de la personne, ils consultèrent les quelques numéros du Catéchisme de

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l’Église Catholique qui traitent de la dignité de la personne humaine, en voici un résumé de quelques numéros:

« Parce qu’il est à l’image de Dieu, l’individu humain a la dignité de personne: il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un. » CEC numéro 357

« L’exercice de la vie morale atteste la dignité de la personne. » CEC numéro 1706 « La dignité de la personne humaine implique et exige la rectitude de la conscience mo-rale. » CEC numéro 1780

« La dignité de la personne humaine implique la recherche du bien commun. » CEC numéro 1926

« L’égalité entre les hommes porte sur leur dignité personnelle et sur les droits qui en découlent. » CEC numéro 1945

« L’égale dignité des personnes humaines demande l’effort pour réduire les inégalités sociales et économiques excessives. » CEC numéro 1947

« Nul ne peut commander ou instituer ce qui est contraire à la dignité des personnes et à la loi naturelle. » CEC numéro 2235

« En créant l’être humain homme et femme, Dieu donne la dignité personnelle d’une manière égale à l’un et à l’autre. » CEC numéro 2393

En fait, les membres du groupe se régalaient de la connaissance que leur apportait l’enseignement catholique sur l’être humain. Passer d’un titre de personne quelconque à un titre qui rend compte de la dignité de la personne humaine favorisait la santé du corps et de l’âme de la personne qui se découvraient par cette lecture autant de bons attributs.

Et savoir que chaque homme sur la terre est doté de pareilles dignités ne peut que rendre solidaires tous les humains ainsi grandis à leur taille réelle, celle d’enfants de Dieu.

Que dire alors de la dernière citation du CEC numéro 2393 qui traite de l’égalité de l’homme et de la femme qui reçoivent leur dignité de Dieu d’une manière égale à l’un et à l’autre. On peut douter de l’égalité de l’homme et de la femme à cause de leurs nombreuses différences morphologiques et physiologiques, mais lorsqu’il s’agit de la

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dignité de la personne, alors là, et là seulement, l’égalité est assurée: alors toutes les con-séquences de l’égalité s’en suivent.

Comme l’égalité est décidée en haut (à la Direction) de l’organisation, il serait illusoire de prendre le numéro du Catéchisme traitant de l’égalité de l’homme et de la femme et de revendiquer cette égalité parmi les travailleurs de l’organisation pour chan-ger la Direction. Si le haut de l’organisation n’est pas catholique, il n’appliquera pas les numéros traitant de la dignité de l’homme et de la femme et alors leurs dignités à tous deux ne seront jamais égales, car la notion de dignité est absente de cette organisation.

Madeleine, même si elle avait plusieurs amies, ne savait aucun des mots utilisés dans le thème de la foi, elle était éloignée par le fait même de toutes les personnes qui s’en occupaient. Elle n’avait pas d’amies dans la foi en Dieu et ne pouvait ainsi profiter de l’expérience d’une amie. Aussi, lorsqu’elle fit la connaissance de Lucie qui se dé-brouillait assez bien dans la foi et de Louise, elle se mit à les questionner sans plus at-tendre sur la foi et chercha à s’en faire des amies, car elle avait une haute estime de ces femmes de foi. Par suite du résumé des numéros du Catéchisme sur la dignité, Made-leine s’est décidée à lire le Catéchisme de l’Église Catholique.

Pour ce qui est de Louise, elle avait eu une foi ardente lorsqu’elle était une enfant, mais la foi s’était étiolée par manque d’œuvres (encore enfant, elle avait cessé d’aller à la messe). Puis elle s’était trouvée à l’âge adulte sans foi, complètement vidée de la foi. Aussi, quand Lucie lui avait parlé de la foi, Louise avait vu sa foi d’enfant lui revenir petit à petit, jusqu’au point d’une foi complète, tout comme si elle ne l’avait jamais per-due. Inutile de dire combien était joyeuse Louise d’avoir retrouvé sa foi d’enfant! Après avoir parlé à Madeleine, elle voulut lire le Catéchisme elle aussi.

Quant à René, la foi était pour lui quelque chose d’entièrement nouveau, quelque chose qu’il n’avait jamais expérimenté. Quand Dieu lui donna la foi, il se sentit comme éclairé de l’intérieur, comme si Dieu était vivant en lui par sa Parole. La Parole de Dieu qui lui fut dite par Jeanne revêtait une signification spéciale, hautement importante et même la plus importante qu’il n’eut jamais reçue. Jamais il n’aurait cru que des Paroles fassent autant de bonnes et durables impressions sur lui. La Parole lui était grandement bénéfique.

Pour Robert, la foi était secondaire. Il n’en avait pas saisi encore toute l’importance. Pour lui, le salut et la vie éternelle n’avaient pas encore de réalité dans son cœur, dans son esprit. Nul doute qu’il en saisira l’importance par le témoignage de ses frères et sœurs. De plus, tous les préceptes de Jésus regardant l’aide au prochain

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n’avaient été appris que par les souhaits de sa mère qui lui demandait d’aider son petit frère. Il voyait bien que lorsqu’il aidait son petit frère, il en recevait un petit bonheur, mais il ne savait pas d’où cela venait et il ne s’était jamais posé la question étant trop jeune.

Lucie était une récente convertie et elle avait fait des progrès remarquables dans la foi et la connaissance de Dieu. Elle était incroyante, pas athée, car l’athéisme suppose une opposition à Dieu. Et elle n’était pas opposée à Dieu; au contraire quand Jeanne lui en a parlé ouvertement, elle y crut. Puis au contact du groupe de partage sur l’Évangile, elle sortit de sa coquille matérialiste. Elle voulait aussi suivre les cours d’initiation chré-tienne, cours qu’elle proposera aux nouveaux arrivants dans la foi. Lucie voulut aussi lire le Catéchisme, car il avait fait une bonne impression sur elle comme il fait bonne impression sur chaque personne qui le lit.

Madeleine, Louise, René, Robert et Lucie composaient les cinq derniers arrivés dans le groupe de partage sur l’Évangile; les quatre autres du même groupe, qui étaient beaucoup plus avancés dans la foi, étaient Jacques, Jeanne, Luc et Joseph, ceux-là pou-vaient donner de l’enseignement pour amener une personne à croire en Jésus.

Les neuf avaient reçu le résumé sur la dignité avec joie. Ce résumé, ne les avait-il pas remplis de la noble dignité de créatures et d’enfants de Dieu, de la dignité de per-sonne et de la dignité égale de l’homme et de la femme? Ce simple résumé était une vraie prise de conscience sur la dignité de l’homme. Il y a beaucoup plus que le résumé sur la dignité de l’homme, il y a tout le Catéchisme qui en parle!

Les jeunes de ce groupe louaient Dieu d’avoir donné aux hommes autant de con-naissances qui dignifient l’homme et lui assignent une place choyée dans la création. Quelqu’un qui connaît bien le Catéchisme peut apporter au monde un regain de bonheur, bonheur qui est perdu dans notre civilisation de mort. Ainsi la personne qui le découvre avec son saint contenu peut promouvoir la vie éternelle – qui est la vie après la mort – et la grâce de Dieu, si nécessaire pour acquérir la vie éternelle.

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« J'entendis alors une voix clamer, du trône: " Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa de-meure avec eux; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. " » Ap 21, 3

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