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Les Dix du groupe fondateur

Dans le document Les enfants du Royaume, Denis Rouleau, ofs (Page 156-162)

Les enfants du Royaume

24. Les Dix du groupe fondateur

Voici les dix membres fondateurs des Perséides, seuls ceux-ci ont droit de vote: Michel, 18 ans. René, 23 ans. Robert, 20 ans. Luc, 22 ans. Madeleine, 21 ans. Jeanne, 26 ans. Louise, 22 ans.

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Jacques, 22 ans. Lucie, 25 ans. Joseph, 27 ans.

On aurait dit que Joseph était le seul parmi les Perséides à voir et comprendre l’urgence de rédiger et mettre par écrit la Règle définitive – qui ne peut être changée que par les Dix membres fondateurs – ou la Forme de vie de ses membres, avant que les nouveaux s’y installent. En ce samedi, tous ceux du groupe étaient libres de tout devoir à remplir.

– Cette plénière a été mise sur pied afin de rédiger notre Forme de vie selon laquelle il convient de vivre notre vie de baptisé et de catholiques, expliqua Joseph.

– Nous serons aidés dans ce but par messieurs Boileau et Brien. Nous serons aussi aidés par un modèle de Forme de vie: celui des Franciscains séculiers dont j’ai amené des co-pies de la Forme de vie. Ils préfèrent appeler l’ensemble des préceptes qu’ils suivent: Forme de vie plutôt que Règle, proposa Joseph.

– C’est certain que nous ne sommes pas une organisation aussi importante et aussi déve-loppée que l’est celle des Franciscains séculiers, mais nous pouvons très bien nous inspi-rer de leur Forme de vie pour établir la nôtre. Puisque la leur fut acceptée et adoptée par le pape Paul VI, nous n’aurons pas besoin de faire accepter la nôtre par le pape. Évi-demment, nous ne sommes que 10 membres, comparés à quelques milliers pour les Franciscains séculiers. Évidemment, ils ont été fondés il y a plus de 800 ans, nous, nous avons été fondés dernièrement il y a quelques mois seulement.

Joseph marqua un temps pour qu’ils digèrent la matière qu’il leur a donnée avant de continuer avec ce qu’il avait à leur dire

Comme les dix étaient présents, on décida d’aller chercher Monsieur Boileau et de téléphoner à Monsieur Brien s’il voulait venir au local des Perséides pour rédiger la Forme de vie. En arrivant, Monsieur Brien fit les préparatifs pour aller chercher Mon-sieur Boileau chez lui et le descendre au local. Il demanda les mêmes quatre jeunes pour transporter le fauteuil roulant.

– Bonjour! Monsieur Boileau.

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– Êtes-vous prêt pour rédiger le texte de notre Forme de vie? demanda Monsieur Brien. – Oui, nous le sommes! répondirent la plupart des Dix.

Comme ils avaient laissé intactes les deux tables de six places, ils n’eurent pas besoin de les redresser. Ils s’attablèrent, de même que Monsieur Boileau, et écoutèrent les directives émanant de Monsieur Boileau qui avait déjà rédigé un formulaire sem-blable.

– Dans un premier temps, il faut sortir tous les besoins du groupe que ce soit un besoin matériel de logement, de nourriture s’il y a lieu, de vêtements, ou spirituel d’enseignement, de connaissances, ou tout autre besoin. Il doit être clairement exprimé comme besoin matériel ou spirituel de …, dit Monsieur Boileau.

Il leur laissa le temps de remplir les besoins qu’ils pensaient qu’il y avait dans les Perséides comme besoins matériels ou besoins spirituels.

– Avez-vous besoin de plus de temps pour trouver tous les besoins expliqués et remplir correctement les fiches de chaque besoin exprimé?

– Ce serait bien d’avoir quelques jours pour réfléchir sur les besoins des Perséides, sug-géra Joseph.

– Eh! bien, prenez le temps dont vous avez besoin et on se revoit ici même dans une se-maine, même jour même heure, décréta Monsieur Brien.

Les jeunes étaient contents, ils auraient assez de temps pour produire un travail qui refléterait bien les besoins des Perséides. Pour ce faire, ils s’allouèrent cinq jours de travail personnel et deux jours de travail plénier pour mettre en commun ce qu’ils au-raient trouvé dans leur travail personnel.

Il serait ennuyeux et même fastidieux d’énumérer ici tous les besoins matériels et spirituels qu’ils ont trouvés pour assurer la bonne marche des Perséides.

– À quoi va servir la liste des besoins que l’on a dressée? demanda Luc.

– À partir des besoins et des leçons de bonnes conduites, nous établirons une forme de vie qui devra être respectée sous peine de renvoi pour les plus dissidents. Par exemple, nous pourrions dire: Article 1. Les membres des Perséides doivent embrasser la foi

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tholique sous peine de renvoi. Mais nous dirons plutôt, en nous inspirant de la Forme de vie des Franciscains séculiers: Article 1. Notre mère l’Église a suscité beaucoup de milles religieuses dans ses rangs. Nous, des Perséides, ne faisons pas partie d’une fa-mille religieuse; nous ne sommes qu’un groupe de fidèles laïcs, hommes et femmes, qui veulent vivre notre vie le plus près de Dieu, en accord avec la sainte doctrine de l’Église Catholique, comme stipulé dans son Catéchisme et en accord avec l’Évangile de Jésus-Christ, lui répondit Monsieur Boileau.

– Je vois la différence non seulement de formulation mais encore de sens. Combien y a-t-il de ces règles à écrire? demanda Luc.

– Tant qu’il y a de la matière à couvrir, lui répondit Monsieur Boileau. – Je vous laisse ça, c’est beaucoup trop compliqué pour moi, concéda Luc.

Luc partit avec Joseph faire les travaux que Monsieur Marleau leur avait donnés sur l’Évangile; ces deux-là avaient un rendez-vous fixé pour 14 heures et il était 13 h 45. Monsieur Marleau avait laissé des travaux à faire chez soi pour comprendre un peu mieux l’Évangile selon saint Luc.

Pour les Perséides, Pierre Marleau ne faisait pas qu’enseigner la théologie, il avait charge de conseil auprès des jeunes qui avaient des problèmes et qui essayaient de s’en sortir. Parfois, quand on est jeune, il n’en faut pas beaucoup pour remettre sur le bon chemin quelqu’un qui éprouve un problème à vivre sa vie correctement. Que dois-je faire? semblent-ils nous demander.

Pierre constatait que l’Évangile prévenait beaucoup de jeunes à éviter de durs problèmes. C’est un fait que peu de jeunes lisent l’Évangile; peu de jeunes en effet sont avertis des dangers périlleux qu’ils courent dans ce monde d’aujourd’hui face à leur âme qui n’a plus aucun défenseur contre les ruses de leur ennemi qu’ils ne connaissent même pas.

Pierre donnait bien quelques idées sur le diable, l’ennemi de Dieu, celui qui fait tant de mal à l’homme. Ses idées servaient à le démasquer dans toutes les situations où les jeunes pouvaient le rencontrer et où ceux-ci pouvaient être attaqués par lui. Il est d’une laideur extrême et les tentations dont il nous enlace sont, elles, d’une abjection absolue.

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– Joseph, est-ce que Monsieur Marleau nous a donné aussi le chapitre 22 de l’Évangile selon saint Luc? demanda Luc

– Oui. Il nous a donné le chapitre 23 aussi à résumer, répondit Joseph.

Louise arriva et elle se demandait ce que pouvaient bien faire ses deux amis. – Que faites-vous? demanda Louise à Joseph et à Luc.

– Nous avons commencé nos travaux sur les résumés des chapitres 22 et 23 de l’Évangile selon saint Luc.

– Moi aussi, je le fais ce résumé. Me faites-vous un peu de place? – Mais oui, Louise, viens t’asseoir près de nous.

Puis arriva René qui constatait qu’ils étaient tous appliqués à faire un travail intel-lectuel, ce qui l’intrigua assez pour qu’il demande ce qu’ils faisaient tous.

– Que faites-vous donc?

– Nous faisons le résumé sur les chapitres 22 et 23 de l’Évangile selon saint Luc, dirent Louise, Luc et Joseph. Ils viennent le faire avec nous! ajoutèrent-ils

– Attendez-moi, j’arrive! répondit René.

René s’installa sur la même table que celle où Luc, Joseph et Louise se trouvaient et commença lui aussi son résumé sur les chapitres demandés. Comme Robert et Michel suivaient René d’assez près, ils remarquèrent qu’ils étaient déjà quatre à travailler intel-lectuellement, ce qui leur faisait poser la question suivante:

– Mais que faites-vous là?

– Mais notre résumé sur les chapitres 22 et 23 de l’Évangile selon saint Luc demandé par Monsieur Marleau, dit Joseph.

– Venez travailler avec nous, nous vous aiderons à le faire votre résumé demandé par le prof, dit Louise.

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– Nous ne savions même pas que nous avions un résumé à faire! dit Robert, suivi par Michel.

Robert et Michel étaient encore un peu récalcitrants face à l’Évangile en particu-lier et aux choses de Dieu en général. Aussi, ils ne se sentaient pas très concernés par des devoirs à faire dans cette branche du savoir. Cependant pour être avec le groupe, ils s’exécutèrent et firent chacun leur devoir eux aussi.

Puis vinrent tour à tour, Madeleine, Jeanne, Jacques et finalement Lucie qui posè-rent, à peu de choses près, les mêmes questions entendues jusqu’ici à ceux qui travail-laient intellectuellement. Ils reçurent la même réponse que les autres et vinrent eux aussi se joindre au groupe pour faire leur devoir.

Dans le silence qui s’en suivit, une voix se fit entendre, c’était Madeleine, celle qui, dans le groupe, se considérait comme étant la moindre.

– Ne vivons-nous pas ici même une expérience du véritable bonheur?

Joseph, pour appuyer Madeleine et parce qu’il y croyait aussi, dit alors au groupe: – C’est vrai que nous sommes heureux, n’est-ce pas, Perséides?

Alors chacun y alla de sa pensée sur le bonheur et sur ce qu’ils vivaient comme groupe.

Qu’est-ce que le bonheur que tous recherchent? N’est-ce pas d’être heureux? De sentir le bonheur nous traverser comme l’eau traverse une passoire. N’est-ce pas un état de vie qui fait qu’on apprécie la moindre des choses comme si elle était la plus grande? N’est-ce pas un état de vie qui fait désirer pour les autres ce qu’on a de mieux soi-même? N'est-ce pas un état de vie qui fait souhaiter aux autres, tout ce qui nous arrive? Mais c’est beaucoup plus que ça! Dans l’idée de bonheur, il y a le mot heureux, n’est-ce pas? Alors, dans l’Évangile, Jésus nous dit: « Heureux les pauvres de cœur …, Heureux les doux, …, Heureux les affligés, …, Heureux les affamés et les assoiffés de la justice, …, Heureux les miséricordieux. …, Heureux les cœurs purs, …, Heureux les artisans de paix, …, Heureux les persécutés pour la justice, … (Mt 5, 3-12).

Voilà. C’est à vous de décider: qu’est-ce qui vous rend heureux. Et selon ce que vous choisirez, ce sera le ciel ou l’enfer.

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« Son éternuement projette de la lumière, ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore. » Jb 41, 10

Dans le document Les enfants du Royaume, Denis Rouleau, ofs (Page 156-162)