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Chapitre II. Relation Banque Entreprise En Vue de l’Octroi d’un Crédit : Banque

VII. Le diagnostic des indicateurs extra financiers

1. L’environnement de l’entreprise

Le banquier, lors de son analyse, doit déterminer les variables qui ont un impact sur l’activité de l’entreprise et donc son succès en se basant sur un certain nombre de critères :

 Quelle est la place de l’entreprise sur le marché vis-à-vis de ses concurrents ? Quelle est la tendance du marché ? Est-il porteur ou en régression ?

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 L’analyse de la concurrence révèle le positionnement de l’entreprise ; il est donc indispensable de considérer le couple produit/marché ;

 La menace de produits de substitution ou de nouveaux produits ;

 Une bonne gestion de la clientèle est un facteur clé de succès de l’entreprise, elle doit ainsi maitriser tous les aspects la concernant (sa concentration, sa fidélité et le rythme de son renouvellement).

 L’entreprise est-elle dépendante de ses fournisseurs ?

 Quel est l’état du réseau de distribution ? Des équipes de vente

 Quelles sont les relations de l’entreprise avec les autres établissements financiers ?  Quelles les lois et normes en vigueur sur le marché ? Quelle est la réglementation

fiscale ?

 L'évolution des technologies influence-t-elle les produits de l'entreprise ?

2. Le management

Une équipe de gestion dynamique, impliquée et stable est un facteur clé de succès pour l'entreprise, par ailleurs, cela inspire la confiance des investisseurs. La politique de gestion des ressources humaines est un point que le banquier soulèvera via les interrogations suivantes :

 Quels sont les niveaux de qualification et d’expérience du dirigeant dans le domaine ?

 Quel sont les degrés de décentralisation et de délégation du pouvoir ? Quelle est la politique de management adoptée par l’entreprise ?

 Quel est le style de commandement ? Quelles sont les procédures décisionnelles ? Une concertation des responsables précède-t-elle la prise de décision ? Existe-t-il des tableaux de bord de gestion ?

 La direction est-elle bien informée du fonctionnement des différents services ?  Quelle est la réputation des dirigeants ? Un système de contrôle interne efficace a-t-

il été mis en place ?

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3. La politique générale de l’entreprise

L’organisation et la vision de l’entreprise sont établies par les dirigeants selon leurs motivations, leurs formations et leurs cultures. La politique générale de l’entreprise se définit par l’ensemble des principes, des normes et des règles qui guident ses actions. Autrement dit, elle expose la finalité de l’entreprise et précise les actions à mener afin d’y parvenir et ainsi de garantir la prospérité de l’entreprise ; elle détermine également les contraintes et les critères à respecter et veille à la bonne coordination entre les différentes fonctions.

Ainsi, le banquier apprécie la stratégie de développement adoptée et en évalue les enjeux.

4. L’appréciation des indicateurs spécifiques au projet

Au regard du banquier, l’évaluation du ou des projets revête une importance particulière. La première interrogation concerne la légitimité du projet, en ce sens, le banquier détermine si l’investissement s’inscrit parfaitement dans la politique de développement de l’entreprise. Puis, le banquier s’intéresse à l’intérêt économique du projet ainsi qu’à ses enjeux en termes de résultats, de rentabilité et d’équilibre financier, il recense également l’ensemble des risques. Si le banquier accorde une attention particulière aux investissements c’est parce qu’ils sont indispensables au développement de l’entreprise. En effet, ils prévoient les capacités et les conditions de production de l’entreprise et par extension, sa compétitivité, ses résultats et son équilibre financier. Toutefois, le fait que les investissements mobilisent des fonds sur une longue durée, représente un risque certain.

Nous comprenons ainsi que lorsque l’entreprise s’engage dans un investissement, ce dernier affecte tant sa politique générale que sa gestion financière. Son engagement représente donc un enjeu essentiel. En effet, l’entreprise doit effectuer un bon choix stratégique qui lui permettra d’accroître son activité sinon elle peut perdre des parts de marché au profit de ses concurrents.

L’appréciation des projets d’investissement ne se fait qu’à travers des critères financiers explicites : taille du projet, cash-flows prévisionnels, taux de rentabilité, plan d’investissement,

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risque d’insolvabilité, etc. et de critères économiques et stratégiques : gains de part de marché, gains de productivité escomptés, etc.

Une analyse multidimensionnelle doit également être menée afin de compléter l’évaluation financière. Il s’agit là d’identifier les éventuelles répercussions du projet sur les différents métiers de l’entreprise et d’évaluer sa cohérence avec la stratégie de développement.

5. L’impact des contraintes et des caractéristiques financières et

réglementaires de la banque

La pérennité d’une entreprise n’implique pas forcément qu’elle obtienne une réponse favorable à sa demande de crédit ; la décision finale dépendant de la marge de manœuvre de l’établissement bancaire en fonction de ses propres caractéristiques financières. En effet, les banques sont soumises à des réglementations relatives à leur capacité de prêt, cela dans le respect de certaines politiques émises par les autorités monétaires. Par conséquent, il est impossible au banquier de revoir son encours à la hausse, au-delà d'un taux de croissance autorisé, à moins qu’il n’en assume les effets.

Ainsi, un certain nombre de demandes de crédit obtient un avis défavorable. Par ailleurs, le raffermissement des règles de sécurité, dont les banques font l’objet, conduit au même résultat. En effet, dans une optique de stabilisation du système bancaire de la part des instances monétaires mondiales, ces dernières ont imposé une réglementation prudentielle (ratio de solvabilité, le niveau des fonds propres, etc.) ainsi que des normes de gestions (rapport de division des risques, etc.) aux banques. Cette soumission aux nouvelles normes plus contraignantes s’accompagne fréquemment d’une réduction de la croissance des encours d'engagements du fait d'une plus grande « sévérité » dans la sélection des clients et d’une plus grande vigilance quant aux volumes prêtés.

Au-delà des exigences et des réglementations externes, la marge de manœuvre du banquier dépend également des finances de la banque elle-même ; c’est pourquoi, la considération de

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l’environnement économique immédiat et l’appréciation du niveau de risque des engagements précédemment réalisés sont d’une importance capitale.