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Les entretiens révèlent qu’une grande majorité de jeunes allophones s’orientent dans une voi e professionnelle et préparent notamment un CAP. Une autre partie se dirige vers une seconde professionnelle et quelques individus vers une seconde général, mais ce qui reste rare selon l’ensemble des personnes interrogées « Là, il y a deux ans, j’avais eu une super promo et j’ai pu envoyer des élèves en seconde professionnelle. Mais alors la seconde générale, ça fait 6 ans que je suis sur le poste, il y eut une année où j’ai eu un élève qui est parti en seconde générale et la majorité, ce sont quand même des CAP » (Mme V) ; « C’est beaucoup, beaucoup de CAP. L’an dernier, j’ai dû faire…sur les 7 ou 8 3ème, tous étaient en CAP sauf un Bac Général et un Bac Professionnel et les 6 autres, c’était CAP » (Mme N).

L’ensemble des filières professionnelles sont représentées « il y a pas mal de métiers du bâtiment, on va dire, c’est électricité ou peinture. En fait, c’est varié, il a en a qui sont allés en restauration, il y a en qui vont en magasinage, employé de service pour les magasins, mécanique, ça c’est pour les CAP, agent polyvalent de restauration, ça s’est CAP aussi » (Mme V). Il n’y pas de filières qui se distinguent. Les choix se réalisent en fonction des aspirations des élèves « « C’est toutes les filières, toutes les filières, ça dépend vraiment de ce qu’ils veulent faire de ce qu’ils ont envie de faire » (Mme J).

Au travers de mes entretiens, j’ai pu découvrir deux particularités concernant l’orientation de ces jeunes à besoins éducatifs particuliers. Tout d’abord, il existe des commissions particulières pour ces derniers, ils peuvent bénéficier de places réservées dans les filières professionnelles afin qu’ils ne soient pas pénalisés par la seule non-maîtrise de la langue française « C’est-à-dire qu’on les note comme allophones et donc ils passent dans une commission particulière et en général, ils essaient d’affecter un élève allophone par corps de métier quoi, par exemple s’il y en a 5 qui veulent faire mécanique, bah, il y en aura qu’un qui ira en mécanique. On ne va pas regrouper, c’est pour ça, qu’il faut qu’ils fassent plusieurs vœux et là, il y en avait un qui voulait faire coiffure et il a été pris parce que il y en avait qu’un sur tous les allophones de Nantes qui souhaitait faire, mais on n’en aurait pas mis deux ou trois » (Mme N) ». Mme G évoque la même idée « il y a une possibilité par l’intermédiaire de l’Inspecteur COP, de faire des cas signalés, pour les allophones, pour qu’il ait une chance supplémentaire d’avoir une orientation qui corresponde à leurs vœux.

55 Parce qu’ils peuvent très bien arriver en janvier et certains profs ne vont pas les noter ou pratiquement pas, pas capables de noter donc là, il faut le signaler et puis on peut s’appuyer par exemple sur les bulletins qu’ils ont présentés, sur les bulletins antérieurs, voilà il y a quelques passe-droits » (Mme G).

On peut ajouter que les élèves méritants sont valorisés et ceux qui n’apparaissent pas motivés ne passent pas prioritaires «Ceux qui sont assidus, ceux qui vraiment ont envie, dans, c’est cas-là, on va tout faire pour qu’ils aient une orientation en CAP, ceux qui ne sont pas assidus, ils passeront au dernier tour quoi…il n’y pas de raison qu’ils prennent des places…mais c’est vrai qu’ils peuvent être privilégiés par rapport à des élèves qui demandent cette orientation » (Mme N).

De plus, depuis peu, il existe une UPE2A lycée dans quelques établissements du département, soit les élèves se déplacent dans ce dernier pour recevoir des cours de français, soit la professeure spécialisée se déplace « elle est postée à Nelson Mandela, mais elle va aussi se déplacer sur son temps quelques heures à Léonard de Vinci, la Chauvinière, voilà elle a aussi…elle est postée quelque part, mais elle se déplace aussi et à Camus c’est l’inverse, c’est les jeunes qui se déplacent, c’est les lycéens, elle est postée à Camus et c’est les lycéens qui se déplacent, les lycéens généraux donc s’il y en par exemple à la Colinière, ou je ne sais pas, ils doivent faire le déplacement, voilà, mais ça débute hein » (Mme G).

Les redoublements restent très minimes et ne sont pas forcément favorisés pour ces jeunes « Là 3è me non, ceux qui sont NSA, non scolarisés antérieurement, oui éventuellement, pour leur laisser un peu plus de temps, ils viennent en UPE2A, ça leur fait deux ans pour apprendre la langue. La plupart non, ils ne redoublent pas, on trouve un CAP ». (Mme N). Mme N explique « Déjà le redoublement n’existe plus et puis, ils peuvent continuer à apprendre le français en étant au lycée professionnel aussi, c’est ça, c’est un parcours en fait, les apprentissages se poursuivent. » (Mme N). En dernier recours, si les élèves n’obtiennent aucune orientation ou ont un niveau trop faible pour prétendre à un CAP, ils sont redirigés vers la MLDS «Oui de toute façon, il y a toujours une solution, quand ils n’ont pas d’orientation, quand ils n’ont rien obtenu en juin-juillet, ils vont repasser, il va y avoir la MLDS, la Mission Locale aussi, oui il y a toujours des solutions. Mais ça peut tarder voilà » (Mme G) ; « quand le niveau, parfois, est très très faible, ils sont plus dirigés vers la MLDS » (Mme N).

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2) Les difficultés soulevées par la question de l’orientation chez les