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Le Campanien et le Maastrichtien

PH1 : Ammonite indéfinie récoltée dans le Sénonien supérieur de la région de Yabous, X1

2. Étude photogéologique

3.1. Les structures plicatives du Bassin de Timgad

4.1.2. Le Cénomano-Turonien

4.1.3.2. Le Campanien et le Maastrichtien

Les changements qui étaient apparus à l'époque précédente dans l'Aurès occidental vont s'accentuer au Campanien et au Maastrichtien. La subsidence de la partie occidentale du bassin s'affirme nettement selon une aire allongée depuis le Dj. Metlili jusqu'au Monts de Bellezma (Oued Benriche).

Également à l'Est du Dj. Azreg la subsidence s'accroit dans le massif du Toubount. Ce djebel se comporte comme un axe haut. De plus, les accidents de 2ème ordre WNW/ESE qui affectaient le massif au cours de la sédimentation des époques précédentes cessent d'exercer leur influence. (Herkat, 1991) (Fig.88).

Par contre les accidents de 1er ordre, tels les grandes failles sudaurésiennes des Hammimat et de Tébessa continuent de se traduire par des différenciations de subsidence avec des panneaux basculés vers le Sud. Ainsi une différence importante apparaît dans la partie occidentale des Aurès qui tend à former une structure positive à l'actuel emplacement de l'anticlinal de l'Azreg et les zones synclinales situées de part et d'autre qui sont le siège d'une subsidence importante.

L'interprétation d'une telle réorganisation paléogéographique semble le résultat d'une inversion structurale progressive sans inversion tectonique (Herkat, 1991)..

Cette inversion tectonique au cours du Sénonien, probablement surtout au cours du Maastrichtien est suggérée par :

- l'absence de marqueurs d'une tectonique distensive (failles normales) dans les séries campano-maastrichtiennes, alors qu'ils sont communs dans celles qui précèdent.

- L'évaluation de l'importance de la subsidence à cette époque qui montre son ralentissement notable dans les bassins atlasiques.

- Des tendances émersives qui se manifestent à la fin du Maastrichtien dans le Sud du massif de l'Azreg. - Une émersion probable à la fin du Maastrichtien d'une partie des Monts de Batna (Bureau, 1986), qui représentent un autre axe positif.

- Le développement de slumps à sens conforme au pendage, notamment dans la région de Tébessa. (Herkat, 1991).

L'origine de cette tendance compressive dans la partie occidentale des Aurès peut être en relation avec les phases tectoniques qui se manifestent dans le Hodna, dès le Santonien, et également dans le domaine sud Sétifien et SE Constantinois dès la fin du Turonien.

Ces mouvements paraissent avoir modifié la physionomie des bassins qui bordent les Aurès, le retour en transgression du Campanien dans ces régions ne s'accompagnent pas d'une reprise notable de la subsidence mais de la continuation du régime compressif qui "atteint" les Aurès au Maastrichtien.

179 Fig. 88 : Esquisses paléogéographiques du Maghreb oriental, d’après Herkat, 1991. (Modifiées par

Bouziane, 2015). Le rectangle rouge correspond à la région d’étude

En conclusion, le Crétacé supérieur est une époque où la distension s'exerce dans la plupart des bassins et entraîne le dépôt de séries marno-calcaires caractérisées par de rapides variations de faciès et d'épaisseur.

Celles-ci sont dues à une paléogéographie complexe résultant de la fragmentation du bâti tectonique créée par les anciennes directions d'accidents auxquelles s’ajoute le jeu de systèmes de fractures de direction dominante NW/SE, à WNW-ESE.

Les anciennes failles de l'héritage jurassique rejouent le plus souvent en failles transcurrentes à la faveur desquels s'individualisent des sous bassins. (Fig. 89)

Ces zones de coulissement constituent également localement des axes qui vont guider la structuration, essentiellement sur les marges des bassins et dans la partie nord orientale de l'Atlas aurésien. L'ensemble des processus caractérise des bassins en extension comportant des systèmes de blocs basculés, préférentiellement développés sur les marges nord occidentales.

Au Campano-Maastrichtien une tendance compressive semble se manifester dans le bassin des Aurès. (Herkat, 1991).

180 Fig. 89 : Esquisses structurale du Maghreb oriental au Crétacé supérieur, Herkat, 1991.

(Modifiée par Bouziane, 2015) Le rectangle bleu correspond à la région d’étude

4.1.4. Le Paléogène

Cette époque marque le développement de la subsidence vers l'Est du bassin aurésien ; Les séries de l'Aurès occidental y compris la zone située à l'ouest du Dj. Azreg, reflètent des subsidences faibles.

Sur les bordures du massif du Dj. Azreg, l'Éocène inférieur se biseaute progressivement en direction de la voûte anticlinale, alors qu'il est relativement développé dans les synclinaux périphériques. Une discordance progressive du Paléocène et de l'Yprésien sur les flancs du Dj. Azreg témoigne de l'existence d'une paléo-structure au niveau de ce massif, ébauchée au Crétacé terminal. (Herkat, 1991).

Ainsi de larges secteurs de bassins atlasiques constituent des aires positives au cours du Paléocène et de l'Éocène inférieur, les zones subsidentes subsistant toutefois dans les régions situées dans l'Aurès oriental.

La phase de structuration principale de l'Atlas saharien s'est produite à l'Éocène moyen selon Lafitte (1939), Guiraud (1973) et Vila (1980). Elle donne naissance aux principaux plis NE/SW qui représentent les structures dominantes de l'Atlas saharien et des Aurès. La direction de raccourcissement déduite de nombreuses observations est NW/SE (N 140° à N 160°).

4.1.5. Le Néogène

Au Néogène des bassins périphériques s'établissent au front de la chaîne préatlasique notamment des Monts du Hodna (Bassin Miocène du Hodna) et de Batna (Bassin néogène de Timgad).

Ces bassins correspondraient à des bassins de décrochement selon Kazi Tani (l986} et à des bassins « transportés » d'après Ghandriche (1991). Leur localisation au front de la chaîne pré-atlasique et la subsidence croissante vers celle ci suggèrent plutôt des bassins d’effondrement encadrés par des accidents NW-SE. (Herkat, 1991).

Une nouvelle phase tectonique intervient au Plio-Villafranchien. Elle se traduit par la genèse de nouveaux plis sur la marge saharienne des Aurès (Monts de Negrine) et dans le Bassin de Timgad, au nord des Aurès. Les plis présentent une direction moyenne WNW/ESE à E-W. Certains plis, édifiés lors de la phase atlasique, sont repris lors de la phase pliovillafranchienne, notamment dans le bassin de Timgad (Ghandriche, 1991).

181 4.2.Reconstitution tectonique du Bassin de Timgad

Après avoir évoqué l’histoire tectonique régionale, on entame ainsi celle du Bassin de Timgad, notre zone d’intérêt.

Il est clair que ce bassin est le résultat d’une succession de phases tectoniques qui ont aboutit à cette forme losangique, d’orientation ENE-WSW et à une épaisse série sédimentaire allant du Crétacé au Plioquaternaire.

Le jeu et le rejeu des grands accidents NE-SW et NW-SE est le moteur ayant générer toute les structures coincées entres leurs lèvres.

Le repositionnement de notre Bassin de Timgad dans son contexte régional, (Fig.90), fait ressortir qu’Il est coincé entre différentes zones, à chacune une structure bien définie et une histoire géologique ayant participé à la genèse de notre bassin.

La chaine des Aurès au Sud, le Môle néritique chevauchant au Nord, les Monts de Batna et le domaine préatlasique hodnéen à l’Ouest et les Monts de Mellegue à l’Est.

Fig.90 Localisation du bassin de Timgad dans son contexte tectonique régionale, (modifiée par Bouziane, 2015)

Les accidents majeurs, qui ont sans doute favorisé le développement de notre bassin, sont comme suit :

- La transversale NW-SE de Bejaia-Negrine : passe par l’extrémité ouest du Bassin de Timgad. Elle se manifeste par les failles normales décrochantes dextres qui sont très bien visibles à l’échelle locale, tel qu’à Dj. R’dam ou Temagoult (Fig.91) où l’on observe le décrochement dextre de l’axe du pli.

- La transversale NW-SE de Gafsa : passe par l’extrémité est du Bassin de Timgad. Elle se manifeste par les failles normales décrochantes qui sont très bien visibles à l’échelle locale, tel qu’à Dj. Tarf qui est décalé vers la droite par rapport à l’Axe Dj. Bou Arif- Dj. Fedjoudj. - La transversale NE-SW de Khenchela-Ouanza : passe au SE de l’anticlinal de Khenchela

par le synclinal perché de Djahfa et atteint le Nord tunisien(Fig.92). elle se manifeste par les pointements triasiques à l’Est de Khenchela.

182 - La transversale NE-SW nord atlasique : passe au NW de s Monts de Batna et atteint la

plaine de l’Outaya au SW. C’est la transversale de Souk ahras-Batna-Outtaya

- Les accidents EW : on peut trouver trois grands accidents qui ont probablement participé à la mise en valeur de notre bassin : au Nord, l’accident d’Oum Kechrid ; la bordure méridionale du Bassin de Timgad est soulignée par un accident EW, dont Ghandriche signale comme un chevauchement. Au sud on a un segment de la flexure sud atlasique, c’est la faille sud aurésienne. (Fig. 93)

Fig. 91 : Carte linéamentaire de Dj. R’dam tracée sur une image Satellite ; A : vue à l’aplomb ; B : vue en 3D du côté ouest du Synclinal

Fig. 92 : Image Satellite en 3D montrant la faille NE-SW de Khenchela-Ouenza

Tous ces accidents ont joué en même temps pour générer plusieurs bassins intra -montagneux comme celui de notre région. Probablement celui du Hodna et de Negrine.

183 J’ai essayé d’interpréter structuralement leurs jeux sur un fond d’image satellite (Fig. 93). Je me suis basé sur le modèle théorique de Riedel et de couloirs coulissant conjugué pour tracer un schéma structural de la mise en place du Bassin de Timgad (Fig. 94).

La poussée post- miocène considérée comme la contrainte maximale (δ1) ; a engendré le jeu des accidents préalablement présents, les NW-SE ont rejoué en dextres et on induit le jeu sénestre des failles NE-SW. De nouvelles failles apparaissent, se sont les R synthétiques et R’ antithétiques du système de Riedel.

Les failles R forment un angle de 15° avec la ligne de décrochement dextre. Un exemple de ces failles est celle qui décroche dextrement le Dj. Fedjoudj de Dj. Bou Arif.

Les failles R’ forment un angle de 75° avec le plan de décrochement. Un exemple de ces failles est celle située au niveau du flanc SE de Dj. Bou Arif.

La conjugaison des R et R’ engendre l’ouverture de bassin losangique tel celui de notre étude selon le modèle classique de Riedel.

184 Fig. 93 : Essai d’interprétation structurale et positionnement du Bassin de Timgad dans un contexte régional

185 Fig. 94 : Modèle structural montrant les éléments tectoniques à l’origine de la mise en place du Bassin de Timgad

BN : transversale Béjaia-Negrine ; G : transversale de Gafsa ; NA : l’accident Nord atlasique (Souk ahras-Batna-Outtaya) ; K : l’accident de Khenchela-Ouanza et BT : bassin de Timgad

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