• Aucun résultat trouvé

office

-

C’est en lisant l’article en ligne du BK Magazine «Can urban farming feed Bangkok ?»1

que je découvre l’initiative des employés des bureaux du Laksi District : un jardin partagé «au sommet» de leur lieu de travail, une tour de huit étages. Ces bureaux se trouvent au nord de mon université, dans un quartier résidentiel, où je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre jusqu’alors. Cet établissement public «Laksi District Office» est l’équivalent d’une mairie de quartier en France.

Qu’en est-il de ce jardin 4 ans après la parution de l’article ? Je décide de contacter l’administra- tion des bureaux via leur page Facebook, que je trouve sans difficulté. Pour l’instant, je n’ai pas vraiment d’idées précises en tête, je souhaite seulement me rendre sur les lieux et découvrir par moi même ce que j’ai pu lire dans l’article, et ainsi peut-être constater la différence entre récit de presse et réalité formelle.

Mon statut «d’étudiante chercheuse» est un laissez-passer qui me permet de satisfaire ma curiosité aisément. Je reçois une réponse à mon message très rapidement, ils semblent très en- thousiastes et flattés de l’intérêt que je mani- feste à l’égard de leur projet, d’autant plus ve- nant d’une étrangère. Après avoir envoyé une lettre de demande d’interview à l’administration, expliquant la motivation de ma visite, la direc- tion m’octroie un entretien pour le 08 mars, soit une semaine après mon premier message. Petit bémol, il est stipulé dans la convocation que le personnel ne parle pas anglais; par conséquent, je dois demander à un(e) ami(e) thaï de m’ac- compagner. Difficulté supplémentaire pour ce premier entretien, je ne pourrai pas dialoguer directement avec les principaux intéressés. D’un autre côté, c’est toujours avantageux d’être ac- compagné par un local, et plutôt agréable de ne pas se retrouver seule pour cette première expérience.

1 Monruedee Jansuttipan, Pieng-or Mongkolkum- nuankhet, «Can urban farming feed Bangkok ?», BK Magazine, le 15 août 2013;

122

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

Les jardinières préparent les semis

© Photo personnelle

l

e

08 M

ars

2017,

Nous sommes le 08 mars 2017, j’ai fini ma matinée à l’université et j’ai prévu de me rendre directement à mon rendez-vous puisque ce n’est pas loin du campus. guillaume, étudiant de l’ecole nationale d’Architecture de nantes, en échange dans la même université que moi, et May, amie et camarade d’université, m’ac- compagnent. Cette dernière est étudiante en architecture et paysage, nous avons travaillé en- semble sur un projet d’«Urban Forest» au pre- mier semestre. elle sera ma traductrice, j’ai de la chance, c’est une des étudiantes qui parle le mieux anglais, et elle a l’air plutôt intéressée par le sujet. C’est rassurant d’être accompagnée, d’autant plus que je ne sais pas encore comment l’entretien va se dérouler.

Je viens d’arriver en taxi avec guillaume, May doit nous rejoindre; elle arrive finalement avec trente minutes de retard, suite à un pro- blème de voiture. en l’attendant sur le parking, nous essayons de voir si l’on aperçoit quelque chose sur le toit, mais je ne vois rien, le bâtiment est trop haut. A l’entrée, une petite superficie du parking a été annexée pour créer un abri avec quelques installations autour, c’est peut-être une partie du projet. L’espace est clôturé par un mur végétalisé, construit à partir de palettes.

Nous prenons finalement l’ascenseur jusqu’au 6ème étage, puis les escaliers, et nous arrivons sur le toit du bâtiment, où la vue sur les alentours est magnifique. Nous sommes ac- cueillis chaleureusement par la responsable du projet et deux de ses associées. elles sont ac- compagnées d’un homme mais je ne comprends pas exactement son rôle, mystère à éclaircir. Les femmes, aux cheveux courts noirs de jais, portent toutes l’uniforme noir qui doit être celui des employés de Laksi District Office.

en Thaïlande tout le monde porte un uniforme, que vous soyez étudiant ou cadre dans une multinationale. Chaque entreprise choisit un uniforme à ses couleurs, qui sera porté par tous les employés. Ainsi, dans la rue il est facile de reconnaître où les gens travaillent. La plupart du temps, un badge, accroché au niveau de la poi- trine, indique même le nom et le poste de l’in- téressé. De même, il est aisé de savoir de quelle université viennent les étudiants car sur leur uniforme, les boutons des chemises des filles et les cravates des garçons arborent le blason de l’université et plus précisément de la faculté à laquelle ils sont rattachés.

Les employés qui travaillent au jardin portent l’uniforme vert sapin que j’ai déjà re- marqué sur les agents d’entretiens de la ville. Cet uniforme est composé d’un pantalon et d’une veste-chemise (assez large pour pou- voir se mouvoir facilement), de bottes de pluie ou de chaussures fermées. Il est complété par un large chapeau, noué par un petit ruban de couleur sous le cou, qui cache les derniers cen- timètres de peau qui auraient pu être atteint par les rayons du soleil.

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

127