Melchior Robert garde un fragment
de papillome
sous son prépuce, érodé sans résultat, pendant plus devingt heures.
Ricord fait vingt-huit tentatives infructueuses
d'inocula¬
tion.
- 28
-Rollet n'est pas plus heureux dans cent cas.
Wilham Petters échoue dans les douze cas qu'il expéri¬
mente.
Mauriac, de Amicis, Guntz,
Winiwarter,
Wolf, arrivent également à des résultats négatifs.Les quelques expériences que nous avons entreprisesne
nous ont donné que des déceptions. Les voici:
Tentative d'inoculationpar lesang.
Chez une femme n'ayant pas d'accidents apparents de syphilis,
n'avouant aucune maladie antérieure et d'un très bon état général,
nous enlevons à la curette une masse végétante couvrant lavulve,et immédiatement sur le gland, préalablement dénudé avec le bistouri,
ainsi que sur le bras gauche, à l'insertion du deltoïde, nous appli¬
quons un tampon d'ouate stérilisé imbibé du sang des végétations,qui
étaient très vasculaires. Nous le laissons en place, celui du prépuce trois heures, celui du bras quatre jours. Nous avons eu, il y aune dizaine d'années, un groupe de 7 à 8 verrues sur le dos de la main droite. Actuellement, c'est-à-dire cinq mois et demi après, nous ne constatonsla présenced'aucunenéoplasie.
Tentative dinoculation parle sang et les sécrétions des végétations.
Julia-AnfoniaC..., fillepublique, entre à l'hôpitalpour urétrite.Pas
de syphilis apparente, pas de verrues antérieurement. Hystérie. Les grandes lèvres sont très développées, et c'est pourcette raison que nous la choisissons comme sujet. Dès que l'écoulement urétral devient insi¬
gnifiant, nous lui faisons une série de 5 inoculations sur la grande
lèvre droite (faceexterne et interne), avec une lancette chargéedesang de végétations pris sur un individu absolument sain. On agit comme pour vacciner. Sur la face gauche, on fait de même avec du liquide
sécrété parces végétations. Pas de pansement.
Deux jours après, légère inflammation de la grande lèvre gauche; la
droite reste normale. Le quatrième jour, l'inflammation et l'œdème persistant, on met un pansement humide.
Julia C... quitte l'hôpital le 17 mai. Étant soumise, elle est facile¬
ment revue deux mois après. Elle ne présente rien de particulier
ni
à laloupe, ni au toucher.
Tentatives de greffes à des animaux.
B...,couturière, entre à l'hôpital le 3 février 1900 pour des végéta¬
tions et de l'urétrite. Il y a quatre mois que la maladea aperçu pour la première fois des espèces de boutons sur ses organes
génitaux.
Actuellement, on voit une masse végétante énorme, mesurant neuf
centimètresde largeursurhuit centimètresde longueur,depuis le mont
de Vénus jusqu'au pourtour de l'anus, empiétant par endroits sur la
face interne des cuisses. Cette tumeur semble formée de trois parties, qui ont comme points d'implantation respectifs la face interne des
cuisses et la grande lèvre droite. Elle présente une surface rougeâtre,
molle et suintante, excoriée par places. Le contact provoque des dou¬
leursviolentes, ainsi quela chaleurdulit etles mictions.
Pas d'antécédents héréditaires, pas de syphilis reconnue, pas de
tuberculose, pas de maladies vénériennes antérieures. Réglée à seize
ans, irrégulièrement. Grandes crises hystériques. B... présente de
nombreuses verrues sur les deux mains. Grossesse probable de trois
mois.
On remarquerala marche rapidede la néoplasie qui,en quatre mois,
aatteint ces dimensions énormes, et qui, si les végétations sont conta¬
gieuses,doivent être très virulentes.
1° Onprend un petit débris de végétation dans le pointqui paraît le
plus enflammé et on fait une inclusion dans laface externede l'oreille
d'unjeune lapin.
2° On applique également sur l'oreille, préalablement érodée, des
débrisdevégétations que l'on maintient avec un agglutinage d'ouate et
decollodion.
3° On broie des débris de végétations, on mélange avec partie égale
de glycérine, et on fait 4 injections hypodermiques de 1 centimètre
cubesurchaque oreilleet surchaquecuisse d'un second lapin.
Ni le premier ni le second de ces deux animaux ne furent incom¬
modés. Il n'y eut même pas d'abcès. Les deux animaux restent en observation pendant deux mois sans qu'il soit rien apparu, ni à la loupe ni au toucher, aux points inoculés.
Les verrues se prêtent aux mêmesconsidérations.
Pour démontrer leur nature parasitaire, on a
également
apporté trois ordres de preuves : Des preuves cliniques;
Des preuves expérimentales;
Des recherches bactériologiques.
— 30 —
Preuves cliniques. — Il n'est pas rare de voir unindividu atteint à la fois de verrues des mains et de la face ou d'une autre partie du corps, celles des mains étant ordinairement antérieures aux autres. D'après les auteurs, il y aurait eu
contagion par le contact.
On pourrait multiplier ces observations.
D'après d'autres auteurs, Gémy, Jadassohn, la contagion
aurait également lieu par le grattage. Voici deux observations très rares, d'après l'auteur, que Jadassohn rapporte:
Ire. Homme, trente ans, entré à l'hôpital pour gale. Ilest porteurde quatre à cinqverrues interscapulairesde lagrosseurd'une lentilleàune
pièce de cinquantecentimes. Il ne s'agit pas de nsevi. A la suite de la
curede gale, il subsistaun prurit des plus violents;le sujet était d'ail¬
leurs atteint d'une tare nerveuse. En examinant lesujet, Jadassohn put
constaterque, vers le dos et la partie latéraledu thorax, qui étaientle siège dedémangeaisons violentes,unesérie detumeurs diffuses étaitnée
qui furent reconnues pour des productions papillaires, quelques-unes atteignirent le volume d'une lentille; mais, sousl'influence du naphtol
et desbains,elles rétrogradèrentetdisparurent,sauf cellesqui existaient antérieurement dans la région interscapulaire. (Examen microscopique
des verrues mères et filles affirmatif.)
Dans la IIeobservation,ils'agissait d'unhomme de soixante-dix ans, atteint d'eczéma généralisé superficiel, mais très prurigineux, malade névropathe. Il avaitaucoudegauche deux verrues qui se distinguaient
nettement desverruesséniles.Jadassohn aperçutquelques jours aprèsvingt
à trente petites verrues disséminées sur le tronc, qui rétrogradèrent.
La contagion peut se faire également d'un individu malade à
un'individu sain.
Voici deux observations qui ont lavaleur d'expérience : Payne soignaitun jeune garçon de onze ans présentantune éruption de verrues de la main droite qui s'était étendue a l'autre main et à la face. Iltraitaitpar des applications
d'acide
acétique, puis, quand elles étaient ramollies, il les grattaitavec
une spatule. Une fois, il les gratta avec l'ongle du pouce.
Une
semaine après, apparaissait une verrue sous l'ongle de ce
pouce, puis une seconde, puis une troisième. Elles disparu¬
rent spontanément.
Paynen'avait jamais eu
de
verrues auparavant.Jadassohn enlevait a la curette des verrues de la main. Sa