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On peut faire d'autres critiques. S'agit-il là d'inoculation ou

de greffes? Il faudrait admettre

dans

ce cas que

les cellules

verruqueuses resteraient inactives

pendant

un

certain temps,

puisverraient leur vitalité se

réveiller

sous une

influence

non

encore détérminée.

En outre, ces débris de verrues introduites sous

l'épiderme

et y restant longtemps n'agiraient-ils pas comme un corps étranger quelconque, et l'irritation simple qu'ils déterminent

ne suffirait-elle pas à engendrer le papillome?

En résumé, des expériences positives de Jadassohn et

de

Variot, ilnous est permis de déduire :

Que les verrues ne sont inoculables, et par conséquent contagieuses, que chez certains individus, 1 sur 2;

Que les végétations, malgré les tentatives

négatives qui

ontété faites, sont contagieuses au même degré et

dans les

mêmes circonstances queles verrues.

Bactériologie.

La plupart des auteurs ontpris la verrue comme

étude.

Parmiceuxqui ontfait des recherches histologiques et

bac¬

tériologiques

sur les végétations, il faut tout

d'abord citer

Ducrey et Oro.

Ducrey et Oro ne sont pas parvenus à trouver les

micro¬

organismes décrits parMajocci, Babès, Kuhnemann,

Fioco, de

la cliniqueduprofesseur Bréda, dans lesverrues. Ils

décrivent

dans leur travail plusieurs microbes dont ils

donnent les

formes les plus constantes :

a>) Bacilles très petits, courts et minces,

isolés

ou

réunis

pardeux.

Bans beaucoup de préparations, on les a vus

prédominants.

b) Bacilles plus gros que les précédents,

atteignant

presque

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les dimensions du bacille subtilis. Le plus souvent isolés,

réunis en courtes chaînes de deux ou quatre éléments, d'ordi¬

naire en nombre restreint.

c) Cocci très petits, très abondants, le plus fréquemment diplocoques, etréunis en amas de diverses grandeurs (staphi-locoques). Les éléments isolésne manquentpas.

d) Cocci plus grands, isolés ou accouplés.

e)Petites chaînes courtes,rares, deunstreptocoque, à petits éléments.

Ces micro-organismes se colorent bien par les solutions

aqueusesd'aniline et aussi par le Gram etle Weigert, excepté

les bacilles a) etbj, qui ne se colorent pas par le Gram.

Ces micro-organismes sont toujours situés dans la partie la plus superficielle de l'épiderme.

Les cultures obtenues avec les deux formes les plus cons¬

tantes sontinoculées parvoie hypodermique à des lapins età

deschèvres(3 centimètres cubes de culture à 37° de la 3egéné¬

ration).Lesanimauxne présentantaucuneréaction, lesauteurs

mettent sur la muqueuse d'individus vierges et sur des indi¬

vidus ayanteudes rapports sexuels des tampons imbibés

de

culture diluée.

Dans aucun des 6 cas observés, ils n'obtiennent de résultats positifs.

Parcontre, Ducrey et Oro observent et décrivent minutieu¬

sement dans le corps muqueux des végétations, et surtout

dans les produits de raclage, un grand nombre de [formes

cel¬

lulaires rappelantnettement les figures décrites comme para¬

sites spécifiques dans le cancer, le molluscum contagiosum,

la

maladie de Darier, etc.

« Si ces éléments, considérés comme de nature

parasitaire

dans ces divers processus, étaient démontrés tels, et si, surtout, on réussissait à les cultiver et à reproduire la

forme

clinique dont ils proviennent, le condylome acuminé

devrait

également rentrer dans le groupe des affections

désignées

sous lenom de psorospermoses. »

Telle est la conclusion des auteurs italiens.

Les auteurs n'ont pas été plus heureux dans leurs

recher¬

chesbactériologiquesfaites surles verrues :

Majocci décrit, le premier, dans les tissus

des

verrues un

bacillequ'il nomme le «bacterium porri».

Babès vit dans un cas un grand nombre de

microcoques

deOu. 4 à Oy.5, accolés deux à deux ou en

petits

amas

carrés

ou arrondis. Dans un autre fait, il parvint à cultiver un microbe ressemblant au staphylococcus aureus, mais

qui

se développait plus lentement etsans liquéfier la

gélatine.

Par contre, leprofesseur Strauss et les divers

observateurs

qui recherchèrent après lui ces micro-organismes ne purent jamais les retrouver.

Kuhnemann, en 1899, trouve un bacille fin qui

croît

sur l'agar avec une couleur verte et qui, par

l'inoculation

aulapin et à la crête du coq, produit une excroissance verru-queuse.

Leprocédé dontse sert cet auteur est le procédé de colora¬

tion de Gram modifié par Kiihnemann. On coloreles coupes

avec une solution aqueuse alcalinisée au violet de gentiane (solution de carbonate d'ammonium à 1/100), et on laisse

une demi-heure à une heure. On lave à l'eau et on décolore par une solution alcoolique de fluorescine; puis on continue

comme pour les autres méthodes. La couche cornée prend

une teinte noir bleuâtre, les autres couches et le derme,

une teinte jaune clair. Les microbes sont colorés en rouge.

On les trouve dans les verrues jeunes, surtout dans la

couche de Malpighi, entre les cellules, aussi bien que

dans

leur intérieur et dans les espaces lymphatiques. Ce sont des bâtonnets fins et grêles de ly.à 1 y1/2 de long. L'épaisseur

est à la longueur comme 1 à 6. Les cultures sur gélatine

donnent le deuxième jour des colonies rondes, s'enfonçant

en godet et formant une fine pellicule à la surface.

Malheureusement,

ce microbe n'a pu être décelé que par

Kuhnemann. M. le professeur Dubreuilh, soit en suivant exac¬

tementla technique de cet auteur, soit en employant d'autres procédés, n'est jamais parvenu à trouver des

micro-orga-nismes dans les verrues. Il n'a pas été plus heureux en se servant de cultures les plus diverses : il n'a pu avoir que des cultures blanchesd'unmicrocoque banal, dontRichtervoudrait faire l'agent spécifique des verrues.

En Italie, en Allemagne, Lupis, Ducrey et Oro, le profes¬

seur Tomaso de Amicis, Jadassohn, confirmèrent les résultats

de M. Dubreuilh.

Le professeur Tomaso de Amicis (de Naples) obtint des microcoquesvulgaires qu'il putidentifier aux microcoques de

la peau (M. albus, M. citreus, M. roseus). Il s'est assuréque

cesmicro-organismesn'ont de propriété pathogène ni pourles

animaux ni pour l'homme. Il a, en outre, décrit un certain

nombre de formes cellulaires rappelant les sporozoaires du

cancer.

En résumé, que pouvons-nous conclure de ce chapitre de

la contagiosité et de la nature parasitaire du papillome? Rien

de positif.

Comment se fait-il que le papillome soit contagieux chez

certains individus et pas chez d'autres?

Si l'on croit à la nature parasitaire de la lésion, il faut alors

que le parasite, pour se développer, rencontre un terrain propice.

11 est quand même intéressant de noter combien la lésion

est peu contagieuse. Il est de même intéressant de voir quele

nombre des individus réfractaires aux tentatives expérimen¬

tales est sensiblement le même, ou inférieur au nombre d in¬

dividus n'ayant jamais eu de papillomes : 32 sur 79 d'après Diday, 27 sur48d'après notre enquête personnelle.

CHAPITRE IY

Du terrain.

Ilnous reste maintenant à envisager la

seconde hypothèse.

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