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L’intelligence territoriale, les principes de la gouvernance et la recherche-action

3. La restitution des resultats et la recherce-action

La restitution des résultats est étroitement liée au principe de la participation dans la construction et la promotion de l’intelligence territoriale et elle constitue, à notre avis, le noyau de la méthodologie Catalyse.

Nous pouvons retrouver des renvois à la restitution des résultats d’une recherche dès les décennies sept et huit du siècle passé, dans une France qui faisait des efforts

considérables pour donner un appui à la rénovation rurale.

L’importance d’une enquête rurale préalable et bien faite, appréciait le psychosociologue R. Mucchielli, augmente d’autant plus que le feed-back d’une enquête, c’est-à-dire la restitution des conclusions en faveur de la collectivité où l’enquête a été effectuée (dans les conditions où la collectivité a accepté l’enquête), peut provoquer l’éveil des dynamismes locaux. De ce point de vue, stipule le psychosociologue Français, l’enquête rurale constitue l’événement décisif. Si les enquêteurs savent obtenir la coopération des habitants et les déterminer à accepter l’enquête dès le début de celle-ci, s’ils savent impliquer les leaders informels et formels locaux, s’ils réinjectent les résultats (et si les habitants se reconnaissent eux-mêmes dans cette image-là), un démarrage, un déplacement est déjà donné pour pouvoir amorcer le changement (Mucchielli, 1976).

La complexité de la restitution n’est, malheureusement, que rarement traitée.

Plus les manuels de recherche et d’autres guides méthodologiques parlent des moyens et offrent des conseils pour l’adéquation et l’organisation de l’action de recueillir les données, remarquait Bernard Bergier, plus l’on néglige la relation avec les detinataires et son impacte sur le sociologue et l’ethnologue (Bergier, 2000). Le destinataire visé par la restitution est représenté par les interlocuteurs du terrain du chercheur.

Bergier se demandait quel était le but de la restitution : Est-elle un instrument idéologique, un procédé stimulatif ou bien une forme de management participatif du chercheur? Est-elle une convention qui permette de s’aquitter de la dette envers la population interrogée? Est-elle une stratégie d’investigation complémentaire, le contenu restitué allant servir à la stimulation de la production et du collectage des matériaux (informations) nouveaux? Est-elle un test qui permette de réaliser la séparation du vrai et du faux, suite à la restitution des résultats? Est-elle un espace de confrontation entre le vraisemblable et les hytpothèses de recherche?

Bref, se demandait Bergier, faut-il considérer la restitution comme étant un élément constitutif de la recherche ou bien comme un acte qui lui est extérieur?

Bergier proposera cette définition provisoire pour la restitution: „…L’acte ou la dynamique par lesquels le chercheur partage aux interlocuteurs du terrain, dans des buts ethiques et/ou euristiques, les résultats provisoires et/ou définitifs du traitement des données collectées en vue de leur analyse” (Bergier, 2000, p. 8).

Une autre série de problèmes, selon Bergier, est donnée par le contenu et l’aire de la restitution. Le contenu impose au moins les questions suivantes : S’agit-il de données factuelles ou bien de résultats des analyses ? Qu’est-ce qu’on peut (ou bien l’on ne peut pas) restituer et à qui (à certains informateurs, à tous les interlocuteurs du terrain…) ? Faut-il toujours réaliser la restitution ? Peut-elle être instituée comme norme dans la recherche sociale ou bien elle reste au choix du chercheur ? Nous pouvons aussi nous poser des questions, continuait Bergier, sur la compréhension, le contenu, plus généralement sur la mise en scène de la restitution et de ses effets : Quand la restitution a-t-elle lieu (après l’investigation, après l’analyse de contenu, après la rédaction du rapport, après la publication du rapport) ? Est-ce que la restitution est progressive (supposant plusieurs séances) ou bien elle se réalise à travers une seule étape? Où est-ce que la restitution se déroule-t-elle (sur le terrain, à l’université) ? Est-ce que la restitution prend la forme des rencontres individuelles, par petits groupes ou bien elle se réalise au niveau de l’ensemble des personnes visées ?

Bergier plaide pour une restitution intégrée dans l’ensemble des activités du chercheurs, intégration qui signifie le fait que que la restitution peut participer dans certaines conditions à la production de la connaissance et à la validation de l’énoncé

scientifique. Une telle restitution, estime Bergier, suppose que l’autrui (le sujet) soit reconnu comme objet de la connaissance et comme connaisseur, c’est-à-dire objet et comme sujet de la recherche en même temps.

Comme il l’avoue lui-même dans ses premières recherches entreprises, Bergier estimait que ses interlocuteurs étaient un simple objet de la recherche, par la suite

„l’interlocuteur du terrain était un simple fournisseur de matière première” pour la recherche, tandis que „la restitution était un acte facultatif, situé en dehors de la recherche”

(Bergier, 2001, 40). La réflexion au sujet de la restitution, constate Bergier, naît dans le contexte des actions d’intervention. L’intervention psychosociologique, la consultation sociale, la recherche action, admet Bergier, ont fait le sujet d’une littérature abondante dans les pays anglophones avant de se développer de manière considérable dans la France des années 70. Dans de tels contextes, sans que le problème de la restitution soit explicitement posé, il est pris en considération, traité de manière différente, mais systématique.

N’importe la forme qu’elle prend (la collaboration avec les acteurs, la mise en valeur du chercheur) la restitution est une réponse de l’intervenant à l’appel de celui auquel elle est adressée. Comme elle est facultative dans le travail de recherche en général, la restitution acquiert un caractère obligatoire dans l’intervention et dans la recherche action. Elle est un devoir.

La restitution est adressée aux interlocuteurs du terrain, puisqu’elle traite les problèmes dans lesquels les demandes de ceux-ci sont aussi enracinnées. Elle est faite dans leur langage, qui est près d’un discours brut.

Bergier recommande la restitution orale, une restitution qui réclame la présence de l’intervenant et celle des acteurs du système local, présence qui rend possible une interpellation réciproque. Cette restitution est de type formatif, ayant une orientation personnelle. Elle ne partage pas les connaissances savantes de l’intervenant, mais elle produit une reconnaissance des dispositions, des raisons, des intentions, des aspirations, des craintes et des espoirs des individus. (Bergier, 2001, 57).

Selon Bergier, les informations doivent être restituées aux différents groupes représentatifs pour la population du terrain, elle ne visent pas uniquement les notables. La restitution est de manière programmée conflictuelle et transformatrice. Les tensions enregistrées entre les intérêts antagonistes des divers groupes doivent être rendues manifestes.

Dans une classification proposée dans l’ouvrage cité, Bergier présente trois types de restitution : 1) la restitution savante, 2) la restitution élucidante et 3) la restitution militante. Dans le cas de la restitution élucidante ou dans celui de la restitution militante, l’orientation transformatrice de l’action est assumée. L’intervenant accompagne un changement, tout en étant une partie intégrante de celui-ci. La restitution n’est plus strictement transmissive, elle est formative (éclaircissant les origines des problèmes identifiés) et appropriative (développant des manières collectives d’action). Dans les deux cas, conclut Bergier, la restitution n’est plus close, dominée par les normes du commanditaire, mais elle est ouverte et centrée sur le sujet de la recherche et sur les processus visés.

Tout en acceptant les remarques ci-dessus, nous allons distinguer à la fin, la restitution-cadeau, la restitution-connaissance et la restitution-intervention, la dernière pouvant prendre aussi la forme de la restitution-animation, sur laquelle R. Mucchielli écrivait.

Après avoir fait toutes ces précisions, il importe de délimiter plus exactement la place occupée par la restitution par rapport à la recherche action, ce qui signifie tout

d’abord la connaissance de certains points de vue exprimés au sujet de ce type de recherche.

Pour établir plus exactement la place de la recherche action dans l’ensemble des méthodes des sciences sociales, S. Juan part de l’opposition compréhension-explication, d’un côté, et de l’opposition observation-expérimentation, de l’autre côté (Juan, 1999).

Pour Juan, l’opposition compréhension-explication désigne la manière dans laquelle le chercheur considère ce qu’il étudie : le statut de sujet/objet de la recherche. Les individus, les groupes, les phénomènes étudiés sont des acteurs-sujets ou des mécaniques-objets). L’opposition observation-expérimentation désigne le statut du chercheur par rapport à son objet : les individus, les groupes, les phénomènes étudiés. Dans l’observation, le chercheur n’est pas celui qui a produit le matériel : il étudie les situations naturelles ou les objets créés par d’autres. Inversement, l’expérimentation produit le sens.

Les observations de Juan, synthétisées dans un tableau, nous donnent l’image complète des composantes méthodologiques fondamentales dans la recherche sociale (Tableau 1).

Tableau 1. Techniques d’expérimentation compréhensive (Juan, 1999, 106) Types d’acteurs

Implication du chercheur

Individus Groupes ou

mouvements

Connaissance positive Interviews Expérimentations de

groupe

Intervention Thérapie RECHERCHE-ACTION

Pour Juan, la recherche action a comme dérivés l’intervention et le conseil (Juan, 1999, p. 125). Une forme spéciale de la recherche action, nous laisse Juan comprendre, est le développement social. L’objectif ambitieux de celui-ci est de comprendre un problème social à travers l’analyse des situations individuelles et des logiques d’action, mais aussi d’agir, de lutter contre l’exclusion sociale, de dynamiser, à la fin, les acteurs locaux. Tout au long du „diagnostic” l’on tend vers la création d’un „inter-partenariat” et vers l’action correcte par la mise en œuvre des projets (Juan, 1999, p. 136).

La recheche-action, remarque Juan, peut être et elle a été déjà appliquée surtout dans l’étude des organisations mais aussi aux „groupes diffus” (ville, région). Ainsi, la RA représente pour certains chercheurs une stratégie de recherche qui utilise l’action ou l’observation participante, une stratégie d’action dans le champs pratique, en tant que moyen d’influencer une conduite globale du groupe, une méthode d’analyse conçue pour aider un acteur à dégager les sens de ses conduites et les situations auxquelles il est confronté (Juan, 1999, p. 135). Pour une meilleure compréhension de la recherche-action, estime Juan, nous pouvons toujours invoquer dans ce contexte aussi bien le terme

„inginerie sociale” - terme proposé au XIXe siècle par Fourier.

Dans une étude consacrée aux modèles et aux méthodes de la recherche orientée vers l’action (action-oriented research), Stephen A. Small décrit quatre modèles : l’action recherche (action research), la recherche participative (participatory research), la recherche-développement (empowerment research), et la recherche féministe (feminist

research). Small considère que des quatre modèles ci-dessus mentionnés, „la recherche action est probablement la plus largement utilisée ” (Small, 1995, 941). Historiquement parlant, note Small, la recherche action a été associée avec le domaine économique et le développement organisationnel, mais récemment cette approche est utilisée par des spécialistes activant dans divers domaines, comme l’éducation, l’agriculture et le développement humain.

Kurt Lewin est celui qui a proposé le terme de recherche action, comme M. K. Smith le considère lui-aussi. Mais qu’est-ce que la recherche action est-elle finalement ?

O'Brien Rory considère que la recherche action est la recherche qui vise simultanément le fait de trouver des solutions pratiques aux problèmes concrets et le fait d’atteindre des objectifs scientifiques. Pour atteindre ce double but, la collaboration s’impose, avec ceux qui représentent aussi bien le système à changer que l’objet de la recherche scientifique (O'Brien, 1998).

Dans ce sens, les précisions faites durant les années 90 par M. R. Verspeiren deviennent très importantes. Pour M. R. Verspieren, il est obligatoire que dans la recherche-action l’on parte de deux types d’hypothèses : hypothèses de recherche et hypothèses d’action. (Verspieren, 1990).

Un des problèmes théoriques importants est celui des rapports établis entre la méthode de l’intervention et la recherche action.

Benedikte Bunker et Peter Gundelach (2001) appréciaient que la méthode de l’intervention diffère du type intégratif de la recherche action par une insistance sur le conflit et sur le changement social. La première est plus proche de la recherche active de type critique. La méthode de l’intervention réunit et suppose la recherche active critique, mais les projets qui utilisent la méthode de l’intervention appartiennent plutôt à la société civile qu’à la sphère du travail, et ils dévoilent par conséquent le potentiel du changement social dans la société civile. Une autre différence importante enregistrée entre la recherche active et la méthode de l’intervention, obervent Benedikte Bunker et Peter Gundelach fait référence au rôle des acteurs sociaux. Comme le rôle de la recherche action est celui de créer le changement social, la méthode de l’intervention ne se propose pas d’engendrer le changement social comme tel. Tout au contraire, son but est celui de créer une entente entre les acteurs collectifs concernant leur potentiel et leurs rôles dans le changement social.

Tout en remarquant le fait que dans le domaine des sciences humaines et sociales il n’y a aucun type de recherche qui ait probablement été tellement discuté, P. Paillé, dans le Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales, coordonné par Al. Mucchielli, considère la recherche-acţiune comme étant dans son essence même quadruple: recherche appliquée (elle est pour les sciences humaines et sociales ce que le recherche appliquée est pour les sciences naturelles), recherche impliquée (le pari positiviste de l’observation neutre et externe des phénomènes sociaux s’est avéré être impossible d’être gagné, puisque nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre position, sinon idéologique, au moins pragmatique), recherche combinée (l’acteur est lui-même le sujet énonciateur, un potentiel théoricien de sa vie et des événements qui le touchent) et recherche engagée dans une action et non pas étrangère à elle et / ou l’observant de loin, cet engagement pouvant prendre aussi bien la forme de l’expérimentation pratique, que celle de l’intervention sociale ou politique, devenant ainsi engagement pour l’action (Paillé, 2002 [1996], pp. 51-55).

D’autres discussions ont été portées au sujet des dimensions de la recherche action.

C’est ainsi que Susan E. Noffke précisait trois dimensions : professionnelle, personnelle et

politique. (Noffke, 1999, 333-334). Ces dimesnions, estimait Noffke, sont celles qui, par leur contenu même, nous font mieux comprendre le potentiel de la recherche action.

Une autre série de problèmes théoriques sont engendrés par la typologie de la recherche action. De nombreux termes sont associés à la recherche action pour désigner ses types par rapport à des contextes et à des pratiques extrêmement divers.

Par conséquent, dans une étude datant de 1990, David H. Tripp écrivait sur la recherche action sociale-critique (socially critical action research) qui pouvait être appliqué au domaine de l’éducation, tout en arrivant à la définition suivante : „L’action stratégique-critique et pédagogique des professeurs, qui tend vers l’augmentation de la justice sociale ». Cette définition, estimait Tripp, aurait pu être développée dans les termes de cinq traits caractéristiques : participation, direction, concience, contraintes et résultats (Tripp, 1990, 161).

En prenant en discussion des formes variées de la recherche action, Gerrit Huizer (1997) retient la recherche action participative comme étant un des plus adéquats moyens de trouver des solutions aux problèmes spécifiques et aux conflits intervenus dans la communauté, tout particulièrement pour ce qui est des communautés rurales. Une telle recherche peut signifier : 1) une connaissance adéquate des problèmes et des situations conflictuelles par les personnes impliquées ; 2) le planning et l’implémentation des projets dans le but de résoudre des problèmes locaux.

Un des noms les plus connus et appréciés pour ce qui est de la théorisation et la pratique de la recherche action en Australie est celui de Y. Wadsworth. Celui-ci avouait récemment qu’il s’était confronté pour la première fois avec le terme de recherche action à Londres, en 1972 et qu’il avait commencé à utiliser ce type de recherche, à son retour dans le pays natal, tout en l’appliquant aux communautés urbaines de la banlieue (Wadsworth, 2005, 275).

Kimberly-Anne Ford analysera à un moment donné la notion de recherche-action participative (recherche-action participative - RAP). Dans la RAP la recherche ne voit pas dans les personnes qui répondent à des questionnaires seulement une source précieuse d’informations à cueillir et à analyser, mais ces personnes-ci sont aussi bien considérées en tant que des experts dans le domaine à étudier. Il s’agit d’un partenariat équitable dans la vertu duquel toutes les parties impliquées profitent de leur participation au travail de recherche, les participants contribuant à de divers niveaux à la conception du travail, à l’élaboration des grands thèmes et à l’élaboration des instruments de recherche. Les résultats et les observations du travail de recherche sont communiqués aux participants pendant toute la période du travail, RAP permettant souvent de s’exprimer aux groupes marginalisés ou exclus par le pouvoir (Ford, 2001).

Une remarque importante au sujet de la recherche action participative appartient à S.

A. Small, auteur que nous avons déjà cité dès le début de notre étude : « Dans la recherche-[action] participative, les participants citoyens sont premièrement responsables pour le design de l’étude, y compris pour la décision sur la modalité de collectage, sur l’analyse et ensuite sur la dissémination des informations » (Small, 1995, p. 994).

Nous nous arrêterons par la suite sur des recherches où la restitution des résultats est, implicitement ou explicitement, impliquée dans le contexte plus général de la recherche action, tout particulièrement dans celui de la recherche action participative.

Parmi les démarches très intéressantes entreprises dans le domaine de la recherche-action participative nous retenons celles des Landy et McGovern pour ce qui est du contexte ci-dessus évoqué. Les deux chercheurs ont eu en vue toute une série de groupes qui se trouvaient à un certain moment donné en conflit dans l’espace où ils avaient fixé

leurs recherches (Ardoyne, Belfast, Irlande du Nord), tout en retenant le fait que l’aspect le plus significatif de la recherche action participative est celui qui consiste à placer le sujet au centre du processus de prise des décisions, la position de celui se trouvant à l’intérieur d’une communauté étant plus critique que l’on ne l’estime en général, celle-ci devant être envisagée compte tenu de la multitude des nuances et des facettes sous lesuqelles elle se manifeste (Lundy, McGovern, 2006). Dans le projet expérimental déroulé par Landy et McGovern 30 personnes ont été inclues, des parents de victimes des conflits qui ont eu lieu en Irlande du Nord (on avait placé le nombre des victimes aux environs de 90 personnes entre 1969 et 1996) et une première rencontre a eu lieu, entre ces parents des victimes et des représentants de plusieurs groupes de la communauté pour discuter la manière dans laquelle la communauté pourrait commémorer les victimes des conflits. L’idée d’un livre commémoratif est ressortie suite à plusieurs rencontres ultérieures, à des discussions et à des débats. Un comité de coordination a été élu et plusieurs membres de la communauté y ont été inscrits, ceux-ci s’impliquant à divers moments et ayant rempli plusieurs tâches spécifiques déroulées durant le projet. Plus de 300 interviews ont été réalisées pendant quatre ans et le livre a été publié en 2002. Ensuite, on a organisé une rencontre pour lancer le livre (à l’occasion de la 33ème commémoration de la première victime des conflits enregistrées par la communauté). À cette réunion, plusieurs centaines des parents des victimes ont participé, mais aussi d’autres membres de la communauté. Le livre [Ardoyne : The Untold Truth] contient 99 études de cas (tout cas étant fondé sur 2-3 témoignages oraux) et plusieurs chapitres historiques pour contextualiser les décès. Avant de l’imprimer, le livre a été rendu à l’auteur du témoigange dans le but de le valider / rectifier / compléter / rajouter etc. Encore plus, la série d’interviews consacrées à un certain cas a été aussi, entièrement rendue aux auteurs partiels qui ont pu rectifier, commenter, compléter etc. compte tenu des témoiganges des autres sur le cas où chacun était un expert à titre partiel. Ce n’est qu’après que le livre a été imprimé dans sa forme finale.

leurs recherches (Ardoyne, Belfast, Irlande du Nord), tout en retenant le fait que l’aspect le plus significatif de la recherche action participative est celui qui consiste à placer le sujet au centre du processus de prise des décisions, la position de celui se trouvant à l’intérieur d’une communauté étant plus critique que l’on ne l’estime en général, celle-ci devant être envisagée compte tenu de la multitude des nuances et des facettes sous lesuqelles elle se manifeste (Lundy, McGovern, 2006). Dans le projet expérimental déroulé par Landy et McGovern 30 personnes ont été inclues, des parents de victimes des conflits qui ont eu lieu en Irlande du Nord (on avait placé le nombre des victimes aux environs de 90 personnes entre 1969 et 1996) et une première rencontre a eu lieu, entre ces parents des victimes et des représentants de plusieurs groupes de la communauté pour discuter la manière dans laquelle la communauté pourrait commémorer les victimes des conflits. L’idée d’un livre commémoratif est ressortie suite à plusieurs rencontres ultérieures, à des discussions et à des débats. Un comité de coordination a été élu et plusieurs membres de la communauté y ont été inscrits, ceux-ci s’impliquant à divers moments et ayant rempli plusieurs tâches spécifiques déroulées durant le projet. Plus de 300 interviews ont été réalisées pendant quatre ans et le livre a été publié en 2002. Ensuite, on a organisé une rencontre pour lancer le livre (à l’occasion de la 33ème commémoration de la première victime des conflits enregistrées par la communauté). À cette réunion, plusieurs centaines des parents des victimes ont participé, mais aussi d’autres membres de la communauté. Le livre [Ardoyne : The Untold Truth] contient 99 études de cas (tout cas étant fondé sur 2-3 témoignages oraux) et plusieurs chapitres historiques pour contextualiser les décès. Avant de l’imprimer, le livre a été rendu à l’auteur du témoigange dans le but de le valider / rectifier / compléter / rajouter etc. Encore plus, la série d’interviews consacrées à un certain cas a été aussi, entièrement rendue aux auteurs partiels qui ont pu rectifier, commenter, compléter etc. compte tenu des témoiganges des autres sur le cas où chacun était un expert à titre partiel. Ce n’est qu’après que le livre a été imprimé dans sa forme finale.