{t∈I | |p(t)| ≤ M1
ε supI|p| }
≤ε|I|.
D´emonstration Sinon il existeraitm ≥0,ε >0 et une suite de polynˆomespn∈ Pm telle que sup[0,1]|pn| = 1 et
{t ∈[0,1] | |pn(t)| ≤ 1n }
≤ ε. Cet ensemble est une r´eunion d’au plus 2mintervalles. Par compacit´e de la sph`ere unit´e dePm, cette suite pn une valeur d’adh´erence p∞ ∈ Pm. Ce polynˆome p∞ est non nul, mais l’ensemble de ses racines est de mesure au moins ε. Contradiction.
Lemme 13.6 Soit I =∪α∈AIα un recouvrement d’un intervalle compact I ⊂R par des intervalles Iα ouverts dans I. Alors, il existe un sous-recouvrement I =
∪α∈A0Iα de chevauchement au plus 2.
Lechevauchementest le nombre maximum d’intervallesIα dont l’intersection est d’int´erieur non vide.
D´emonstration On extrait tout d’abord un recouvrement fini. On prend alors un intervalle Iα0 = [x0, y0[ contenant l’extr´emit´e gauche de I avecy0 maximum.
Puis un intervalle Iα1 =]x1, y1[ contenant y0 avec y1 maximum. Et on continue.
Pour montrer le th´eor`eme 13.1 de r´ecurrence, on partira d’un pointx= ∆ dans un compact K0 ⊂ X, ce qui nous donne une constante b par le crit`ere (iii) de Mahler. On veut contrˆoler, pour L∈S(∆), le covolume dansL deut(∆∩L). On introduit donc le polynˆome surR
pL:t→dut∆(utL)2.
C’est un polynˆome de degr´e au plus 2d2car on a l’´egalit´epL(t) = kute1∧· · ·∧uteik o`u e1, . . . , ei est une base de ∆∩L.
13.4 La r´ ecurrence qui prouve la r´ ecurrence
Pour d´ecrire le compact K dans lequel ut∆ passe plus de 1−ε de son temps, on va utiliser le crit`ere (iv) de Mahler. Il s’agira donc de construire `a chaque instant tconvenable un drapeau completF de sous-espaces ∆-rationnels Li dont on contrˆolera les covolumes carr´es pLi(t).
On proc`edera par r´ecurrence, en ajoutant `a chaque ´etape, pour tout tempstun nouveau sous-espace `a un drapeau ∆-rationnel de longueur`. Le nombre d’´etape dans cette r´ecurrence est donc d−1. La proposition technique qui met en place cette r´ecurrence est la suivante.
Proposition 13.7 Soit β > 1 > α > 0 et posons β0 = cdβ et α0 = α. Soient I un intervalle compact et F un drapeau ∆-rationnel incomplet tel que
(a) inf
Il existe un recouvrement fini de chevauchement au plus2de I par des intervalles compactsI0 tels que sur chaqueI0, il existe un drapeauF0 =F∪{L0}avecL0 ∈SF
Remarque On ne peut pas en g´en´eral r´eduire la taille des intervallesI0 de sorte qu’ils soient d’int´erieur disjoint sans perdre les conditions (a0) et (d0).
D´emonstration de la proposition 13.7 Pour toutt0 ∈I, on doit fournir un intervalle I0 contenant t0 dans son int´erieur et un sous-espace L0 ∈ SF v´erifiant (a0), (b0), (c0) et (d0). On extraira alors le sous-recouvrement de chevauchement au plus 2 `a l’aide du lemme 13.6. On distingue deux cas.
1er cas : Il existe L∈SF tel que pL(t0)≤α.
D’apr`es le lemme 13.3, il n’y a qu’un nombre fini de tels sous-espace ∆ ra-tionnels L. On choisit donc un intervalle compact I0 de longueur maximal dont l’int´erieur contient t0, pour lequel il existe L0 ∈SF tel que sup
On choisit alors un intervalle compactI0 dont l’int´erieur contientt0 sur lequel on a encore sup
t∈I0
pL0(t)< β
Dans ce cas, la condition (a0) est automatique d`es que α0 ≤α.
Par la condition (c) et le lemme 13.4, la condition (b0) est vraie d`es queβ0 ≥c2dβ.
Par (c) et le choix ci-dessus, la condition (c0) est aussi v´erifi´ee d`es que β0 ≥β.
La minoration pL0(t0)≥α garantit la condition (d0) d`es que α0 ≤α.
D´emonstration du th´eor`eme 13.1 On appliqued−1 fois la proposition 13.7.
On commence la premi`ere ´etape avec I = [0, T] et F = ∅. Pour valider la condition (a), il suffit de la comprendre en t = 0. D’apr`es la condition (iii) du crit`ere 13.2 de Mahler, la condition (a) est vraie avec une constante α=α0 =b2 uniforme pour ∆ dans un compact K0 de X. Pour valider la condition (b), on applique le lemme 13.3 de Minkowski : chaque r´eseau ut∆ contient un vecteur non nul de norme au pluscd. La condition (b) est donc satisfaite avecβ =β0 =c2d. Noter qu’`a ce stade, la condition (c) est vide.
On construit ensuite successivement d−1 couples de r´eels αk = αk−1 et βk = (cd)2βk−1 ainsi que d−1 recouvrement de [0, T] par des intervalles compacts. Le premier ayant un chevauchement au plus 2, le deuxi`eme un chevauchement au plus 4,... , le dernier un chevauchement au plus 2d−1. Le chevauchement total est donc au plus 2d. On a donc αd−1 = b2 et βd−1 = (cd)2d. Posons ε0 = 2−dε. Par le lemme 13.5 et les conditions (d0), dans chacun des intervalles I0, on a pour le sous-espaceL0 correspondant
|{t ∈I0 |pL0(t)< αd−1
Mε0 }| ≤ ε0|I0|.
On retire de chacun de ces intervalles I0 les points t tels que pL0(t) < αMd−1
ε0 . L’ensembleJ de tous ces points t est de mesure au plus
2dε0T =εT.
Les r´eseaux ut∆ correspondant aux temps t hors de J contiennent un drapeau complet de sous-espaces ∆-rationnel dont les covolumes carr´es sont dans l’inter-valle [αMd−1
ε0
, βd−1]. On applique la condition (iv) du crit`ere 13.2 de Mahler avec les constantesα = b/M
1
ε20 et β = (cd)d. Ces r´eseaux ut∆ pour t 6∈ J sont donc dans
un compactK qui ne d´epend que de ε et de b.
R´ ef´ erences
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Univ. Paris-Sud & CNRS yves.benoist@math.u-psud.fr www.dma.ens.fr/˜benoist