CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE ET DE CANCER DU POUMON
4.4.1. Procédure standard de génotypage avec la technologie GoldenGate®
4.5.2.2. La réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
Mise au point par Mullis et Erlich en 1985, lamplification par PCR permet damplifier in vitro une séquence particulière dADN à partir de très faibles quantités de ce dernier. Cette méthode est fondée sur le fonctionnement cyclique dune ADN polymérase qui copie en grande quantité une séquence spécifique dADN. Des amorces oligonucléotidiques de synthèse, de longueur denviron une vingtaine de nucléotides, shybrident à lextrémité 3 de part et dautre de la séquence à copier. Une ADN polymérase thermostable vient alors synthétiser, en présence de
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désoxyribonucléosides triphosphates (dNTPs), un brin complémentaire pour chaque brin dADN dans le sens 5 vers 3.
La technique de PCR se déroule en trois étapes :
(1) dénaturation : cette étape correspond à la rupture, à haute température, des liaisons hydrogènes qui maintiennent les deux brins complémentaires de la double hélice dADN. Cette étape se déroule généralement à 94 °C.
(2) hybridation : en se mettant dans les conditions de renaturation de lADN, par diminution progressive de la température, les amorces oligonucléotidiques spécifiques viennent shybrider sur leurs séquences complémentaires. Cette étape est cruciale pour la spécificité de la PCR et se déroule entre 40 et 65 °C.
(3) polymérisation : les oligonucléotides hybridés sur la séquence cible servent damorce à lADN polymérase, qui va recopier, au cours du premier cycle, chacun des deux brins initiaux. À partir de cette amorce des dNTPs présents dans le milieu réactionnel sont ajoutés successivement au brin dADN en extension à une température comprise entre 72 et 74 °C.
4.5.2.3. Purification des produits PCR 4.5.2.3.1. Principe
Cette étape permet de purifier les produits de PCR pour effectuer ensuite la réaction de séquençage. Le détail de la procédure est décrit à la Fiche technique 9. Le kit Qiaquick (Qiagen) constitué de micro colonne avec les propriétés spécifiques de liaison dune membrane de silice était utilisé.
Les tampons livrés avec chaque kit sont optimisés pour obtenir un bon rendement dADN et permet déliminer les contaminants.
Le produit PCR se fixe sur la membrane de silice en présence dune forte concentration saline tandis que les contaminants (amorces en excès, nucléotides libres, ADN polymérase) passent au travers de la colonne et sont donc éliminés par les lavages alcooliques. Le produit PCR est ensuite élué avec de leau ultra pure.
4.5.2.3.2. Réaction de séquençage
La réaction de séquence consiste en une synthèse in vitro dADN avec une incorporation aléatoire de didéoxynucléotides (ddNTP).
La matrice (ici un fragment dADN purifié) doit être présente en grande quantité (> 100 millions de copies dans le tube de réaction). Elle est mise en contact avec un mélange réactionnel comprenant une ADN polymérase (Taq polymérase), une amorce shybridant en 3 du fragment à
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séquencer, un tampon et un mélange de dNTPs et ddNTP contenu dans le Big-Dye Terminator. Chaque ddNTP porte un fluorochrome spécifique (Tableau IV.3 ci-dessous).
Tableau IV.3. Fluorochromes spécifiques aux ddNTP Didéoxyribonucléotide triphosphate fluorochrome couleur ddGTP ddTTP* ddATP ddCTP R110 TAMRA R6G ROX Noir Rouge Vert Bleu
Le ratio ddNTP/dNTP est de lordre de 1/100. Il existe donc 100 fois plus de chance dincorporer un dNTP quun ddNTP. Lincorporation dun ddNTP stoppe la réaction délongation (formation dun fragment plus court que le fragment dorigine).
4.5.2.3.3. Purification sur plaque G50
Cette étape a pour but de purifier, par gel filtration, les produits de la réaction de séquençage. Le principe est détaillé sur la Fiche technique 8. La résine Sephadex® G50 utilisée permet de dessaler les échantillons, déliminer les nucléotides non incorporés (les ddNTP marqués par un fluorochrome) et lamorce utilisée pour la PCR de séquence présente en excès. La limite dexclusion de la résine G50 correspond à un oligonucléotide denviron 20 bases.
128 4.6. Analyse statistique
Toutes les variables quantitatives sont décrites en médiane et en intervalle interquartile (25ème et 75ème percentiles). Toutes les proportions et les fréquences génotypiques sont exprimées en pourcentages avec un IC 95 %. Nous avons réalisé un contrôle qualité de nos données avant lanalyse statistique. En effet, tous les SNP avec un call rate ou pourcentage de SNPs analysables par individu inférieur à 0,95 et tous les SNPs en déviation par rapport à léquilibre de HardyWeinberg ont été éliminés de lanalyse. Les modèles génétiques additifs, dominant et récessif ont été appliqués à lanalyse génétique des données. Pour chaque modèle génétique, les SNPs significatifs en analyse univariée sont intégrés dans un modèle de régression multiple en utilisant la méthode stepwise. Toutes les variables avec un P < 0,1 étaient intégrées dans le modèle et les variables avec un P < 0,05 étaient retenues dans le modèle. La force de lassociation SNPs/CHC ou CP a été évaluée par le calcul des odds ratios ainsi que lintervalle de confiance à 95 %. Tous les SNPs indépendamment associés à la variable dépendante étaient testés à la recherche dune interaction épistatique dans un modèle de régression. Létude des corrélations était réalisée en utilisant le coefficient de corrélation de Spearman. Tous les tests statistiques rapportés sont bilatéraux et les valeurs de P < 0,05 étaient considérées comme statistiquement significatives. Toutes les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel Golden Helix SNP & Variation Suite v7.5.2 (Bozeman, MT, USA) et MedCalc, version 11.4.4 (MedCalc Software, Mariakerke, Belgique).
129 4.7. RÉSULTATS DES DÉTERMINANTS GÉNÉTIQUES DE LA RÉPARATION DADN ET DU MÉTABOLISME DES MONOCARBONES AVEC LE RISQUE DU CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE ET DE CANCER DU POUMON
Le modèle génétique sous-jacent lassociation entre les SNPs et le risque de CHC nest pas connu à priori. Cette incertitude nous amène à utiliser une famille de modèles génétiques plausibles additif, dominant, récessif, etc. , comme cest le cas pour de nombreuses pathologies dont les modèles génétiques sous-jacents sont souvent inconnus. Utiliser un modèle génétique unique, notamment en phase exploratoire, peut souffrir dune perte de puissance lorsque celui-ci nest pas adapté. Cest donc pour cette raison que nous avons analysé nos résultats suivant trois modèles génétiques différents (additif, dominant et récessif) et avons présenté les résultats du modèle génétique le plus pertinent.
4.7.1. Déterminants génétiques de la réparation dADN associés au risque de carcinome