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La pratique du sport après l’indépendance

Dans le document LA PROFESSIONNALISATION DU SPORT EN ALGERIE (Page 30-33)

7. Commentaire de l’étude similaire

1.1. Sport et amateurisme

1.1.2. Sport et socialisme

1.1.2.1. La pratique du sport après l’indépendance

Au début de l’indépendance, le sport n’était pas une priorité, ni une urgence nationale, les associations étaient libres dans leurs activités, c’était une pratique sportive autogérée (Journal Officiel, 1963). Les dirigeants des associations sportives élus avaient la responsabilité de la gestion et participaient à la prise de décision. Les institutions sportives officielles et étatiques représentaient la majorité du mouvement sportif national (MSN). Trois ministères s’occupent du sport : le ministère de la jeunesse et des sports (MJS), le ministère de l’éducation Nationale et le ministère de l’enseignement supérieur, certaines organisations syndicales et certaines organisations telles que l’Union Nationale de la Jeunesse algérienne (UNJA), l’Union Générale des travailleurs algériens (UGTA), les communes (APC). Dans l’Algérie indépendante, et après le départ massif des pieds noirs d’Algérie, l’État commence à s’approprier et contrôler le sport.. En 1962 l’Algérie disposait de 13

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maitres d’EPS, d’un professeur d’EPS ; ce nombre correspond à un enseignant pour un million d’élèves.

L’activité sportive avec un appareil déstructuré a commencé, elle élabore une politique sportive de 1962-1967, c’est le début du nouveau mouvement sportif algérien. Début d’un processus de réhabilitation nationale et d’institutionnalisation du sport algérien avec des ressources humaines très limitées dans le sport scolaire et civil.

En 1963 début de la formation de 64 moniteurs de sport, en 1965 153 moniteurs de sport dont 22 monitrices. Durant l'année scolaire 1963/1964, la formation de la première promotion de professeurs d'EPS se fait au CREPS de Reims en France. En Algérie, la formation de professeur d'EPS avait débuté au CREPS de Ben Aknoun durant l'année universitaire 1965/1966, celle de professeur adjoint en 1969.

Durant la période 1962-1965, le sport ne suscite pas de grandes passions pour son appropriation. Le sport civil et celui de l’éducation physique et sportive n’étaient pas fortement instrumentalisés. La politique sportive durant cette étape peut être expliquée par les circonstances particulières que vivait le pays dans le temps, "la construction de l'Etat confronté aux urgences de toutes sortes", dans l'attente d'une législation spécifique.

Une année après l’indépendance, le conseil des ministres décrète (Code de l'EPS, 1976) un texte « la charte des sports » inspirée de la charte de Vichy3 qui réglemente la pratique sportive et l’EPS (RADP, 1963). L’agrément est obtenu par décision du ministre chargé de la jeunesse et du tourisme ou de son délégué4. Ainsi, les associations sportives peuvent se constituer librement en préservant leurs noms et sigles5. Une condition6 est posée : « Les personnes dont le comportement n’aura pas été irréprochable au cours de la guerre de libération nationale, ne peuvent participer à quelque titre que ce soit à la direction des associations sportives et des groupements sportifs.

La loi de 1962 (RADP, 1962) et la "charte des sports" prennent la forme d'un décret (RADP, 1963) fortement inspiré de l'ordonnance de l’Etat français de 1945 (RF, 1945). Les premières fédérations sportives spécialisées au nombre de cinq ont vu le

3 La loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association 4Section 1 Ibidem

5MCAlger, l’USMAlger, JSKabylie, NAHussein Dey, L’USMBel Abbés, L’SSMKhenchela, l’ESSétif, la

JSDjijelli, Le MOConstatine, le MCOran

6Articles 3 Ibidem

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jour. L'organisation sportive nationale était composée de trois ligues régionales Alger, Oran et Constantine. Les fédérations sportives étaient créées à la base des clubs sportifs.

En 1963 douze autres fédérations ont été installées suivis de trois autres en 1964. En 1965 le nombre total de fédérations constituées était de vingt-huit (28) avec un total de 1400 sections sportives. Chacune ne pratiquant qu’une seule discipline sportive avec un total de 50500 licenciés représentant une licence pour 240 habitants.

Le comité olympique algérien (COA) est créé le 18 octobre 1963 à l'issue l'assemblée générale constitutive composée de treize présidents de fédérations. Le premier athlète à participer aux jeux olympique de Tokyo 1964 était le gymnaste Mohammed Lazhari. Avec la création du comité olympique algérien, le mouvement sportif national s'est définitivement institutionnalisé et structuré.

Durant cette année, le football attire 63% des licenciés dont 45% des jeunes athlètes âgés entre 12 et 16 ans. La pratique sportive est essentiellement masculine.

En 1975 ces fédérations totalisent 1700 sections avec 70.000 licenciés affiliés à 880 associations omnisports, nouvellement autorisées par la réglementation du moment. Le nombre de ligues spécialisés est passé de 30 en 1965 à 114 en 1975.

Les associations sportives musulmanes dirigées par les nationalistes durant la colonisation, et qui ont gelé leur activités en 1956, renaissent avec leur anciennes appellations et sigles : MCA, USMA, JSK, USM Sétif, MOC, USM Blida, MCO, ES Sétif, JS Jijel….

Le ministère de la Jeunesse du Sport et du Tourisme organise les compétitions sportives, la sélection des athlètes ou des équipes appelés à représenter l'Algérie dans les compétitions internationales.

Le sport féminin démarre difficilement dans les grandes villes. A Alger, la Jeunesse sportive d’El Biar fonctionne avec deux monitrices Mme Barthèse en Basket Ball avec 28 licenciées et Mlle Malika Madjour âgée de 19 ans championne de France de gymnastique. Ce sont les scolaires des lycées et des écoles normales des institutrices qui fournissent les pratiquantes des premiers clubs sportifs féminins.

Sur le plan international, Alger organise les premiers jeux universitaires de 1968 et participe en 1970 à ceux de Tunis, en 1972 à Casablanca et d’Alger en 1974 ; l’Algérie organise les jeux méditerranéens d’Alger en 1975. Progressivement l’État va maitriser le champ sportif et la gestion du sport.

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Les pratiques sportives d’éducation, le loisir populaire, de spectacle ou de représentation internationale, relève de la responsabilité de l’Etat. Modèle socialiste

du « sport monopole de l’État » représenté par l’ex. URSS, ex. RDA, Cuba. Le sport devient une constante. L’État nationalise, gère, réglemente, organise et finance.

L’Etat assure le bon fonctionnement de tout l’appareil sportif. Les organisations et les associations de la société civile sont les courroies de transmission. Quelques salles privées dans les grandes villes sont autorisées pour les activités suivantes : les sports de combat (boxe, judo karaté), le culturisme et le secteur de la forme.

Durant cette période le slogan était la démocratisation et la massification du sport ouvert à toutes les couches sociales dont le but est de découvrir et sélectionner les talents sportifs en créant des passerelles entre le sport de masse et le sport de performance

A partir de 1967 la planification socialiste était l’instrument d’organisation de l’économie nationale avec le premier plan triennal 1967-1969. Le premier plan quadriennal 1970-1973 permet d’accroitre de 32% sa politique d’équipements sportifs. Le deuxième plan quadriennal 1974-1977 renforce la politique d’équipement et de formation des cadres, ce plan correspond à la prise en main par l’Etat des actions d’équipements sportifs et leur rationalisation progressive.

Dans le programme de formation, les cadres supérieurs de l’éducation physique et des sports forment et éduquent le futur citoyen socialiste.

Dans le MSN et avec l’abrogation de la loi 1901 sur les associations et son remplacement par l’ordonnance 1971 (Ordonnance , 1971), le sport civil est remodelé et assujetti à l’État.

De 1967 à 1977 l'Algérie opte pour le système socialiste comme mode d'organisation politique économique et sociale. Durant le plan quadriennal 1970-1973, l'État accorda beaucoup d'importance au domaine du sport, un accroissement de 32% de la politique de l'État en matière d'équipements sportifs, de 1974 à 1977 un renforcement de la politique d'équipement et de formation des cadres.

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