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La place des Balâri dans le Congo contemporain

6.1. La montée du nationalisme congolais

Le nationalisme congolais est né avec la colonisation. L’assaut des Bafourou contre Pierre Savorgnan de Brazza, dans le haut Alima, lors de sa première expédition en 1878, en est les prémices. Mais la véritable bataille s’engage en 1886 lorsque

les Basundi se révoltent contre Marchand86sur la piste des caravanes et en 1896 contre

Baratier87. La mort des chefs qui ont conduit les révoltes et l’acharnement du colonisateur à

traquer et à tuer tous les participants, incite les habitants du Pool et de la région du sud Congo à la plus grande méfiance vis à vis de l’occupant européen. Les abus fait par les compagnies concessionnaires sur les travailleurs et la rigidité du pouvoir colonial vis-à-vis des autochtones, ne font que renforcer la puissance des mouvements de résistance anticolonialiste qui s’organisent et prennent une ampleur que le pouvoir colonial en place n’avait pas prévue.

Les Basundi s’opposent très tôt au colonisateur. Une fraction de cette population ayant intégré l’ethnie lâri, le combat va continuer et s’intensifier.

Cette résistance et la dénonciation des conditions dans lesquelles le colonisateur exerce son pouvoir est incarnée par un Balâri André Matsoua. Cet homme modifie pour toujours la place des Balâri dans l’histoire du Congo. Il est né en 1899 à

Mandzaka-Kinkala dans la région du Pool.

Voici un extrait de l’article de Wikipédia qui lui est consacré :

« Il reçoit une formation catholique à M'Bamou chez les pères du Saint-Esprit et devient catéchiste à la mission de Kindamba dans la région de M'Pangala-Mayama dans le Pool, où il jouit d'une popularité croissante auprès des villageois et des employés de la mission. Mais ses préoccupations dépassent le plan strictement religieux, et il s'intéresse davantage aux rapports entre Blancs et Noirs dans les Colonies et à l'avenir de sa région, le Congo. Curieux et soucieux de s'aguerrir intellectuellement il abandonne son apostolat pour Brazzaville.

86 Jean-Baptiste Marchand (1863-1934), militaire de carrière,il participe à la mission « Congo-Nil » qui a lieu de 1886 à 1899.

87 Albert Ernest Augustin Baratier (1864-1917) est un général de brigade. Il participe à la mission « Congo-Nil », il meurt aucombat en 1917.

Matsoua habite le quartier de Bacongo de 1919-1921 et se fait remarquer par ses pairs dans des réunions où il étonne par sa connaissance des problèmes socio-politiques de la région du Pool et

du Moyen-Congo[…]Il part pour la France où il intègre le 22e régiment des Tirailleurs sénégalais au

printemps 1925. Il sert ensuite pendant la Guerre du Rif et est promu sous-officier.

De retour de la guerre, il s'installe à Paris en 1926 comme comptable à l'hôpital

Laennec et suit des cours du soir destinés aux «indigènes» des colonies. C'est par la connaissance d'autres

émigrés noirs, pour la plupart intellectuels, qu'il fréquente les cercles parisiens de gauche où se chuchotent les idéaux nouveaux contre les injustices et les brimades de la colonisation […].

Matsoua est donc si influencé par les idées de ces milieux qu'il se construit une éducation politique, prend le nom de « Grénard » et fonde à Paris, en juillet 1926, l'Amicale des originaires de l'Afrique-équatoriale française, popularisé plus tard en Afrique sous l'appellation « Mikalé» destinée à « secourir les Noirs libérés du service militaire en France ». C’est une société d'entraide très classique qui met en avant des objectifséducatifs et surtout se défend de toute prise de positionpolitique. Le programme de cette association vise à former une élite africaine, surtout congolaise dans le but de hâter l'évolution de l'Afrique centrale. »

Par le biais de son association, il dénonce les abus causés par les colonisateurs et l’injustice des certains systèmes mis en place. Il dénonce le pillage des matières premières organisé par les compagnies concessionnaires, la gestion des affaires et

le Code de l’indigénat88. Il dénonce aussi le bienfondé de la colonisation et ses conséquences

sur les peuples autochtones. Sa connaissance du système politique français, son audience grandissante parmi la population et son énergie à combattre les idéaux coloniaux, retiennent

l’attention du pouvoir colonial en place qui le fait arrêté en décembre 1929, condamné en

avril 1930 à trois ans de prison et dix ans d'interdiction de séjour au Moyen-Congo. Il est

déporté, lui et ses compagnons, à la prison de Fort-Lamy àN'Djaména au Tchad.

L’Amicale qu’il a créée et dont le siège est à Brazzaville, a implanté des succursales à Libreville Bangui et Léoploldville. Elle est très populaire, surtout au sein du groupe ethnique Balâri. L’arrestation d’André Matsoua et de ses compagnons est très mal vécue par la population du sud Congo et en particulier par les Balâri et par les habitants du Pool. De graves troubles et des mouvements de grève voient le jour à Brazzaville et dans ses environs.

« Certains chefs Lâri, mènent les mouvements. En mai 1930, Brazzaville est paralysée,

les chantiers sont vides, les employés de l'administration, les commis des grandes maisons de commerce, cuisiniers, maîtres d'hôtels ont quitté leur travail. Les marchés de la ville principalement tenues par la communauté Lari sont fermés et ces troubles menacent de handicaper la ville de Pointe-Noire dont l'approvisionnement en manioc dépend de Brazzaville. L'administration coloniale use de représailles et d'arrestations. Les chefs sont expulsés et renvoyés dans leurs villages. Quelques personnes connues sous le nom de « flatteurs noirs » dénoncent aux autorités les meneurs des troubles, qui persistent. Le 14 juillet 1930

88 Le Code de l'indigénat est adopté le 28 juin 1881. Puis c'est en 1887 que le gouvernement français l'imposa

à l'ensemble de ses colonies. Il s'agissait d'un recueil de mesures discrétionnaires destiné à faire régner le «bon ordre colonial». Ce Code distinguait deux catégories de citoyens: les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc., ainsi que les travailleurs immigrés. Les sujets français soumis au Code de l'indigénat

étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques; ils ne conservaient au plan civil que leur statut personnel, d'origine religieuse ou coutumière. Cet article provient du site de l’université de Laval http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/indigenat_code.htm.

est boycotté et la place de la mairie de Brazzaville est vide. Le gouverneur de L'A.E.F de l'époque Raphaël

Antonetti intensifie le travail forcé et dissout l'amicale qui devient une association clandestine. »89

A la surprise de tous, André Matsoua s’échappe de sa prison et, aidés par des membres de l’Amicale, retourne en France. Il est surveillé par les autorités françaises. En 1939, il s’engage au front, blessé, en convalescence à l’hôpital militaire Beaujon à Paris,

il est arrêté en 1940 et extradé au Congo. Condamné en février 1941 à la prison et aux travaux

forcés à perpétuité, il meurt dans des conditions extrêmement suspectes en janvier 1942, dans la prison de Mayama au Congo. Les circonstances de sa mort et la mise en sépulture d'André Matsoua n'ont jamais été élucidées et introduisent le doute sur la responsabilité du pouvoir colonial dans ce décès.

L’influence posthume d’André Matsoua est immense. L’homme a réussi le tour de force de fédérer un groupe de population entier autour de son nom, les Balâri. L’Amicale, dissoute officiellement en 1930, n’est pas morte et un certain nombre de ses membres refuse d’admettre le décès de leur leader. Le mouvement continue et se transforme alors en un mouvement mystico-politique nommé matsouanisme90 ou le fondateur est considéré comme un prophète, martyr du colonialisme mort pour ses idéaux. Ce mouvement, qui ne cesse de prendre de l’ampleur à l’approche de l’indépendance, prend une part importante dans la lutte contre le colonialisme. Les Balâri entrent ainsi dans le jeu politique. Ils acquièrent l’étiquette de contestataire du pouvoir en place et font trembler les fondements du pouvoir colonial.

Le mouvement matsouaniste est à rapprocher de celui créé par Simon Kimbangu en République Démocratique du Congo. Il est considéré par le pouvoir colonial comme dangereux car il fédère un groupe de population homogène et nombreux, les Balâri. Il représente donc une unité idéologique qui va au-delà de la parcellisation ethnique soigneusement entretenue par le colonisateur. A la veille du déclenchement processus de décolonisation, les idéaux portés par ce groupe peuvent engendrer des sérieux troubles. Le groupe milite pour l’indépendance du pays, mais de façon radicale. Cette approche contestataire fait peur.

Le gouvernement colonial est prévenu, la décolonisation ne peut pas se faire sans l’assentiment de ce groupe ethnique à la population dense.

89 Wikipédia, article André Matswa (consulté le 20/04/2016).

90 Le matsouanisme fait référence à la vie d’andré Matsoua. C’est un mouvement religieux et politique utilisé dans la lutte anticolonialiste au Congo. Ce mouvement est de même nature que celui de Simon Kimbangu en République Démocratique du Congo.

6.2 L’éveil politique du territoire du Moyen-Congo (1946-1956)

La conférence de Brazzaville, qui lieu du 30 janvier au 8 février 1944 et qui est organisée par le Comité français de la Libération nationale, a pour objectif de déterminer le rôle et l’avenir de l’empire colonial français dans une période ou des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre la colonisation et ses principes et ou la France affaiblie par la seconde guerre mondiale n’a plus les moyens financiers et humains de faire perdurer le système tel qu’il existait auparavant. Cette conférence ouvre la voie à l’émancipation de l’Afrique francophone dont le Congo fait partie.

L’acquisition de l’indépendance se déroule, au Congo, en trois étapes. La première a lieu de 1946 à 1957. Le pays devient un territoire décentralisé dans le cadre de l’Union française. La seconde a lieu de 1958 à 1960, le Congo devient une République-Etat fédéré, dans le cadre de la Communauté française. La troisième étape est effective le 15 août 1960, jour de la proclamation de l’indépendance du Congo. Le pays devient une République. En 1946 est créé une assemblée territoriale qui comprend deux sections de douze et dix-huit membres élus. Le siège de cette assemblée est situé à Pointe Noire et

l’Union française91 est instaurée. Le multipartisme se met en place. Deux grands leaders

locaux émergent Jean-Félix Tchikaya et Jacques Opangault.

6.2.1. Les forces en présence en 1956

Ces deux grands leaders congolais entament la transition politique qui doit mener le pays vers l’indépendance, ils ont été démocratiquement élus et représentent chacun des électeurs à part égale.

Jean-Félix Tchicaya est né le 9 novembre 1903 à Libreville au Gabon, et est décédé le 16 janvier 1961 à Pointe-Noire. En 1945, il est le premier député congolais élu pour le Moyen-Congo et le Gabon, à l'Assemblée constituante de Paris. Il siège à l'Assemblée nationale

jusqu'à la fin de la IVe République. Il fonde le Parti progressiste

congolais (PPC) en 1946, section congolaise du Rassemblement démocratique africain (RDA) dirigé par Félix Houmphouet Boigny. Il s’appuie sur son groupe d’origine, les Bavili et représente les intérêts des habitants du sud du pays. Il est le père du grand poète, dramaturge

91« L’union française est formée, d’une part de la République française qui comprend la France

métropolitaine, les bdépartements et territoires d’outre-mer, d’autrev part, des territoires et des Etats

associés ».Histoire générale du Congo des origines à nos jours, t.III, p.16.

Photographie n°6, Jean Félix Tchikaya.

et romancier congolais, le Rimbaud noir, Tchicaya Utam´si. Il garde sa place de député jusqu’en 1960.

Jacques Opangault est né en 1907 à Ikagna dans le département de la Likouala et décédé le 20 août 1978 à Brazzaville. Juriste de formation, Il entre en politique après la seconde Guerre mondiale et devient le président fondateur du Mouvement socialiste africain (MSA) affilié à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO). En 1946 il est élu à l'assemblée territoriale mais échoue à entrer à l'Assemblée nationale française. En mai 1957 il est élu chef de gouvernement sous le titre

de « vice-président du conseil gouvernemental ». Le 13 aout 1960,

Jacques Opangault est nommé ministre d’état et fait partie, avec le vice-président du conseil, Monsieur Tchichellé, de la première délégation de la République du Congo à New York, au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il devient second vice-président du conseil des ministres, garde des sceaux et ministre de la justice le 11 janvier 1961 et enfin, il est nommé vice-président du conseil en juin 1961 et ministre des travaux public en 1962. Il s’appuie sur son groupe d’origine, les Mbochi. Il représente les intérêts des habitants du nord du pays.

Les deux hommes représentent officiellement les congolais dans les instances nationales de 1946 à 1956. Ils sont chargés de poser les fondements de la future indépendance et sont, à ce titre, les interlocuteurs privilégiés de la France. Trois dimensions sont à prendre en compte dans cette période de pré indépendance, la concurrence entre les deux hommes qui représentent chacun un territoire distinct et un nombre de partisans à peu près équivalent, la politisation de la société congolaise et l’intervention de République française, soucieuse de ne pas perdre ses intérêts commerciaux et financiers face aux aspirations émancipatrice des hommes. Adversaires au début, les deux hommes font ensuite cause commune face au troisième adversaire inattendu qui se présente dès 1956. Ce bipartisme est la caractéristique majeure du chemin vers l’indépendance. Un équilibre politique a été trouvé et il semble convenir à la population.

6.2.2. L’abbé Fulbert Youlou

A la surprise générale, un nouveau venu s’impose au troisième rang des élections législatives de 1956, l’Abbé Fulbert Youlou. En novembre de la même année, il est élu maire de Brazzaville.

Photographie n°7, Jacques Opangault. Par Library of Congress, African Section, pamphlet collection.

Ces sources chiffrées proviennent de l’article de Wikipédia sur Fulbert Youlou, consulté le 20/04/2016.

Fulbert Youlou est né le 9 juin 1917 à Madibou dans le district du

Pool et est mort en exil à Madrid le 6 mai 1972. C’est un Kongo

qui appartient au groupe des Balâri Après de brillantes études de théologie, il est ordonné prêtre le 9 juin 1946. Il est affecté à la paroisse Saint-François de Brazzaville où il se montre très dynamique. D’un abord jovial et charismatique, il sait canaliser les foules.

Son entrée en politique n’est pas due au hasard. Elle est possible grâce à l’action de la France qui veut garder le contrôle de la région du Moyen-Congo, malgré la mise en route du processus qui doit mener à terme à l’autonomie politique, et à l’indépendance. Le groupe balâri est considéré comme contestataire et incontrôlable, mais il a l’avantage de compter une population dense. Pour lutter contre le régime colonial, ce groupe, dont un certain nombre d’individus sont toujours fidèles aux idées véhiculées par André Matsoua, a pris l’habitude, pour marquer son désaccord politique, de mettre dans l’urne un bulletin de vote portant le nom d’André Matsoua. On appelle cela « voter pour les os ». Cette pratique énerve la France et entrave le processus démocratique engagé. La France cherche donc un candidat qui ai un certain charisme et qui soit apte à conquérir ce groupe ethnique. Elle sait que si ce groupe ethnique est sous contrôle, elle a de fortes chances de pouvoir exercer le contrôle sur les affaires politiques et économiques au Moyen-Congo. Un

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Graphique n°2, Le résultat des élections législatives de 1956.

J.F. Tchikaya J. Opangault F. Youlou

Photographie n°8, L’abbé fulbert Youlou.

certain nombre d’hommes de l’ombre, dépêchés par Paris sur place et surnommés « barbouzes »92, sont chargés de trouver le candidat idéal qui plaira à ce groupe. C’est l’Abbé Fulbert Youlou qui est choisi. Paris lui envoie donc deux hommes de l’ombre qui deviennent ses conseillers spéciaux pour les questions de stratégie politiques et de communication.

La France veut voir l’abbé Fulbert Youlou accéder à la présidence du Congo-Brazzaville. Elle espère ainsi pouvoir préserver ses intérêts commerciaux, économiques et financiers. Elle met tout en œuvre pour parvenir à concrétiser son projet, sans tenir compte des conséquences que les actions entreprises vont engendrer sur le long terme.

L’abbé se voit assigner quatre objectifs. Le premier est de conquérir l’électorat Balâri et l’éloigner du matsouanisme. Le second objectif est de travailler sur son image médiatique pour apparaître aux yeux du public comme « un sympathique abbé démocratique au carrefour de la modernité et de la tradition, reflet de

l’image qui veut être donnée de l’Afrique par la République française »93. Le troisième but

à atteindre est de rallier à sa cause l’électorat de Félix Tchikaya et de pousser celui-ci hors de la scène politique congolaise. Le quatrième objectif est de « faire de Brazzaville un pôle

anticommuniste et le bastion de la France en Afrique centrale »94. Fulbert Youlou devient le

jouet de la France et ses décisions vont être lourdes de conséquences pour le l’avenir de son pays et le groupe Balâri qu’il représente.

La mise en place des instances territoriales partage le territoire du Moyen-Congo en deux pôles. Brazzaville reste le siège du gouvernement de l’Afrique Equatoriale Française et Pointe Noire devient le siège officiel de l’Assemblée territoriale. Malgré la mise en place de conditions favorables à l’instauration de l’indépendance, et à la volonté de proposer une transition en douceur qui évite les affrontements, la France ne veut pas quitter le jeu politique pour préserver ses intérêts. Cet acharnement à vouloir s’immiscer dans les affaires internes du territoire du Moyen-Congo va avoir des conséquences sur le long terme qui ne sont pas encore prévisibles à ce moment de l’histoire.

92 Cette terminologie est employée par Jean-Pierre Bat dans son ouvrage La fabrique des barbouzes, publié aux éditions Nouveau Monde.

93 Jean Pierre Bat, op. cité, p..

Fulbert Youlou fédère les Balâri qui acceptent d’être politiquement représentés par lui. La France a su choisir un candidat qui plait et qui sait rassembler la foule autour de ses idées.

6.3. De l’autonomie du Moyen-Congo à la mise en péril de l’indépendance (1956-1963)

6.3.1. La mise en place des institutions et l’application de la loi cadre Deferre

Le 17 mai 1956, Fulbert Youlou fonde l’Union démocratique de

défense des intérêts africains (UDDIA), concurrent du Parti progressiste congolais (PPC) de Jean Félix Tchicaya et de la section SFIO dirigée par Jacques Opangault. Le parti de Jacques Opangault est transformé en janvier 1957 en Mouvement socialiste africain (MSA)

Le premier objectif assigné par la France à l’homme politique congolais est atteint lorsque l’abbé Fulbert Youlou est élu aux élections législatives du 2 janvier 1956. Il est conforté dans son rôle de leader du groupe Kongo-lâri lorsqu’il est élu maire de Brazzaville le 18 novembre de la même année et voit son parti remporter les mairies de Pointe Noire et de Dolisie, les deux autres villes importantes du territoire. A contrario, Jean Felix Tchikaya, qui brigue la mairie de Pointe Noire, son fief électoral, subit un revers à ces élections municipales puisque c’est son ancien lieutenant, Stéphane Tchitchellé, membre de l’Union pour la défense des droits et intérêts africains (UDDIA) de l’abbé Fulbert Youlou qui est élu maire.

C’est la promulgation, en 1957, de la loi cadre Deferre95 qui

précipite les évènements à venir. Elle transforme les territoires colonisés en Territoires d’outre-mer. Elle permet théoriquement de donner une plus grande autonomie aux congolais dans la gestion des affaires territoriales. Elle définit le cadre de construction d’une structure