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CHAPITRE 2 – Performance et situation d’interaction au sein du Nigel Farage Show

II. La parole aux auditeurs : comment participer ?

La parole des auditeurs « ordinaires » se donne à entendre dans le cadre d’une mise en scène

de la parole anonyme, au sens où l’entend Christophe Deleu :

Nous définirons les anonymes comme les individus qui parlent en leur nom propre, à l’inverse des porte- parole, des experts, des sages ou de ceux que Morin appelle « les Olympiens », les stars, qui « sont en constante représentation dans le monde ». (9)

Ces paroles initialement privées deviennent donc publiques par un jeu de sélection (au standard) sur

lequel les locuteurs eux-mêmes n’exercent pas de contrôle. Cependant, une fois à l’antenne, ceux-ci

peuvent « jouer la carte » de la coopération, c’est-à-dire se prêter au jeu de ce qui leur est demandé,

s’attirant les bonnes grâces du présentateur qui trouve là des partenaires de spectacle idéaux. Le

discours radiophonique est alors produit de manière interactive et surtout collaborative (Brand et

Scannell 218). Il s’agit donc ici de déterminer les règles pratiques auxquelles les auditeurs doivent

se conformer afin d’adopter les rôles situationnels correspondants :

When a word is spoken, all those who happen to be in perceptual range of the event will have some sort of participation status relative to it. The codification of these various positions and the normative specification of appropriate conduct within each provide an essential background for interaction analysis… (Forms of Talk 3)

Pour cela, on se doit donc dans un premier temps d’éclaircir l’identité des participants à l’émission,

qui ne sont pas uniquement des anonymes, de déterminer la nature de leur participation, et de

mesurer l’étendue de la diversité des discours ainsi présentés à l’antenne.

Une parole aux formes multiples et contraintes

Il faut souligner d’abord que la parole des auditeurs anonymes cohabite avec celle des

invités, au statut d’experts : qu’il s’agisse d’hommes politiques (Ted Malloch, Ian Paisley, Vince

Cable et Peter Bone…), de journalistes de la chaîne (Theo Ashwood, Simon Marks), d’experts

(Margaret Gilmore) ou de témoins locaux (Wade Smith, Jim Kemp)

168

. Précisons immédiatement

pourtant qu’elles ne se mélangent pas : c’est toujours avec le présentateur que se fait le dialogue,

établissant de fait une étanchéité entre discours experts et discours profanes. Dans notre corpus, un

unique cas semble transgresser cette règle : à l’occasion de la venue de Peter Bone, Nigel Farage

appelle ses auditeurs à lui envoyer par message les questions qu’ils aimeraient lui poser. Ces

messages sont ensuite pris en voix par Nigel Farage :

Nigel Farage: a question here that really is very relevant (.) I know (.) .h c-can you please ask Peter Bone (.) what happens (.) when the EU change the rules on fishing (.) during the interim period when we have no sa:y?

Peter Bone: well we don't know [because they

Nigel Farage: [that's coming from (.) Richard in Leicester ( ) the question] Peter Bone: .h yeah I mean these are] I mean first of all (.) do I believe in an implementation period of transition no! [...] if there is gonna be uh an implementation period (.) that's being negotiated now and it mustn't sell out our fishermen or anybody else (.) and that decision (.) that's when the real argument starts I think will be the spring of next year and I think at that stage it's fairly (.) .h I think more than likely that we all say enough is enough move away Nigel Farage: yeah but they're gonna be setting (.) um quotas of course on fish for next year will be set in Brussels within the next couple of weeks (.) and I have got .hh and a lot of people you know who brought their boats up the Thames and and and [yeah yeah] and everything .h saying well unless we get a break (.) on quotas over the course of the next couple of years we may not be still in business and that is a very real (.) very pressing concern .h politically (.) .h the transition period all this new (.) you know spinning of it is the implementation period. .h here's the problem the Prime Minister says it should last for around about two years .h around about two years takes us pretty much towards the next general (.) election. .h we may well find (.) that if if if the implementation phase lasts until the next general election there is a real genuine concern .h that a Corbyn-led coalition could undo (.) much (.) of the Brexit process and I wanna ask you (.) .h are you a- opposed (.) to us now moving into (.) an implementation transition period (F:10.12.17:12)

Plusieurs remarques s’imposent ici à l’écoute et la lecture du passage. Dans un premier temps la

contribution de l’auditeur – nécessairement une question – fait l’objet d’une évaluation de la part du

présentateur (« a question here that really is very relevant ») et se démarque clairement du reste du

discours de Nigel Farage, par une formulation en guise de préface : « .h c-can you please ask Peter

Bone ». Son rôle d’intermédiaire est ici pleinement souligné. Ces précisions sont importantes, car,

dans le cadre de production tel qu’il est délimité par Goffman, le présentateur peut occuper trois

rôles : il peut être animateur (« animator »), c’est-à-dire la « caisse sonore » (« sounding box »)

169

qui réalise la performance ; il peut aussi être l’auteur (« author ») qui écrit le texte ensuite réalisé

durant la performance, ou bien être le mandant (« principal, originator »), la source véritable de

l’énonciation, qui peut être tenu responsable des discours. Un même individu peut endosser

successivement ces rôles ou les assumer tous à la fois. Dans le cas qui nous occupe ici, Nigel Farage

adopte la posture d’animateur mais pas celle de principal ou d’auteur, et produit un énoncé aux

limites clairement définies, ce qui n’est pas le cas de sa dernière question à Peter Bone, dont on ne

sait si elle provient de lui-même ou d’un auditeur :

Nigel Farage : and! Peter finally (.) uh just how unpopular are you in the parliamentary Conservative Party? ((Peter Bones laughs)) (F:10.12.17:12)

Pour revenir à l’extrait précédemment cité, on remarque le chevauchement des deux tours de parole

de Peter Bone et Nigel Farage, lorsque ce dernier précise, un peu tardivement, l’origine de la

question. Ce retard donne l’impression que l’auditeur lui-même est quelque peu oublié dans la

conversation engagée avec Peter Bone – impression confirmée par la suite lorsque Peter Bone

apporte sa réponse : ce dernier s’adresse à Nigel Farage exclusivement, ne salue pas l’auditeur ni ne

l’interpelle par son nom ; en somme, la séquence se déplace rapidement d’un cadre de participation

à trois à un dialogue où l’auditeur brille par son absence. Par la suite, Nigel Farage ne prend plus la

peine de mentionner l’identité et l’origine géographique de l’auditeur dont il sélectionne les

questions :

Nigel Farage: okay(.) .hh could you ask Peter Bone (.) whether or not it's time (.) for the nineteen twenty two committee (.) to consider the future of Mrs May (.) .h because she is beginning to lose (.) the confidence of the seventeen point four million people.

Peter Bone: well (.) I've said this to you before (.) if she delivers (.) a proper Brexit (.) she will become a national hero.... (F:10.12.17:12)

Preuve supplémentaire que la participation de l’auditeur ne semble être qu’un prétexte à la

discussion, Peter Bone ici ne prend pas la peine de sortir du cadre du dialogue avec Nigel Farage.

On s’interroge ici évidemment sur la pertinence de ces questions et la raison de leur sélection à

l’antenne ; elles représentent, selon nous, un moyen pour Nigel Farage de poursuivre certaines

problématiques ou d’introduire de nouveaux points d’achoppement, de mener sa discussion avec

Peter Bone dans la direction qu’il a lui-même choisie. Dans cette perspective, la participation des

auditeurs semble confinée au rang de prétexte, ou, pour la décrire autrement, de point de départ à

une conversation entre des voix au statut fort différent, puisque ce sont des participants ratifiés, à

savoir « les membres d’une situation d’interaction dont la présence n’est pas aléatoire ou

facultative, mais requise par le cadre de participation » (Cefaï et Gardella 247). Il semblerait qu’au

contraire, dans le cadre décrit jusqu’ici (l’entretien entre Peter Bone et Nigel Farage), la présence

des auditeurs se range davantage du côté de l’aléatoire. Il serait cependant peu concluant de

généraliser ces conclusions à notre corpus en entier. Tout d’abord, comme on l’a remarqué, le cas

est unique : il s’agit ici du seul entretien pendant lequel Nigel Farage demande aux auditeurs de

poser leurs propres questions à l’invité. De plus, le statut particulier des messages-textes a sans

aucun doute une grande influence dans la manière dont est traitée la participation à l’antenne : un

appel téléphonique placerait l’auditeur dont on entendrait la voix dans une situation de participation

sensiblement différente.

Si l’on a débuté l’analyse par un exemple aussi singulier, c’est d’abord parce qu’il souligne

« l’hétérogénéité générique »

170

des voix entendues dans le Nigel Farage Show, une complexité

polyphonique où se répondent et s’entremêlent paroles de profanes et discours d’experts. Comme

on l’a déjà vu, l’émission professe sa haute considération des premiers ; dans les faits pourtant,

l’extrait qu’on vient d’analyser entre Peter Bone et Nigel Farage donne à voir une situation plus

ambiguë que l’injonction de la parole accordée aux auditeurs ne le laisse entendre. Ce cas permet

également de mettre d’autant plus en valeur les échanges où les auditeurs sont présents, et de

discerner les règles pratiques de leur participation.

Intéressons-nous tout d’abord aux entrées en matière : selon Hutchby

171

, les plus

prototypiques incluent deux tours de parole, l’annonce de l’identité de celui qui appelle (par le

présentateur), à laquelle doit répondre l’énonciation par l’auditeur des raisons pour lesquelles il est

à l’antenne

172

. Les salutations que Nigel Farage adresse à chaque nouvel auditeur doivent donc aussi

s’entendre comme des demandes implicites d’information qui les invitent à exprimer leurs opinions.

Bien souvent pourtant, il y a un « délai » (Hutchby 121) qui retarde la fermeture des entrées en

matière, par exemple lorsque les auditeurs tentent d’établir un rapport interpersonnel avec Nigel

Farage – la plupart du temps en le complimentant

173

. Si ces auditeurs contribuent à la valorisation de

170 Fairclough, Media Discourse 88. 171 « The Organisation of Talk » 120.

172 « A second ‘factor of reciprocation’ formally constraining callers’ first turns. . . requiring that hosts’ first turns be received as invitations to produce ‘news’, this being putatively the purpose for which access to the air has been granted » 120-121.

son image, dans la plupart de ses réponses, Nigel Farage refuse de s’engager dans cette voie et

recentre rapidement la discussion autour de la question du jour :

Nigel Farage: I’ve got Tony on from Canary Wharf who takes a very different point of view (.) Tony (.) .h [tell us what you think Mrs May is doing that is right]

Tony: [hi Nigel] (.) uhm can I just first of all I'd just say one little thing aside

Nigel Farage: yeah

Tony: I am so glad you are where you are today .h and uh I think you've achieved a lot and you changed world history to be [honest]

Nigel Farage: [well you’re] very very sweet Tony (.) but (.) but you’re very sweet but that’s not the question right now is Theresa May getting this right ? (F:09.01.17:3)

Le « recentrage » de la discussion via la figure de la concession et du compliment renvoyé est

identique d’une émission à l’autre :

Nigel Farage: I wonder what Eric in Kensington makes of all of this. Eric good evening.

Eric: hello. uhm just wanna say I’m a huge fan I think you're (.) truly one of the heroes of the world uh and everything that you’ve done (.) the way-

Nigel Farage: [well]

Eric: [the things that you’ve-]

Nigel Farage: that’s very sweet of you very sweet of you Eric ((he chuckles)) but come on (.) what should Trump be doing with Putin

Eric: thank you so uhm I really think we (.) we really need to be friends with Putin

(F:11.01.17:6)

Nigel Farage: I wonder what Nick (.) .h in West des Moines (.) in Iowa (.) makes of all of this (.) Nick(.) good afternoon to you

Nick: and good afternoon and as you can tell I'm a Brit Nigel Farage: hh [I thought so]

Nick: [(not) displaced] okay ((Nigel Farage chuckles)) first of all Nigel I I appreciate seeing you on Fox News in the Fox and friends because .h you bring a fresh a a breath of fresh air .h and certainly as you know they utilize your skills (.) which I think the public should do and first of all that's first commendation to you-

Nigel Farage: well that's very sweet of you that's very sweet of you Nick but tell me about what Trump- I mean surely hasn't Trump just held faith (.) with the electors of Iowa and elsewhere?

(F:30.01.17:9)

Il arrive certes que Nigel Farage se prête au jeu des compliments, avant de revenir au sujet du jour :

173 Cet aspect est souvent présent dans le discours des auditeurs qui appellent un talk show, et s’explique par la position centrale, dominante et toute puissante du présentateur, souvent traité comme une véritable vedette.

Nigel Farage: I wonder (.) what Pauline in Bethnal Green thinks (.) Pauline good evening Pauline: hello Nigel

Nigel Farage: hi

Pauline: (.) I think you're wonderful by the way and I'm (.) truly grateful for everything you've done for our country-

Nigel Farage: .hh well I've had so much abuse tonight you're a real welcome relief Pauline ((Pauline laughs)) but [that]

Pauline: [oh]

Nigel Farage: but but that I've got one here (.) I've got one here (.) .h a tweet just come in (.) it says Obama is no longer the president (.) address Trump and his actions (.) you fool! so this is why it's so good to have you on Pauline .h uh so tell me (.) .h you know (.) is it right to control our borders has Trump done [something awful] by saying what he said?

Pauline: [right] (F:31.01.17:10)

Comme on le voit ici pour l’échange de salutations (« good evening ; hello ; hi ») où le dernier

« bonsoir » n’était pas nécessaire d’un point de vue logique, la règle de la contiguïté

174

en analyse

du discours stipule que certains énoncés supposent une réponse immédiate et appropriée. C’est le

cas également dans l’extrait suivant, avec la question a priori banale que pose l’auditeur :

Nigel Farage: and we’re now gonna go across the Atlantic (.) and we’re gonna ask Raviv in New York what he makes of all of this good evening

Raviv: hi how are you Nigel

Nigel Farage: (.) I’m very well indeed so what do you make of it all Raviv: I think it’s a great thing for Britain (F:16.01.17:4)

Dans les deux cas, les auditeurs tardent à se conformer à la règle pratique des entrées en matière –

c’est-à-dire à enchaîner sur leur opinion – et produisent ce qu’Hutchby désigne par le terme de

« désintégration normative » (« normative disintegration », « The Organisation of Talk » 123) :

celle-ci est matérialisée très concrètement par quelques secondes de silence, inhabituelles à entendre

dans le déroulé sonore de l’émission. Dans le premier exemple (« Nigel Farage : hi / Pauline: (.) I

think you're wonderful by the way »), le rôle pré-attribué à l’auditrice voudrait qu’elle donne à ce

moment son avis sur la question du jour ; dans le second cas (« Raviv: hi how are you Nigel/ Nigel

Farage: (.) I’m very well indeed so what do you make of it all »), c’est Nigel Farage qui semble un

court instant pris de court par la question. Dans chaque cas, il faut une question explicite du

174 « Conversation analysts define greetings as an example of the ‘adjacency-pair’ principle – simply that, in ordinary conversation, some utterances conventionally expect a response (questions also expect answers in this way) » Tolson 9.

présentateur pour amener à la production de l’opinion, sous la forme la plus simple du « qu’en

pensez-vous ? » (« what do you make of it all? »).

La parole des auditeurs est donc ici contrainte au sens le plus strict du terme par la position

qu’ils occupent et qui leur est pré-attribuée par le dispositif de l’émission : leurs interventions

doivent consister en un partage de leur point de vue. Les auditeurs qui dévient de ce rôle

bénéficient, comme on vient de le voir, d’une bienveillance plus ou moins grande de la part de

Nigel Farage. Il est intéressant de souligner que cette posture de réaction à une question posée par

le présentateur construit un rapport de force asymétrique, en cela qu’elle s’expose à être contredite

ou du moins discutée par Nigel Farage

175

. Mais certains auditeurs déjouent les rôles pré-établis en

changeant de posture (« footing ») et en devenant eux-mêmes les initiateurs d’une question. C’est

ainsi que Nigel Farage se retrouve soumis aux questions des auditeurs, parfois éloignées du sujet du

jour :

Nigel Farage: I wonder (.) what Coco in ( ) thinks about Corbyn's (.) progress and how many marks out of ten (.) Coco would you give Jeremy Corbyn.

Coco: hi uhm well I'd actually like to ask about something a little bit different if that’s okay Nigel Farage: .h alright okay well we haven’t got all evening but try and be quickly

Coco (.) sure. so Nicola Sturgeon has said that she wants to remain in the single market (.) and Theresa May has recently announced that she doesn't think that we will .h are you prepared to see Scotland leave (.) after three hundred years of being part of the UK? (F:10.01.17:6)

On fait néanmoins l’hypothèse, au vu de la date de la diffusion et en raison de la nouveauté de

l’émission, que cette auditrice n’avait alors pas pris en compte et intégré les règles implicites de

participation au Nigel Farage Show. De fait, de moins en moins d’auditeurs interviennent de cette

manière, c’est-à-dire pour poser des questions sur un sujet totalement étranger à la discussion du

soir. Cependant, il est toujours possible pour les auditeurs de changer de positionnement dans

l’objectif de questionner Nigel Farage ; comme on le verra plus loin, certains utilisent cette

ressource dans une logique d’argumentation et de confrontation. Dans d’autres cas, c’est bien l’avis

du présentateur, son savoir préalable et sa connaissance des enjeux politiques qu’on lui prête, qui

sont sollicités :

Nigel Farage: I wonder what Tommy in Hayes thinks (.) Tommy (.) has she done enough to convince you (.) we're gonna get the Brexit (.) that we voted for.

Tommy: no it's great to to hear you Nigel no I am worried and just one thing I've only had snippets of the speech ( ) been working you know just from different news bulletins but I'm worried about the idea (.) that the deal the a- the final deal will go back to Parliament (.) given that the ( ) of Parliament (.) overwhelmingly was for Remain and I'm really worried about that Nige I'd like to get your view on that

Nigel Farage: yeah I think the argument uh in the end that was really convincing Tommy (.) was that .h under this treaty under article fifty under the route we're going down the European Parliament (.) will have a say (.) on the final deal (F:17.01.17:3)

Nigel Farage: uh Veran from Bristol .h uh what do you think Veran about (.) you know what Trump's done what the judges said today what's your feeling

Veran: I buy everything you're saying about Obama cos before that there was Bush and Bush was a bad man himself and (.) probably got us into most of this mess anyway

Nigel Farage: yeah

Veran: so my point is (.) the UAE, uh Saudi Arabia the ones that are not on the list [yeah] are saying Americans get out of our country I'd like (.) to know what your view is on that because actually it's an eye for an eye situation where (.) .h you know it's not gonna really help (.) uh our (.) our army uh you know being sent over trying to deal with countries we've had stable relationship with (F:31.01.17:6)

Si, contrairement à d’autres formes radiophoniques ou d’autres talk shows, la durée d’un échange

entre un auditeur et Nigel Farage peut varier grandement (entre trois et plus de cinq tours de parole

chacun), une autre règle pratique de participation semble consister, logiquement, en un minimum de

digressions par rapport au thème principal. Comme on l’a vu, notamment grâce au secours de la

technique, Nigel Farage veille ainsi à couper court à de telles velléités. Mais il se trouve toujours

certains auditeurs pour parvenir à prendre le dessus dans un échange, donnant lieu à un véritable

flot de parole non endigué :

Nigel Farage: and I want to have Karen in Chipping Norton rate Corbyn (.) the Labour party's future and his leadership.

Karen: Nigel! Nigel I feel like I've got to the pope but you can’t give me (.) enough time tonight to tell you what I nee:d to speak to you about .hh I cannot wait to tell you that Jeremy Co:rbyn has comple:tely and utterly lost the plot .h if he thinks (.) I would like to take Jeremy Corbyn and Tim Farron and whoever else thinks that immigration is a good thing I’d like to take them to work with me cos I work for an airline and I spent my life in Europe I’ve been to Brussels a hundred of times and let me tell you nobody nobody’s troubling there now the ( ) and hotels that we used to stay in is closing down .h because

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