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La motivation : La pratique autorégulée du sport

Ligne du temps Ambiguïté des raisons (continue,

4.1.3 La motivation : La pratique autorégulée du sport

Dans la littérature scientifique et sportive, la motivation est un sujet de grand intérêt. Une des théories importantes et qui expliquent de manière générale les résultats obtenus dans cette étude est la théorie de l’auto-régulation. Cette dernière stipule que la motivation d’un individu fluctue en fonction de la satisfaction de

trois besoins, c’est-à-dire le besoin de compétence, d’autonomie et d’appartenance sociale, comme le présente le diagramme de la figure 7 ci-contre (page 111). Selon les résultats de cette étude, un nageur en stagnation semble démontrer des lacunes dans chacun des trois besoins. Son besoin de compétence est affecté par le fait qu’il ne réussit plus à performer au même niveau qu’auparavant et son sentiment d’appartenance est bouleversé par l’arrêt du sport de compétition par plusieurs amis- nageurs. Le besoin d’autonomie est lui aussi influencé par la stagnation et sera explicité à la page 114. Selon cette théorie, il est donc compréhensible que la

Appartenance sociale Compétence

Autonomie

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motivation du nageur en stagnation fluctue énormément durant cette période, comme mentionné par les nageurs dans le chapitre sur les résultats.

La lecture de la figure 8 à la page 112 permet de mieux comprendre les différents types de motivation qui seront présentés en lien avec la théorie de l’auto- régulation (Cox, 2005). Le continuum de la motivation débute par l’amotivation (absence de motivation) et se termine par la motivation intrinsèque qui, en somme, est basée sur les désirs et les raisons personnelles de l’athlète. Les types de motivation pertinents pour cette étude seront discutés dans la prochaine section sur le plaisir.

Figure 8 : Continuum de la motivation

4.1.4 Le plaisir

Les nageurs qui ont réussi à mettre un terme à leur stagnation ont décidé de poursuivre la pratique de leur sport suite à de longues réflexions qui les ont menés à identifier les raisons personnelles qui les ont poussés à persévérer dans leur sport. Le plaisir et le bien-être physique sont deux des raisons les plus fréquemment citées par ce type de nageurs. En accord avec la théorie de l’auto-régulation de Ryan et Deci (2007), suite à leur réflexion, ces nageurs ont développé une motivation intrinsèque, plus particulièrement une motivation de stimulation. Cette dernière fait référence à la

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sensation physique qui est ressentie par l’athlète lors de la pratique de son sport (Cox, 2005). Dans le cadre de cette étude, les nageurs ont identifié le plaisir et le bien-être physique ressentis lors de la pratique de la natation comme raisons pour poursuivre leur engagement dans leur sport. Cette théorie ainsi que plusieurs autres études stipulent que plus l’athlète réalise une activité de manière intrinsèque, plus ce dernier sera porté à s’impliquer et à travailler davantage afin d’obtenir ce qu’il désire en plus de démontrer une plus grande tendance à persévérer dans une tâche (Pelletier, Fortier, Vallerand, & Brière, 2001; Vallerand, 2004). D’un autre côté, les nageurs qui ne réussissent pas à se sortir de leur stagnation semblent vouloir pratiquer leur sport de manière intrinsèque sans toutefois réussir à le faire. Ils sont capables d’identifier les raisons pour lesquelles ils devraient continuer de nager mais ces raisons ne semblent pas être aussi importantes que la performance finale chronométrée désirée lors d’une compétition. Ces nageurs ont donc une motivation régulée par une récompense externe à eux. Ils semblent donc osciller entre la régulation externe et la régulation identifiée. Quant aux nageurs qui ont arrêté la pratique de la natation, ces derniers se trouvent à l’autre extrémité du continuum d’auto-régulation (figure 8, page 112) et sont amotivés. Deux d’entre eux n’ont entrepris aucune action afin de mettre un terme à leur stagnation. L’autre nageur a changé de club dans le but solutionner sa stagnation mais en vain.

Des résultats en contradiction avec ceux avancés par Vallerand en 2004 ont été présentés dans une étude ayant comme sujets des athlètes élites (Chantal, Guay, Dobreva-Martinova, & Vallerand, 1996). Les bases théoriques de ces résultats sont aussi expliqué dans l’étude de Mallet et Hanrahan (Mallett & Hanrahan, 2004). Ces

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études expliquent que moins la motivation à pratiquer un sport est auto-déterminée (intrinsèque), c’est-à-dire basée par les raisons personnelles de l’athlète, plus la performance de l’athlète sera bonifiée. Les auteurs expliquent ce phénomène par le fait que les athlètes réussissent à internaliser des formes de motivation extrinsèques. Ces résultats sont contraires à ceux qui ont été présentés dans le paragraphe précédent. Cependant, il est important de noter que ces athlètes, contrairement aux athlètes de la présente étude, voyaient la pratique de leur sport comme étant un travail qui leur permettait d’être rémunérés en plus d’obtenir d’autres bénéfices. Ces récompenses créaient un déséquilibre entre la motivation intrinsèque et extrinsèque ce qui engendrait une internalisation de cette motivation extrinsèque importante par les athlètes.

Dans le cadre du présent projet, les nageurs n’avaient comme récompense que leurs performances finales en compétition, ce qui n’était plus présente pendant leur stagnation. Ils se devaient donc de trouver un moyen d’accroître leur motivation intrinsèque afin de poursuivre la pratique de leur sport.

Ainsi, afin d’aider l’athlète à surmonter sa stagnation, il est important de l’aider à développer une motivation intrinsèque en lien avec la pratique sportive. Le nageur doit nager pour lui-même et non pour des standards nationaux ou des temps en particulier.