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LA METHODE DE RESTITUTION DE JEAN PIERRE GOLVIN

CHAPITRE III. L’ETAT DE L’ART

IX. LA METHODE DE RESTITUTION DE JEAN PIERRE GOLVIN

L’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin, ancien directeur du Centre franco-égyptien d’études des temples de Karnak, directeur de recherche émérite au CNRS, est devenu, depuis plusieurs années, la référence mondiale pour les restitutions de cités et monuments antiques au moyen de l’aquarelle. De nombreuses expositions ont révélé son travail en France et même à l’étranger.

Golvin a légué au musée départemental d’Arles antique, plus de 1000 dessins et esquisses, ce qui représente vingt ans de travail. « Je souhaite qu'ils puissent être utiles à des actions à caractère didactique et pédagogique ou à des projets d'animation culturelle variés sous l'égide du musée » (LARBEY Camille, 2013)

Pour Golvin, le but de la restitution graphique: «est de reconstruire méthodiquement à l’appui de documents scientifiques une image des monuments anciens pertinente et aussi proche que possible de la réalité ou du moins de celle qui devait être la leur à une époque donnée.

A l'égard de son expérience de ses travaux de restitution, il théorise toute une méthode basée de manière simple sur différents types de raisonnements.

IX. 1. Les différents types de raisonnement dans le travail d’unerestitution.

C’est toute la réflexion qui sera employée pour vérifier toutes les idées que nous avons imaginées à partir des données que nous avions eues au départ. Selon l’auteur, il y aurait quatre types de raisonnement possibles.

Le premier raisonnement est:

IX. 1. a. La déduction

«Le seul raisonnement logique possible qui soit sûr et sans faille est la déduction. Souvent pour l’illustrer, les manuels citent en exemple la phrase suivante: « Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme donc Socrate est mortel ». Le « donc » dont est assortie la déduction est d’une logique implacable. La déduction est le type de raisonnement le plus solide que l’on puisse employer dans une démonstration.»

Le second raisonnement est:

VIII. 1. b. L’abduction

«Ce type de raisonnement a peu de valeur sur le plan scientifique car il consiste à pronostiquer sans plus ample démonstration que les caractéristiques d’un cas particulier correspondent à toute une catégorie d’objets semblables. « J’ai vu un temple corinthien et je pense que beaucoup de temples, voire que tous les temples sont corinthiens.»

Le troisième raisonnement est : IX. 1. c. L’induction.

«Ce type de raisonnement consiste à dire que les caractéristiques communes à une série d’exemples étudiés valent pour toute la catégorie correspondante. J’ai vu un temple corinthien, puis deux, puis trois, puis quatre à Dougga, donc tous les temples de Dougga sont corinthiens. Ceci est en réalité une hypothèse qui peut se révéler être fausse.

L’induction comporte donc des risques. En effet, il existe au moins un temple toscan à Dougga (le temple dit de la Victoire de Caracalla).»

Le quatrième raisonnement est :

IX. 1. d. Le raisonnement hypothético-déductif.

Le raisonnement par déduction est un raisonnement commode pour les restitutions, mais ce n’est pas toujours le cas, une grande partie des données sont cachées ou ont disparues.

VIII. 2. Synthèse de l’étude de Santacana i Mestre, sur les problèmes de restitutions en archéologie, (Santacana, 2005) Fig. n°49.

La synthèse de l’étude de Santacana i Mestre sur les problèmes de restitutions en archéologie est illustrée pour chaque cas d’intervention par des exemples Figs. n°50, n°51, n°52, n°53, n°54, n°55.

Fig. n°49, Synthèse de l’étude de Santacana i Mestre sur les problèmes de restitutions en archéologie.

Restitution = une interprétation de l’architecture, faite à partir de l’élaboration d’hypothèses

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Les interprétations peuvent être représentées de manières diverses et sur des supports différents

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«Muséalisation», avec intervention sur le monument ou restitution sur papier ou numérique

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Restitution du monument sur place

en employant les matériaux et les techniques, afin de donner aux bâtiments un aspect proche de celui qu’ils avaient à l’époque d’activité du site.

Les exemples les mieux connus sont probablement ceux de

Pompéi et Herculanum

Restitution de volumes

La restitution des volumes est également une action effectuée sur les

vestiges, mais en employant des matériaux différents de ceux qui sont employés sur le site. Sur les vestiges de murs originaux, des superstructures faites en métal et en verre suggèrent la

volumétrie des bâtiments.

Modèle de transfert

Ce modèle est moins répandu que les deux précédents.

Il s’agit du déplacement d’un site ou, plus fréquemment, d’une partie du site (un ou plusieurs bâtiments) à un emplacement différent de celui

La réplique correspond à la restitution partielle ou complète d’un site sur un espace séparé même éloigné

Ex : La grotte Chauvet et sa réplique en Ardèche (France)

C’est une méthode utilisée sur des sites majeurs menacés par les visiteurs

Modèle «conservationniste»

intervention minimale sur les vestiges, consolidation ou restauration de ceux-ci.

Protéger la partie supérieure ces murs au moyen d’un lit de mortier de chaux et

sable

Modèle virtuel

Le modèle virtuel consiste à montrer la restitution du site ou du monument,

sans la matérialiser physiquement, en employant normalement des moyens graphiques. La restitution virtuelle peut être matérialisée sous la forme de restitution numérique en 3D, mais

aussi par l’emploi de dessins ou autres.

Fig. n°50, Villa de Pompéi, (http://www.americasfr.com/touris me/.jpg)

Fig. n°51, Piazza Armerina (https://fr.wikipedia.org/wiki/

Pomp%C3%A9i)

Fig. n°52, Temple de Philae, (http://www.baudelet.net

/voyage/egypte/philae.htm

Fig. n°53, Réplique de la grotte Chauvet,,(http://lacavernedupontdarc.

org/la-replique/)

Fig. n°54, Restauration des ruines de Pompei,(http://www.americasfr.com/tourism e/.jpg)

Fig. n°55, Restitution virtuelle des thermes de Caracalla à Rome, (Borghini, 2011)

qui est l’induction.

Golvin restitue les monuments mais surtout les villes antiques. Il travaille à grande échelle. Figs. n°56, n°57

Fig. n°56, Jean Claude Golvin dans son atelier. (http://www.arles-antique.cg13.fr/popup_expos/golvin/_docs/Dossier_presse_golvin.pdf)

Fig. n°57, Vue de la ville d'Arles au IVè siècle, depuis le Nord-Est (aquarelle, 1991).