a Λ (ou les deux), nous pouvons supposer sans perte de g´en´eralit´e que
µest un diviseur dee= (1−C).
Le polynˆomed=B−C= (x+b1−1)2−ω2a deux facteurs premiers :
p1 :=x+b1−1−ω etp2:=x+b1−1 +ω.
D’apr`es la proposition 4.3.4, il existe, pour tout i∈ {1,2}, un entier
mi ∈ {0,1} tel que
µ∼(−ζx)m1 modp1∼(−ζ(1−b1+ω))m1 modp1
µ∼(−ζx)m2 modp2∼(−ζ(1−b1−ω))m2 modp2 (4.14)
Nous distinguons deux sous-cas.
Si µ est une constante. Alors µ est ´egal `a sa r´eduction modulo
pi. Par cons´equent, les ´equations 4.14 signifient que * µ∼1 ou
* µ∼ −ζ(1−b1+ω) et µ∼ −ζ(1−b1−ω).
Dans le second cas, nous avons 1∼(1−b1)2 −ω2. Ce n’est pas pos-sible. Nous avons doncµ∼1, c’est-`a-dire Λ = [1].
S’il existe ǫ ∈ k× tel que µ = ǫ(1−C). Nous utilisons l’´egalit´e 1−C =η2−ω2−2(x+b1−1) pour montrer les relations de congruence
µ≡ǫ η2−ω2−2ω
modp1 et
µ≡ǫ η2−ω2+ 2ω
modp2.
Les ´equations 4.14 se reformulent alors sous la forme
ǫ η2−ω2−2ω
∼(−ζ(1−b1+ω))m1 et
ǫ η2−ω2+ 2ω
∼(−ζ(1−b1−ω))m2.
Nous en d´eduisons l’´equivalence
η2−ω22
−4ω2
∼(−ζ)m1+m2(1−b1+ω)m1(1−b1−ω)m2.
Cette ´equivalence est en contradiction avec les hypoth`eses de la pro-position, puisque −ζ ∼ 2 (1−C(0))
(ω2−η22
−4ω2
. Le cas o`u
µ=ǫ(1−C) pour un certain ǫ∈k× n’est donc pas possible.
4.4 Etude de l’image de Π
C+ δ.
4.4.1 La forme g´en´erale des courbes ´etudi´ees.
Soitkun sous corps de R. SoientD, E, δ ∈k[x] trois polynˆomes tel que le polynˆome
soit sans facteur carr´e. Nous consid´erons la courbe hyperelliptiqueHd’´equation affine
H:z2= (y+δ(1−E)) (y−δE) (y+δE) y2−δ2D
.
Notations 4.4.1.1 Nous notons
* f1(y) :=y+δ(1−E),
* f2(y) :=y−δE, * f3(y) :=y+δE et * f4(y) :=y2−δ2D.
Nous supposons que le polynˆomef1f2f3f4 est sans facteur carr´e. Nous sup-posons aussi queDn’est pas un carr´e dansk(x).
Pour tout i ∈ {1,2,3,4} nous posons Ki := k(x)[y]/(fi(y)) et nous notons yi la classe de y dans Ki. Soit πH : Jac(H)(k(x)) −→
4
Y
i=1
Ki×/Ki×2
le morphisme de Cassels-Schaefer et πH,i : Jac(H)(k(x)) −→ Ki×/Ki×2 sa i-`eme composante.
La norme NKi/k(x) de l’extension Ki/k(x) induit un homomorphisme
NKi/k(x):Ki×/Ki×2 −→k(x)×/k(x)×2.Nous posons ΞH,i:=NKi/k(x)◦πH,i
et nous notons ΞH : Jac(H)(k(x))−→
4
Y
i=1
k(x)×/k(x)×2 l’homomorphisme de i-`eme coordonn´ee ΞH,i.
Dans cette section, nous ´etudions l’image de ΞH. Nous appliquons ensuite les r´esultats de l’´etude aux cas particuliers o`u
* E = 1−2C,
* D= (1+C)42−4B et
* δ=ζ ou δ =ζxpour un certain ζ ∈k× strictement positif
Nous en d´eduisons en particulier des informations sur l’image des mor-phismes ΠC+
ζ et ΠC+
ζx.
Proposition 4.4.1.2 Soit k un corps de caract´eristique 0. Soient E, D, δ∈k[x]trois polynˆomes non nuls tels que1−2E, (1−E)2−D et E2−D soient non nuls.
Alors le polynˆome (y+δ(1−E))(y−δE)(y+δE)(y2−δ2D) est sans facteur carr´e.
D´emonstration.
Par hypoth`ese, l’´el´ement
(−δ(1−E)−δE)(−δ(1−E)+δE)(δ2(1−E)2−δ2D) =δ4(1−2E)((1−E)2−D) est non nul. Par cons´equent les polynˆomes (y−δE)(y+δE)(y2−δ2D) et
De mˆeme, l’´el´ement
(δE+δ(1−E))(δE+δE)(δ2E2−δ2D) = 2δ4E(E2−D)
est non nul, donc les polynˆomesy−δE et (y+δ(1−E))(y+δE)(y2−δ2D) sont premiers entre eux.
Nous avons aussi suppos´e que l’´el´ement
(−δE+δ(1−E))(−δE−δE)(δ2E2−δ2D) =−2δ4E(1−2E)(E2−D) est non nul, donc les polynˆomesy−δE et (y+δ(1−E))(y+δE)(y2−δ2D) sont premiers entre eux.
De ces trois relations de primalit´e nous d´eduisons aussi que les polynˆomes (y+δ(1−E))(y−δE)(y+δE) et y2−δ2Dsont premiers entre eux.
Par ailleurs,δ2Dest non nul, donc le polynˆomey2−δ2Dest sans facteur carr´e. Ainsi le polynˆome (y+δ(1−E))(y−δE)(y+δE)(y2−δ2D) est bien sans facteur carr´e.
Proposition 4.4.1.3 Soit k un corps de caract´eristique 0. Soient E, D, δ∈k[x]trois polynˆomes non nuls tels que les polynˆomes1−2E,(1−E)2−D et E2−D soient non nuls.
Soit H la courbe hyperelliptique sur k(x) d’´equation affine
H:z2 = (y+δ(1−E))(y−δE)(y+δE)(y2−δ2D).
Nous reprenons les notations 4.4.1.1. Nous supposons que (1−E)2−D et E2−D ne sont pas des carr´es dansk(x),queE etD sont de degr´e impairs et queδ est non nul.
Alors l’image par ΞH de la torsion de Jac(H)(k(x))est l’image par ΞH
de la 2-torsion de Jac(H)(k(x)). Elle est donc engendr´ee par les classes : 1. [δ], 2E E2−D ,[2δE], E2−D , 2. [1−2E], −δ E2−D , −δ(1−2E) E2−D ,[1] et 3. h (1−E)2−Di , E2−D , E2−D ,h (1−E)2−Di . D´emonstration.
Puisque δ, (1−E)2 −D, E, 1 −2E, D et E2 −D sont non nuls, le polynˆome
(y+δ(1−E))(y−δE)(y+δE)(y2−δ2D) est bien sans facteur carr´e (voir la proposition 4.4.1.2).
Nous avons suppos´e que Dn’est pas un carr´e dans k(x) (il est de degr´e impair) et queδ est non nul. Le polynˆome (y2−δ2D) est donc irr´eductible. Ainsi, d’apr`es la proposition 1.4.12, la 2-torsion de Jac(H)(k(x)) est en-gendr´ee par les points
2. < y−δE,0>,
3. < y+δE,0> et 4. < y2−δ2D >.
En fait trois de ces points suffisent `a engendrer la 2-torsion. Nous calculons maintenant l’image par ΞH de < y +δ(1−E),0 >, < y +δE,0 > et
< y−δE,0>. Nous savons que
* ΞH,2(< y+δ(1−E),0>) = [−δ],
* que ΞH,3(< y+δ(1−E),0>) = [δ(2E−1)],
* et que ΞH,4(< y+δ(1−E),0>) = [δ2((1−E)2−D)].
Nous souhaitons calculer ΞH,1(< y+δ(1−E),0>). D’apr`es la proposition 1.5.9, le produit des composantes de ΞH (qui sont toutes `a valeurs dans
k(x)×/k(x)×2) est la classe triviale, donc l’image ΞH(< y+δ(1−E),0 >) est ´egale `a la classe
(1−2E)((1−E)2−D)
,[−δ],[−δ(1−2E)],
(1−E)2−D
.
Nous montrons de mˆeme que
ΞH(< y−δE,0>) = [δ],[2E(E2−D)],[2δE],[E2−D]
et
ΞH(< y+δE,0>) = [δ(1−2E)],[−2δE],[−2E(1−2E)(E2−D)],[(E2−D)]
.
1. Pour tout T ∈Jac(H)(k(x)), l’image ΞH(2T) est triviale. Or les images ΞH(< y+δ(1−E),0>), ΞH(< y−δE,0>), et ΞH(< y+δE,0>) ne sont pas triviales (carE2−Det (1−E)2−Dne sont pas des carr´es dansk(x)), donc les points< y+δ(1−E),0>, < y+δE,0>et< y−δE,0>ne sont pas des doubles dans Jac(H)(k(x)).
2. De mˆeme, le polynˆome 2E n’est pas un carr´e dans k(x) (il est de degr´e impair), donc l’image
ΞH,2(<(y+δ(1−E)),0>+<(y+δE),0>) = [−δ][−2δE] = [2E]
n’est pas triviale. Par cons´equent, le point < (y+δ(1−E))(y+δE),0 >
n’appartient pas `a 2Jac(H)(k(x)).
3. Les polynˆomesEet 1−2E sont premiers entre eux et le polynˆomeEn’est pas un carr´e dansk(x) (il est de degr´e impair). En utilisant la d´ecomposition en facteurs premiers dans k[x], nous en d´eduisons que −2E(1−2E) n’est pas un carr´e dansk(x). Par ailleurs, nous avons
Ainsi, l’image de < y+δ(1−E),0 > +< y−δE,0 > par ΞH,3 n’est pas triviale et donc < y+δ(1−E),0 > + < y −δE,0 > n’appartient pas `a 2Jac(H)(k(x)).
4. Nous savons que ΞH,1(< (y+δE),0 > +< (y−δE),0 >) = [1−2E]. Or 1−2E n’est pas un carr´e dans k(x) (il est de degr´e impair), donc
<(y+δE),0>+<(y−δE),0> n’est pas un double dans Jac(H)(k(x)). 5. Nous avons suppos´e que le polynˆome (1−E)2 −D n’est pas un carr´e dansk(x). L’image ΞH,1(< y2−δ2D,0>) = [(1−E)2−D] n’est donc pas triviale. Par suite, le point< y2−δ2D,0>n’appartient pas `a 2Jac(H)(k(x)). La 4-torsion de Jac(H)(k(x)) est donc ´egale `a sa 2-torsion. Nous en d´eduisons que la torsion 2-primaire Jac(H)(k(x)) est ´egale `a sa 2-torsion.
Comme l’image d’un double par ΞH est triviale, nous avons, pour tout entier m∈N impair, l’´egalit´e ΞH(T) = ΞH(mT). En particulier, pour tout
m∈Nimpair, toutn∈Net tout point de 2nm-torsionT, l’image ΞH(T) est l’image du point de 2n-torsion mT par ΞH. Ainsi, l’image de la torsion de Jac(H)(k(x)) par ΞHest l’image de la torsion 2-primaire, c’est-`a-dire l’image de la 2-torsion. Cette image est donc engendr´ee par ΞH(< y+δ(1−E),0>),
ΞH(< y+δE,0 >) et ΞH(< y−δE,0>), ou, de fa¸con ´equivalente, par les images * ΞH(< y−δE,0>) = [δ],[2E(E2−D)],[2δE],[E2−D] , * ΞH(< y+δE,0>+< y−δE,0>) = [1−2E],[−δ(E2−D)],[−δ(1−2E)(E2−D)],[1] , et * ΞH(< y+δ(1−E),0>+< y+δE,0>+< y−δE,0>) = [(1−E)2−D],[E2−D],[E2−D],[(1−E)2−D]