• Aucun résultat trouvé

2.2. L E PATIENT DIABÉTIQUE

2.2.5. L’approche culturelle dans les interventions infirmières chez le patient diabétique musulman

2.2.5.2. La démarche de soins culturellement adaptés

Dans chaque culture il existe une façon de soigner, imbriquée dans les valeurs culturelles.

Pour être efficaces, les soins infirmiers doivent être acceptables et congruents, en harmonie avec la culture du récipiendaire83.

83 LEININGER.M . Les soins infirmiers transculturels. soins infirmiers , Janvier 1995

2.2.5.2.1. Collecte des données84

Dans la collecte des données l’infirmière doit évaluer l’héritage culturel de la personne lors de l’entrevue. Dès le moment où la personne décrit des aspects de son héritage culturel, on peut mieux la comprendre.

Le processus d’évaluation de l’héritage culturel et des traditions en matière de santé est important. L’infirmière doit faire preuve de sensibilité culturelle, c’est-à-dire elle doit reconnaître et respecter les comportements culturels du patient, dans le but de comprendre son point de vue. Avant de commencer l’évaluation de l’héritage culturel, l’infirmière doit déterminer la langue que parle la personne, ainsi que son degré de maîtrise du français selon le cas. Il est tout aussi important de déterminer les habitudes de la personne en matière de communication et d´orientation spatiale.

2.2.5.2.2. Analyse

L’infirmière doit continuer d’offrir des soins appropriés, quelque soit la culture du patient, et ce, en développant sa sensibilité culturelle. Elle doit tenir compte de l’influence de la culture sur la façon dont la personne réagit a ses affections, tout comme elle prend en considération les répercussions de l’âge ou du sexe sur le diagnostic infirmier ainsi que sur le plan de soins et traitements infirmiers.

2.2.5.2.3. Planification

La compétence culturelle consiste à utiliser et reconnaître la culture de l’autre pour résoudre un problème.

Les compétences nécessaires pour intégrer des soins culturels à une pratique de soins infirmiers exigent l’acquisition d’une connaissance approfondie des différents héritages culturels et des structures sociales qui ont façonné la personne. L’infirmière doit mettre en œuvre un plan de soins et traitements infirmiers adapté à la culture de la personne, et ce plan doit être établi en partenariat avec celle-ci.

84KOZIER, Barbara et autres. Soins infirmiers : Théorie et pratique, volume 1, Saint-Laurent, Éditions du Renouveau pédagogique inc., 2005, 912 p., (Adaptation française sous la direction de LONGPRÉ, Sophie et Lyne CLOUTIER).

2.2.5.2.4. Interventions

En soins infirmiers adaptés à la culture, les interventions comprennent : (a) le maintien et la préservation de la culture de la personne ; (b) l’adaptation de cette culture au contexte de soins ; (c) la négociation avec la personne. Le maintien de la culture peut intégrer l’utilisation des pratiques culturelles de la personne en matière de soins de santé (par exemple, préparation de tisanes, de bouillons ou d’aliments épices).

La prise en compte du point de vue de la personne et la négociation des soins appropriés sont des tâches qui exigent des compétences en communication ; il faut notamment savoir réagir avec empathie, confirmer l’information et en résumer efficacement le contenu. La négociation est un processus de collaboration. Il s’agit de reconnaître la réciprocité de la relation entre l’infirmière et la personne et d’admettre les divergences de leurs perceptions en matière de santé, d’affections, de soins et de traitements.

L’infirmière doit tenter de combler le fossé qui sépare son point de vue scientifique du point de vue culturel de la personne. Au cours de la négociation, l’infirmière commence par explorer et reconnaître le point de vue de la personne.

Quand une personne choisit d’observer uniquement les traditions issues de sa culture et refuse toutes les interventions médicales ou infirmières prescrites, l’infirmière et la personne devront adapter les objectifs en fonction de cette contrainte. De façon réaliste et pratique, il faut parfois se contenter de surveiller l’état de santé de la personne pour repérer les changements éventuels et détecter les crises imminentes avant qu’il ne se produise quelque chose d’irréversible. Au moment de la crise, il est parfois possible de renégocier le plan de soins et de traitements.

Il est difficile d’offrir des soins adaptés à la culture. Il faut découvrir la signification du comportement de la personne, faire preuve de souplesse et de créativité, et posséder les connaissances nécessaires pour adapter les interventions infirmières. L’infirmière doit tirer des leçons de chaque expérience. Les connaissances ainsi acquises lui permettront de prodiguer de plus en plus des soins adaptés à la culture.

2.2.5.2.5. Evaluation

On procède à l’évaluation des soins interculturels, qui inclut l’héritage culturel et l’ethnicité, comme pour n’importe quelle autre évaluation des soins. L’infirmière doit comparer les résultats avec les buts et les résultats escomptés. Cependant, si les résultats escomptés ne sont pas atteints, l’infirmière doit revoir sa manière d’appréhender les croyances et les valeurs de la personne.

Si je me réfère à la théorie des soins transculturels de Leininger, cette démarche systémique s’élabore sous ces quatre étapes :

Première étape85

Etudier la culture de l’autre, sur le plan de soins, des valeurs et des croyances relatives à la vie, la maladie, la santé, la guérison.

Deuxième étape

Découvrir les différences et similarités culturelles.

Troisième étape

Observer les modes de soin traditionnels : alimentation, soins aux nouveaux nés , nourrissons, enfants, femme enceintes , mères malades, etc.

Quatrième étape

Utiliser ces découvertes pour travailler avec les patients, adapter et négocier les changements indispensables avec eux.

85 LEININGER.M . Les soins infirmiers transculturels. soins infirmiers , Janvier 1995

2.2.6. LES OBSTACLES À LA PRISE EN CHARGE DU