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2.2. L E PATIENT DIABÉTIQUE

2.2.5. L’approche culturelle dans les interventions infirmières chez le patient diabétique musulman

2.2.5.1. La compétence culturelle

2.2.5.1.1. Définition

C’est la capacité de travailler efficacement au sein d’une autre culture.

Capacité qui permet à la fois de savoir analyser et comprendre les situations de contacts entre personnes et entre groupes porteurs de cultures différentes, et de savoir gérer ces situations.

Capacité à prendre une distance suffisante, par rapport à la situation de confrontation culturelle dans laquelle on est impliqué, pour être à même de repérer et de lire ce qui s’y joue comme processus et être capable de les maîtriser.

Capacité de gérer convenablement les aspects interculturels de son travail, et de préférence de profiter aussi des synergies interculturelles.

Elle consiste non seulement à comprendre la différence d’une autre culture mais de pouvoir continuer à communiquer efficacement à travers cette différence et de pouvoir s’y intégrer.

La compétence culturelle comprend :

Un niveau cognitif, un niveau communicatif et un niveau affectif.

Un ensemble d’aptitudes analytiques et stratégiques qui élargissent l’éventail des interprétations et d’actions de l’individu dans son interaction interpersonnelle avec des membres d’autres cultures.

Une conscience critique des caractéristiques distinctives d’une autre culture que la sienne.

81THOMAS Marc- Centre de Médiation Interculturelle «La compétence interculturelle : un apprentissage » [En ligne]. Adresse URL http: //www.mediation-interculturelle.com/IMG/pdf/TXT-Competence_intercult.pdf(page consultée le 03 du 12 2008)

2.2.5.1.2. Les trois dimensions de la compétence culturelle et leurs ressources

2.2.5.1.2.1. Savoir : les connaissances culturelles

Les connaissances générales (concepts…), sont parmi les ressources incorporées sur lesquelles reposent une compétence. Elles aident à la compréhension générale d’un phénomène, d’une situation, d’un objet, d’une organisation (théorèmes, lois, sociologie, histoire etc.) ou d’un contexte professionnel précis (culture du pays, traditions, alimentation, tenue vestimentaire etc.). Elles répondent à la question : comment ça marche ? Pour la compétence culturelle, les savoirs nécessaires les plus souvent cités sont principalement :

• La connaissance de la notion de culture en général

• La connaissance de sa propre culture

• La connaissance de la culture spécifique avec laquelle on va être en interaction. D’ou l’importance des formations culturelles.

2.2.5.1.2.2. Savoir-faire : un univers opérationnel

Ce sont des savoirs actualisés par les leçons tirées de l’expérience. Nous y trouvons des savoir-faire opérationnels, expérientiels, relationnels, et cognitifs. Il s’acquiert par la lecture, l’étude de cas, le Jeu de rôle, les séjours à l’étranger, la pratique. L’expérience concrète, l’observation réfléchie, ou la conceptualisation abstraite.

Certains savoir-faire relatifs à la compétence culturelle relèvent de la compétence managériale c'est-à-dire : la capacité linguistique et communicative. C’est la capacité de transmettre un message d’une manière verbale et / ou non verbale (geste, sourire, mimique, attitude…)

La compétence linguistique permet de partager un code commun de communication avec une personne parlant une autre langue. La capacité communicative va au-delà de la compétence linguistique. Elle l’intègre et tient compte du processus de communication.

Cela requiert :

• Capacité comportementale

• Capacité d’adaptation

• Capacité de résolution des conflits issus des incompréhensions

• Capacité relationnelle

• Aptitude à nouer et entretenir des relations durables

• Capacité de négociation

• Effort de compréhension permanent

2.2.5.1.2.3. Savoir être

Ce sont les aptitudes et les qualités principalement constituées par les traits de personnalité.

L’ouverture d’esprit, la flexibilité et le cosmopolitisme sont souvent mis en avant dans les situations de travail à caractère international, global ou culturel.

Les personnes disposant d’une ouverture d’esprit présenteraient une capacité d’ajustement culturelle car ils ne prédisposent pas d’attitudes négatives vis-à-vis d’autres cultures. Leurs rapports aux valeurs (le bien du mal), aux normes (appropriées ou non appropriées) ne sont pas rigides et leurs permettent une facilité de compréhension de l’autre culture.

• L’empathie : c’est la faculté de se mettre à la place d’autrui.

• La tolérance : c’est le respect des opinions et des manières d’agir d’autrui

• La tolérance de l’ambiguïté: c’est la capacité à faire des concessions par rapport aux situations équivoques et imprévisibles.

• La capacité d’empathie culturelle .C’est la capacité de se mettre à la place de l’autre culturel. Une certaine sensibilité (prise de conscience par rapport à la différence de l’autre culture : croyances, valeurs, normes, artefacts etc.) est nécessaire.

• L’esprit d’initiative : c’est la capacité d’aller à l’avant des évènements, des situations.

• L’intelligence : c’est l’habilité à comprendre, à connaître, à concevoir

• L’indépendance

• L’optimisme

• L’humilité

• le sens de l’humour

2.2.5.1.3. L’exercice de la compétence culturelle82

• Prendre du recul par rapport à ses propres repères Connaître et apprécier ses propres repères culturels

Consentir à leur particularisme : ils ne sont pas universels !

Accepter qu’ils soient interrogés dans la rencontre avec « l’Autre »

• Prendre en compte les contextes asymétriques

Tous n’ont pas la même connaissance de la langue de l’autre

Les codes culturels de chacun facilitent plus ou moins ce type d’échanges Le lieu où l’on est : chez soi, chez l’autre… Etc.

• Exprimer ses émotions et « ressentis » Malaises personnels et tensions relationnelles

« Stress » acculturatif

Leur expression est favorisée, de manière verbale ou non verbale.

• Gérer les stéréotypes et les préjugés Images de soi, images de l’autre…

Généralisation, catégorisation…

Expliciter les stéréotypes

Ne pas confondre la personne avec groupe ou son comportement

• Passer d’une attribution ethnocentrique à une attribution isomorphe

« Attribution » = sens que je donne à un comportement

« Ethnocentrique » =

- je juge le comportement de l’autre en fonction de mes propres critères

- dans une action négative accomplie par l’autre, j’ai tendance à accuser la personne

- dans une action négative accomplie par moi, tendance à accuser le contexte ou la situation

82THOMAS Marc- Centre de Médiation Interculturelle «La compétence interculturelle : un apprentissage » [En ligne]. Adresse URL http: //www.mediation-interculturelle.com/IMG/pdf/TXT-Competence_intercult.pdf(page consultée le 03 du 12 2008)

« Isomorphe » = je suis capable d’expliquer le comportement de l’autre de la même manière que lui et les membres de son groupe culturel l’expliquent.

• Analyser les « incidents critiques »

Incidents critiques : incompréhensions, tensions, violences qui se manifestent du fait de la différence culturelle ;

Analyser = nommer l’incident, se donner les moyens de parler du conflit et de le traiter.

• Acquérir une souplesse adaptative

Capacité d’adaptation et de souplesse, sans perdre son identité et ses convictions

• Tolérer l’ambiguïté Accepter plusieurs points de vue :

Consentir à n’accéder à la réalité qu’à travers des représentations déformantes Nommer l’absence de consensus

Accepter la frustration personnelle qui en découle Rechercher les conditions de la coopération.