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Chapitre 2. La démarche méthodologique

2.2. La collecte des données

2.2.1. La recherche documentaire

Afin de bien cerner le contexte dans lequel évoluent les TGIRT, un large éventail de documents a été étudié. Divers articles sur la participation du public, ainsi que de la documentation sur l’histoire de la foresterie au Québec ont été consultés. De plus, des documents produits par le gouvernement québécois ont aussi offert une base d’information sur les TGIRT. Puisque ces tables ont été très peu étudiées et qu’il n’existe pas d’article scientifique les concernant directement, les documents offerts par le MFFP se sont révélés essentiels.

La recherche documentaire permet de raffiner un sujet de recherche et de le saisir de façon globale. Comprendre la dynamique des TGIRT implique de comprendre l’aspect politique dans lequel elles évoluent, ainsi que de comprendre certains phénomènes sociaux responsables de la dynamique que l’on retrouve à ces tables. C’est pourquoi la recherche documentaire, qui a précédé cette étude, englobe des éléments de politique forestière jusqu’à des articles concernant l’élaboration typologie en sciences sociales.

2.2.2. La sollicitation des acteurs

Cette recherche repose sur l’analyse de verbatim produits à la suite d’entrevues semi-dirigées. Toutefois, il semble important de mentionner que l’opinion des acteurs a été sollicitée lors d’une période particulière dans l’histoire des TGIRT. À partir des listes de participants fournies par des représentants ministère des forêts, de la faune et des parcs, tous les

acteurs réputés avoir participé aux TGIRT de la Capitale Nationale ont été contactés par courriel ou par téléphone en septembre 2015. Tous les acteurs souhaitant être rencontrés l’ont été.

À ce moment, les Conférences régionales des élus (CRÉ) avaient déjà été abolies. La coordination des TGIRT n’était assurée officiellement par aucun organisme et les acteurs n’avaient, dans certains cas, pas la moindre idée s’ils seraient recontactés dans le futur ou même si les TGIRT seraient maintenues par les autorités en place.

Ainsi, le contexte dans lequel les participants ont été rencontrés était particulier. D’ailleurs, avec l’incertitude sur l’avenir des TGIRT qui planait à ce moment, les participants n’étaient pas en mesure de répondre aux questions reposant sur la coordination, l’organisation ou sur le futur des TGIRT.

2.2.3. La diversité des acteurs

Les acteurs présents sur le territoire de la Capitale-Nationale sont nombreux et représentent diverses sphères de la foresterie. Idéalement, les personnes rencontrées auraient dû refléter la diversité d’acteurs présents sur le territoire. Toutefois, tel n’a pas été le cas. Peu d’industriels ont répondu à l’appel, contrairement à un grand nombre d’acteurs issus d’organismes environnementaux ou fauniques (voir le Tableau 1). Les chiffres de ce tableau pourraient laisser croire à un biais environnementaliste auprès des répondants. Or, lorsqu’on s’attarde à la composition des TGIRT, on se rend compte que les représentants des organismes de bassins versants (OBV), de Nature Québec et de groupes fauniques sont plus nombreux que les représentants industriels qui sont un ou deux autour de la table. Il apparaît donc logique qu’un plus grand nombre de personnes portant des intérêts sur l’eau, l’environnement en

Devant ce défi de représentativité, diverses personnes ont été rencontrées à l’extérieur du territoire de la Capitale-Nationale. Ces personnes ne font pas partie des 16 acteurs interrogés et ne font pas partie de l’analyse de contenu à proprement parler, mais leur participation a permis de mieux comprendre la réalité des industriels forestiers appelés à participer aux différentes TGIRT. La participation aux entrevues officielles se faisait sur une base volontaire et cet aspect de la recherche fait en sorte qu’il est difficile d’obtenir une représentativité exacte des acteurs. C’est pourquoi il a semblé essentiel d’aller questionner d’autres individus relevant davantage du milieu industriel.

Tableau 1 : Répartition des acteurs par type

d'organisme représenté

Catégorie d’acteurs

Nombre rencontré

Représentant de la CRÉ 1

Représentant d’un syndicat de travailleur dans une scierie

1

Représentant du gouvernement du Québec

1

Représentant de Nature Québec 3

Représentant d’organisme de bassin versant (OVB)

4

Représentant de groupe faunique 2

Représentant des premières nations

1

Représentant de la SÉPAQ 1

2.2.4. Les entrevues semi-dirigées

Il existe plusieurs types d’entrevues. Elles se distinguent les unes des autres de par la façon dont l’entrevue est animée par le chercheur. Certains types d’entrevues sont plus directifs, mais dans le cas présent, l’objectif était de connaître en profondeur la perception des participants aux TGIRT. Donc, les entrevues ont été menées de façon souple, à la manière d’une conversation, dans le « but construire une compréhension riche du phénomène conjointement avec l’interviewé » (Savoie-Zajc 2000). Par conséquent, ce sont des entrevues semi-dirigées qui ont été menées.

Les TGIRT n’ont pratiquement pas fait l’objet de recherches scientifiques depuis leur création. Il n’est donc pas étonnant que des entrevues semi- dirigées aient été choisies comme moyen de recherche. Ce type d’entrevue permet de mieux cerner les enjeux de la recherche et fournit de l’information pouvant être utilisée dans le cadre de futures recherches sur le sujet.

Au total, 16 entrevues semi-dirigées ont été réalisées. Le questionnaire qui a été utilisé est celui qui a été fourni par l’équipe de recherche du projet (voir Annexe 1). En effet, ce mémoire s’inscrit dans un plus vaste projet qui s’intitule La gouvernance forestière à l’épreuve du territoire. Il a pour objectif d’analyser les récents systèmes de gouvernance forestière au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Une autre région québécoise est à l’étude (la région de l’Outaouais), en plus d’une région néo-brunswickoise (Madawaska-Restigouche). L’objectif principal de ce projet, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), est de mieux comprendre l’évolution des interactions entre les différents acteurs qui participent à ces nouvelles structures de gouvernance territoriale.

2.2.5. L’observation participante

Peu après que nous ayons réalisé les entrevues, les autorités au sein du MFFP annonçaient, via le programme d’aménagement durable des forêts (PADF), que les municipalités régionales de comté (MRC) reprenaient le flambeau des CRÉ (MFFP, 2015). Selon ce programme, il est désormais possible de déléguer à l’ensemble des MRC d’une région des responsabilités en lien avec la gestion intégrée des ressources et du territoire, notamment en ce qui a trait avec la coordination du fonctionnement des TGIRT. Pour ce qui est de la région de la Capitale- Nationale, ce document relie les MRC suivantes : Portneuf, La Jacques- Cartier, La Côte-de-Beaupré, Charlevoix et Charlevoix-Est. Il permet aux MRC de collaborer afin de coordonner les TGIRT.

Suite à cette annonce, les trois TGIRT de la région de la Capitale- Nationale ont repris leurs activités et il a été possible de participer à l’une d’elles. La rencontre s’est tenue le 23 mars 2016 à la MRC de la Côte-de- Beaupré. La TGIRT des Laurentides se rencontrait pour la première fois depuis la dissolution des CRÉ. C’est à partir des observations faites lors de cette occasion que les données recueillies lors des entrevues ont pu être mises en contexte.

L’observation non participante, la revue de littérature, le discours des informateurs et des gens consultés hors de la région de la Capitale-

Nationale ont permis d’effectuer une triangulation. De cette façon, il est possible de mieux comprendre l’objet d’une étude, de fournir davantage de richesses qualitatives et de confirmer les résultats obtenus (Jick 1979). La triangulation permet de confirmer un résultat en montrant que les mesures indépendantes qu’on a prises pour démontrer un élément vont dans le même sens ou du moins, ne se contredisent pas (Miles & Huberman 2003).

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