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2 L E PARTAGE DES CONNAISSANCES

2.3 Travail collaboratif et coopératif

2.3.2 La collaboration ou le travail collaboratif

Comme l’évoque Audrey Knauf , « le "travail collaboratif" correspond à "travailler en travaillant ensemble", selon la définition latine : "Collaborer" : du latin cum/avec et laborare/travailler : travailler en commun. ».

« Se dit de ce qui, dans un environnement informatisé ou en ligne, vise à favoriser la collaboration entre pairs, en permettant d'échanger et de partager des compétences pour mieux réussir un projet commun. Ainsi, on dira : l'apprentissage collaboratif, le travail collaboratif, une formation collaborative, la culture collaborative. » 118

Pour Brigitte Cord et Christian Ollivier119 le travail collaboratif se définit comme «d’une part, la coopération entre les membres d’une équipe et, d’autre part, la réalisation d'un produit fini : Internet apparaît alors comme l’outil parfait…pour mettre en oeuvre des projets d’enseignement/apprentissage collaboratifs dans le sens où nous l’avons défini » « En effet, ses fonctionnalités de communication et de consultation sont utilisées dans le travail collaboratif pour la partie coopérative »

Pour Henri, France et Karin, Lundgren-Cayrol120 abordent la démarche collaborative

depuis la démarche de l’apprentissage qui comprend celle de l'apprenant et celle du groupe :

118 KNAUF, A., op. cit.,

119 CORD, B., OLLIVIER, C., En quoi le travail collaboratif peut être un soutien à la recherche de cohérence dans un processus de

construction d’un cadre d’enseignement/d’apprentissage du Français Langue Etrangère (FLE) sur internet Compte –rendu du concours d’écriture poétique de Maurice Carême projet Balbenet, Actes des colloques Usages des Nouvelles Technologies et Enseignement des Langues Etrnagères UNTELE , Volume II, La Bibliothèque de Université de Technologie de Compiègne, Octobre 2001, en ligne

http://www.utc.fr/~untele/volume2.pdf

120 HENRI, F. et LUNDGREN-CAYROL, K. Apprentissage collaboratif à distance : pour comprendre et concevoir les environnements

- en coopératif, l’apprentissage est réalisé en groupe et le travail effectué participe à la construction collective

- en collaboratif, l’apprentissage est réalisé individuellement et le travail est supporté par le travail du groupe considéré comme source. L’apprenant et le groupe interagissent pour la construction collective

Comme évoqué précédemment, selon Jean Heutte121 il existe une différence entre le travail coopératif et le travail collaboratif au niveau des relations des individus opérant au sein du groupe. Pour l’une, elles sont à caractère obligatoire et l’autre plutôt consensuel.

Le travail collaboratif n’est pas le résultat d’une répartition des tâches et des rôles mais davantage celui d’un travail où les tâches et objectifs sont communs aux individus du groupe. Chacun apporte sa contribution et travaille sur les mêmes points. La responsabilité n’est plus celle de l’individu mais du groupe, elle donc est collective.

Le mode de travail collectif exige beaucoup d’interactions entre les membres du groupe pour communiquer continuellement de la situation et se tenir informer des actions menées afin d’atteindre l‘objectif fixé.

Pour Roschelle et Teasley122 cette distinction est bien plus nuancée au niveau de la répartition des tâches. « Le travail coopératif implique une division du travail entre les participants, chaque participant étant responsable d’une partie du problème à résoudre. Dans la collaboration, les participants s’engagent tous dans les mêmes tâches, en se coordonnant, afin de résoudre le problème ensemble. »

-

121 HEUTTE, J., op. cit.,

122 ROSCHELLE and TEASLEY, The construction of sharedknowledge in collaborative problem solving”. C.O’Malley éditions, 1995,

La collaboration incite les acteurs d’un groupe organisé à « orienter et négocier leurs interactions collectives vers une finalité dont chacun sait qu’elle ne pourrait être atteinte par un seul acteur »

Comme nous l’avons vu précédemment le travail de collaboration implique une forte interactivité des acteurs et exige également plus de motivation et de confiance entre les individus.

Ce que précise G. Le Cardinal, JF. Guyonnet, B. Pouzoullic « la stratégie de la confiance s’intéresse en priorité aux relations qui se créent entre les hommes à travers leurs succès, leurs échecs, leurs amitiés, leurs conflits, leurs promesses tenues ou non, les trahisons, les réconciliations sincères ou de circonstance. La confiance est ce qui permet la prise de risques dans les relations humaines, c’est le non-dit qui lie les associés face à l’explicite du contrat, c’est la connivence opposée au contrôle tatillon, c’est l’explication de la dynamique des relations humaines en évolution incessante que ce soit vers la coopération confiante ou le conflit ouvert ». 123 Ainsi dans une organisation, travailler dans un climat de confiance, en donnant le meilleur de soi même et en recevant le meilleur de l’autre, devient aussi un moment de plaisir partagé. La confiance et communication sont intimement liées.

Comme l’évoquent Hachimi Abba et Sylvie Leleu-Merviel, 124 la communication

est cruciale dans les projets, bien qu’elle ne résolve pas tout, comme les conflits, elle est le socle de la confiance et de la coopération.Cependant, il est parfois plus difficile à mettre en œuvre dans le travail de collaboration car, ici, le facteur humain (confiance, motivation, solidarité, respect, etc…) est central.

Néanmoins, cette faculté du groupe à valoriser son potentiel, son capital humain qui n’est autre que de l’intelligence partagée, constitue une intelligence collective. Afin de collaborer, les acteurs sont amenés à négocier, reformuler, être attentifs pour pouvoir contribuer à l’objectif final. C’est, en partie, grâce à la construction d’une compréhension commune des activités et connaissances partagées que la réussite de la collaboration sera garantie.

Pour Serge K.Levan,125 la collaboration peut être considérée comme un processus cyclique qui enchaîne des sous-processus de co-réflexion, de co-décision, de co-conception, de co-production, de co-pilotage, de co-apprentissage, etc.

123 LE CARDINAL G., GUYONNET J.F., POUZOULLIC B., La dynamique de la confiance; construire la coopération dans les projets

complexes, ed Dunod 1997 p 74

124 ABBA, H. et LELEU-MERVIEL S., Communication et confiance au secours de la refonte du système d’information d’une entreprise

de services, Les cahiers du numérique, 2010/4 Vol 6, p. 77-110

Ce processus Cyclique de la collaboration présente ces phases de la façon suivante :

La co-analyse : afin de diagnostiquer et permettre au groupe de comprendre une situation donnée et de construire un référentiel cognitif ;

La co-définition : permettre au groupe de formuler (interactions collectives) l’objectif à atteindre en construisant une vision partagée ;

La co-réalisation : fixer les règles du jeu, déterminer un plan d’action et un calendrier pour atteindre l’objectif poursuivi ;

La co-évaluation : permettre (par interactions) au groupe de juger des résultats mais aussi de la valeur de la co-décision et du co-apprentissage tout au long du processus.

Pour François Bocquet, on parle de travail collaboratif « Quand deux ou plusieurs personnes :

- échangent des points de vue sur des informations existantes, - planifient et gèrent leur temps,

- organisent leur travail collectif, - partagent de l'expérience,

- définissent des objectifs communs, - construisent des informations ensemble, - construisent des compétences ensemble,

Quand deux ou plusieurs personnes travaillent en mode synchrone :

- dans des lieux différents (audioconférence, visioconférence, partage d'application) … »126

En somme, dans toute configuration de travail collaboratif ou en réseau, le partage des connaissances et l’échange de savoir faire comportent des contraintes inévitables. Cependant, ces derniers garantissent un enrichissement au niveau personnel et collectif et sont sources de créativité, d'innovation et de performance pour les organisations et

entreprises, publiques ou privées.

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