• Aucun résultat trouvé

Pour mieux comprendre les caractéristiques de chacun de ces clus-ters, nous les avons croisés avec les variables explicatives qui sont au cœur de cette étude : l’ancienneté du diplôme, le niveau de di-plôme, la discipline du diplôme ainsi que le sexe. Les analyses ont montré qu’à l’exception du sexe, toutes les variables explicatives sont significativement associées aux cinq clusters. Pour en saisir la mesure, commençons par l’ancienneté du diplôme. Comme on peut le voir à partir du tableau ci-dessous, les trajectoires linéaires sont surreprésentées parmi les personnes diplômées il y a quatre à six ans (59%). Les trajectoires de formation sont logiquement sur-représentées parmi les diplômés les plus récents (respectivement 23% ont été diplômés il y a moins de deux ans et 18% l’ont été il

y a deux à quatre ans). Enfin, et comme leur expérience du chô-mage ainsi que le nombre d’employeurs le laissaient entendre, on remarque une surreprésentation parmi les diplômés les plus an-ciens (il y a six ans et plus) des trajectoires discontinues (26%), d’internationalisation (14%) ainsi que des trajectoires d’investisse-ment dans la formation (10%).

Tableau 43 : Types de trajectoires selon l’ancienneté du diplôme

<2 ans

Pour ce qui est du niveau de diplôme, on note que les trajec-toires linéaires sont surreprésentées parmi les détenteurs de PhD (69%) et de Certificats (61%). Les trajectoires de formation re-groupent logiquement une part élevée de BA (21%), il en va de même pour trajectoires d’investissement dans la formation (9%).

Les trajectoires discontinues sont quant à elles surreprésentées parmi les MA (29%), tout comme le sont les trajectoires d’inter-nationalisation (12%).

Tableau 44 : Types de trajectoires selon le niveau de diplôme

BA MA PhD Certif. Autre Total

Linéaire 50% 50% 69% 61% 50% 52%

Formation 21% 6% 1% 10% 10% 11%

Discontinue 14% 29% 19% 24% 40% 22%

Investissement

dans la formation 9% 4% 1% 2% 0% 6%

Internationalisation 7% 12% 10% 4% 0% 9%

Enfin, concernant la discipline, on observe une surreprésenta-tion des trajectoires linéaires parmi les diplômés en SI (62%). Les trajectoires de formation sont quant à elles surreprésentées parmi les diplômés en RI (18%) et dans une plus faible mesure parmi les géographes (14%). Pour ce qui est des trajectoires discontinues, elles se retrouvent plus fortement parmi les diplômés en MEDIA (35%) et en S&D (34%). Les trajectoires d’investissement dans la formation sont surreprésentées parmi les diplômés en HISTEC (15%) et pour terminer, les trajectoires d’internationalisation se concentrent plus fortement parmi les sociologues (14%) et dans une plus faible mesure parmi les diplômés en SI (13%) et les poli-tologues (12%).

Tableau 45 : Types de trajectoires selon la discipline

MEDIA GEO HISTEC

RI SPO S&D SOCIO

SI Autre Total

Linéaire 57%53%55%54%49%46%45%62%56%52% Formation1%14%8%18%11%9%11%3%5%11% Discontinue 35%20%16%14%23%34%25%14%31%22% Investissement dans la formation0%6%15%8%6%0%6%9%0%6% Internationalisation7%7%7%6%12%11%14%13%8%9%

C

ONCLUSION

Plusieurs conclusions peuvent être tirées des analyses proposées dans ce rapport. On soulignera d’abord le fait que, loin des consi-dérations inquiètes, voire franchement négatives qui apparaissent ponctuellement dans l’espace médiatique et politique à propos des débouchés des études en sciences sociales, l’énorme majorité des individus interviewés dans cette étude ont un emploi dont ils sont largement satisfaits. Si le chômage apparaît souvent au fil de leur trajectoire professionnelle, c’est dans la grande majorité des cas une expérience unique et de courte durée, comme l’avait déjà montré l’étude de Losa et al. (2008) portant sur les sociologues diplômés de notre Faculté entre 1995 et 2005.

En second lieu, les résultats de cette enquête permettent de constater que si les diplômes en sciences sociales construisent un socle solide sur lequel construire son insertion professionnelle, ils ouvrent également la voie à de nombreuses possibilités de spécia-lisation, voire de réorientation professionnelle. Sur ce plan, l’en-quête souligne l’importance de l’accumulation des expériences di-verses telles que les formations ultérieures, stages, séjours à l’étran-ger, emplois à durée déterminée, etc., ainsi que celle des contacts et réseaux professionnels.

En troisième lieu, nos résultats confirment l’utilité d’un cycle de formation étendu, incluant le Master. Les porteurs d’un BA sont aujourd’hui, en effet, désavantagés sur le marché du travail par rapport aux porteurs d’un MA ou d’un PhD.

Certaines différences entre disciplines ont pu être mises en avant, mais ce qui frappe, dans l’ensemble, c’est bien davantage l’homogénéité du devenir professionnel des anciens étudiants de la Faculté SdS/SES. Sur la base des résultats obtenus, nous

n’avons pu dégager ni de grands gagnants, ni de grands perdants disciplinaires, du point de vue de l’insertion professionnelle.

Par contre, des différences importantes marquent le devenir professionnel des femmes et des hommes issus de notre Faculté, tant sur le plan de la rémunération, du secteur ou de la branche d’activité, qu’en regard de leur évaluation de l’utilité et de l’adé-quation de leur diplôme par rapport à leur situation profession-nelle. Ce point confirme d’autres travaux portant sur notre Uni-versité (voir Studer, 2012).

Quatrièmement, si comme on l’a dit plus haut, le taux de satis-faction des diplômés, que ce soit à l’égard de leur emploi ou de leur formation, est très élevé, la question des autres compétences qu’ils auraient souhaité acquérir pose des questions importantes.

En effet, dans une période où les cursus universitaires se font de plus en plus courts, comment concilier l’apprentissage de compé-tences transversales voire professionnalisantes (soft skills, connais-sances pratiques, expériences du terrain, etc.) qui faciliteraient l’en-trée sur le marché du travail, avec la mission des sciences sociales qui consiste à enseigner et transmettre une posture analytique, une manière d’appréhender le monde, avec rigueur scientifique et sens critique ? A l’heure où la place des sciences sociales est souvent remise en question, il y a là un défi à relever pour notre Faculté afin de répondre aux attentes des générations d’étudiants à venir.

Finalement, les diplômés en sciences sociales construisent des devenirs à l’image des trajectoires professionnelles dominantes dans les cohortes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail : si leur diplôme est un atout indéniable, il ne constitue en aucun cas un statut, la reconnaissance passant par une activité constante, susceptible de permettre l’accumulation d’expériences profession-nelles socialement reconnues.

B

IBLIOGRAPHIE

Losa Stefano, Mélanie Battistini, Gaëlle Aeby, Miriam Odoni, Emilie Ro-senstein, Sophie Touchais et Manon Wettstein (2008), La socio et après ? Enquête sur les trajectoires professionnelles et de formation auprès des licencié-e-s en sociologie de l’Université de Genève entre 1995 et 2005, Sociograph - Sociologi-cal Research Studies, 4, Genève : Département de sociologie, Université de Genève.

OFS (2013), Les personnes diplômées des hautes écoles sur le marché du travail.

Premiers résultats de l’enquête longitudinale de 2011, Neuchâtel : OFS.

OFS (2014), De la haute école à la vie active. Premiers résultats de l’enquête 2013 auprès des personnes nouvellement diplômées des hautes écoles, Neuchâtel : OFS.

OFS (2015a), La situation professionnelle des titulaires d’un diplôme universitaire en Sciences humaines, sociales et économiques, Neuchâtel : OFS.

OFS (2015b), Les personnes diplômées des hautes écoles sur le marché du travail.

Premiers résultats de l’enquête longitudinale 2013, Neuchâtel : OFS.

OFS (2015c), Enquête suisse sur la population active, [en ligne],

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/the-men/03/04/blank/data/03.Document.113959.xls

OFS (2016), Taux d'activité des diplômés des hautes écoles : situation cinq ans et une année après l'obtention du diplôme. Deuxième enquête auprès des personnes di-plômées des hautes écoles de 2010, [en ligne], http://www.bfs.ad- min.ch/bfs/portal/fr/index/themen/15/06/data/blank/05.Docu-ment.141822.xls

Pétroff Claire et Olivier Pillonel (1995), Mais où sont donc passés les licenciés en sociologie ? Enquête menée auprès des licenciés en sociologie de l’Université de Ge-nève des années 1960 à 1994, GeGe-nève : Département de sociologie, Univer-sité de Genève.

Schmitz Carsten (2015), Limesurvey: An Open Source survey tool., Hamburg, Germany : Limesurvey Project Team.

Schomburg Harald et Ulrich Teichler (2007), Higher Education and Gradu-ate Employment in Europe: Results from GraduGradu-ates Surveys from Twelve Countries, Dordrecht: Springer.

Studer Matthias (2012), Étude des inégalités de genre en début de carrière académique à l’aide de méthodes innovatrices d’analyse de données sé-quentielles, PhD Thesis, Genève: Université de Genève, [en ligne], http://archive-ouverte.unige.ch/unige:22054, (consulté le 11 août 2016).

Teichler Ulrich (2007a), Careers of University Graduates: Views and Experi-ences in Comparative Perspectives, Dordrecht: Springer.

Teichler Ulrich (2007b), Does Higher Education Matter? Lessons from a Comparative Graduate Survey, European Journal of Education, 42(1), 11 34.

Teichler Ulrich (2009), Higher education and the world of work. Conceptual frameworks, comparative perspectives, empirical findings. Rotterdam: Sense Pub-lishers.

Vila Luis E., Adela Garcia-Aracil et Jose-Gines Mora (2007), The Distri-bution of Job Satisfaction among Young European Graduates: Does the Choice of Study Field Matter?, The Journal of Higher Education, 78(1), 97 118.

A

NNEXES

A

NNEXE

1 :

LE QUESTIONNAIRE