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LA FBCF DES ENTREPRISES

V - L’INVESTISSEMENT DANS LES REGIONS

Les données régionalisées en matière d’investissement des entreprises130 sont disponibles dans l’industrie (hors énergie) pour les entreprises d’au moins 20 personnes et pour la métropole seulement131. Ayant d’ailleurs bien conscience du caractère anormal de l’absence de données industrielles concernant l’Outre-mer132, le Service des statistiques et des études industrielles (Sessi) du ministère de l’économie, des finances et de l’emploi a prévu de diffuser des premières informations - au moins pour les quatre départements d’Outre-mer - vers 2009-2010133.

A - UNE FORTE CONCERTATION

En 2005, cinq des vingt-deux régions ont assuré à elles-seules pratiquement la moitié (48 %) des investissements dans le secteur industriel dont le total a atteint 24 milliards d’euros pour les établissements de 20 personnes ou plus : l’Île-de-France (4,3 milliards d’euros, soit 18 % du total), Rhône-Alpes (2,7 milliards d’euros et 11 %), le Nord-Pas-de-Calais (2,0 milliards d’euros et 8 %), les Pays-de-la Loire (1,5 milliard d’euros, 6 %) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (1,3 milliard d’euros, 5 %). Cette concentration - qui concerne l’industrie manufacturière, c’est-à-dire toutes les branches

129 Déploiement accru et diversification des TIC dans l’industrie manufacturière, Le 4 pages des statistiques industrielles, Sessi, n° 231, mai 2007.

130 Les travaux réalisés par les Conseils économiques et sociaux régionaux (CESR) complètent utilement les sources nationales. Parmi un ensemble important de rapports ayant trait, de près ou de loin, à l’investissement, on peut citer : Les évolutions des bases de l’industrie bretonne à l’horizon 2021 (CESR Bretagne, 14 novembre 2005), L’aéronautique en Aquitaine à l’horizon de 5 ans : diagnostic et pistes de travail (CESR Aquitaine, décembre 2006), Quels nouveaux visages pour l’industrie régionale ? in Bâtir avec et pour les hommes la réussite de l’Ouest, tome 1 (CESR pays de la Loire, 2001).

131 Voir notamment L’industrie en France, Édition 2005-2006, disponible ainsi que de nombreuses données, sur le site internet du Sessi.

132 Les spécificités de ces territoires ont fait en 2006 l’objet de l’avis du Conseil économique et social, Évaluation de la loi de programme pour l’Outre-mer du 21 juillet 2003, présenté par Alain Saubert (JO avis et rapports du Conseil économique et social n° 13 du 18 juillet 2006).

133 On pourra toutefois noter, en guise de toute première approche, que l’industrie pèse pour 7 % de la valeur ajoutée dans les DOM, contre près de 16 % pour la moyenne de la France entière et que les investissements dans ce secteur représentent sans doute aux alentours de 1 % du total national (l’Outre-mer pesant pour près de 2 % dans le PIB de la France entière).

industrielles à l’exception de l’agroalimentaire -, n’est cependant que le reflet de l’importance de ces cinq régions également pour la valeur ajoutée brute dans le secteur de l’industrie (51 % du total de la France métropolitaine) ainsi que pour la valeur ajoutée brute totale de l’économie (elles représentent ainsi 56 % du PIB de la métropole).

Toutefois, d’autres régions parviennent à se singulariser, soit par l’importance relativement élevée de l’industrie et de ses investissements dans le total de l’économie régionale, soit grâce à leur part significative dans le total national de l’investissement dans un secteur industriel particulier. On peut ainsi signaler que l’industrie dépasse les 20 % de la valeur ajoutée dans les six régions suivantes : Franche-Comté (26 %, soit la proportion la plus élevée du pays), Haute-Normandie, Alsace, Lorraine, Picardie et Centre. Les quatre premières se caractérisent notamment par une forte présence de l’industrie automobile qui apparaît comme le secteur industriel dans lequel le rapport entre la FBCF et la valeur ajoutée est le plus grand. En effet, ce secteur qui représentait, en 2005, 7,8 % de la valeur ajoutée dans l’ensemble de l’industrie hors énergie, recueillait-il 16,6 % du montant des investissements (cf. tableau 14). Or, comme cela a été observé plus haut, l’investissement dans l’industrie automobile ne montre pas de signe de reprise, ce qui n’est pas sans poser des problèmes parfois importants pour les bassins d’emploi dans les régions concernées.

On peut enfin citer la première place prise par la Bretagne dans les investissements des industries agroalimentaires et par la région Midi-Pyrénées pour ceux effectués dans la construction aéronautique et spatiale. De même, est également à souligner l’importance de la région Centre pour les investissements de l’industrie pharmaceutique ou encore la prépondérance de la région Champagne-Ardenne pour les investissements dans l’industrie du bois et du papier.

millions d’euros) du total) d’euros)

Alsace 1 254,1 5,14 9,8 Construction automobile (10,6 %)

Aquitaine 786,4 3,22 7,4 Construction aéronautique et spatiale (11,8 %)

Auvergne 511,1 2,10 6,9 Industrie du caoutchouc (21,5 %), services industriels du travail des métaux (7,2 %) Bourgogne 668,0 2,74 7,1 Fabrication de matériel électrique (6,8 %), transformation des matières plastiques (5,3 %) Bretagne 964,4 3,95 6,2 Industrie des viandes (20,0 %), industries alimentaires diverses (9,7 %)

Centre 1 130,0 4,63 7,8 Transformation des matières plastiques (6,5 %), services industriels du travail des métaux (6,3 %) Champagne-Ardenne 853,6 3,50 10,0 Fonderie (7,4 %), services industriels du travail des métaux (7,2 %)

Corse 8,8 0,04 7,2 Construction aéronautique et spatiale (13,8 %), industrie des viandes (12,3 %) Franche-Comté 658,8 2,70 7,2 Construction automobile (21,2 %), services industriels du travail des métaux (9,9 %) Île-de-France 4 303,9 17,65 9,5 Édition, imprimerie, reproduction (10,8 %), administration d’entreprises (9,6 %) Languedoc-Roussillon 360,3 1,48 9,3 Industries des boissons (7,9 %), industries alimentaires diverses (7,8 %)

Limousin 174,3 0,71 5,5 Fabrication de matériel électrique (11,9 %), fabrication d’articles en papier et en carton (7,9 %) Lorraine 1 125,6 4,62 9,0 Sidérurgie et transformation de l’acier (8,6 %), construction automobile (7,4 %)

Midi-Pyrénées 940,4 3,86 8,8 Construction aéronautique et spatiale (20,1 %), industrie des viandes (6,0 %) Nord-Pas-de-Calais 1 981,0 8,12 9,7 Construction automobile (10,8 %), sidérurgie et première transformation de l’acier (6,5 %) Basse-Normandie 590,4 2,42 8,0 Industrie du lait (7,1 %), industrie des viandes (6,9 %)

Haute-Normandie 1 214,5 4,98 10,9 Construction automobile (10,1 %), transformation des matières plastiques (6,3 %) Pays-de-la Loire 1 457,8 5,98 6,6 Industrie des viandes (11,6 %), transformation des matières plastiques (6,7 %) Picardie 885,3 3,63 7,7 Transformation des matières plastiques (7,4 %), industries alimentaires diverses (6,8 %) Poitou-Charentes 567,8 2,33 7,2 Fabrication de matériel électrique (7,6 %, travail du bois et fabrication d’articles en bois (5,4 %) PACA 1 255,6 5,15 12,3 Construction aéronautique et spatiale (8,7 %), industries alimentaires diverses (7,9 %) Rhône-Alpes 2 696,1 11,06 7,7 Services industriels du travail des métaux (7,4 %), transformation des matières plastiques (7,0 %)

Total métropole 24 387,9 100,0 8,4

II - 91

Champ : établissements de toutes tailles appartenant à une entreprise industrielle (hors énergie) de 20 personnes ou plus.

Source : ministère de l’Économie, des finances et de l’emploi – statistiques et études industrielles (Sessi).

(*) y compris le crédit-bail.

B - LA PART DES PETITS ET MOYENS ÉTABLISSEMENTS

Le tableau ci-dessous montre que les petits et moyens établissements (c’est-à-dire ceux employant moins de 250 salariés) des entreprises industrielles représentent en métropole plus de 56 % des effectifs industriels mais seulement près de 46 % des investissements matériels. Cette situation se retrouve dans toutes les régions métropolitaines à l’exception de Champagne-Ardenne et de la Franche-Comté (la Corse n’ayant, quant à elle, aucun établissement industriel de 250 salariés ou plus). Cet écart moyen de plus de 10 points est même particulièrement important dans la région PACA : représentant près de 60 % des effectifs industriels de cette région, les petits et moyens établissements n’y réalisent que 40 % des investissements.

Le cumul entre cet écart et une proportion relativement élevée d’établissements de grande taille (250 personnes ou plus) se traduit, dans certaines régions, par une part dominante des investissements industriels réalisés par ces établissements ; celle-ci atteint parfois les 2/3 du total : c’est le cas notamment en Île-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Haute-Normandie.

Tableau 15 : L’investissement industriel dans les régions en 2005, par taille d’établissement

(En %) Petits et moyens Grands

établissements (*) établissements (**) Part dans Part dans Part dans Part dans

total des total des total des total des

effectifs investissements effectifs investissements industriels industriels industriels industriels dans dans dans dans

la région la région la région la région

Alsace 47.7 39.0 52.3 61.0

Aquitaine 62.3 62.2 37.7 37.8

Auvergne 50.5 43.3 49.5 56.7

Bourgogne 59.3 57.8 40.7 42.2

Bretagne 54.8 54.6 45.2 45.4

Centre 57.3 44.3 42.7 55.7

Champagne-A. 63.8 67.1 36.2 32.9

Corse 100.0 100.0 0.0 0.0

Franche-Comté 54.2 55.4 45.8 44.6

Île-de-France 49.4 34.8 50.6 65.2

Languedoc-R. 72.9 66.0 27.1 34.0

Limousin 64.9 60.1 35.1 39.9

Lorraine 50.3 40.5 49.7 59.5

Midi-Pyrénées 58.7 44.1 41.3 55.9

Nord-Pas-de-C. 51.7 34.3 48.3 65.7

Basse-Normandie 56.5 41.5 43.5 58.5

Haute-Normandie 47.8 33.1 52.2 66.9

Pays-de-la Loire 57.4 52.5 42.6 47.5

Picardie 58.3 48.3 41.7 51.7

Poitou-Charentes 64.5 62.8 35.5 37.2

PACA 59.3 40.8 40.7 59.2

Rhône-Alpes 65.5 56.8 34.5 43.2

Total métropole 56.3 45.7 43.7 54.3 Champ : établissements de toutes tailles appartenant à une entreprise industrielle (hors énergie) de 20 personnes ou plus.

(*) : établissements employant moins de 250 personnes.

(**) : établissements employant 250 personnes ou plus.

Source : ministère de l’Économie, des finances et de l’emploi, statistiques et études industrielles (Sessi), calculs Conseil économique et social.