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CHAPITRE 1 LE SOMMEIL ET L’INSOMNIE

2.2 L’insomnie, maladie du sommeil … part enti†re

2.2.1 Crit†res de diagnostic de l’insomnie

2.2.1.1 Observations de certains troubles du sommeil

Certains troubles du sommeil doivent ‡tre prƒsents afin de diagnostiquer une insomnie : - Troubles d’endormissement prƒsents et d’une durƒe supƒrieure „ 30 minutes.

- Prƒsence de rƒveils nocturnes, survenant plus de deux fois par nuit et avec des difficultƒs pour se rendormir.

- Rƒveils trop prƒcoces avec impossibilitƒ de se rendormir. - Sommeil non rƒcupƒrateur.

Ces troubles doivent survenir au moins trois fois par semaine depuis au moins un mois au minimum pour diagnostiquer une insomnie. [2]

2.2.1.2 Observation de cons•quences sur la vie journali†re

Lorsqu’un patient souffre d’insomnie, certaines consƒquences apparaissent dans sa vie journali†re :

- Fatigue,

- Troubles de la concentration, de l’attention, - Irritabilitƒ, nervositƒ,

- Difficultƒs professionnelles,

- Difficultƒs „ effectuer les t•ches quotidiennes.

2.2.2 Classification des insomnies

2.2.2.1 L’insomnie transitoire ou occasionnelle

C’est l’insomnie la plus frƒquente. Ce trouble ne dure pas plus d’un mois. Le risque est que cette insomnie passe du mode transitoire au mode chronique. Lors de cette crise, des phases de bon sommeil peuvent nƒanmoins ‡tre observƒes. 30 „ 50 % de la population est concernƒe par ce probl†me. Le plus souvent, les causes ƒvoquƒes sont une mauvaise hygi†ne de vie, un stress passager, un changement d’environnement… Ces insomnies doivent normalement dispara‹tre naturellement sans aucun traitement.

2.2.2.2 L’insomnie chronique

Cela correspond „ la dƒfinition donnƒe plus haut, avec des troubles qui surviennent au moins 3 fois par semaine depuis plus d’un mois.

Nous pouvons nƒanmoins distinguer :

- Les insomnies chroniques primaires qui ƒvoluent sans causes apparentes.

- Les insomnies chroniques secondaires qui sont le symptŒme d’une cause qu’il faudra rechercher.

2.2.3 Les aides au diagnostic de l’insomnie

Des ouvrages ainsi que des documents mis en ligne sur Internet [39] peuvent aider „ donner une dƒmarche de diagnostic d’insomnie. Sur le site de la Haute Autoritƒ de Santƒ (HAS), un arbre dƒcisionnel intƒressant pour les cliniciens est disponible pour bien orienter leur choix de traitement en fonction de la plainte de leur patient. (Cf. Annexe 3 p. 165).

2.2.3.1 Interrogatoire et examen clinique du patient par le m•decin

Pour ƒvaluer correctement la pathologie, l’interrogatoire du patient et l’examen clinique sont primordiaux. Il faut ƒvaluer la durƒe des troubles pour savoir depuis combien de temps le patient ƒprouve ces g‡nes. Il est fortement conseillƒ de remettre un agenda du sommeil au

patient et il devra y consigner notamment ses heures de coucher, de lever, ses pƒriodes d’ƒveils, ses siestes…

A) Utilisation de questionnaires pour ƒvaluer l’insomnie du patient

Diffƒrents questionnaires sont ƒgalement intƒressants pour le diagnostic. (Cf. Annexe 5 p.169) Le but de ces questionnaires ƒtant de mieux apprƒcier l’origine et l’importance des troubles du sommeil.

- Le questionnaire du sommeil de l’H‚tel-Dieu est rempli en environ 15 minutes et

permet d’identifier les diffƒrentes pathologies du sommeil : insomnie, hypersomnie, narcolepsie, apnƒe du sommeil ou encore syndrome des jambes sans repos.

- Dans le cas de l’•chelle d’Epworth, celle-ci mesure une ƒventuelle somnolence la journƒe.

- Le questionnaire de Spiegel permet, lui, de juger de la qualitƒ du sommeil.

- Le questionnaire de Vis-Morgen consiste en une ƒtude qualitative qui renseigne sur la qualitƒ de la nuit du patient.

- L’Index de Qualit• du Sommeil de Pittsburgh (PSQI) est un index sur la qualitƒ du

sommeil.

- Enfin, le test de Ford permet de mesurer le lien entre le stress et l’insomnie qui en dƒcoule.

B) Utilisation de tests pour ƒvaluer l’insomnie du patient

- Le test de latence … l’endormissement : permet de mesurer la tendance „ s’endormir

au cours de la journƒe en condition de laboratoire de sommeil (allongƒ sur un lit, au calme, dans l’obscuritƒ, „ horaires fixes) et de rechercher la prƒsence d’endormissements anormaux en sommeil paradoxal. Ce test est basƒ sur le fait que plus un sujet est somnolent, plus il s’endort rapidement.

- Le test de maintien d’•veil : ce test consiste en un enregistrement

polysomnographique (Cf. paragraphe sur les outils plus complexes rƒservƒs aux spƒcialistes) mais qui s’effectue en journƒe. Gr•ce „ ce test, il est possible de mesurer l’efficacitƒ d’un traitement contre la somnolence.

2.2.3.2 Outils utilisés par les spécialistes du sommeil

Des outils plus complexes et rƒservƒs aux spƒcialistes sont ƒgalement utilisƒs. [1-2-39-40]

A) L’actimƒtrie

L’actimƒtrie (ou actigraphie) est un moyen tr†s simple et tr†s prƒcis pour apprƒcier les rythmes d’ƒveil et de sommeil sur une longue pƒriode (plusieurs jours consƒcutifs). Cela permet notamment de mieux comprendre l’horloge biologique du patient. L’outil utilisƒ „ cette fin, nommƒ actim†tre, se prƒsente sous la forme d’une petite montre noire que le patient devra porter au poignet pendant 2 „ 3 semaines, de jour comme de nuit. C’est en rƒalitƒ un bracelet enregistreur de mouvements gr•ce „ une puce ƒlectronique. L’analyse de l’actim†tre par les techniciens fournit des rƒsultats tr†s intƒressants puisque ce dispositif permet d’enregistrer les horaires de lever et de coucher, le dƒcalage entre semaine et week-end, le temps d’endormissement, le temps de sommeil total par 24 heures, le temps de sieste, la nature de l’horloge biologique (sujet € du soir ‚ ou € du matin ‚). Cela permettra au clinicien de clarifier la sƒvƒritƒ de l’insomnie en complƒment de l’agenda du sommeil.

B) La polysomnographie

La polysomnographie consiste en un enregistrement complet du sommeil. Cet examen permet de capter les rythmes ƒlectriques qui proviennent du corps afin d’en dƒduire les stades de sommeil.

Pour ce faire, les techniciens du sommeil posent des ƒlectrodes sur le cuir chevelu du patient et sur le visage. Celles-ci sont ensuite reliƒes „ un enregistreur qui recueille sur un ordinateur les enregistrements suivants :

 EEG : rythme ƒlectrique au niveau du cerveau

 EMG (ƒlectromyogramme) : mesure le tonus musculaire, en particulier des muscles du menton et parfois des jambes

 EOG (ƒlectro-oculogramme) : permet de recueillir les mouvements des yeux (important pour dƒtecter le sommeil paradoxal).

Figure 3 : Polysomnographie [39]

D’autres variables sont souvent mesurƒes :

 La respiration : gr•ce „ un capteur naso-buccal et „ des capteurs sur le thorax  Le rythme cardiaque ou ECG

 La tempƒrature du corps

 La saturation sanguine en oxyg†ne au cours de la nuit qui est mesurƒe gr•ce „ un capteur au niveau du doigt appelƒ oxym†tre.