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CHAPITRE 1 LE SOMMEIL ET L’INSOMNIE

2.3 Diff•rentes origines de l’insomnie

2.3.1 Les insomnies chroniques sans maladie associ•e

Ces insomnies sont de trois types. Il s’agit de l’insomnie psychophysiologique, de l’insomnie paradoxale et de l’insomnie constitutionnelle. [2]

2.3.1.1 L’insomnie psychophysiologique

D’apr†s M. Dib [2], cette insomnie est la forme la plus frƒquente. Cette forme d’insomnie dƒbute en gƒnƒral vers 20-30 ans et concerne principalement les difficultƒs d’endormissement avec impossibilitƒ d’effectuer une sieste dans la journƒe. Aucune pathologie psychiatrique

stress ou „ un ƒpisode traumatisant qu’il soit d’ordre professionnel ou personnel, „ une opƒration chirurgicale, „ la naissance d’un enfant, „ un travail de nuit, une accumulation de responsabilitƒs…

Les sujets atteints de ce trouble vivent dans un premier temps des nuits perturbƒes. Par la suite, un stress de la nuit blanche appara‹t et habitue l’organisme „ se rƒveiller. Ce stress se manifeste par une peur de ne pas dormir qui finalement emp‡che l’individu de dormir. D†s le coucher, les syst†mes d’ƒveil s’activent et la personne ne peut pas s’endormir. Le rituel du coucher qui associe l’endormissement perd alors son sens car le dormeur est paradoxalement conditionnƒ „ ne pas dormir. C’est en gƒnƒral dans ce cas que l’efficacitƒ du sommeil est la plus mauvaise et que le patient passe le plus de temps au lit sans dormir. Le sommeil devient une source de tension et rend la sieste quasiment impossible. En consƒquence, les sujets auront de plus en plus de difficultƒs „ gƒrer leurs ƒmotions et le stress.

2.3.1.2 L’insomnie paradoxale

Comme son nom l’indique, cette insomnie n’a pas de sens puisque l’ƒtude du sommeil en laboratoire dans ce cas ne rƒv†le aucune anomalie par rapport aux sujets sans trouble du sommeil. Le patient a en rƒalitƒ une mauvaise perception de son sommeil. Il se plaint d’une mauvaise qualitƒ de son sommeil et de troubles de la veille alors que les examens sont normaux.

2.3.1.3 L’insomnie constitutionnelle

Ce type d’insomnie a tendance „ dƒbuter durant l’enfance et reste stable et permanente. Le sommeil est de mauvaise qualitƒ. Dans de nombreux cas, des antƒcƒdents familiaux ont ƒtƒ constatƒs ce qui pourrait faire penser „ une origine plutŒt biologique par rapport „ l’insomnie psychophysiologique.

2.3.2 L’insomnie chronique psychologique

Cette insomnie a pour origine une anxiƒtƒ, une hyperactivitƒ, une dƒpression ou encore un stress. Dans 75 % des cas, les sujets dƒpressifs disent manquer de sommeil. En outre, on rencontre souvent une insomnie d’endormissement chez les patients nƒvrotiques ou anxieux.

2.3.2.1 Insomnie chronique psychologique chez le sujet anxieux, phobique ou hyst•rique

Les anxieux vont plutŒt redouter le moment de se coucher par peur de la rƒpƒtition du phƒnom†ne d’insomnie. Cela tourne „ l’obsession et emp‡che le sujet de s’assoupir. Les personnes qui souffrent de phobies ont souvent une crainte liƒe „ la mort „ laquelle ils ont tendance „ assimiler le sommeil, ce qui perturbe leur processus d’endormissement et qui conduit ainsi „ des insomnies. Pour les hystƒriques, le probl†me est que la limite entre le sommeil et l’ƒveil n’est pas clairement dƒfinie. Ces personnes ƒprouvent des difficultƒs „ distinguer le r‡ve de la rƒalitƒ ce qui engendre une crainte liƒe „ la nuit et au sommeil, de peur de confondre un r‡ve avec un fait qui est en train de se dƒrouler.

2.3.2.2 Insomnie chronique psychologique chez le sujet d•pressif

Une personne dƒpressive voit l’activitƒ des neurones sƒrotoninergiques et noradrƒnergiques dƒcro‹tre. Les neurones „ activitƒ cholinergique sont, quant „ eux, nettement plus actifs. Les hypnogrammes rƒv†lent que la phase de sommeil paradoxal survient nettement plus rapidement que chez une personne non dƒpressive et la cause de cette survenue trop rapide est liƒe „ l’hyperactivitƒ des neurones cholinergiques. Cela se produit au dƒtriment du sommeil lent profond, qui est comme nous l’avons dƒj„ prƒcisƒ, le sommeil le plus rƒcupƒrateur. Une autre consƒquence „ ce dƒsƒquilibre de l’activitƒ neuronale est que le sommeil est entrecoupƒ de nombreux rƒveils nocturnes ou prƒcoces avec de grandes difficultƒs „ se rendormir.

2.3.3 Lien entre insomnie et mauvaise hygi†ne de vie

La consommation de psychostimulants est tr†s prƒsente tels que la cafƒine, la nicotine, le cannabis, la coca•ne, l’alcool,… et les mƒdicaments tels que les bƒta-bloquants, certains antidƒpresseurs, la cortisone, la dopamine, les amphƒtamines est nƒfaste pour le sommeil. De m‡me, les activitƒs psychostimulantes comme les jeux vidƒo, l’ordinateur, la tƒlƒvision, le tƒlƒphone portable par exemple, sont „ ƒviter avant le coucher.

2.3.4 L’insomnie chez la femme

La femme conna‹t un certain nombre de modifications de l’ƒtat physiologique au cours de sa vie. Une grossesse, une naissance, les menstruations ou la mƒnopause peuvent avoir une consƒquence directe sur la qualitƒ du sommeil et induire des insomnies. Lors des r†gles menstruelles, en prƒ-mƒnopause et mƒnopause, les productions d’hormones sexuelles sont modifiƒes. Il existe un lien ƒtroit entre œstrog†nes et sommeil. Les femmes se plaignent souvent de troubles du sommeil lors de ces bouleversements hormonaux.

2.3.5 Relation entre l’„ge et le sommeil

Comme le reste de l’organisme, le sommeil n’est pas ƒpargnƒ par le vieillissement. Les personnes •gƒes ont des rƒveils plus frƒquents, pouvant entraver la qualitƒ de leur sommeil et procurer une sensation de fatigue. En effet, „ partir de 60 ans, le sommeil est nettement plus fractionnƒ et le temps d’ƒveil pendant la nuit augmente. M‡me si les personnes •gƒes ont tendance „ compenser le manque de sommeil pendant la nuit par des siestes le jour, la gestion de cette redistribution du sommeil est plus complexe d†s lors que les sujets sont alitƒs. L’une des causes probables serait une perte d’adaptabilitƒ de l’horloge interne par rapport „ un sujet jeune, qui s’adaptera par exemple bien mieux „ des dƒcalages horaires qu’une personne du troisi†me •ge. En outre, chez cette catƒgorie de personnes, l’anxiƒtƒ liƒe „ la mort est souvent marquƒe et peut ƒgalement perturber le sommeil.

2.3.6 La lumière, un synchroniseur de cycles du sommeil

Les pƒriodes de jour et de nuit permettent „ l’horloge interne de synchroniser les cycles du sommeil. Ainsi, un sujet qui n’est pas exposƒ suffisamment „ la lumi†re diurne a une probabilitƒ plus importante de voir ses cycles de sommeil perturbƒs. [40]

2.3.7 Insomnies causées par des maladies organiques

2.3.7.1 Maladies intercurrentes

L’insomnie peut ‡tre associƒe „ des maladies qui causent des douleurs emp‡chant ainsi le sommeil ou qui rƒveillent le sujet la nuit. Parmi ces pathologies se trouvent l’hyperthyro•die, les reflux gastro-œsophagiens, les maladies respiratoires, l’insuffisance rƒnale, les troubles prostatiques, les maladies cardiaques, les maladies neurologiques, les cancers, les diab†tes mal ƒquilibrƒs, et diverses infections.

2.3.7.2 Troubles organiques

Ces pathologies surviennent pendant la nuit et sont souvent mal connues. Il est cependant primordial de les dƒpister afin de les prendre en charge et d’amƒliorer ainsi les troubles du sommeil qu’elles engendrent :

- Le syndrome des jambes sans repos : ce probl†me oblige les personnes „ se lever plusieurs fois dans la nuit et „ bouger pour soulager les fourmillements et picotements qui les agacent.

- Le syndrome d’apnƒe du sommeil : ce syndrome se traduit par l’arr‡t de la respiration plusieurs fois par nuit et touche 5 % de la population. L’interruption de la respiration se prolonge pendant une dizaine de secondes et se produit au moins cinq fois par heure de sommeil. Lors du rel•chement musculaire pendant les phases dites de sommeil profond, le voile du palais, la luette, la langue et les amygdales bloquent le passage de l’air. Cet ƒtouffement provoque le rƒveil du dormeur.

L’insomnie est un ƒtat de santƒ qui nƒcessite une prise en charge et un traitement particulier du patient. Nous allons, dans un deuxi†me chapitre, exposer les traitements de l’insomnie et leurs alternatives.