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2 – L’inconscient psychanalytique

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 97-145)

a/ L’autre Inconscient

Ces découvertes scientifiques ne sont pas réellement envisagées comme des révolutions. Le recul n’est pas suffisant pour savoir si ce qui émerge aujourd’hui des neurosciences revêt les habits d’un bouleversement capital et global. Cependant, ce qui précède le démontre : ces mêmes découvertes sont suffisamment nouvelles et importantes pour relancer tout un pan de la recherche laissée en friche depuis des décennies. Ces recherches restent primordiales et le

domaine d’étude (inconscient, conscient et métacognition) s’en trouve très largement renouvelé, bouleversé et enrichi.

Cependant, environ cent ans auparavant, un neurologue viennois formula des hypothèses qui allaient devenir de véritables révolutions conceptuelles. Ses théories vont ouvrir des perspectives nouvelles concernant les maladies mentales, la pratique clinique auprès des patients et la conception de l’être humain. Son travail et ses hypothèses sont encore aujourd’hui des voies d’étude pour de nombreux chercheurs et la méthode qu’il a inventée pour traiter les

« souffrances de l’âme » est encore enseignée, notamment dans les universités, et pratiquée.

L’inconscient tel qu’il a été décrit précédemment est bel et bien une des voies de recherche depuis un siècle. Mais depuis un siècle également, la conception freudienne de l’inconscient occupe ceux qui travaillent auprès de personnes en souffrance et plus largement, ceux dont les recherches touchent à l’être humain.

Comme cela a été dit, Freud ne fut pas l’inventeur de ce mot et avant même que ce dernier n’emploie ce terme, l’inconscient était aussi étudié par d’autres chercheurs ; ceux-là même qui aiguilleront les neurosciences actuelles mais pas seulement. Si certaines approches des inconscients de cette époque ont perduré, la formulation freudienne va littéralement inonder nombre de ces domaines pour réunir, sous une acception commune, la notion d’inconscient.

Aujourd’hui, le terme d’inconscient évoque immédiatement les théories psychanalytiques et ce mot est passé dans le langage courant, menant inévitablement à ce qu’il soit galvaudé et appauvri par une utilisation répétitive voire détournée.

Il est important de repérer que l’énoncée freudienne de l’inconscient va révolutionner l’utilisation du mot mais cela va plus loin. L’inconscient fait partie d’un corpus théorique que Freud va déployer tout au long de son existence pour au final, révolutionner le terme mais aussi les pratiques en psychiatrie, les approches de l’enfant, l’éducation et être un apport en philosophie, en sciences sociales etc. A la mort de Freud, son influence et la diffusion de son œuvre dans le monde sont considérables. Bien que discutées, remises en question et parfois décriées par les chercheurs ou « penseurs » de tous horizons, les théories freudiennes se sont répandues auprès du grand public. Leur influence se manifeste encore aujourd’hui dans les émissions en tout genre, au travers de l’intervention de « spécialistes » qui s’en réfèrent à Freud ou encore des nombreuses formations proposées notamment dans les métiers de la santé.

Le domaine qui sera le plus influencé par les travaux de Freud a inévitablement été la psychiatrie du XXème siècle. Durant le XIXème, le terme « psychiatrie » est inventé (1808 par J.C. Reil1) mais peu usité. Cependant, la possibilité de prendre en charge les personnes présentant des troubles mentaux va se structurer au cours de ce même siècle. En effet, jusque-là, la « folie » bien que déjà considérée comme une maladie, ne faisait pas l’objet d’une attention spécifique de la part de la communauté médicale. Foucault, dans son « Histoire de la folie » repère comme date marquante 16562. A cette date, un décret marque la fondation de l’Hôpital Général à Paris. Cependant, Foucault note que « l’Hôpital n’est pas un établissement médical »3 et il voit davantage une « sorte d’entité administrative » ou une « structure semi-juridique ». En effet, T. Bougerol relate qu’auparavant, hormis quelques établissements créés spécifiquement pour les « insensés » (à Valence, Grenade ou Londres), la folie avait connu

1 HOCHMAN J., Histoire de la psychiatrie, P.U.F., Coll. « Que sais-je ? », 2011.

2 FOUCAULT M., Histoire de la folie, Gallimard, Paris, 1972, p. 71.

97 diverses interprétations et surtout « prises en charge ». La folie était considérée comme une hérésie lors de l’inquisition, plus tard des « tours de fous » furent bâties, les « fous » pouvaient également être pris en charge dans des institutions religieuses ou plus loin dans le temps, laissés au vagabondage. Néanmoins, il y avait une conscience sociale de la folie et les « fous » étaient

« au mieux, pris en charge par la communauté » à cause notamment « de l’obligation d’assistance et de charité »1.A partir de de 1656, les Hôpitaux vont admettre ces « fous » et T.

Bougerol de relever que l’on considère que 10% de patients dans les hôpitaux étaient des

« malades mentaux ». Pour Foucault, ce moment sera celui du « grand enfermement ».

A partir du XVIIIème siècle, l’étude de la folie se précise. Quelques ouvrages avaient été écrits auparavant sur des pathologies particulières, mais ce n’est qu’à cette période que la folie devient véritablement une maladie sur laquelle les médecins vont désormais se pencher. L’attention portée aux patients, grâce à ce que T. Bougerol nomme le « mouvement philanthropique », va aller grandissante et des avancées seront faites notamment concernant la qualification des personnes travaillant auprès des patients.

La folie devient peu à peu une maladie à soigner. Les conditions de vie des patients restèrent difficiles même au sein des hôpitaux. L’histoire de la psychiatrie est jonchée de descriptions peu glorieuses des conditions de vie des patients et des méthodes utilisées pour les faire revenir à la « raison ». Mais peu à peu, la psychiatrie va tout de même apporter les premiers éléments de compréhension de la maladie mentale. En France, Esquirol et Pinel vont être des pionniers en ce qui concerne la considération du patient. Ils vont reprendre l’attention portée aux patients depuis le mouvement philanthropique mais vont développer une véritable « prise en charge » de ces patients et œuvrer à ce que l’administration et la loi considèrent ces personnes malades.

Foucault pointera malgré cela que, d’après lui, ce qui pourrait apparaître comme des avancées, n’en furent pas. Même si le « fou » est libéré de ses chaînes, il n’en reste pas moins prisonnier d’autres carcans telle la science, à travers la psychiatrie, pourtant censée libérer le malade de l’enfermement mental dans lequel il se trouve2. En décomposant la démarche de Pinel notamment et en notant que ce dernier « a toujours donné le privilège à l’ordre de la législation sur le progrès de la connaissance », Foucault avance que les méthodes appliquées aux « malades mentaux » ne sont qu’un enfermement dans le savoir du psychiatre acquis aux « normes du positivisme »3. Ce repérage de Foucault préfigure ce qui deviendra l’un des débats actuels entre les partisans de la pharmacologie et ses opposants notamment dans le traitement des patients psychotiques.

Néanmoins, avec l’invention du mot « psychiatrie » par Johan Christian Reil en Allemagne, l’influence de Pinel et Esquirol au sein de la communauté médicale et la Loi de 1838 qui impose aux départements de disposer d’un asile et qui donne, à l’autorité publique, le contrôle des

« aliénés », la psychiatrie va devenir une discipline médicale à part entière4. Jusqu’aux théories foucaldiennes sur la folie qui datent des années 60, la vision « classique » de la psychiatrie du XIXème siècle est celle d’une avancée en faveur des malades et de la folie.

1 BOUGEROL T., Histoire de la psychiatrie, Cours « Santé Société Humanité – Ethique et relation », Université Joseph Fourrier, Grenoble, 2010/2011, p. 9.

2 GUIGOT A., Michel Foucault Le philosophe archéologue, Milan, Coll. « Les Essentiels », Toulouse, 2006.

3 FOUCAULT M., Histoire de la folie, Gallimard, Paris, 1972, p. 628.

4 BOUGEROL T., Histoire de la psychiatrie, Cours « Santé Société Humanité – Ethique et relation », Université Joseph Fourrier, Grenoble, 2010/2011, p. 30.

Dans cette seconde moitié du XIXème siècle, l’essor de la psychiatrie sera ensuite considérable.

Cela se connaîtra tout particulièrement dans la préhension de la folie par les médecins mais aussi par la multiplication des asiles psychiatriques. Par la suite, les études vont se démocratiser et vont apparaître les premières classifications (Kraepelin 1883/1915) mais aussi les premières véritables tentatives d’interprétation de la folie. Freud participera à ces mouvements en questionnant le caractère héréditaire de la folie et l’interprétation soutenue à l’époque d’une dégénérescence à l’origine de la folie1. Le positivisme restera cependant porteur pour la psychiatrie en mal, à l’époque, de reconnaissance comme discipline scientifique. Mais dans les années 1900, commencèrent à apparaître les théories psychopathologiques et les psychiatres vont s’interroger « plus en avant sur la dynamique des troubles mentaux »2. C’est à partir de cette période que l’influence des théories freudiennes commencera à se répandre.

Mais cette influence de Freud sur la psychiatrie se connaîtra surtout après la seconde guerre mondiale, le rayonnement de la psychanalyse atteignant à cette période son paroxysme. Il serait erroné de penser que d’autres courants n’aient pas été opposés à ces théories mais que ce soit dans les pays anglo-saxons, en France ou les pays germanophones, la psychiatrie sera malgré cela parcourue par les idées freudiennes. Sans en faire une psychanalyse à l’hôpital, les hypothèses de Freud vont teinter les discours et débats de cette période jusqu’à ce que peu à peu, avec l’apparition notamment des neuroleptiques et de théories axées sur la neurologie, la psychanalyse disparaît des hôpitaux psychiatriques et de la formation des psychiatres.

Enfin, au-delà des domaines qu’il a pu toucher, Freud a apporté une conception singulière de l’être humain. La proposition d’un inconscient qui échappe essentiellement aux processus de pensées, repose les fondements de l’être humain et de son rapport à lui-même : avec l’inconscient, Freud va soustraire à l’humain la toute-puissance de sa pensée consciente. Avec, entre autres, un inconscient non pas renouvelé mais appréhendé de façon totalement nouvelle, Freud venait d’inventer la psychanalyse.

1. Clinique des névroses

Lorsqu’il débute sa carrière à la fin du XIXème siècle, Freud vit à Vienne. L’Autriche, jadis considérée comme un haut lieu de la médecine, cède le pas à Paris3. L’ambitieux jeune homme se rend alors en France et y rencontre Jean Martin Charcot, médecin et neurologue reconnu, exerçant à la Salpêtrière. Cette rencontre est souvent décrite comme un tournant dans la carrière de Freud. Il y découvre la pratique de l’hypnose, de la suggestion et l’électrothérapie. En même temps qu’il utilise ces méthodes, il commence déjà à éprouver des « réserves et des déceptions » quant aux résultats. Néanmoins, il sera particulièrement marqué par cet épisode français durant lequel il va être au contact des hystériques et de leurs symptômes.

A l’époque, l’Hôpital de La Salpêtrière accueillait des patients diagnostiqués comme

« incurables ». Charcot, qui avait été nommé dans ce secteur, va lancer toute une série de recherches sur l’hystérie et la thérapeutique principale qu’il lui associe : l’hypnose. Grâce à lui, cette méthode va connaître un essor sans précédent et son âge d’or, du vivant de Charcot, au

1 HOCHMAN J., Histoire de la psychiatrie, P.U.F., Coll. « Que sais-je ? », 2011, p. 65.

2 Ibid.

99 travers de ce qui sera nommé « l’Ecole de la Salpêtrière ». Charcot développe l’idée qu’il existe un lien entre les symptômes que présentent les hystériques et un « choc » traumatique vécu par le patient. L’effet de ce choc est une dissociation avec la conscience, ce qui entraîne que le souvenir reste inconscient.

Mais le travail de Charcot fut surtout de repérer et classer les troubles dont souffraient les hystériques, « il ne se souciait guère de thérapeutique »1. Freud (et d’autres comme P. Janet), commence alors à utiliser les mêmes méthodes que Charcot mais il va, peu à peu, penser à les utiliser pour précisément retrouver ce moment traumatique. C’est avec son mentor des premières heures, Joseph Breuer, que Freud va affiner sa pratique de l’hypnose et élaborer ce qui deviendra plus tard, la méthode psychanalytique.

Freud et Breuer avaient déjà commencé à travailler et étudier des cas d’hystérie et notamment sur un cas en particulier. Breuer, ayant beaucoup accompagné Freud sur ses premières années de médecin, lui faisait alors régulièrement part du travail qu’il effectuait auprès d’une patiente devenue célèbre sous le nom de « Anna O. ». Mais en 1895, lorsqu’il publie avec Breuer les

« Etudes sur l’hystérie », Freud commence déjà à s’éloigner de ses prédécesseurs. Ses réserves concernant l’hypnose commencent à transparaître et de ce moment-là, Freud ne reviendra plus vers les orientations que prirent ceux qui furent des maîtres à penser.

Concernant Anna O., un débat sur la validité « historique » de certains éléments retranscrits par Freud dans ses échanges avec Ernest Jones, s’est posé à la fin des années 90. Mais si l’on s’en tient à l’étude qu’en a fait Breuer, il est remarquable de repérer que cette patiente fut la première à réellement bénéficier d’un traitement par la parole. Bien entendu, à cette période, Freud n’a pas encore formulé sa méthode mais Breuer et lui s’accordent sur le besoin de faire parler le patient, y compris sous hypnose, de ses souvenirs. Le but des deux médecins est de faire apparaître le moment traumatique afin de le relier à un symptôme et que ce dernier, une fois conscientisé, disparaisse.

Breuer et Freud vont en effet observer que dans l’hystérie, lorsque le patient peut consciemment se remémorer l’évènement traumatique et faire l’expérience consciente du lien qui existe entre ses symptômes et cet évènement, la simple prise de conscience de cette concordance suffit à faire disparaître le phénomène hystérique. C’est cet ancrage dans la clinique qui restera entre autres pour Freud, un argument dans la légitimation de ses découvertes.

De ce souci de concrétisation par la pratique, naîtra ce qui deviendra plus tard un ouvrage central pour la psychanalyse : « Les cinq psychanalyses ». De même que la description des problématiques neurologiques a conduit à l’exploration de l’inconscient cognitif, une description de trois de ces cinq cas devenus célèbres, sera le vecteur vers l’inconscient freudien.

Leur évocation donne à voir le matériel clinique qui fut le support de Freud il y a cent ans.

L’intérêt se situe dans la valeur illustrative des cas, non seulement sur un versant nosographique, mais aussi dans la façon dont Freud va avancer dans ses théories.

Ainsi, la névrose, dans une considération plus globale, est considérée par les psychanalystes comme un « mode de défense contre la castration par fixation à un scénario œdipien »2 ou comme une « affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des

1 CHEMAMA R., VANDERMERSCH B., Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 2005.

2 Ibid.

compromis entre le désir et la défense »1. Dans une acception médicale, la névrose renvoie à des « affections dont les symptômes indiquent un trouble dans le fonctionnement du système nerveux, sans que l’examen anatomique révèle des lésions »2. Elles sont en général différenciées des psychoses notamment sur le critère d’une altération de la personnalité. Freud participera de cette différenciation que l’on retrouve dans son ouvrage « Névrose, Psychose, Perversion ». Il faut noter que cette dénomination a disparu de la nosographie actuelle avec l’avènement de la classification du D.S.M. III3. Ici, en suivant le cheminement de Freud, seront abordées, la névrose hystérique, l’hystérie d’angoisse (phobie) et la névrose obsessionnelle.

Dans la lignée du travail avec Anna O., Freud va écrire en 1905 un « Fragment d’une analyse » d’une autre femme diagnostiquée comme hystérique : Dora4. Dans ce cas, Freud va décrire ce qui se nomme parfois le « matériel » clinique que la patiente va lui apporter. Freud y mêle des références quasiment autobiographiques et n’hésite pas à faire part de ses réflexions au cours de l’écriture. Freud y reprend sa théorie initiale du traumatisme psychique à l’origine d’un « état hystérique ». Mais il va ensuite y ajouter la notion d’un « traumatisme sexuel » (sans qu’il soit question de véritables violences sexuelles). Pour lui, il est important dans le travail avec les hystériques, de concevoir et donc de chercher un moment dans la vie du sujet, un évènement qui, porteur d’une interprétation sexuelle pour l’hystérique, vient faire traumatisme. Freud dit qu’il ne faut pas hésiter à « reculer jusqu’à l’enfance » afin d’y trouver les effets d’un tel évènement. Dans ce travail, Freud va plus loin que la simple description des symptômes de sa patiente. Il relie ces derniers aux interprétations qu’il lui en a fait et évoque les effets de ce travail de mise en sens.

Dans une approche médicale, l’hystérie est considérée comme une névrose « caractérisée par l’existence de deux ordres de signes : les uns permanents (paralysies, troubles sensitifs et sensoriels ; certains de ces signes : anesthésie, rétrécissement concentrique du champ visuel etc.

constituant les classiques stigmates de l’hystérie), les autres transitoires, se manifestant généralement de façon bruyante (crises épileptiformes, accidents tétaniformes, attaques) »5. Dans cet ouvrage, il est précisé que l’hystérie était autrefois considérée comme une névrose ayant des origines sexuelles.

Dans une approche psychanalytique, la dominante sexuelle, comme explication des symptômes, est conservée et Laplanche et Pontalis6 la présentent comme ayant des « tableaux cliniques très variés ». R. Chemama lui, la définit « par l’intensité des crises émotionnelles et la diversité des effets somatiques », et précise que ces effets « tiennent la médecine en échec ».

Tous s’accordent donc sur le tableau clinique des manifestations corporelles et somatiques très théâtrales et démonstratives. Charcot avait déjà pu noter cela et, bien qu’il lui a été reproché par la suite d’avoir parfois fait en sorte de « faire jouer » ses patientes, il repéra que sous hypnose, elles pouvaient reproduire ces mêmes symptômes ce qui lui fit dire que l’hystérie était une

« maladie de l’imagination mais non imaginaire ».

1 LAPLANCHE J., PONTALIS, J.-B., Vocabulaire de la psychanalyse, Quadrige P.U.F., Paris, 1998.

2 GARNIER M., DELAMARE J., DELAMARE T., DELAMARE V., Dictionnaire illustré des termes de médecine, Maloine, Paris, 2006.

3 LECOURT D. et coll., Dictionnaire de la pensée médicale, P.U.F., Paris, 2004.

4 FREUD S., Les 5 psychanalyses, P.U.F., Paris, 1990.

5 GARNIER M., DELAMARE J., DELAMARE T., DELAMARE V., Dictionnaire illustré des termes de médecine, Maloine, Paris, 2006.

101 Pour Freud, l’hystérique « souffre de réminiscence », autrement dit, le « choc » défini par Charcot reste enfermé dans le psychisme car il ne peut se lier à une représentation tant le traumatisme a été violent pour la personne. Sans vecteur pour être porté par le langage ou le corps, ce « souvenir » fait retour au travers du symptôme. R. Chemama le formule ainsi : « La scission du groupe de représentations incriminées constitue alors le noyau d’un "second conscient" infiltrant le psychisme lors des crises ou innervant une zone corporelle par un symptôme permanant : névralgie, anesthésie, contracture etc. »1.

La névrose hystérique sera, pour Freud, le point de départ de la nosographie des névroses et de leur différenciation. Tout au long de son œuvre, il va, peu à peu, préciser les aspects importants de telle ou telle névrose et en faire le tableau clinique d’une part et l’interprétation psychanalytique d’autre part.

Dora est adressée par son père à Freud. Il l’envoie consulter un médecin, car si depuis l’âge de huit ans, elle présente des « troubles nerveux », des symptômes comme des « migraines », des

« toux nerveuses », une « aphonie complète » complètent le tableau clinique à l’adolescence.

Après quelques rencontres avec Freud autour de ses 16 ans, se passa un temps sans qu’il n’y ait de travail d’analyse. Mais lorsqu’elle devint « une jeune fille fleurissante », Dora commença à connaître des états dépressifs, associés à des « troubles du caractère ». Freud la définit comme une « petite hystérie avec des symptômes somatiques des plus banaux ». Cependant, le détail de l’histoire de Dora va apporter à Freud les ressorts cliniques de l’hystérie.

Après quelques rencontres avec Freud autour de ses 16 ans, se passa un temps sans qu’il n’y ait de travail d’analyse. Mais lorsqu’elle devint « une jeune fille fleurissante », Dora commença à connaître des états dépressifs, associés à des « troubles du caractère ». Freud la définit comme une « petite hystérie avec des symptômes somatiques des plus banaux ». Cependant, le détail de l’histoire de Dora va apporter à Freud les ressorts cliniques de l’hystérie.

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