• Aucun résultat trouvé

MAYOTTE ET SES PARADOXES

B. L’identité mahoraise

La question de l’identité mahoraise est constamment posée dans l’espace public et médiatique mais aussi dans l’espace privé notamment chez les jeunes mahorais eux-mêmes. Qui sont-ils ? Comment se représentent-ils à la lumière de ce qu’ils sont individuellement et collectivement ? Nous allons tenter d’appréhender la notion de l’identité qui serait au carrefour de certaines disciplines telles que la sociologie, la psychologie mais aussi la biologie ainsi que la philosophie. Elle serait alors complexe, parfois ambiguë et polysémique. Elle pourrait aussi prendre différentes significations en fonction du domaine auquel nous nous situons. C’est une notion très étudiée pour les individus en quête d’eux-mêmes, de leurs origines comme la population migrante, les jeunes issus de l’immigration qui se rechercherait une idée fixe ou

stable. Selon Edmond Marc: « La problématique de l’identité apparaît au cœur des mutations

psychosociologiques et culturelles que connaît le monde actuel 48».

Pour Erik Erikson, « l'identité de l'individu est le sentiment subjectif et tonique d'une unité

personnelle et d'une continuité temporelle49. » L’identité c’est la manière dont on peut

s’apercevoir par rapport à une culture donnée. Dernièrement à Mayotte, plus précisément le 26 octobre 2019, lors de la première visite présidentielle du Président Macron, un débat houleux

47 Hamdani Ambririki, Réponses à monsieur Soibahaddine Ibrahim, sénateur de Mayotte, la dignité mahoraise ou

la guerre civile ?, éd. Thot, Fontaine, 2010, p.10.

48 Marc Lipiansky Edmond, Psychologie de l’identité : soi et le groupe, éd. Dunod, Paris, 1992, p.2. 49 Erik Erikson, Adolescence et crise : la quête de l'identité, éd. Flammarion, 1972, réédité en 2011, p.13.

47

entre une représentante d’un collectif pour les intérêts de Mayotte et une élue d’une collectivité

de Mayotte remis en exergue cette question identitaire50. Qu’est-ce qu’est être Mahorais ? Cet

échange qui fut certainement virulent a masqué des problématiques plus centrales telles que les questions sociales, la cherté de la vie, la formation des jeunes, l’insécurité en général et aux abords des écoles, le développement de Mayotte, l’immigration et les relations avec les Comores pour gérer au mieux les flux migratoires etc…

On est revenu à la question « originelle » de qui sommes-nous ? Qui pourrait-on appeler Mahorais ? Et qui ne l’est pas ? Des questions existentielles très profondes auxquelles ils semblent très difficiles d’apporter une réponse précise et satisfaisante à tous. Erikson évoque la crise identitaire chez les adolescents qui peut se réactiver lors des difficultés majeures dans la vie d’une personne donnée.

Toutefois, l’identité est la préoccupation principale de nos jeunes. Ils veulent des réponses à leur mal-être, et pouvoir apporter des réponses à leur identité pourrait les aider à se penser en tant qu’individu unique et social dans une communauté particulière (la société mahoraise avec ses rites, ses traditions, ses coutumes et sa culture). Piaget conçoit l’identité comme étant une intériorisation des représentations sociales à travers le langage entre autres. Mais il y a aussi, les normes et les valeurs de cette société qui peuvent être dictées et transmises oralement d’une génération à une autre comme c’est le cas à Mayotte. Être Mahorais c’est quoi alors ? Une question qu’on tentera de traiter par les témoignages des jeunes à la question de « qui suis-je », que nous leur avons posée.

Un certain jeune que nous appellerons M.F. a aussi réagi aux échanges houleux entre la journaliste et l’élue de Chirongui en se posant la question de : « Qui est Mahorais ou qui est plus Mahorais que l’autre ? » En se posant lui-même la question, il a aussi tenté d’y apporter une réponse en poursuivant sa réflexion en ces termes : « Celui qui ne partage ni la langue, ni la couleur de peau, ni la culture, ni la religion. Celui qui vit en métropole et ne paye aucun impôt à Mayotte et qui excite les foules lors des brefs passages de quelques heures à Mayotte. Ou celui qui vit à Mayotte depuis 30 ans, qui a ses intérêts personnels, professionnels et familiaux à Mayotte, qui paye des impôts importants à Mayotte et qui essaie de défendre son île d’adoption,

terre de naissance de ses enfants51 ». Cette question identitaire est très profonde chez les jeunes

mahorais, car on les renverrait systématiquement à leur origine de : qui sont-ils ? Question qui n’a pas trouvé de réponses chez certains et qui leur apparaît comme une énigme existentielle, et

50 Voir débat organisé par la chaîne publique France Télévision Mayotte 1er et retransmise par le site Comores.info,

[en ligne] : http : //www.comores-infos.net/estelle-youssoufa-ne-serait-pas-vraiment-mahoraise/

48

continue à créer un profond malaise individuel, en tant que soi et un malaise aussi dans la société. On se retrouve face à deux attitudes pour supporter cette intolérable question de l’être, appartenant à une société, à une ou des cultures, à ce qu’on est, ce qu’on pourrait-être, à un choix de vie selon des valeurs transmises, mais finalement qui sont-ils ? Et que peuvent-ils s’autoriser en tant que soi et non-soi.

Pour aller plus loin, nous allons noter les réponses de quelques personnes sur la définition de qui pourrait se prétendre Mahorais ou pas ? Selon Mr S., professeur d’histoire géographie au

lycée de Mamoudzou : « Être Mahorais, c’est avant tout un fait social et culturel52 ». Il s’est

arrêté à cette définition sans expliquer plus. Mr H., travaillant dans la police nationale ajoute que : « le Mahorais est celui qui, quelles que soient ses origines, quel que soit son lieu de naissance, apprécie Mayotte, apprécie les Mahorais et les Mahoraises et respecte leurs mentalités, leurs traditions, leurs sensibilités. Mais c’est aussi celui qui sait acquérir et faire sienne les valeurs qui lui permettront de s’ancrer dans la République Française en respectant le

combat de nos anciens53. » Ici, être Mahorais est vue de façon beaucoup plus large et il semble

que selon ses dires beaucoup de personnes qui correspondent à cette situation peuvent être facilement Mahoraises sans forcément être nées à Mayotte ou avoir un ancêtre mahorais. Cela offre beaucoup plus de possibilité pour se sentir Mahorais avec moins d’exigences. Ce policier très connu à Mayotte et qui œuvre pour la société mahoraise en accompagnant un bon nombre de jeunes à ne pas tomber dans la délinquance, souhaite développer selon ces mots : « un bon vivre ensemble ». Quand d’autres stipulent qu’il y aurait trois catégories de Mahorais : le Mahorais pure souche, le sang mêlé et les générations kwasa kwasa. Pour eux, ceux qui sont entrés illégalement sur le territoire depuis leur jeune âge, y ont vécu, peuvent aussi être considérés comme des Mahorais. Alors être Mahorais n’est pas restreint, on peut ne pas être né Mahorais et le devenir parce qu’on aura vécu dans ce territoire et on aura adopté sa culture, sa langue, ses valeurs et ses traditions. Ou tout simplement, toutes les personnes amoureuses de l’île aux parfums peuvent s’improviser Mahorais parce qu’ils s’investissent et se battent pour Mayotte et sa population.

La quête identitaire travaille beaucoup ces jeunes bien plus qu’ils ne le pensent. Cette problématique est balayée par des questions beaucoup plus matérielles, sur leurs conditions de vie. Les questions identitaires continuent de ronger certains d’entre eux. Ils veulent savoir qui ils sont véritablement ? Nombreux sont ceux qui sont en manque de repères et d’identifications suffisamment stables. Ils se cherchent dans leur différent métissage ou tout simple dans une

52 Ibidem. Voir les commentaires suicidés par le débat télévisés sur les réseaux sociaux. 53 Ibidem.

49

pluralité identitaire qui les amène à se positionner dans l’entre deux, entre deux cultures, entre deux langues et le swahili, une langue locale qui est parlée dans une communauté donnée, elle est donc une langue vernaculaire en opposition avec une langue véhiculaire qui est plus un dialecte, permettant à des populations de communiquer avec plusieurs langues ou dialectes maternels différents.

D’autres jeunes distinguent le Mahorais et le Français. Un d’eux, Mr G., nous explique : « Il y a des Français, les habitants de Mayotte qui ne sont pas des Mahorais. On est Français lorsqu’on a la nationalité française. On peut être Mahorais de naissance ou par filiation, si les parents sont nés à Mayotte. Cela étant, il y a des Mahorais d’adoption avec les limites de

l’adoption dans une terre musulmane54 ». Pour Mr H., « la mahorité c’est dans le cœur. Il n’est

pas l’heure de savoir qui est plus ou moins. La mahorité, c’est la personne qui aime profondément la vie ici sans devoir se justifier, de ne pas juger, de persévérer ce qui est beau. Ce

qui nous rassemble et ce qui fait que la vie à Mayotte est unique55 ».

Les témoignages des jeunes mahorais au sujet de leur « identité » nous rappellent

l’ouvrage d’Erik H. Erikson : « Adolescence et crise, la quête de l’identité56 », nous sommes en

pleine réflexion sur l’identité personnelle d’un individu mais au-delà de cela, nous avons à faire à une identité fragile, floue, en cours de développement. Le jeune mahorais n’en a pas fini avec la quête de lui-même, des questions existentielles sur ces origines. Cet éclaircissement de soi et des autres serait peut-être une base « solide » qui lui permettra de rentrer dans le processus de sublimations de ces affects négatifs, de souffrances intérieures et même de ses difficultés quotidiennes.

Nous pouvons à cet égard faire le parallèle avec les théories d’Erik Erikson, cet éminent psychanalyste et psychologue des enfants (dans ses débuts de carrière), né dans les années 1902 en Allemagne d’une mère d’origine allemande juive et d’un père inconnu d’origine danoise. Sa mère l’aurait élevé seule durant ces trois premières années de sa vie avant de vivre dans un cadre familial idéal avec un beau-père pédiatre Theodor Homberger. Son enfance semble avoir été difficile mais cela ne l’a pas empêché de devenir l’homme qu’il a été. D’ailleurs, nous comprenons d’autant plus ces motivations internes qui l’ont poussé vers ses recherches sur l’identité et autres. Il a été en analyse avec la fille de Freud, Anna Freud en 1927 avant de devenir lui-même analyste pour les enfants également et un membre de la société psychanalytique de Vienne.

54 Ibidem. 55 Ibidem.

50

Erik Erikson s’installa dans les années 1932 aux États-Unis, à Boston précisément, après la montée du nazisme et continua à exercer en tant que psychanalyste d’enfants. Il s’est ensuite associé à la Harvard Psychological Clinic et parallèlement il a poursuivi ces recherches à Yales. Il a ensuite déménagé dans d’autres villes (Berkeley, Cambridge, Harwisch etc.) Il a fondé aussi la société psychanalytique de San Francisco. Et il fut nommé professeur au Harvard College en 1960.

Dans sa vie privée, il a épousé Joan Erikson, une psychologue et essayiste d’origine canadienne. Ils se sont connus lors d’un bal masqué à Vienne, en 1928. Et ils ont eu trois enfants dont l’un est porteur de trisomie 21. Sa femme a écrit de nombreux livres et elle fait partie de ceux qui ont participé à la réflexion et l’élaboration de la théorie du développement psychosocial que nous allons aborder dans les lignes qui suivent. Cette théorie nous évoque les différents types de stades développementaux par lesquels un individu passe selon de nombreux chercheurs. Il serait intéressant et judicieux de s’arrêter sur les travaux faits dans le domaine de la psychologie du développement, une branche de la psychologie très complémentaire de la psychopathologie générale.

Dans notre profession de psychologue clinicien, quand on exerce avec nos patients, il est très important de faire une anamnèse afin de mieux comprendre les problématiques des personnes prises en charges afin de mieux les aider. De la sorte, revenir sur le développement d’un individu s’avère être des informations primordiales pour la compréhension de ses souffrances individuelles et de son fonctionnement psychique.

Jean Piaget, l’incontournable maître de la psychologie du développement, a une riche expérience au niveau de ses formations et de multiples compétences professionnelles : d’origine suisse, il est biologiste, psychologue, logicien et épistémologue. Ses travaux ont beaucoup apporté au monde et il a su apporter des éclairages et des analyses fines pour mieux comprendre le développement de l’humain aussi bien physiquement, psychologiquement, cognitivement, intellectuellement et affectivement. Sa théorie sur l’intelligence et les différents types de stades de développement de l’enfant ont apporté des repères non-négligeables à la compréhension de l’évolution d’un individu donné. Sa théorie sur l’apprentissage a permis la création de nouvelles pédagogies et des méthodes éducatives innovantes. Selon lui, « définir l’intelligence par la réversibilité progressive des structures mobiles qu’elle construit, c’est donc redire, sous une nouvelle forme, que l’intelligence constitue l’état d’équilibre vers lequel tendent toutes les adaptations successives d’ordre sensori-moteur et cognitif, ainsi que tous les échanges

51

assimilateurs et accommodateurs entre l’organisme et le milieu57. » Une définition complexe

pour les communs mortels mais l’on peut retenir le mot « équilibre » qui serait le résultat de l’interaction entre l’individu et son milieu social. Plus un sujet réagit activement aux sollicitations de son environnement de vie, plus il sera stimulé et développera un type d’intelligence. Piaget dit aussi dans une de ses célèbres citations : « L’intelligence, ce n’est pas

ce que l’on sait mais ce que l’on fait quand on ne sait pas 58». À Mayotte, l’intelligence serait

plutôt un savoir-faire pratique.

Nous pourrions aussi évoquer l’exemple du développement psychomoteur des bébés issus de parents mahorais. Nous avons quelques exemples qui font état d’un développement précoce au niveau de la marche en particulier. Une infirmière puéricultrice de Mayotte a indiqué l’existence d’un bébé de sept mois qui avait acquis la marche. Aucune étude ne peut vérifier la précocité développementale de ces enfants mais il est intéressant d’indiquer leur existence.

Albert Bandura, ce psychologue canadien et professeur émérite de psychologie à l’université de Stanford, est un des plus influents du vingtième siècle. Il est surtout connu pour ses théories sur l’apprentissage social et son concept particulier d’auto-efficacité. Il pense que la manière dont se pense un individu a un impact sur son efficacité personnelle en étant à la fois les producteurs et les produits de leur environnement. La notion d’auto-efficacité a une importance primordiale dans son cadre théorique. Il s’est inspiré de la psychologie positive où avec la loi d’attraction, quand nous avons des pensées positives, nous ne pouvons qu’attirer des choses positives sur nous-mêmes. En résumé, il explique que « si les gens ne croient pas qu'ils puissent obtenir les résultats qu'ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raison d'agir ou de

persévérer face aux difficultés59 »

Autrement, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur le père de la psychanalyse, Sigmund

Freud60. Initialement neurologue, il est surtout connu pour avoir inventé la psychanalyse, il en

est le principal théoricien. Beaucoup de chercheurs et de psychologues ont été influencés par ses nombreux travaux sur l’hystérie et la méthode cathartique, sur l’hypnose et la cure analytique. Il développa des concepts clés tels que l’inconscient, les trois instances de l’appareil psychique, la libido et la sexualité infantile, les rêves, les pulsions et le refoulement, le complexe d’Œdipe, les

57 Jean Piaget, Biologie et connaissance : essai sur les relations entre les régulations organiques et les processus

cognitifs, éd. Gallimard, Paris, 1970. L’ouvrage a été maintes fois réédité : en 1973 chez Gallimard, puis en 1992

chez Delachaux .

58 Jean Piaget, citation, [en ligne] : https : //citations.ouest-france.fr/citation-jean-piaget/intelligence-sait-fait-quand-

sait-111380.html

59 Cité par Philippe Carré dans le Magasine Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, décembre 2016, p. 68 60 Cf. notice Wikipedia, [en ligne] : https : //fr.wikipedia.org/wiki/Biographie_de_Sigmund_Freud

52

stades du développement psycho-affectif de l’enfant que nous pouvons brièvement résumer. Nous pouvons citer les stades de développement de l’enfant selon Freud:

● Le stade oral, où le bébé introduit tous les objets qu’il trouve dans sa bouche. C’est la période où prédomine l’excitation de la cavité buccale. Le fait de manger fournit des significations de la manière dont s’organise la relation d’objet. Par exemple, la relation d’amour avec la mère est marquée par l’action de manger, être mangé. Karl Abraham, ce psychiatre et psychanalyste allemand, fondateur de l’institut de psychanalyse à Berlin (1920) a proposé l’idée de l’existence de sous-stade selon deux activités différentes : succion (stade oral précoce) et morsure (stade sadique oral). L’enfant mahorais est attendu par ses parents comme le symbole d’une union réussie. Cela signifie également que Dieu a béni le mariage du couple (riziki) et cela donne à la femme un statut privilégié. De femme, elle devient désormais mère et elle sera nommée non plus « femme d’Untel » mais plutôt la « mère d’Untel », ici c’est le premier enfant, qu’il soit fille (ex. Ma Fatima) ou garçon (ex. Ma Abdou). Et ce faisant, la femme aura acquis un nouveau statut social et narcissique comme pour l’enfant maghrébin dans la réflexion menée par Hossaïn Bedhman dans son ouvrage : « L’enfant maghrébin est très attendu et désiré par sa mère pour qui il représente le statut social et narcissique : il atteste sa fécondité, permet son intégration sociale, l’assure contre la répudiation et plus tard il sera son protecteur dans tous les

domaines de la vie61. » Ce stade est plus court que chez les enfants français métropolitain ou

magrébins comme l’indique plus loin Hossaïn Bendahman : « Enfin disons que le stade est beaucoup plus intensément vécu, sa durée est beaucoup plus longue et sa terminaison est plus

frustrante au Maghreb qu’en Occident 62». Étant élevé par le groupe (les parents, les tantes, les

grand-mères maternelles, le village, etc.), l’enfant mahorais passe très rapidement au stade anal pour devenir autonome. Il est choyé par tous, et la mère se sent libre de se séparer de son enfant en le confiant à d’autres membres de la famille ou à la communauté. De même, auparavant, il était coutume de laisser son enfant chez un membre de la famille, notamment la grand- maternelle, et le récupérer qu’après ses trois ans révolus ou à l’âge de six ans au moment de l’envoyer à l’école de la République.

● Le stade anal, durant la deuxième année de la vie. À ce stade, il s’agira de conserver les objets à l’intérieur de soi ou hors de soi (en les expulsant). On peut également parler de maîtrise

ou de l’emprise (pulsion d’emprise). Pour Karl Abraham63, ce stade peut être divisé en sous-

61 Bendahman Hossaïn, Personnalité magrébine et fonction paternelle au Magreb » (œdipe magrébin), éd. La

Pensée Universelle, Guénio, 1984, p.267-268.

62 Ibid., p.269.

63 Cité par P. Duverger, « Stades du développement psychoaffectif de l’enfant », cours, [en ligne] : http :

//www.pedopsychiatrie-angers.fr/cours-

53 stade :

o La phase sadique anale, l’enfant joue avec l’adulte et il y a une dimension auto- narcissique bien évidente. Il est dans le défi avec ses parents. C’est le stade anal expulsif (de 12 à 18 mois environ). Il peut faire plaisir à l’adulte en lui donnant ce dont il attend de lui ou pas. C’est le début de l’apprentissage de la propreté. o La phase masochique anale, c’est le temps de la rétention, une certaine recherche

de plaisir passif par la rétention des matières fécales. C’est un plaisir pouvant aussi basculer au sadisme dans le sens où l’enfant retient en lui, quelque chose de