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L’histoire des amateurs et la vulgarisation

À propos du vaste déploiement de «discours » sur fonds historique dans la toile, le groupe des Reti Medievali et, parmi eux, Andrea Zorzi et Pietro Corrao, invitent à distinguer plus tard entre la divulgation historique et l’amateurisme. Le cas de la revue «MedioEvo, un passato da riscoprire» de Jean-Claude Maire Vigueur offre par exemple, des essais scientifiques mais adaptés au grand public du Web. Les langages plus spécialisés des publications académiques sont souvent très rébarbatifs et obscurs et peu adaptés à une circulation dans la toile qui puisse véhiculer un message clair

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L’élargissement du discours historiographique aux nouveaux médias touche directement l’usage public de l’histoire. ORTOLEVA (P.), “Storia e mass media”, in GALLARENO (N.) (dir.), L’uso pubblico della storia, Milano, Franco Angeli, 1995, pp.63-82. Voir aussi SPAGNOLO (C.), “Introduzione. La storia tra uso pubblico e sfera pubblica.”, in La Storia

a(l) tempo di Internet: indagine sui siti italiani di storia contemporanea, (2001-2003),cité,

pp.37-43. 51

HABERMAS (J.), «L’uso pubblico dela storia» in RUSCONI (E.) (dir.), Germania: un

passato che non passa., Torino, Einaudi, 1987. 52

SANFILIPPO (M.), Storia e immaginario storico nella rete e nei media più tradizionali, Viterbo, Uni-ebook-Università della Tuscia, 2001.

pour le public des nouveaux médias audiovisuels.53 Zorzi écrit à ce propos

que :

« en général, la divulgation est l’œuvre des historiens de profession. Ce sont en général des auteurs qui ont eu une formation spécialisée en histoire et qui, surtout, connaissent les instruments, les questions et les méthodes fondamentales de la discipline; ce sont des auteurs qui sont capables d’encadrer les thèmes traités dans un contexte de problèmes et de références appropriées et mises à jour. L’amateurisme est chose bien différente qui provient en général des non professionnels et de ceux qui se passionnent à des aspects particuliers de l’histoire et cultivent des intérêts pour des époques spécifiques […] et développent tout au plus un passe-temps (souvent alimentant, en parallèle, un intérêt pour le collectionnisme) mais certainement pas une histoire de profession; parfois, ces amateurs produisent des écrits qui sont presque toujours privés des appareils de référence nécessaires aux instruments et aux méthodes de la discipline et plus souvent encore, offrent des textes sans aucune originalité qui reproduisent les clichés d’une vieille idée de l’histoire, ses notions approximatives, sa chronologie, les anecdotes, l’histoire événementielle ou, encore, l'histoire bataille, […].»54

Si parfois on trouve de la bonne divulgation historique de concepts scientifiques dans la toile, il faut bien dire que les sites des amateurs sont nettement plus nombreux et que cette caractéristique a été mise en évidence justement au cours du travail effectué sur les sites italiens d’histoire contemporaine que je présente ici. Toutefois, ayant pris connaissance de cet aspect, devons-nous systématiquement répudier ou dénigrer de tels contenus seulement parce qu’ils ne proviennent pas des milieux académiques et sans tenir compte de la nécessaire distinction opérée par Zorzi ? Vu cette présence active et nombreuse de sites d’amateurs qui traite de l’histoire de manière différente, s’occuper de la toile d’histoire oblige de fait à réfléchir sur le pourquoi et le comment de tels intérêts culturels de la part de publics différents souvent bien lointains des préoccupations académiques et scientifiques des historiens de profession et, au contraire, aguerris et capables d’user et de mobiliser les spécificités techniques et

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La constatation a aussi été faite dans les différents essais qui composent le numéro monographique « Comunicare Storia », dans la revue Storia e problemi contemporanei, n.29, 2002.

54

ZORZI (A.), “Linguaggi storici e nuovi media”, Storia e problemi contemporanei, n.22, 2002, pp.161-169, qui, p. 165.

communicatives du Web, comme l’application la plus récente de l’Internet.55 Comme écrivait justement Criscione à propos des sites de

l’histoire du XXe siècle italien :

« l’observation directe pousse à la constatation que la qualité ne se trouve pas toujours dans les sites produits par les institutions culturelles ou les associations traditionnelles, ni que, inévitablement, les sites qualifiés d’amateurs soient peu significatifs ou constituent inévitablement et seulement un «bruit de fond». En réalité, à côté de sites souvent insignifiants à cause de leur ton bureaucratique, même émanations de prestigieuses institutions culturelles, on trouve des sites qualifiés d’ « amateurs » qui présentent des modalités inédites et intéressantes pour établir une relation entre le passé et le présent, grâce à leur capacité de relier les textes, les images, les sons et de construire quelque chose de nouveau à travers l’utilisation de matériaux déjà existants56. »

Certains sites d’amateurs –surtout quand ils ne tentent pas d’induire l’internaute en erreur sur leurs finalités et leurs contenus ou quand ils ne veulent pas passer pour des sites académiques,57 mais, essaient plutôt

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Les langages communicatifs du Web sont décrits par CRISCIONE (A.), «Ragnatele si storia. Nuovi media », in La Storia a(l) tempo di Internet: indagine sui siti italiani di storia

contemporanea, (2001-2003), cité, pp.353-355.

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CRISCIONE (A.), « Ragnatele di storie. Storia del Novecento e Web »,

<http://www.novecento.org/ragnatele_5.htm>. D’autres considérations de l’auteur sur la valeur et l’intérêt de certains sites amateurs se trouvent dans « Il sito Trentoincina <www.trentoincina.it>: ovvero come e perché si crea un sito storico in rete se non si è del mestiere », Memoria e Ricerca, n.10, 2002, pp.125-134,

<http://www.racine.ra.it/oriani/memoriaericerca/trentoincina.htm>.

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C’est notamment le cas du site Storiaen ligne. Dans le cadre de l’historiographie dédiée plus spécifiquement à l’histoire médiévale, les interventions de Angelo Gambella, son auteur, dans les différents sites qui renvoient de l’un à l’autre en un circuit fermé et auto référentiel, on rencontre un excellent exemple –surtout pour les qualités techniques et communicatives démontrées- de la manière de s’aventurer sur le terrain du métier de l’historien. Voir les sites reliés à Storiaen ligne créé en 2001, <http://www.storiaen ligne.org/>, comme Medioevo Italiano <http://www.medioevoitaliano.it> ou, plus récemment, Storia del Mondo, <http://www.storiadelmondo>. À consulter aussi le texte de GAMBELLA (A.), « Storia ed editoria digitale: il progetto "Storiadelmondo » in Il libro

elettronico e l'editoria digitale umanistica in Italia, E-book Italia forum 2002”,

<http://www.italianisticaen ligne.it/e-book/forum_2002/relazioni/gambella_angelo.htm>. Toutefois, il semble que un jeune public de navigateurs de la toile s’arrête souvent sur de tel sites qui parlent l’histoire sur la toile si l’on en croit Francesca Anania auteure d’un essai dans ce livre: «Le Censis dans son Rapport sur la Communication en Italie en 2002 affirma que le computer est le medium élu par les jeunes qui en Italie, représentent 55,3 % par

d’approfondir certains aspects positifs du dilettantisme ou du collectionnisme, par exemple, reproduisant des objets et les cataloguant ou, en offrant une myriade de documents, même d’intérêt limité, mais qui sont susceptibles de devenir utiles pour qui serait capable de les utiliser correctement dans un parcours scientifique aux méthodes critiques. Par définition, l’amateur est un passionné, un estimateur, un adepte, un collectionneur, toutes caractéristiques qui portent, avec, bien entendu, diverses nuances, à réfléchir sur l’apport possible de sites d’amateurs au discours plus substantiel de l’histoire dans la toile. En réalité, comme écrit le groupe des médiévistes de Reti Medievali, tout devient une question d’identification claire et précise des buts, des rôles et des objectifs des sites: «il est […] nécessaire que la frontière entre les initiatives des amateurs et celles des professionnels (sans nier par principe la légitimité des uns et des autres, mais en les plaçant dans des domaines différents) soit clairement définie […]. Ce qui importe est la clarification des intentions sur la base de la qualité et de la fiabilité. […] Il ne s’agit pas de revendiquer des monopoles ni d’entrer en concurrence entre amateurs et professionnels. Ce qu’il faut faire c’est au contraire être capable d’expliciter les critères et les objectifs d’un site lors de leur évaluation, de reconnaître la qualité et l’autorité, d’éviter qu’une offre indistinctement qualifiée d’ « historique » […] puisse torpiller la qualité et l'innovation, que la superficialité et le manque de rigueur et d’originalité appauvrissent la culture historique et le public auquel on s’adresse». 58

Les sites des amateurs d’histoire contemporaine se concentrent autour de quelques topoi de l’histoire du XXe siècle. Ils sont très nombreux en Italie aujourd’hui de telle sorte que le navigateur peu expert de la toile pourrait très bien trouver sur son chemin des matériaux qui ne possèdent aucune des caractéristiques scientifiques nécessaires comme l’autorité, la fiabilité, l’ordre, la stabilité que l’historien désire rencontrer pour pouvoir travailler avec la toile d’histoire. Cette précarité relative des contenus et l’impossibilité d’en attribuer de manière critique la paternité et les contenus,

rapport aux 31,3% de la moyenne générale: les jeunes naviguent chaque jour parfois pendant plusieurs heurres et utilisent toutes les possibilités de la toile, à commencer des applications communes à la navigation plus sophistiquée y compris celle à l’intérieur de sites historiques comme Storia in rete, Storia in Network, I viaggi di Erodoto, Storie contemporanee». ANANIA (F.), Immagini di storia. La televisione racconta il Novecento, Roma, RAI-Editoria Periodica e Libraria, 2003, pp.180-181).

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Comité de rédaction de Reti medievali, Siti professionali e siti amatoriali, 2 octobre 2001, <http://www.rm.unina.it/contatti/Red-Spazioaperto.htm#Pco>.

rend problématique la diffusion du Web vers un public non averti et aussi générique que celui des utilisateurs anonymes de la toile. Le danger est d’appauvrir en général dans notre société, les bases de la culture historique. En effet, on rencontre dans la toile des sites qui offrent des interprétations tendancieuses, non scientifiques, des problèmes historiques et qui permettent la diffusion d’une histoire sans confrontation méthodologique et problématique avec les travaux de générations d’historiens qui ont analysé et encadré le passé dans l’historiographie. Enfin, de nombreux sites permettent de diffuser une vision déformée de certains aspects d’une époque plutôt qu’une vision de l’ensemble et de sa complexité, ce qui porterait le lecteur navigateur à se construire une vision de l’histoire qui passe malheureusement à travers une loupe d’agrandissement très personnelle. L’histoire militaire dans la toile se prête à cette vision très partielle de la complexité des événements historiques. Les sites qui abordent ce thème sont très nombreux et parmi ceux qui sont les plus demandés par les navigateurs du Web. Ils correspondent de plus à un très grand nombre de sites d’amateurs.59 La présence de ce type d’histoire est souvent même en contradiction par rapport aux nombreux travaux de l’historiographie scientifiques qui sont publiés dans le domaine de l’histoire militaire, de la violence en général, et de tous les conflits du XXe siècle.

Toutefois, outre leur grand nombre, les sites des amateurs sont aussi très différents l’un de l’autre et se dédient à de nombreux thèmes spécialisés d’histoire contemporaine dans le Web italien. En général de tels sites n’adoptent pas une présentation graphique usant de critères stables et clairs et ne donnent pas beaucoup d’informations sur leurs intentions éditoriales. Il manque aussi souvent l’indication de la paternité des contenus et celle de la provenance des matériaux publiés qui ne respectent pas souvent les droits d’auteurs. De tels sites recourent systématiquement à la copie de texte et matériaux d’autres sites et à la publication de documents isolés de leur contexte. Le site d’amateur est souvent conçu seulement pour un échange et la communication entre différents sites ou comme moyen de communiquer

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Elena Sodini fourni une analyse de certains de ces sites d’amateurs comme Ferrea Mole, <http://www.ferreamole.it/> ou Mezzi Corazzati della II. Guerra Mondiale

<http://www.corazzati.it>, SODINI (E.) « La storia militare nel Web italianio di storia contemporanea », in La Storia a(l) tempo di Internet: indagine sui siti italiani di storia

contemporanea, (2001-2003), cité, pp.268-270 et aussi Antonino Criscione avec Cefalonia,

<http://www.cefalonia.it> ou Controstoria, <http://www.controstoria.it> (dominio scaduto nel 2004) ; CRISCIONE (A.), “Fascismo e Antifascismo nel World Wide Web”, in La

Storia a(l) tempo di Internet: indagine sui siti italiani di storia contemporanea, (2001- 2003), cité, pp.233-247.

entre curieux et passionnés des mêmes thèmes pour se rencontrer et commencer des relations télématiques autour d’un espace virtuel commun, un moyen de constituer un groupe sociologique et de se reconnaître entre personnes similaires, de faire vivre une communauté d’intention et d’intérêt comme celles étudiées par les sociologues des réseaux et en premier lieu par Manuel Castells.60 La demande d’histoire qui provient de ces communautés

de passionnés, de ces vraies tribus de semblables, correspond à une nécessité liée souvent au maintien de mémoires individuelles ou de groupes qu’il faut raviver dans un présent qui les ignore construisant dans la toile. Comme Marc Augé a écrit à propos de l’historiographie incomplète ou impossible à écrire en se raccordant à la «grande histoire»: «bien entendu, entre le niveau intime et le niveau historique (celui de la grande histoire en train de se faire et de se dire) il y a des niveaux intermédiaires: les histoires de famille, les histoires professionnelles nouvelles, les faits-divers, la politique, le sport. […] Chacun d’eux s’insère dans un récit qui nous implique, parce qu’il constitue notre version des faits, et que nous y avons notre place, si minime et si passive soit-elle, comme des milliers ou des millions d’autres d’individus ont leur place dans la version qu’ils élaborent….»61 Antonino Criscione cite le cas des néo-fascistes italiens

60

Un cadre général est offert par LEVY (P.) Cyberculture: rapport au conseil de l'Europe

dans le cadre du projet "Nouvelles technologies : coopération culturelle et

communication", Paris, Odile Jacob, 1997, version anglaise: Cyberculture, Minneapolis:

University of Minnesota Press, 2001; SMITH (M.), KOLLOCK (P.), Communities in

Cyberspace, London, Routledge, 1999 et enfin les travaux sur les réseaux et l’information

de Manuel Castells: CASTELLS (M.), L'ère de l'information. 1, La société en réseaux., Paris, Fayard, 2001 2è éd. et La galaxie Internet, Paris, Fayard, 2002. Sur les communautés dans la toile je renvoie pour la construction de communautés anthropologiques à GUIGONI (G.), « Comportamenti e relazioni tra i membri di comunità virtuali: il caso delle scienze sociali », Memoria e Ricerca, n.10, 2001, pp.143-152,

<http://www.racine.ra.it/oriani/memoriaericerca/guigoni-comunitas.htm> et aussi à CAPUSSOTTI (E.), « Alcune considerazioni sul rapporto tra editoria elettronica e sapere »,

Memoria e Ricerca, n.4, 1999, pp.227-240,

<http://www.racine.ra.it/oriani/memoriaericerca/4.htm> et enfin au dossier: « Comunicare in rete. I linguaggi e le regole », Quaderni di Sociologia, vol. XLI, n.13, 1997. Voir aussi les essais contenus dans le DI SPIRITO (F.), ORTOLEVA (P.), OTTAVINO (C.) (dir.), Lo

strabismo telematico: contraddizioni e tendenze della società dell'informazione,

Torino/Roma, UTET libreria/Telecom Italia, 1996. 61

nostalgiques de la République de Salo dont les histoires de vies individuelles sont des non-lieux de mémoire.62

De telles expériences que le Web diffuse, ne tiennent pas souvent compte de critères philologiques et d’une critique scientifique à appliquer à la toile et les moteurs de recherche génériques comme Google,63 deviennent ainsi des

oracles incontestés et multiplient, de la part de ceux qui créent et usent de tels sites sans aucun filtre critique, un analphabétisme croissant autour des notions même de la mémoire historique publiquement acceptée.64 Dans ce

cas, toutes les mises à jour et le travail scientifique de l’historiographie et ses nouvelles conquêtes sont totalement ignorées plus que contestées en connaissance de cause et en y opposant d’autres considérations scientifiques.

Outres les sites des amateurs, la toile permet des usages et des approches très variées et offre des textes historiques qui touchent différents niveaux de l’écriture; il existe surtout une présence de fragments d’histoire contemporaine et de différents types « d’histoire » qui font partie de

62

Sur l’absence d’une historiographie de la droite proche du fascisme en Italie voir CRISCIONE (A.), « Fascismo e Antifascismo nel World Wide Web », in La Storia a(l)

tempo di Internet: indagine sui siti italiani di storia contemporanea, (2001-2003), cité, ici,

pp.244-247. 63

Des évaluations critiques de la toile ont été fournies en Italie surtout par ABBATISTA (G.), « Dalla tipologia alla gerarchia. Idee per una valutazione delle risorse telematiche per gli studi storici », in VETTA (F.) (dir.), Cultura – Comunicazione-Tecnologia. Atti del

Convegno Internazionale di Trieste, 16 ottobre 1997, Trieste, Comune di Trieste, 1998,

pp.19-34; ABBATISTA (G.), « La valutazione/selezione delle risorse telematiche per gli studi umanistici », in ABBATISTA (G.), ZORZI (A.), Il documento immateriale. Ricerca

storica e nuovi linguaggi, article cité, <http://lastoria.unipv.it/dossier/abbattista.htm>.

ABBATISTA (G.), CHIOCCHETTI (F.), « An Outline Survey of Italian historiography in the World Wide Web », History and Computing, 12, n.3, 2000, pp.287-306;

CHIOCCHETTI (F.), « Le guide alle risorse storiche en ligne: una rassegna critica »,

Cromohs, n.7, 2002, pp.1-22, <http://www.cromohs.unifi.it/7_2002/chiocchetti.html>. Des

fiches pour cataloguer suivant des critères à appliquer aux sites Web se trouvent dans de nombreux sites américains comme: How to Recognize an Informational Web Page, <http://www2.widener.edu/Wolfgram-Memorial-Library/webevaluation/inform.htm>; Web

page evaluationchecklist,

<http://www.lib.berkeley.edu/TeachingLib/Guides/Internet/EvalForm.pdf>; Web Site

Evaluation Worksheet; <http://www.pace.edu/library/instruct/webevalworksheet.htm>.

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Des considérations intéressantes sur la versatilité des connaissances accessibles dans la toile sont faites par Sergei Soloviev. SOLOVIEV (S.), « Bibliothèque universelle et culture de l'éphémère », in GUICHARD (E.), (dir.), Comprendre les usages de l'Internet, cité, pp.59-63.

différents contextes identitaires et qui répondent à des nécessités instrumentales, toutes formes différentes de l’histoire virtuelle que ceux qui étudient la toile ne peuvent ignorer vu que la majeure partie des sites va dans cette direction..

La toile offre une histoire écrite pour les enseignants, et, en général, l’histoire écrite pour divulguer les connaissances scientifiques plus difficiles à digérer pour le grand public; on trouve moins l’histoire scientifique qui revoit et réinterprète les savoirs traditionnels, ce révisionnisme positif qui élabore des thèses précédentes ou qui tente de dialoguer avec elle; ou trouve aussi plus facilement un révisionnisme –ou cas extrême, un négationnisme- à la lumière de filtres idéologiques comme pendant longtemps on a interprété l’histoire des partis politiques en Italie.65