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Les créations de quartiers urbains nouveau

1.7 De l’après guerre à la décentralisation

1.7.1

La reconstruction ( 1944- 1954)

Deux impératifs orientent le développement urbain pendant cette période: - la reconstruction de l'appareil productif,

- la reconstruction des logements.

Seul l'État peut concentrer les moyens d'organiser et de mener à bien cette gigantesque tâche. Une organisation administrative est mise en place qui durera jusqu'aux lois de décentralisation de 1982 et 1983.

Le pouvoir de décision est concentré au niveau des administrations centrales qui s'appuient sur des services départementaux puissants étroitement liés à elles.

Par suite du rejet par les communes de la mise en œuvre de la politique d'urbanisme prévisionnel instaurée par la loi Cornudet, l'État initie de nouvelles règles d’urbanisme qui sous tend son intervention à l’exigence d’un projet politique fort « d’une politique urbaine » gage de cohérence et de volontarisme.

Entre 1941 et 1943, différents textes établissent l'autorité de l'État dans ce domaine. Au lendemain de la guerre ce dispositif d'encadrement étatique est maintenu et amplifié par les gouvernements successifs pendant toute la période des trente glorieuses.

L'administration a ainsi contrôlé, directement ou par des sociétés sous sa tutelle, la réalisation de presque l'intégralité des équipements scolaires, sportifs, culturels, de santé.

Dix ans après la fin de la guerre, on a estimé que la phase de reconstruction était achevée et qu'il fallait passer à une étape suivante.

1.7.2

Les années cinquante (1954-1964)

C'est à partir des années 50 sous la pression de besoins considérables en logements et en équipements que l'urbanisme opérationnel s'est fortement développé.

La poussée démographique - le baby boom - conjuguée à l'exode rural génère un besoin crucial en logements et en équipements. Phénomène aggravé par l'augmentation de l'immigration et l'arrivée des rapatriés d'Algérie. La pénurie est générale et les bidonvilles existent dans toutes les agglomérations du pays.

C'est à cette époque (1954) que l'Abbé Pierre lance son appel en faveur des sans- logis. La France devient de plus en plus majoritairement urbaine et prend conscience que les villes doivent se préparer à accueillir des populations toujours plus nombreuses.

ANNEXES

L'État répond à ces problèmes d'ampleur par le choix de l'industrialisation et du développement des extensions urbaines et met en place les outils de leur mise en œuvre.

Dès 1953, les textes réglementaires sont regroupés dans le Code de l'Urbanisme et de l'Habitat.

Des outils juridiques, les sociétés d'économie mixte et les établissements publics, sont créés ou développés. A la demande de l'État, la Caisse des Dépôts et Consignations crée la SCIC à (Société Centrale Immobilière de la Caisse) et la SCET (Société Centrale pour l'Équipement du Territoire). Des instruments d'urbanisme: les plans directeurs, les ZUP (Zones à Urbaniser en Priorité) et les ZRU (Zone de Rénovation Urbaine) sont mis en place.

Le futur habitant des nouveaux sites urbains est modélisé au travers de normes conçues pour en faire le futur citoyen de la future ville dont la conception est influencée par les principes de la Charte d'Athènes rédigée en 1942 par Le Corbusier.

Celui ci prône un urbanisme progressiste et humaniste, ouvert, aéré, hygiéniste, fonctionnel qui permet des développements urbains rapides.

Conçu pour un homme nouveau, le projet urbain ne doit pas se préoccuper du « passé » et de « l'existant ».

Ces concepts vont servir de cadre de références à la pensée urbaine pendant plusieurs décennies. Ils permettent d'intégrer les besoins nouveaux liés au développement de l'automobile, de la mobilité, de l'industrialisation et à l'évolution technologique mais aussi, par l'application stricte du zonage, entraînent une dislocation de la ville traditionnelle.

La période est caractérisée par une logique normative de programmation des infrastructures et des équipements ainsi que par l'élaboration de grilles d'équipements, de ratios et autres standards.

Les nouveaux quartiers et les zones de rénovation sont programmés, dimensionnés et équipés sur la base de critères prioritairement quantitatifs. Le nombre est roi: celui des logements construits détermine la dimension des équipements publics (voiries...) ainsi que la nature et la taille des bâtiments et constructions publiques.

On fait du chiffre: mille piscines, mille clubs...

La normalisation définit à l'échelle nationale, dans des plans passe-partout, les caractéristiques de chaque type d'équipement est codifié les normes techniques et architecturales détaillées. Elle va également jusqu'à préciser avec minutie les règles de son bon usage mais logiquement reste indifférente à sa localisation pourvu qu'il existe.

Les référents

Le positionner par rapport à la rue ou le quartier n'est pas une préoccupation essentielle. Les constructions publiques sont conçues pour permettre l'intégration sociale des nouveaux arrivants et créer les conditions d'une vie sociale et collective.

Leur conception reposait sur trois principes simples:

- le principe de simplicité: il suffit de confier à l'équipement le problème que celui ci le prenne en charge et le résolve,

- le principe d'équivalence: une école vaut une autre école, une salle de sports une autre salle de sports...

- le principe d'existence: l'important c'est que le territoire ait le nombre d'équipements correspondant à sa population.

L'utilité et la visibilité des objets urbains sont éclatantes: des gares, des écoles, des piscines, des stades, des MJC... L'ensemble de ces équipements est financé directement ou subventionné par l'État dans le cadre de plans quinquennaux. Seules quelques grandes métropoles, ou plus rarement des villes moyennes, réalisent sur leurs fonds propres des équipements spécifiques.