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L’entretien individuel

3. Méthodologie

3.2 La cueillette des données

3.2.3 L’entretien individuel

Le type d’entretien semi-dirigé laisse la chance aux participants de s’exprimer sur leurs préoccupations, tout en nous permettant de leur poser des questions afin qu’ils précisent leurs idées ou qu’ils ajoutent des informations supplémentaires. Nous avons pensé la grille d’entretien afin qu’elle mobilise les trois dimensions du discours (situationnelle, identitaire et « politique ») exposé en début de chapitre. Les entretiens ont été construits à partir des quatre thèmes couvrant notre objet de recherche : les éducatrices des services de garde et leur travail, les relations des éducatrices de SGMS avec les autres acteurs, le rôle des éducatrices de SGMS et la mission, les enjeux et les défis de SGMS.

Partie 1 : Le travail des éducatrices des services de garde

Nous avons d’abord demandé aux participants de décrire brièvement la manière dont ils en sont venus à travailler dans un service de garde en milieu scolaire. La requête prenait généralement la forme de : « j’aimerais que tu fasses un retour dans le passé pour me raconter brièvement de quelle manière tu es devenue éducatrice en service en garde scolaire. » Si certaines informations nous semblaient manquantes, nous posions quelques questions supplémentaires afin de s’assurer que les participants précisent leur formation, leurs autres expériences et leurs intérêts qui les ont amenés à travailler en garde scolaire. Nous avons ainsi récolté de courts récits décrivant le contexte personnel et professionnel d’insertion du travailleur dans le milieu des SGMS.

Nous leur demandions ensuite de décrire une journée type en détaillant les tâches exécutées au cours de la journée. La question était posée sous la forme : « J’aimerais que tu me décrives une journée type au service de garde, que tu me parles des tâches, de ton arrivée à ton départ. » Nous posions souvent des questions supplémentaires afin qu’ils considèrent aussi les tâches exécutées sans la présence des enfants. Nous avons ainsi questionné leur fonction en les amenant à décrire les tâches exercées quotidiennement.

Lors de cette première partie de l’entretien, la dimension situationnelle du discours est fortement mobilisée chez nos participants. Les propos recueillis nous ont permis de considérer le contexte dans lequel se vit le travail en garde scolaire au quotidien.

Partie 2 : Les relations des éducatrices avec les enfants, les agents scolaires, les parents Lors des entretiens, nous avons abordé le thème des relations de travail en proposant aux participants de décrire leurs relations, d’abord avec les enfants, par la suite avec les enseignants, leurs collègues éducatrices, les professionnels, les autres techniciens et finalement avec les parents. Les participants se sont exprimés à propos des relations qu’ils entretiennent avec chacun d’eux ou les raisons pour lesquelles il n’existe pas de relation dans leur contexte de travail. Les questions étaient posées simplement : « Comment sont les relations avec x ? » et parfois « Dans quelles circonstances vous entrez en contact avec x ? » Nous avons ainsi collecté des descriptions des relations qu’entretiennent les éducatrices avec les différents acteurs œuvrant auprès des enfants.

Encore une fois, cette partie de l’entretien mobilisait principalement la dimension situationnelle du discours. Cependant, la description des relations de travail amenait parfois les participants à décrire la manière dont ils croyaient être perçus par les autres agents scolaires. C’était alors la dimension identitaire du discours qui était mobilisée.

Partie 3 : Le rôle des éducatrices des SGMS

Nous avons souligné au chapitre précédent que le travail d’éducatrice en garde scolaire pouvait être associé au travail d’enseignant ou aux responsabilités parentales. Nous avons aussi proposé que le discours identitaire pouvait nous renseigner sur ce qui unit ce groupe de travailleur et ce qui les différencie des autres acteurs autour de l’enfant. Nous avons tenté de recueillir la perception que les participants ont de leur rôle. Nous leur avons demandé : « Quelle est la différence entre votre travail et celui d’x ? » Nous avons donc amené les participants à comparer leur rôle à celui d’enseignant, de parent, ou encore d’animateur, de gardien et de surveillant d’élèves. Parallèlement, lorsque les participants décrivent leur travail, nous les questionnons à savoir si leurs collègues et les autres acteurs partageaient la même vision du travail d’éducatrice en SGMS. « Vous m’avez dit que pour vous votre rôle est de y, croyez-vous que x ont la même vision de votre rôle ? » Ils nous partageaient ainsi la manière dont ils croient être perçus par les autres acteurs intervenants auprès des enfants.

Cette partie de l’entretien a permis aux éducatrices de comparer leur rôle à celui d’autres acteurs autour de l’enfant. La perception qu’elles ont de ce rôle particulier nous a permis

d’obtenir quelques pistes quant à leur identité professionnelle. Le discours identitaire était davantage mobilisé lors de cette partie de l’entretien. Les participants à la recherche décrivaient la manière qu’ils croient être perçus, abordant ainsi la thématique de statut et de rôle.

Partie 4 : Les missions, les enjeux et les défis des SGMS

Nous avons demandé aux éducatrices de s’exprimer sur la mission qu’ont les services de garde aujourd’hui et les défis qu’ils ont à relever pour l’avenir. Par exemple : « Quel est selon vous la mission du service de garde aujourd’hui ? » Lorsque le participant décrivait uniquement la mission du service de garde auprès de la famille par exemple, nous relancions notre interlocuteur en ajoutant : « Et la mission auprès de l’école ? »

Les participants nous ont révélés leurs rêves, leurs ambitions, les difficultés qu’ils rencontrent dans leur travail. Plusieurs enjeux entourant les SGMS ont été soulevés par les participants durant cette dernière partie de l’entretien, particulièrement lorsque nous demandions à la fin de l’entretien s’il y avait d’autres facettes de leur travail qu’ils aimeraient aborder. Cette dernière partie de notre entretien a fortement stimulé la dimension « politique » du discours des participants.

Les quatre parties de l’entretien présentées ci-haut ne doivent pas être considérées comme étanches. Nous avons suivi cette grille d’entretien afin de couvrir les différents thèmes et de nous assurer que les trois dimensions du discours soient activées. Cependant, certains sujets abordés dans une partie peuvent répondre aux questionnements d’une autre partie. Par exemple, les propos concernant la mission des SGMS et les défis pour l’avenir pouvaient se retrouver, en filigrane, à travers les autres parties de l’entretien.