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L’Energie du relief : un facteur favorisant l’écoulement ou l’infiltration

I- Topographie et Energie du Relief : Facteurs de Fonctionnement des Bassins Hydrographiques

5- L’Energie du relief : un facteur favorisant l’écoulement ou l’infiltration

Les pentes, comme héritage morphologique, nous permettent de caractériser les aspects du relief et les différentes inclinaisons des versants. Elles sont liées à la dynamique du milieu car elles jouent un rôle fondamental dans l’explication de certaines formes de l’érosion.

Les différentes classes de pentes (Cf. Fig.n°06), sont déterminées par la méthode des inter-courbes qui consiste à établir une échelle millimétrique des distances qui correspondent à chaque pente. La formule utilisée est la suivante :

100 %= × × Echelle D Eq PEchelle Pente Eq D ×× = 100 D= distance verticale (cm).

Eq=équidistante entre les courbes de niveau (m).

5.1-La classe (0-3 %)

Cette classe est localisée sur un matériel alluvionnaire (limoneux, sablo-argileux) de la basse vallée de la Mafragh (autrement dit Plaine de Annaba/ Boutheldja et ElTarf /Ain Assel), et apparaît également sur les replats des sommets gréseux.

Ces formes restent submergées durant la période pluvieuse en raison de la faible capacité d’évacuation de l’Oued Mafragh à cause de l’ensablement de l’embouchure; ce qui provoque une stagnation et par conséquent un retour d’eau, surtout quand la mer est en haute eaux, d’où une mauvaise réception des eaux d’oueds par cette dernière, empêchant ainsi les eaux de se déverser eu égard à la topographie avec des altitudes très faibles. Celles-ci ne dépassent pas les 3m à partir d’une distance de 5km par rapport à l’embouchure, que ce soit pour l’Oued Kébir Est ou Bounamoussa. Ce qui témoigne d’une pente très faible, incapable d’évacuer de grandes quantités

d’eaux. Cette eau tend vers la stagnation sur des sols de texture très fines d’argile et limon avec tendance aux sols hydromorphes.

Du fait d’un ruissellement diffus avec une érosion éolienne en période sèche quand le sol n’est pas couvert, notamment avec la dégradation des brises-vent qui constituaient autrefois des barrières plus au moins efficaces, l’agriculture dans cette plaine inondable nécessite la densification d’un réseau de drainage .

Cette zone pénistable reçoit les apports des versants de l’amont du bassin versant. Cette classe de pente s’étend sur une surface de 1100 Km2, soit 41.17 % de la surface totale.

5.2- La classe (3-6 %)

Cette classe apparaît sur les zones d’épandage et au pied des versants sous forme de glacis dans le bassin de Bouhadjar, Cheffia et Ain Karma comme les glacis de Djebel Oum-Ali, ainsi que sur le cordon dunaire qui se caractérise par une pente généralement faible. Elle couvre une surface de 172 Km2 soit 6.48 % de la superficie totale.

5-3- La classe de (6-12 %)

Cette classe de pente qui reste relativement faible, marque spatialement le Sud-Est du bassin versant. On la rencontre sur les versants des collines de Ksar Ouglaa, dans le bassin de Ain Karma « Djebel Loulidja », sur le versant d’Oued Zitouna à Mechtat Bou Barouk et Haoud Safsafa, dans la partie Ouest. Elle est moins fréquente à Ragoubet Al Missa et Kef Rahmer notamment au niveau du cordon dunaire à Djebel El Koursi. Sur ces pentes apparaît un ravinement intense provoquant l’instabilité des versants, où on assiste à quelques glissements de terrains surtout en l’absence d’un couvert végétal et sur une lithologie bien déterminée, à savoir des argiles ou des marno-calcaires. Cette classe nécessite des travaux de D.R.S. Elle représente 22.09 % de la superficie totale du bassin versant.

5.4- La classe de 12-25 %

Elle est essentiellement localisée sur les hauts piémonts de Djebel El Ghorra à l’Est et M’Sid au Sud, ainsi que djebel Souani qui fait limite entre le bassin de Cheffia et de Bouhadjar. Plus vers le Nord on la rencontre sur Djebel Bouabed et Djebel Bourdim (Mechtat Oum El Aguereb) au niveau du cordon dunaire, et à Djebel Ain Bagrat à l’Ouest. Cette zone connaît la même dynamique avec une intensité plus prononcée. Elle représente 20.09 % de la superficie totale.

5.5-La classe supérieure à 25 %

Elle occupe 9.84 % de la superficie totale, et est localisée sur la partie amont de Djebel Ghorra à l’Est, Bled Djemaa El Guerfi à l’Ouest, plus au Nord à Kef El Naoura et Kaf El Kourate (bassin de Asfour) et au Sud sur Djebel M’Sid (Kef R’keb) (Cf. Photo n°04 et 05). . Cette classe de pente synchronise aux escarpements rocheux des massifs gréseux.

Tableau n° 01 : Répartition du relief par classe des pentes

Calasses % Superficie en Km2 % de la Superficie totale Classes des pentes

0- 3 % 1100 41.47 Pentes très faibles

3 – 6 % 172 6.48 Pentes faibles

6 –12 % 586 22.09 Assez faibles

12 – 25 % 533 20.09 moyennes

5.6-Conclusion

L’énergie de ce relief montre une sensibilité faible à l’érosion car 70 % de la superficie totale présente une pente inférieure à 12 % et seulement 9.84 % où la pente est supérieure à 25 %. Sur cette dernière, il y’a une mise en place d’un réseau hydrographique moyennement ramifié.

La lithologie caractérisée par des roches imperméables résistantes à moyennement résistantes, et des roches très perméables, a influencé le développement d’un réseau de drainage d’une densité moyenne à faible, selon le type de roche en place. Le réseau est totalement absent sur les sables du cordon dunaire donnant naissance à des Garâats ou à des Nechâas (Garaats el Khoubzi et Nechâas Oum El Agareb et Righia).

La diversité lithologique offre au bassin versant de la Mafragh la particularité d’être un milieu favorisant l’écoulement d’une part et l’infiltration d’énorme quantité d’eau d’autre part. Cette dualité permet au bassin versant d’avoir des perspectives d’aménagement considérables pour une meilleure mobilisation et gestion de la ressource en eaux superficielles et/ou souterraines.