• Aucun résultat trouvé

Cette section présente les aspects méthodologiques de l’étude qualitative, c’est-à-dire la démarche générale structurée qui permet d’étudier le thème de recherche (Hlady-Rispal, 2002). Les modalités d’acquisition de la connaissance, l’itinéraire de la recherche ainsi que les étapes de choix, de production, de recueil, de traitement et d’analyse des données sont ainsi détaillées. Dans notre cas, notre étude qualitative a été menée sur trois bassins industriels situés dans le département des Bouches-du-Rhône, reconnu comme réservoir majeur de biodiversité: le bassin de l’Huveaune, le bassin minier de Provence, et le bassin de Fos-Berre. Par ailleurs, le design méthodologique mobilisé a été volontairement construit pour maximiser la diversité des situations à investiguer. Au total, 19 entretiens individuels ont été réalisés auprès de responsables exerçant dans des établissements générateurs de RIE de taille, de niveau de risques, et de secteurs d’activités variés. Ces entretiens ont fait l’objet, par la suite, d’une analyse de contenu thématique via le logiciel Nvivo7.

Cette étude consiste en une exploration « hybride », basée sur des allers-retours entre des observations sur le terrain et des connaissances théoriques tout au long de la recherche. Elle doit permettre, d’une part, d’explorer les aspects tridimensionnels de la décision organisationnelle de gestion des RIE (évaluation, gestion et communication). D’autre part, cette immersion momentanée dans le milieu industriel a une fin de validation de certains items qui vont former, par la suite, le questionnaire dans une deuxième phase confirmatoire. Ce travail qualitatif doit, en effet, aider à l’élaboration de la phase quantitative de notre recherche (définition de la population à interroger, utilisation d’un vocabulaire précis et technique, identification des modalités de réponse à utiliser pour le questionnaire, etc.). Enfin, cette phase qualitative doit permettre de compléter les théories existantes en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise à travers le prisme de la décision organisationnelle face

180 Les RIE appréhendés ici sont répartis selon le type de conséquences induites: la pollution atmosphérique, la pollution des eaux de surface par des rejets, la contamination des sols et sous-sols, l’atteinte à la faune et la flore, les nuisances (bruit, odeurs, vibrations, impact paysager), et les déchets.

121

aux RIE (volet environnemental du développement durable), en proposant une taxonomie des décisions organisationnelles de gestion des RIE en fonction du degré de risques et de réactivité des établissements par rapport à la réglementation en vigueur.

A l’issue de cette démarche, deux résultats sont attendus. Tout d’abord, cette étude doit permettre de mieux comprendre l’établissement à risques, à travers ceux qui la servent (leur parole et leur perception), et son comportement face aux RIE. Elle vise, d’une part, à identifier les déterminants internes et/ou externes susceptibles d’influencer la décision organisationnelle de gestion des RIE, et d’autre part, à recenser les méthodes d’évaluation, de gestion et de communication relative aux RIE. Il s’agit, ensuite, de mettre en évidence des comportements décisionnels mimétiques et homogènes, ou, au contraire, divergents entre les établissements selon leurs caractéristiques « identitaires » (taille, secteur d’activité, niveau de risques, etc.) et leur réaction face aux pressions environnementales. L’objectif sous-tendu est de faire émerger des « profils-type » ou des clusters d’établissements lorsque ceux-ci sont confrontés à la problématique des RIE.

Le déroulement méthodologique de l’étude qualitative est exposé de manière détaillée dans la figure suivante :

Figure 13: La méthodologie de l’étude qualitative.

Ces trois phases qualitatives ont été menées de manière séquentielle. Leur ordre de déroulement sera donc respecté pour la présentation des aspects méthodologiques de l’étude.

ETAPE 2 : ENTRETIENS INDIVIDUELS SEMI-DIRECTIFS Population: 19 établissements de taille et de secteur d’activité variés.

Echantillon de répondants: Personnes ayant des responsabilités en matière de gestion des RIE (responsable environnement, HSE, QSE, ou responsable d’exploitation le cas

échéant).

ETAPE 3 : ANALYSE DE CONTENU THEMATIQUE

Méthodologie: Retranscription intégrale des 19 entrevues en vue d’une analyse thématique manuelle, puis informatisée (logiciel NVivo7).

ETAPE 1 : TERRAIN D’INVESTIGATION ET METHODE D’ECHANTILLONNAGE

Population-cible: Sites soumis à autorisation (établissements non-Seveso et Seveso) situés sur les bassins industriels de Gardanne, de l’Huveaune et de Fos-Berre. Méthode d’échantillonnage : Principes de diversification (Glaser et Strauss, 1967) et de

122

Cette dernière sera restituée en présentant, tout d’abord, les spécificités du terrain d’investigation et la méthode d’échantillonnage utilisée (section 1.1). Puis, la méthode de collecte des données sera précisée (section 1.2). Enfin, le mode de traitement des données sera exposé (section 1.3).

1.1. Le terrain d’investigation et la méthode d’échantillonnage

Cette première étape empirique concerne la sélection de la population d’étude, c’est-à-dire le choix des établissements les plus à même d’éclairer notre problématique. Dans un premier temps, afin d’augmenter la validité interne de notre recherche, on a privilégié le critère de l’homogénéité des cas, car il permet, d’une part, l’étude de firmes aux problématiques relativement proches (Bensédrine, 2001), d’autre part, il favorise la mise en évidence de relations, voire la construction d’une théorie (Royer et Zarlowski, 1999). Les établissements ont donc été sélectionnés selon deux critères de recherche: le niveau de risques (établissements composés d’ICPE soumises à autorisation), et la localisation géographique (situés sur l’un des trois bassins industriels des Bouches-du-Rhône détaillés ci-avant). Par ailleurs, le nombre d’entretiens n’a pas été fixé préalablement, mais arrêté en tenant compte du principe de saturation empirique (Bertaux, 1980). Au-delà de ce principe visant à accroitre la validité interne, on a cherché à obtenir une variabilité maximale entre les cas étudiés (Glaser et Strauss, 1967) afin d’améliorer la validité externe de nos résultats.

1.1.1. Les établissements soumis à autorisation localisés sur le bassin industriel des Bouches-du-Rhône

Afin de constituer notre échantillon, on s’est appuyé sur la base de données disponible sur le

site du ministère de l’écologie et du développement durable

(http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/). Ce site, actualisé le 25 janvier 2013, recense l’ensemble des ICPE présentes sur le territoire français métropolitain et la France d’Outre-mer. Il permet, grâce à un moteur de recherche, de prospecter les installations dites « à risques » selon plusieurs critères : la région, le département, la commune, le nom de l’établissement, son activité principale, son régime Seveso, etc. On a ainsi procédé à un regroupement des ICPE par établissement181, et recherché ceux répondant à nos deux critères de recherche : le niveau de risques (soumis à autorisation dont les sites classés Seveso) et la localisation géographique (obligatoirement situés sur un des trois bassins d’étude des Bouches-du-Rhône).

Le terrain d’étude est constitué d’établissements soumis à autorisation dont les activités présentent des risques importants voire très importants pour l’environnement182, incluant des

181 Selon le principe de connexité (Code de l’environnement), à partir du moment où un établissement comporte plusieurs installations classées dont l’une est soumise à autorisation, le principe de connexité amène à considérer que l’ensemble est soumis à autorisation.

182 Notre intérêt pour les établissements industriels s’explique en particulier par l’existence de transferts énergétiques pendant le processus de production se traduisant par des effets plus ou moins directs sur les processus physico-biologiques, contrairement à une entreprise de services qui manipule essentiellement de l’information.

123

sites classés Seveso et non-Seveso183. Les établissements soumis à déclaration ou à enregistrement sont donc exclus. Par ailleurs, pour des raisons de logistique (accessibilité et facilité d’entrée)184 et de pertinence de la zone d’étude, on a choisi d’interroger les responsables d’établissements soumis à autorisation situés le bassin minier de Provence, le bassin de l’Huveaune et le bassin Fos-Berre. Ces bassins industriels sont considérés comme des espaces dynamiques de production visant à assurer le rendement optimal de l’industrie lourde par une exploitation intensive des ressources régionales en matières premières, sources énergétiques et main d’œuvre. Historiquement construit par et pour l’industrie lourde et minière, cette concentration d’entreprises génère des externalités aussi bien positives (création d’emplois) que négatives (pollutions et nuisances)185. Ces bassins sont concernés, en particulier, par la pollution atmosphérique qui s’accentue avec la sécheresse, l’ensoleillement et la chaleur estivale qui caractérisent le département. En outre, ils s’inscrivent dans un département marqué par une densité de population élevée, une concentration importante d’industries à risques, et une biodiversité riche. Ces critères justifient ainsi le caractère vulnérable de ce territoire.

Si le bassin des Bouches-du-Rhône se caractérise par une forte cohabitation entre industries lourdes et industries de haute technologie, il s’agit d’une industrie principalement organisée en trois pôles186. Tout d’abord, le bassin minier de Provence est principalement centré sur la microélectronique (zone de Rousset), l’industrie des minéraux et l’énergie (zone de Gardanne). Le bassin de l’Huveaune est composé, quant à lui, d’industries agroalimentaires, de biotechnologies, et d’industries diversifiées. Enfin, il y a la zone industrielle de Fos-sur-Mer et du pourtour de l’étang de Berre où se concentrent essentiellement les secteurs de la chimie-pétrochimie, la sidérurgie, et l’aéronautique. La figure 14 et le tableau 13, présentés ci-dessous, permettent de visualiser la localisation géographique de nos trois zones d’étude ainsi que leurs principales caractéristiques en termes de densité de population, de types d’industries implantées et de structures locales dont le travail vise à mieux gérer les risques relatifs à ces installations à travers une meilleure information des riverains et des autres parties prenantes.

183 Les sites classés Seveso représentant des risques majeurs pour l’environnement, l’urbanisation autour des sites y est maitrisée, et la communication auprès des parties prenantes imposée par la réglementation (CLIC,

CLIE, etc.).

184 Mon appartenance à l’OHM Bassin Minier de Provence a, de fait, orienté mes recherches sur le bassin de Gardanne localisé dans l’orbite de l’aire métropolitaine d’Aix-Marseille. Miles et Huberman (1994) parlent de critères d’ordre logistique dans la démarche d’échantillonnage, des considérations liés à la faisabilité du projet.

185 Définition issue du croisement des définitions proposées par René Leboutte (1993, 1995), « l’historien des bassins industriels »: « espace produit par la révolution industrielle et ses prolongements »; « système dynamique d’agencement territorial en vue d’assurer le rendement optimum de l’industrie lourde par l’exploitation intensive des ressources régionales en matières premières, sources d’énergie et main-d’œuvre »; « Black Country, [selon l’appellation des géographes], né de la concentration sur un espace réduit de l’extraction minière, des industries lourdes et de la main-d’œuvre ». Ces multiples définitions reflètent la difficulté de cerner un espace industriel aux contours mouvants et au sein duquel économie, environnement et société sont interdépendants.

186 Panorama du secteur industriel, rapport de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) PACA, Fonsa, Mentalecheta et Zana, 27 janvier 2011.

124

Figure 14: Localisation géographique des bassins d’étude sur le département des Bouches-du-Rhône.

Tableau 13: Principales caractéristiques des bassins d’étude (chiffres INSEE, 2008).

Bassin Minier de

Provence Bassin de l’Huveaune Bassin Fos-Berre Caractéristiques (histoire industrielle et environnementale) Ancienne exploitation du lignite, activités industrielles induites et autres Industries agroalimentaires, biotechnologies, industries diversifiées Grand complexe portuaire et pôle industriel dès 1928 (Shell)

Villes concernées 17 communes 1 commune dont 3

arrondissements* 12 communes** Superficie (en km²) 333,4 100 475,8 Population (nombre d’habitants) 103 188 160 000 250 982 Densité de population (moyenne)

310 habitants /km² 1600 habitants/km² 527 habitants/km²

Types d'industries Concentration d'ICPE dont 3 Seveso seuil bas

Concentration d'ICPE dont Seveso seuils haut

et bas

Concentration d'ICPE dont Seveso

seuils haut et bas

Principaux secteurs d'activités

Industrie lourde, haute technologie, agriculture Agroalimentaire, biotechnologies, industries diversifiées Chimie, pétrochimie, raffinerie, sidérurgie, aéronautique Bassin Fos-Berre Bassin Minier de Provence Bassin de l’Huveaune

125

Structures locales de concertation et

d'information

GIHVA (1994), CLCS, CLC, Charte locale pour

l'environnement (Gardanne,2007/2013), AIR PACA, association

de lutte contre les nuisances et les pollutions (ALNP)

CLIC de l’Huveaune, AIR PACA, CLCS, CIQ

1er SPPI de France (1971), CYPRES, AIR PACA, GIPREB (2000), CLIE, CLIC, nombreuses associations de défense de l’environnement

* 10e, 11e et la partie nord-ouest du 9e arrondissement de Marseille (Basse Vallée de l’Huveaune marquée par une forte industrialisation, contrairement à la Haute Vallée de l’Huveaune encore relativement rurale avec les villes de Pont de l’Etoile, Auriol, Roquevaire et Saint Zacharie).

** Vitrolles, Rognac, Berre l’Etang, Istres, Saint-Mitre-les-Remparts, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Martigues, Châteauneuf-les-Martigues, Marignane, Gignac-la-Nerthe, Saint Victoret (diffère de l’organisation administrative).

Outre le critère d’homogénéité des cas, d’autres critères d’échantillonnage indispensables pour des études de cas multiples ont été respectés. Il s’agit des principes de saturation empirique (la taille de l’échantillon ne peut être déterminée a priori, mais dépend de l’apport marginal d’information des répondants supplémentaires) et de diversification (les établissements sélectionnés sont de secteurs d’activités et de taille très variés).

1.1.2. L’échantillonnage selon les principes de saturation et de diversification L’échantillonnage de la recherche qualitative met le chercheur en position de vouloir approcher « l’acteur social compétent »187. La question est donc de savoir comment déterminer la « compétence » de cet acteur social à partir de certains critères ou paramètres. Mais, après avoir précisé la question du « qui approcher ? », il faut être en mesure de répondre à la question du « combien ? ». La réponse à cette question est souvent arbitraire car il n’existe pas de paramètres statistiques pour indiquer qu’en deçà d’un tel nombre le test ne sera pas applicable, ou qu’au-delà d’un certain nombre, cela ne vaut plus la peine statistiquement parlant. Certains auteurs ont, toutefois, tenté d’associer des quantités aux échantillons requis. Creswell (1998), par exemple, identifie jusqu’à un maximum d’entrevues avec dix personnes pour une recherche phénoménologique ou de vingt à trente entrevues pour une théorie ancrée. La question du nombre reste toutefois arbitraire car elle n’est encadrée par aucune règle précise, mais plutôt par une forme de « jurisprudence » ou de « traditions de recherches » pour un objet donné.

Dans un souci d’aller-retour essentiel à ce type de recherche, on a confirmé l’idée de ne pas saturer les informations au fur et à mesure des entretiens. Le nombre d’entretiens n’a donc pas été déterminé a priori, mais limité lorsque la question de recherche était appréhendée dans sa totalité (Baumard et al., 1999). Le nombre d’entretiens à effectuer a donc été arrêté en tenant compte du principe de saturation. Ce type de saturation renvoie moins à la saturation théorique de Glaser et Strauss (1967) qu’à la saturation empirique de Bertaux (1980). Celle-ci

126

s’applique plus aux données elles-mêmes, ou aux aspects du monde empirique pertinents pour l'analyste, qu'aux propriétés des concepts en tant que telles. La saturation empirique désigne le phénomène par lequel le chercheur juge que les derniers documents, entrevues ou observations n'apportent plus d'informations suffisamment nouvelles ou différentes pour justifier une augmentation du matériel empirique. Bertaux (1980, p. 205) définit plus précisément la saturation comme « le phénomène par lequel, passé un certain nombre d'entretiens (biographiques ou non, d'ailleurs), le chercheur ou l'équipe a l'impression de ne plus rien apprendre de nouveau, du moins en ce qui concerne l'objet sociologique de l'enquête ».

Au-delà de ce principe essentiel qui vise à accroitre la validité interne de la recherche, on a cherché à obtenir une variabilité maximale entre les cas étudiés afin d’améliorer la validité externe de nos résultats (Glaser et Strauss, 1967). Ce principe de diversification vise à donner le panorama le plus complet possible des problèmes ou situations investiguées, une vision d'ensemble ou encore un portrait global d'une question de recherche. L’idée est donc de diversifier les cas de manière à inclure la plus grande variété possible et respecter le principe de richesse de contenu de nos entretiens, indépendamment de leur fréquence statistique. En ce qui nous concerne, on a privilégié une certaine variabilité au niveau de certaines caractéristiques « identitaires » propres aux établissements (taille, secteur d’activité, niveau de risques188) car susceptibles d’expliquer des divergences de comportements décisionnels en matière de gestion des RIE au sein des organisations.

Au total, 19 établissements composent l’échantillon de convenance final. Pour des raisons de confidentialité, les noms de ces établissements et des managers ont été codifiés. Ces sites appartiennent à des domaines d’activités variés (métallurgie, chimie, microélectronique, énergie, extraction, etc.), sont de taille différente, et présentent des niveaux de risque différenciés (cf. tableau 14 ci-après).

Tableau 14: Présentation de l’échantillon qualitatif.

188 Parmi les établissements soumis à autorisation on observe une certaine variabilité au niveau des risques qu’ils peuvent présenter pour l’environnement selon leur régime d’appartenance (Seveso ou non Seveso).

Etablissement Bassin

d’étude Secteur d’activité

Fonction de la personne Genre Niveau de risques Effectif (2010)

ARKO (E1) Fos-Berre Métallurgie,

sidérurgie

Responsable

Environnement H Seuil AS 4600

RAFFI (E2) Fos-Berre Chimie de base et raffinage

Responsable

Environnement F Seuil AS 1400

RAFFIN (E3) Fos-Berre Chimie de base et raffinage

Coordinatrice

Environnement F Seuil AS 400

PETRO (E4) Fos-Berre Chimie de base et raffinage

Responsable

127

La majorité des répondants sont issus d’une formation d’ingénieur, et un peu plus de la moitié sont des femmes. On peut s’interroger sur les raisons d’une telle « féminisation » dans les métiers de l’environnement. De nombreuses études montrent que les valeurs environnementales sont plus présentes chez les femmes (ADEME191, TNS Sofres192, etc.). Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à penser que « les modifications de comportements peuvent contribuer à résoudre les problèmes environnementaux » (ADEME,

189 Hygiène Santé Sécurité Environnement.

190 Hygiène Sécurité Environnement.

191 Etude réalisée en 2004 par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), intitulée « Les femmes et l’environnement en France ».

192 Enquête réalisée en 2008 par TNS Sofres pour l’hebdomadaire Femme Actuelle, intitulée « Femmes et environnement ».

PETROS (E5) Fos-Berre Chimie de base et raffinage

Ingénieur

Environnement F Seuil AS 340

CHI (E6) Fos-Berre Chimie de base et

raffinage Responsable HSSE

189 H Seuil AS 300

CHIM (E7) Fos-Berre Chimie de base Responsable HSE190 F Seuil AS 80

ENERG (E8) Fos-Berre Energie et produits de base

Chef d’unité

d’exploitation H Seuil AS 36

MICRO (E9) Gardanne Microélectronique

Responsable Environnement

Directeur EHS

H

H Seuil bas 3200

MICROE (E10) Gardanne Microélectronique Responsable

Environnement H

Non-Seveso 1200

ENERP (E11) Gardanne Chimie de base Responsable

Environnement H

Non-Seveso 500

CIME (E12) Gardanne Industries

extractives

Responsable

Développement H

Non-Seveso 125

EXPI (E13) Gardanne Industries

extractives

Directeur

d’exploitation H

Non-Seveso 70

CHIMIO (E14) Gardanne Chimie de base Responsable QHSE F Seuil bas 60

RAGLI (E15) Gardanne Agroalimentaire

Directeur maintenance et projets Ingénieur conseil en HSE H F Non-Seveso 30

CIME (E16) Huveaune Industries

extractives Chargée de mission- Service Environnement F Non-Seveso 7

PETRA (E17) Huveaune Industries

extractives Responsable QSE F

Non-Seveso 100

BONO (E18) Huveaune Industries

extractives Directeur de site, chargé de l’environnement H Non-Seveso 38

SIM (E19) Huveaune Traitement de

surface Gérante F

128

2004). Pour Hélène Delebois, de R3D3193, c’est une question de conviction: « les hommes qui travaillent dans le développement durable sont parfois arrivés là par hasard, ça s’est imposé à eux, et ils suivent. Alors que dans les parcours féminins, ce sont davantage les valeurs qui motivent le choix d’une activité en lien avec le développement durable ». La suprématie de la sensibilité féminine à l’égard des questions environnementales semble, toutefois, difficile à prouver d’un point de vue scientifique. Comme le souligne Patrick Widloecher194, conseiller du président du groupe La Poste pour le développement responsable et la déontologie, « au-delà des idées spontanées, qui veulent que le fait de donner la vie rende les femmes plus sensibles aux questions liées au développement durable, leur sensibilité reste difficile à prouver scientifiquement, même si elle se voit de manière évidente sur le terrain ». Plus inquiètes que les hommes sur l’avenir de la planète, les femmes sont-elles donc susceptibles de mieux gérer les RIE? Leur fait-on davantage confiance pour gérer ces questions-là, ou au contraire, est-ce un métier récent et encore peu reconnu qu’on préfère « laisser aux femmes » ?

Pour étudier la manière dont les décisions de gestion des RIE sont prises au sein des établissements soumis à autorisation, on a eu recours à une méthode de recueil de données qualitatives visant à récolter les discours des managers. Des entretiens semi-directifs, basés sur un guide d’entretien, ont été menés auprès de personnes ayant en charge la gestion des RIE au sein des organisations concernées.

1.2. La collecte des données : l’entretien individuel « semi-directif »

L’objectif étant de comprendre en profondeur la décision organisationnelle face aux RIE sous ses trois dimensions, la richesse du contenu a été privilégiée (Evrard, Pras et Roux,