L’apport des « Portes du Temps » au musée national du château de Pau

Pour une structure culturelle la première image que peut donner d’elle l’opération est une sorte de « coup médiatique » qui voudrait, à l’exemple du château de Fontainebleau, se positionner comme une marque de requalification des propositions d’un site et d’une envie de toucher davantage la fréquentation d’un public jeune. Au musée national du château de Pau, les « Portes du Temps » participent en grande partie au renforcement de l’existant dans une optique de pérennisation de l’opération et du reste des actions du site. Au sein même du fonctionnement de l’établissement, les « Portes du Temps » contribuent tout d’abord à améliorer la collaboration entre les agents du musée national et ceux du domaine national. L’ensemble des agents mettent chaque année tout en œuvre pour que l’opération se déroule au mieux. Les différentes réunions préparatoires en amont ont permis de renforcer la cohésion des équipes ce qui est bénéfique pour n’importe quelle opération. Le personnel du château qui au départ avait eu quelques difficultés à accepter les « Portes du Temps » et les troubles qu’elles impliquaient au point de vue de l’accueil conjoint des enfants et des touristes ne le perçoit plus comme dérangeant. Il est vrai que même si cette vision a clairement évolué, recevoir un nombre d’enfants important dans une structure muséale reste une appréhension pour certains agents des musées. L’attitude d’enfants pleins de vie, qui crient, rigolent, bougent, ne sont pas forcément attentifs et ont envie de toucher ce qu’ils

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découvrent, ne va pas aux yeux de tous de pair avec l’ambiance du musée qui pour eux doit être un lieu calme et un écrin de protection des œuvres. La crainte est aussi parfois que le désordre dérange les autres visiteurs. Les réflexes de gardiens ou de guides sont donc de rester derrière les groupes pour éviter le bruit et que les enfants n’abiment rien. Les « Portes du Temps » permettent de prouver qu’accueillir une quantité d’enfants sur un site est possible sans que cela ne perturbe son organisation générale. Le personnel du château peut également se rendre compte que ces enfants ne sont pas une « menace » pour le musée surtout lors d’une opération telle que les « Portes du Temps » où des intervenants, guides-médiateurs, hôtes-accompagnateurs et animateurs sont là pour les encadrer. De cette façon, le personnel peut se défaire de l’idée négative de ce type d’opération d’envergure et y être plus favorable. Cette « acceptation » de la part du personnel est primordiale pour envisager de nouveaux projets autour du jeune public et pouvoir s’impliquer positivement. Aussi, si le château a l’habitude d’accueillir une quantité importante de touristes, les « Portes du Temps » permettent d’acquérir une organisation toujours plus solide afin de gérer le télescopage avec les enfants58 pour plus de fluidité et de plaisir dans les visites de chacun. Il est vrai que le château a déjà le personnel formé pour savoir comment réagir face à un taux de fréquentation élevé dans ses locaux, mais les « Portes du Temps » permettent de se perfectionner et de mettre en pratique ce savoir-faire. Etre capable de s’adapter à ce flux de touristes et d’enfants dispersés entre le château et le domaine est capital pour pouvoir réussir l’opération au mieux et envisager d’autres projets qui prendraient en compte de nombreux jeunes.

Concernant de futurs projets, les « Portes du Temps » sont censées ouvrir la voie vers des propositions annuelles plus imaginatives. Dans un site culturel, le service des publics n’atteint jamais la perfection et peut toujours se développer. Le château de Pau est déjà particulièrement actif de par la mise en place d’une programmation innovante pour divers types de public. Il a conscience de l’émergence d’une société axée sur les loisirs et d’un public qui a besoin d’être stimulé pour revenir plusieurs fois dans un même site culturel. Dans cette optique il cherche constamment à accroître son offre muséale. Les « Portes du Temps » permettent d’interroger la médiation culturelle du château, d’identifier les particularités et les attentes du public jeune, parfois difficiles à cerner notamment pour les adolescents. Elles sont une façon de percevoir quels sont ses manques afin de captiver et adapter au mieux ses propositions aux plus petits comme aux plus grands. L’opération est une sorte de « laboratoire » pour le château car elle

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expérimente des approches novatrices dans une nouvelle vision de la médiation culturelle. Si le public est conquis, une analyse de ce qui a intéressé est faite ce qui permet de retenir des idées à exploiter. Isabelle Pebay-Clottes confirme qu’ « on ne peut pas toujours tout réinventer, cela nous donne des idées, c’est une aide pour l’année. On ne calque pas nos programmations sur ce qui a été fait pendant les « Portes du Temps » mais cela nous donne une démarche »59. En 2012 des animations pour les enfants et leurs parents étaient proposées autour du château, Isabelle Pebay-Clottes poursuit : « c’est vrai que ce ne sont pas des choses qui ont été faites pendant l’opération mais dans la façon de concevoir les animations forcément la frontière n’est pas hermétique entre les « Portes du Temps » et nos activités il y a des interactions c’est obligatoire et de toute façon c’est ce qui est intéressant aussi »60_{. Il s’agit donc pour eux de partir de}

l’opération pour avoir une réflexion sur la forme, renforcer l’aspect ludique et attractif. Durant l’année le château peut faire évoluer ses propositions mais il n’a pas forcément le budget pour financer des intervenants spécialement pour réaliser des ateliers originaux lors des visites traditionnelles pour les jeunes. En revanche cette recherche pédagogique est enrichissante pour que le château puisse réaliser d’autres offres complètes en dehors des « Portes du Temps ». Il saura ainsi définir vers quoi se diriger pour attirer et plaire à ce public dans d’autres événements. Par le biais de cette opération le château accentue sa caractéristique de lieu vivant qui sait diversifier sa programmation et accueillir des opérations d’envergure. Elle prouve également la volonté du château de faire venir dans son enceinte un public spécifique non habitué aux musées et ayant du mal à en franchir le seuil. Il ne faut pas oublier qu’en 2006, c’est en partie grâce à sa motivation envers des projets pour les publics défavorisés qu’il a été demandé au château de participer aux « Portes du Temps ». En effet, il défend activement l’accessibilité de son site pour tous et une vision universelle de la culture. Il est dans cette dynamique depuis une quinzaine d’années et arbore une politique volontariste envers la mise en place de projets pour les personnes en difficultés. Il cherche en permanence des supports pour que ces publics s’expriment et il favorise la valorisation des individus. Les « Portes du Temps » mettent l’accent sur cette ambition de désacralisation du patrimoine et des musées pour laquelle le château travaille. Elles aident à prouver qu’il souhaite se défaire de l’image austère donnée à ses lieux et qu’il est un espace de loisirs culturel bien intégré dans sa ville. L’intérêt du château ne se tourne pas seulement vers les touristes mais vers sa population la plus proche. Le monument historique essentiellement visité par ces touristes, parvient ainsi à se démarginaliser auprès de ses habitants

59 _{Madame Pebay-Clottes Isabelle, Conservateur en chef du Patrimoine du musée national du château de Pau,} propos issus de l’entretien réalisé conjointement avec Madame Arbouin Virginie, Ingénieur des services culturels au musée national du château de Pau, le 22 février 2013.

60 Idem.

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et acquiert le statut d’une institution ouverte sur son environnement61

prête à réinventer des moyens de démocratiser sa culture. L’opération met donc le point sur la forte relation du château avec les habitants de sa région et notamment les personnes issues de zones sensibles qu’elles soient jeunes ou non. En effet, il réalise des actions innovantes pour ce public qu’il désire familiariser avec la culture62. En 2001 et 2002 le château a par exemple accueilli des élèves de l’école des voyageurs dans le cadre d’un projet autour du Moyen-Age. Il entretient également des liens très étroits avec la Maison des Femmes du Hédas grâce à un partenariat afin que ces femmes se familiarisent avec le lieu et prennent ensuite l’initiative de revenir accompagnées de leurs proches. Le fait que l’association soit implantée dans un ancien quartier du bourg médiéval est assez symbolique pour participer à l’appropriation d’un lieu patrimonial de proximité. Dans le cadre de projets communs des passerelles ont été faites entre l’histoire de ces femmes et celle du château ayant comme objectif qu’elles s’y reconnaissent et se sentent d’autant plus concernées. Selon Isabelle Pebay-Clottes, il fallait leur donner les clés pour « apprivoiser ces lieux »63 et c’est pour cette raison que le château a voulu les soutenir. Des actions phares sont d’ailleurs le fruit d’un dialogue mutuel et d’un travail en collaboration. En 1998, ce sont « Des toiles pour la tolérance » qui ont vu le jour à travers un cheminement en ville ponctué de toiles peintes par 500 enfants, jeunes et adultes en difficulté. De mai à juin 1999, ont été organisées spécialement pour les femmes de l’association des visites diverses du musée et de ses services couplées de la rencontre du personnel dans le but de faire comprendre le fonctionnement du lieu. En parallèle ont été programmées d’autres visites de monuments de Pau, en relation directe avec l’histoire du château. Pendant trois ans, les participantes aux ateliers d’alphabétisation de la Maison des Femmes du Hédas sont intervenues à toutes les étapes de l’élaboration d’un livre (création des textes et illustrations) sur leur perception du château. C’est le 15 janvier 2001 que l’ouvrage De l'autre côté du château est présenté au château par la lecture d’extraits dans le cadre de l’événement annuel la « Journée Livres au château ». Par ce travail, les femmes du Hédas ont réussi à faire prendre conscience à l’ensemble de l’équipe du château du déséquilibre d’un discours qui privilégiait l’histoire des personnages masculins et ne parlait que très peu de femmes. En 2003, à l’occasion d’« El Djazair »64, des extraits de l’ouvrage du général Daumas65

61 _{Le musée a été sollicité pour participer à l’élaboration du contrat de ville.}

62 _{Pour cette action et les actions suivantes en direction des publics sensibles : Les Animations Francas de Pau} pour l’Enfance et la jeunesse, Les « Portes du Temps », Dossier pédagogique, 2006.

63 _{Pebay-Clottes Isabelle, Table ronde culture et cohésion sociale, De la maison des Femmes aux Francas ou}

tisser des partenariats, 2008.

64 _{« El Djazair » est le nom choisi pour désigner l’année de l’Algérie en France.}

65 _{Melchior Joseph Eugène Daumas était un militaire, écrivain et homme politique français (1803-1871). Il} réside consul de Masacara auprès d’Abdelkader, devient directeur des affaires arabes dans la province d’Oran puis directeur des affaires de l’Algérie au ministre de la guerre. Il deviendra également sénateur du Second

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complété par des textes de l’émir Abdelkader sur les chevaux arabes ont été lus en arabe et en français. Au même moment se faisait une présentation de pur-sang arabes sur le domaine auquel se joignait un accompagnement musical de l’orchestre national de Constantine. Pour l’année 2006, la première édition des « Portes du Temps » a fait participer la Maison des Femmes du Hédas dans une volonté de lier les projets et les publics entre eux avec l’idée que chacun à quelque chose à apporter à l’autre. C’était une manière de valoriser le travail de ces femmes et qu’elles réalisent le chemin parcouru grâce aux activités liées au château puisqu’elles étaient désormais en position de transmettre leurs savoirs. Dans cette prise en compte des publics sensibles, le château a la vocation d’élargir ses actions. Lors de l’exposition sur Gaston Fébus des opérations ont été mises en place pendant une semaine pour des structures qui œuvrent dans le domaine social comme ATD quart monde66, le Secours populaire et la Maison des Femmes du Hédas qui sont venus avec un public enfant et adulte. Le château avait organisé pour eux une visite scénarisée avec un comédien qui jouait le chroniqueur Jean Froissart67 accompagné par des conférencières du château. Un atelier d’enluminure était aussi prévu. Selon Isabelle Pebay- Clottes « c’était vraiment une opération très très spécifique ». Au fur et à mesure des années, le château nourrit sa réflexion autour de l’accueil des publics en difficulté et ouvre des pistes de travail qui figurent aujourd’hui comme des perspectives à développer. Concernant ces actions, Isabelle Pebay-Clottes nous explique que « c’est un public qu’on essaie de toucher mais c’est compliqué, parce qu’il vient une fois cela ne veut pas dire qu’il reviendra. Pour la Maison des Femmes du Hédas, moi j’étais très fière parce que j’avais travaillé là-dessus et je voyais des femmes qui revenaient avec leurs enfants » ; elle souligne cependant un contraste « l’opération n’a duré que quelques années or pour que ça marche il faut que ça dure mais c’est du temps et de l’argent ». Elle poursuit encore : « c’est une opération vraiment de longue haleine et ce n’est

Empire en 1857. Il rédige plusieurs ouvrages sur le Sahara, les traditions en Algérie et sur la vie arabe. En 1851 il publie Les chevaux du Sahara agrémenté entre autres par des commentaires de l’émir Abdelkader. Cet ouvrage a connu son succès jusqu’au XIXe _{siècle. Il est le premier à fournir aux français des connaissances} sur les chevaux arabes.

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Le sigle « ATD » veut dire : Agir Tous pour la Dignité. Selon leur site officiel : http://www.atd- quartmonde.fr ATD quart monde se bat pour construire une société où chacun sera respecté. Il est question de prendre en compte les plus démunis et exclus afin qu’ils ne restent pas en marge de la société. De nombreuses actions concernent notamment le domaine culturel.

67 _{Hardt (H.), « Froissart Jean (1337 env.-apr. 1404) », Encyclopædia Universalis. Selon cet article Jean} Froissart était un poète et chroniqueur français. Il rédige Méliador un ouvrage qu’il présente en 1388 à Gaston Fébus. Aussi, son œuvre Croniques de France, d'Engleterre et des païs voisins, constitue l'un des grands livres du XIVe siècle. Ce récit nous conte les guerres qui ont eu lieu entre 1327 et 1400. Son œuvre réside la source la plus complète de l’histoire des milieux nobiliaires du XIVe _{siècle mélée en prime à de nombreuses illustrations} en couleurs.

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qu’ensuite que cette espèce de familiarité va s’instaurer avec le lieu »68

. Les « Portes du Temps » sont donc une opération de plus qui marque cette envie de mettre à l’honneur ces publics et influe sur la poursuite de la politique du château envers ces publics sensibles. Elles mettent l’accent sur l’envie de réactiver ce lien et de continuer des opérations envers ce public sur de longues durées.

Etablir des projets qui seraient pérennes ne peut pas se faire par la seule volonté du château. Déjà à partir de 2006, il avait pour ambition de poursuivre l’opération pour les années à venir, ce qui n’aurait pas été possible sans la création de divers liens avec l’extérieur. Ceux entretenus avec Avant-Scène (même s’ils ne peuvent pas aboutir à un partenariat) ont permis au château de renforcer au fil des années l’originalité du fond et de la forme des « Portes du Temps ». Ces relations sont particulièrement positives pour les autres éditions de l’opération que l’agence sera peut-être amenée à reprendre mais aussi pour tous les autres projets plus faciles à mettre en place de par cette connaissance mutuelle. Aussi, Avant-Scène induit la rencontre avec des professionnels de différents secteurs liés à la culture. Par rapport à la présence de ces intervenants, l’apport au château est multiple. Lors de l’accueil des journées le matin, en plus de captiver les jeunes, les artistes attirent les passants qui voient que le lieu est animé et visitent finalement le château ou le domaine. Ils apportent également au château la démonstration de savoir-faire dont des bribes peuvent être utilisées lors des activités proposées en dehors des « Portes du Temps ». De surcroît, le site découvre de nouveaux artistes à qui il pourra faire appel en toute confiance pour de futurs ateliers ou concerts. Afin de mieux comprendre le public jeune, il est capital de s’associer à des partenaires tels que les Francas69

: « avec les Francas il y a vraiment une approche particulière qui est celle de l’éducation populaire qui n’est pas quelque chose auquel on est habitués, la démarche est très intéressante. Ce sont d’autres pratiques y compris dans la médiation culturelle donc ça c’est de toute façon toujours enrichissant » explique Isabelle Pebay-Clottes. Dès la première année les « Portes du Temps » ont également permis de redynamiser l’offre culturelle du château à destination des structures de la région qui accueillent les jeunes dont notamment les Francas de Pau. L’opération a tenu un rôle de médiateur avec ce public particulier et créé une relation avec les structures de loisirs. Elle a réussi au fil des années à convaincre les directeurs et les animateurs, ce qui a instauré un gage de confiance et l’envie de ces structures de revenir au château. Ainsi le site s’est confectionné son carnet d’adresses dans

68 _{Madame Pebay-Clottes Isabelle, Conservateur en chef du Patrimoine du musée national du château de Pau,} propos issus de l’entretien réalisé conjointement avec Madame Arbouin Virginie, Ingénieur des services culturels au musée national du château de Pau, le 22 février 2013.

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l’optique de pouvoir proposer des visites et des activités sans avoir à passer par des intermédiaires70. L’un des points essentiels qu’apporte l’opération est l’établissement d’un lien permanent et direct avec les structures de la région, qu’elles fassent partie de zones sensibles ou non. Selon Isabelle Pebay-Clottes, les centres de loisirs autant que la Maison des Femmes du Hédas sont des « structures-ressources », des « interlocuteurs privilégiés »71. En effet, ils sont un relais incontournable pour atteindre le public que le château ne peut pas aller chercher directement. Grâce aux « Portes du Temps », le château a désormais les clés pour trouver un nouveau public et le faire venir pour d’autres occasions en dehors du temps scolaire. L’opération permet de tisser des liens avec de nombreux acteurs de la jeunesse et de la solidarité comme par exemple la DDJS et la GIP-DSU qui servent notamment à des soutiens logistiques et financiers. Par le biais des « Portes du Temps » une ouverture, une rencontre et une collaboration avec de nouveaux acteurs s’est donc mise en place. A une autre échelle, elles ont induit un approfondissement des relations avec les acteurs de la politique de la ville, les secteurs culturels des collectivités territoriales, la Ville et le Conseil général qui ont également été des aides financières et logistiques. Ces rapprochements se concrétisent aujourd’hui par l’élaboration de véritables partenariats dans la communication, promotion touristique, organisation d’événements et de manifestations en commun qui dépassent les « Portes du Temps ». Cette action a donné au