• Aucun résultat trouvé

3. L’étude céramologique

1.1. Le site du Bigné

1.1.2. L’aménagement de la structure 1 : les phases I.1 et II.2

Cette phase regroupe les phases I.1 et II.2 définies par G. Pujol et englobe les US 2002/2003 ; 1014, 1015, 2117, 2108 et les ensembles 2114-2115-2118 ; 2112-2113-2116 ; 2109-2110-2123. Cette phase relative à la construction de la structure n°1 semble se placer au cours de la première moitié du Ier

siècle après J.-C en tenant compte de la relative absence d’amphores Dr. 2/4 et de sigillés hispaniques présentes dans les Landes dès les années 70 de notre ère. Elle a livré 547 tessons pour 33 individus (voir Tableau 2).

Tableau 2 : Répartition des individus céramiques (NMI) par catégorie de pâte et par

forme associés à la construction de la STR1 SIG-

MON TSSG TSIT A1 A3 A3.1A3.2 A3.3 B1 B2 B3 B4 B5

Assiettes/Plats 1 1=3% Ecuelles 1 1=3% Bols/Jattes 1 5 1 7=21,2% Couvercles 1 1 2=6,1% Pots 4 2 8 14=42,4% Pichets/Cruches 1 1=3% Amphorettes 1 1=3% ? 1 2 1 2 NR 5 2 1 226 25 43 3 16 12 13 185 4 12 NMI 1 1 1 12 1 2 1 10 1 3 NR/catégorie 547 NMI/catégorie 33

Site : Le Bigné Tournée fineConstruction de la STR1 - Vaisselle céramiqueCommune tournée Commune non tournée

TOTAL Phase I.1 et Phase II.2 Sigillée Parois fines Pâte

grise Pâte claire orangéePâte Pâte sombre

8 = 1,5 % 313 = 57,2 % 226 = 41,3 % 3 = 9,2 % 15 = 45,4 % 15 = 45,4 %

La céramique tournée fine

Les productions de céramiques tournées fines sont représentées ici par un bol hémisphérique bas en parois fines de type PAR-FIN 37 (d’après Mayet 1975,in Passelac 1993, p. 520). Ce dernier est daté entre 25 et 60 après J.-C.

La sigillée provient des ateliers de Montans et correspond à un plat Dr. 18 daté entre 40 et 70 (Martin 1997, p. 46). Nous avons pu observer un autre individu, en sigillée sud-gauloise cette fois, mais mal- heureusement trop abîmé pour en déterminer le type.

La céramique commune tournée

Elle se trouve au même niveau que les productions non tournées au inveau du NMI (45, 4 %).

Les vases en céramique tournée à pâte grise (A1) comprennent un bol caréné dans sa partie basse à encolure incurvée vers le bas de type 304d (Réchin 1994, pl. 4. 150) ainsi que deux bols 305a (Réchin, pl. 4.151). Ces derniers se révèlent peu fréquents en Aquitaine méridionale à l’époque ro- maine (Réchin 1994, p.327). Ils se rencontrent néanmoins à Saint-Bertrand-de-Comminges, Lescar (ADAPEI) et à Saint-Sever dans des contextes du Haut-Empire (plutôt milieu du Ier siècle ap. J.-C.)

(Réchin 1994, p.328). De même, cette forme se rapproche des formes 157-158 (Santrot 1979) rencon- trées dans des contextes augustéens. Deux autres variantes de ce type ont pu être observées au sein de cette phase : les types 305b et 305c (Réchin 1994, pl. 4.151-2).

Parmi les formes répertoriées en A1, deux pots à corps ovoïde et lèvre courte inclinée vers le bas de type 705a (Réchin, pl. 4.155) appartiennent au service de stockage intermédiaire. Ils semblent avoir été fabriqués dès le Second Âge du Fer et tout au long des Ier-IIe siècle. Un autre de type de

pot vient compléter ce service, le 707b (Réchin 1994, pl. 4.156). Toutefois, ces vases évoluent dans des contextes plus tardifs puisque les deux exemplaires de cette phase possèdent des caractéristiques similaires à ceux exhumés sur les site de Lescar et Séviac (milieu IIe siècle a minima) (Réchin 1994,

p. 336).

Les contenants de tables font leur apparition avec la présence d’une cruche à encolure à bandeau mouluré (A3) de type 903 (Réchin 1994, pl. 4.170). Ce type est assez largement répandu en Gaule et semble caractéristique de la seconde moitié du Ier siècle notamment dans le Périgord (Réchin 1994,

p. 366).

Les individus à pâte claire (A3.1) s’apparentent à deux types du service de stockage intermédiaire : - un pot à corps ovoïde et lèvre inclinée vers l’extérieur à une ou deux anses de type 703a

(Réchin, pl. 4.167) ;

- un pot à corps arrondi et lèvre épaisse de type 704 (Réchin 1994, pl. 4.168).

L’exemplaire de 703a que nous avons pu identifier se rattache au pot du même type exhumé sur le site de la Place de Verdun à Tarbes qui a été daté de la fin du Ier siècle de notre ère au début du IIe siècle.

La céramique commune non tournée

Nous avons observé infra que les c.n.t. se trouvent sur le même plan que les productions tournées avec 45,4 % du NMI. Les vases inventoriés pour cette phase se scindent en quatre catégories de pro- ductions : le groupe B3 avec 10 individus, le groupe B2 et B4 avec 1 individu chacun et le groupe B5 avec 3 individus.

Ce sont les pots qui dominent le groupe B3 avec quelques 8 individus exclusivement de type 703 (Réchin, pl. 4.200). Rappelons que la diffusion de ces vases est attestée dans les Landes dès le Ier

siècle après J.-C. Une écuelle de type 201a (Réchin 1994, pl. 4.199) vient compléter ce vaisselier. Ce vase à corps tronconique et à encolure légèrement triangulaire ne nous renseigne pas vraiment sur le contexte chronologique dans lequel il a été exhumé. Cependant, F. Réchin signale qu’un exemplaire de ce type a été trouvé sur le site de l’îlot central à Dax dans un contexte daté entre 40 et 80 après J.- C. (Réchin 1994, p. 320).

Le groupe B2 est représenté ici par un bol caréné à lèvre longue et mince de type 302 (Réchin, pl. 4.197) très probablement datable du Ier siècle (première moitié?).

Un couvercle de type 601 (Réchin 1994, pl. 4.207) à lèvre continue et légèrement redressée appartient au groupe B4. Si toutefois il s’avère que ce type d’ustensile soit caractéristique de la fin du Second Age du Fer (Réchin 1994, p.237), sept couvercles de ce type ont été inventoriés au sein des phases 1 et 2 de l’agglomération urbaine de Lescar-ADAPEI. Ce qui est intéressant pour notre propos puisque ces niveaux ont pu être datées du règne d’Auguste jusque 60/70 de notre ère (Réchin 1994, p.237). Enfin, le groupe B5 rassemble trois individus. Si deux d’entre eux restent impossibles à identifier, le troisième s’apparente à un couvercle.

Proposition de datation

Il apparaît alors que la construction de l’habitat ou tout du moins de la structure n°1 a pris place dans la première moitié du Ier siècle après J.-C., probablement entre 30 et 60 de notre ère. Nous appuyons

cette hypothèse sur la découverte notamment, du bol PAR-FIN 37 en parois fines, du plat Dr. 15/17 caractéristique de la première moitié du Ier siècle et d’amphores de Tarraconaise.