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L’Administration des États-Unis face à une Russie en reconstruction (2000 -2012)

Partie I La volonté de perpétuer le duopole entre les Etats-Unis et la Russieles Etats-Unis et la Russie

Chapitre 1 L’Administration des États-Unis face à une Russie en reconstruction (2000 -2012)

Dans le cadre de la doctrine étatique qui sert de fil conducteur à l'action du président Poutine, les autorités russes chercheront dans un premier temps à rétablir l'ordre interne et à renforcer les vecteurs de puissance du pays, à savoir l'économie et l'outil militaire. Cette politique a pour corollaire d'éviter autant que possible le retour d'une rivalité trop forte avec les États-Unis qui serait contre-productive à l'essor de la Russie. Cette situation favorise des rapprochements ponctuels entre les deux États et ce, tout particulièrement, au début des mandats des présidents américains (1). Toutefois, un certain nombre de facteurs, liés à des positions divergentes des administrations, ont créé de nouvelles frictions entre les États-Unis et la Russie. (2)

Section 1 Les débuts des mandats des présidents Bush Jr et Obama : des rapprochements motivés par des intérêts communs

Le début du premier mandat des présidents George W. Bush et Barack Obama a donné lieu à un rapprochement avec la Russie. Pour autant, les causes ne sont pas les mêmes et sont liées aux circonstances. Dans le cas du rapprochement entre les présidents Bush et Poutine, c'est l'attentat du 11 septembre qui sert de catalyseur et qui amène Moscou à prendre l'initiative de resserrer ses liens diplomatiques avec les États-Unis, dans un but intéressé. (§1). Dans le cas du « reset » des relations entre les présidents Obama et Medvedev, le contexte de crise économique est un élément favorisant cette ouverture (§2). Ces deux épisodes permettent de mettre en évidence des dynamiques générales favorisant la coopération entre les deux États.

§1 le rapprochement entre les présidents Bush Jr et Poutine : une main tendue intéressée de la part de la Russie

Les attentats du 11 septembre 2001, ont changé l'ordre géopolitique qui est en vigueur depuis la fin de la guerre froide. Les États-Unis perçus comme invincible subissent un choc psychologique majeur. Si leur puissance économique et militaire est intacte, cette attaque a ébranlé la sphère politique non seulement américaine mais aussi des autres États du monde. Le gouvernement russe, crée une ouverture pour le gouvernement américain en proposant une coopération sécuritaire teintée d'occidentalisme (A). Néanmoins derrière ce rapprochement se manifestent des intérêts nationaux (B)

A Une coopération idéologique sur fond sécuritaire

La coopération entre les deux présidents trouve sa source dans une vision du monde commune teintée de conservatisme (1) qui se dote d'une couche de « civilisationnisme » occidental après le 11 septembre 2001 (2).

1 Un conservatisme dans les relations internationales partagé par les présidents

Les premières années des mandats des deux présidents nouvellement élus se caractérisent par un programme politique rompant avec certains paradigmes de leurs prédécesseurs. Vladimir Poutine, en souhaitant rétablir l'ordre étatique en Russie et assurer au pays une présence renouvelée dans les relations internationales, prend ses distances avec l'occidentalisation de la société accomplie sous Boris Eltsine. George W. Bush, de son côté, se fait élire avec une position en politique étrangère axée sur une vision réaliste à la fois pessimiste et géopolitique du monde, refusant l’interventionnisme humanitaire et l'internationalisme idéaliste de Bill Clinton499. Ce tournant politique conservateur teinté de nationalisme s’effectue dès l'arrivée au

499 « [la politique étrangère] s’est surtout concentrée sur la quête d’une « politique réaliste », par opposition à une approche clintonienne dénoncée comme irréaliste ou naïve. Cette quête a paru largement s’inspirer de deux slogans : « Sécurité d’abord » et « America First ». »

pouvoir des deux présidents. Leurs premiers contacts sont cordiaux, comme le prouve leur échange lors de leur rencontre en Slovénie en juin 2001,500 l'approche réaliste partagée, tout comme une certaine proximité idéologique501, et l'absence d’intérêts de nature à créer la discorde sont les causes de cette bonne entente. Avant le 11 septembre, la politique du président Bush renoue avec celle du président Reagan, tout particulièrement en matière économique. Cette dernière dimension est également bien présente dans le programme du président russe. Même si les orientations de ces programmes économiques vont dans des directions opposées avec la promotion du libre-échange du côté américain et la reprise en main partielle de l'économie en Russie, il existe une logique commune d'affaire chez les deux dirigeants qui s'inscrit dans un réalisme général reposant sur la maximisation de la puissance économique de l’État à travers les points forts de chaque pays502.

De même, les deux présidents sont partisans d'une forme d’isolationnisme limité. Du côté américain, malgré une campagne électorale accusant Bill Clinton de passivité et de complaisance dans les relations internationales, le président Bush se montre peu actif à l'étranger avant le 11 septembre. La Russie, de son côté, préfère se concentrer sur ses problèmes de sécurité interne comme la Tchétchénie plutôt que de prendre une place trop importante sur la scène internationale, place qu'elle aurait du mal à assumer de par sa faiblesse structurelle et politique de l'époque. Les présidents Bush et Poutine avec leur vision du monde ont des positions communes qui permettent d'expliquer le terreau fertile aux bonnes relations dès leur première prise de contact. D'une certaine manière, compte tenu de l'influence de la pensée « Reagan » au sein du parti républicain et chez W. Bush avant le 11 septembre, il n'est pas impossible que ce dernier ait voulu renouer avec l'esprit qui animait le président Reagan : faire

500 «« Bush déclare alors : « j’ai regardé cet homme [Poutine]droit dans les yeux. Je l’ai trouvé droit, franc

et digne de confiance […]J’ai pu comprendre le sens de son âme » . Le Président américain propose à son homologue russe de « faire l’Histoire ensemble » .

ZARIFIAN, Julien, ‘Les relations entre les Etats-Unis et la Russie depuis la chute de l’URSS. La recherche perpétuelle d’un “rythme de croisière”’, AFRI 2012, 2014 p.485.

501 Malgré des divergences sur un certain nombre de points liés aux différences culturelles entre les deux États, les présidents Poutine et W. Bush sont issus de formations de droite libérales-conservatrices : cette doctrine est en effet celle en vigueur dans le parti républicain depuis la présidence Reagan et le parti naissant Russie Unie bien qu'avant tout étatique y accordait une place importante. Le futur montrera que ces deux partis suivront peu à peu une voie similaire les poussant à privilégier le conservatisme au détriment du libéralisme.

502 Les États-Unis qui se voulait le parangon du libéralisme économique à l'époque se sont orienté lors de l'arrivée au pouvoir de W. Bush sur la défense du libre échange « Le nouveau Président a ainsi multiplié les prises

de position en faveur de la poursuite d’une politique de réduction ou d’élimination des barrières douanières. L’intensité de son intérêt pour ce dossier s’est traduit dans le choix d’un diplomate habile et expérimenté, Robert Zoellick, comme Special Trade Representative, et par celui d’un proche, Don Evans, comme secrétaire au Commerce. »MELANDRI, Pierre, ‘La politique étrangère de George W. Bush’, AFRI 2002, Op. Cit. p.513 A

contrario, la Russie, pays à forte tradition autoritaire et en crise économique interne a utilisé l'outil Étatique dans le but de ramener la stabilité.

de la Russie un partenaire permanent pour les États-Unis.503 Le triomphalisme504 qui a dominé aux États-Unis sous la présidence Clinton et qui était source de tension avec la Russie est moins présent lors du mandat Bush et ce tout particulièrement après l'attentat du 11 septembre 2001, qui fragilise psychologiquement le pays. La proposition d’adhésion à l'OTAN, dans le but d'une sécurité européenne, faite par le président américain à la Russie va dans le sens d'un nouveau partenariat.505 Dans l'histoire de l'URSS et de la Russie, le pays s'est mieux entendu avec les présidents américains républicains qu'avec les démocrates.506 Dès lors la relation entre les deux présidents part sur de bons auspices. Les attentats du 11 septembre 2001 ont accentué cette coopération (2)

2 Une « guerre contre le terrorisme » reposant sur des valeurs communes

Les événements du 11 septembre 2001 vont en effet renforcer ce lien entre la Russie et les États-Unis. Le président Poutine, en étant le premier chef d’État à affirmer son soutien au président Bush, et ce avant les alliés traditionnels des États-Unis, se crée une opportunité pour se rapprocher des États-Unis. L'administration Poutine ne s’arrête d'ailleurs pas à une simple proclamation et met en œuvre une véritable collaboration en matière de sécurité qui étonne aussi bien les observateurs externes qu'internes à la Russie507 : elle partage des informations des services de renseignements russes avec les Américains508 et approuve le déploiement des forces de ses derniers dans les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale.509 Cette politique pro-américaine inédite en Russie est perçue comme une alliance occidentale entre les

États-503 Vandal, Gilles, Obama face à Poutine Deux visions réalistes du monde Op. Cit. p.15. 504 Ibid p.15.

505 Ibid p.41 Précisons que cette posture n'est pas propre au président Bush, Bill Clinton a fait la même offre et la charte de Paris de 1990 (qui débouchera sur l'OSCE) auquel était présent George Bush, François Mitterrand, Margaret Thatcher, Edmund Kohl et Mikhaïl Gorbatchev visait à réintégrer la Russie dans le monde occidental. 506 « Il est vrai que, déjà du temps de la guerre froide, le Kremlin a toujours entretenu de meilleures relations

avec les administrations républicaines (Eisenhower, Nixon) qu’avec celles présidées par un démocrate (Truman, Kennedy, Johnson, Carter). Après tout, n’est-ce pas avec les présidents Reagan et Bush (père) que la hache de la guerre froide a été enterrée ! »

Rucker, Laurent, ‘La politique étrangère russe’, Le Courrier des pays de l’Est, 2003, p.28.

507 Ce rapprochement qui fut une surprise sur le moment souleva d'ailleurs des critiques politiques venant principalement des formations antiaméricaines comme les communistes ou les nationalistes eurasistes. Ceux-ci voyant en la main tendue de Poutine une soumission aux intérêts américains.

508 Contre l'avis de ces services.

Unis et une Russie, certes autoritaire, mais totalement tournée vers l'ouest.510 Si cet aspect ne doit pas être exagéré, la relation entre les deux États prend une tournure civilisationnelle occidentaliste dans sa conception de la « guerre contre le terrorisme ». Aux États-Unis, l'attentat du 11 septembre amène un regain d’intérêts pour les thèses civilisationnelles et les analyses de Samuel Huntington concernant le « choc des civilisations ».Si l’interprétation du texte fut erronée dans la réponse à apporter511, il n'en reste pas moins que le découpage du monde en civilisations principalement religieuses et le fait que la « civilisation musulmane » est considérée comme l'une des principales menaces à l'occident, devinrent des éléments importants dans la rhétorique américaine et tout particulièrement chez les néoconservateurs qui prenaient de plus en plus de place au sein de l'administration Bush. Du côté de la Russie, la position du président Poutine est bien accueilli par les occidentalistes russes. Des observateurs étrangers y voient même un basculement de la Russie dans l'occident.512 Il est vrai que la Russie utilise cet événement pour se rapprocher des États-Unis en tant que puissance dominante, dynamique qui a déjà commencé quelques mois avant l'attentat avec le rapprochement vis-à-vis de l'OTAN.513 Le ministre des affaires étrangères russe Igor Ivanov déclarera « le 11

septembre a été plutôt une étape qui a influencé non pas tant la politique extérieure de la Russie que la façon de penser et le comportement des États-Unis et de l’Occident en général ».514 Le ministre met ainsi en avant le lien entre la Russie et l'Occident mais il tend aussi à relativiser le changement de paradigme de la politique russe : c'est l'Ouest qui s'est adapté à la Russie et non pas l'inverse. Ce discours offre ainsi un double avantage : s'attirer les faveurs des États-Unis et acter la coopération avec ces derniers mais aussi rassurer les franges politiques les plus antiaméricaines en Russie.

Pour les deux États ce rapprochement fait qu'ils ne se perçoivent plus comme une menace réciproque, comme c'était le cas lors de la guerre froide et même à la fin des années 1990, mais

510 À titre de comparaison la Russie adoptait une attitude similaire à celle de la Turquie khémaliste ou de la Corée du Sud pré-démocrate.

511 Contrairement à ce qu'affirme les interventionnistes se revendiquant des thèses d’Huntington, ce dernier prône l’isolationnisme et considère comme contre productif de changer le système d'une autre aire culturelle. 512 « Vladimir Poutine, [...]saisit l’occasion que lui offrent les événements du 11 septembre pour sortir de

l’ambiguïté et rejoindre le camp occidental. »

François-Poncet, Jean, ‘Un tournant de l’histoire ?’, Commentaire, Numéro 96 (2001), p.762.

513 « Il renoue le dialogue avec l’Otan en recevant en février 2000 à Moscou son secrétaire général, George

Robertson. Le 5 mars, à une question d’un journaliste de la télévision britannique sur l’entrée de la Russie dans l’Otan, il répond : «pourquoi pas ?». Il donne son accord à la reprise des travaux du Conseil conjoint permanent qui, le 24 mai 2000, se réunit pour la première fois depuis la crise du Kosovo. En février 2001, le bureau d’information de l’Alliance à Moscou est inauguré. »

Rucker, Laurent, ‘La politique étrangère russe’, Le Courrier des pays de l’Est, 2003, p.28. 514 Ibid p.29.

qu'ils considèrent le danger comme étant extérieur et commun : l'islamisme. La vision de plus en plus civilisationnelle du monde aux États-Unis et la volonté russe de combattre le terrorisme de manière globale jusque dans ses retranchements poussent les deux États à partager le même point de vue sur la question du terrorisme islamiste. Les deux États ont sur ce sujet une approche plus radicale que les membres de l'UE. En effet, si l'Europe prend des mesures internes visant à se prémunir contre le risque terroriste, elle se montre plus sceptique quant à la conduite extérieure à adopter après le 11 septembre. Si les États européens sont d'accord pour qu'une opération soit menée en Afghanistan, leur investissement est plus faible que celui de la Russie et des États-Unis. Cette situation s'explique à la fois par le fait que les membres de l'UE n'ont pas été touchés directement par les attentats mais aussi par le rejet d'une réponse trop directe et militaire contre le terrorisme, jugée contre-productive et ne prenant pas assez en compte les causes de la menace. En ce sens la Russie se montre plus en phase avec les aspirations américaines, sur cette question, que les alliés traditionnels des États-Unis.

Toutefois, ce rapprochement en apparence idéologique ne doit pas conduire à sous-estimer la volonté des deux États de poursuivre la recherche de leurs intérêts(B).

B Un rapprochement satisfaisant les intérêts propres à chaque État 

Derrière les discours et les orientations idéologiques se trouvent toujours des intérêts. Un tel rapprochement bien que facilité par les circonstances s'est fait car chaque partie avait un objectif qui allait dans ce sens : le président Poutine voit dans le lien avec les Américains un tremplin pour retrouver une partie de la puissance russe (1) et l'administration W. Bush un allié dans une région tumultueuse (2)

1 Une stratégie au profit de la consolidation de l’État russe

Malgré ce tournant occidental, il ne faut pas perdre de vue les objectifs que le président russe s'est fixé : assurer un retour à l'ordre en interne et redonner à la Russie une place de grande puissance dans la société internationale. La politique du président Poutine s'expliquant par une logique de realpolitik, son positionnement reste intéressé. La ligne directrice de celui-ci est d'utiliser la puissance américaine à son avantage : un partenariat avec l'hyperpuissance qui n'a

pas connu de rival majeur dans la précédente décennie permettrait d'avoir des retombées positives sur la Russie.

Tout d'abord, la main tendue après le 11 septembre est étroitement liée à la situation en Tchétchénie. Le conflit qui y règne depuis 1994515 est un enjeu majeur de la sécurité interne et de l'économie russe. Cette région officiellement russe située dans le Caucase est, en effet, le siège de volontés indépendantistes. Sur cette dynamique se greffe à la fois, un terrorisme islamiste comme mode d'action idéologique des séparatistes et, à l'instar du reste du Caucase, des réserves de pétrole importantes. La Russie cherche dès lors à réprimer cette région qui est économiquement stratégique. De plus, Moscou doit faire face à une opinion internationale qui lui est défavorable, jugeant la répression fortement militarisée, disproportionnée et inacceptable sur le plan moral et humain. Il faut préciser que la qualification des séparatistes est sujette à controverse : « terroristes islamistes » pour Moscou et « combattants pour la liberté » pour l'occident et tout particulièrement les États-Unis516. L'attentat du 11 septembre est une occasion inespérée pour le gouvernement russe de se débarrasser du fardeau de la critique américaine du conflit et légitimer son action. Non seulement, il peut faire le rapprochement entre les attentats de Moscou en août et septembre 1999, déclencheurs de la seconde guerre de Tchétchénie, et ceux du 11 septembre 2001 mais aussi accréditer que les séparatistes tchétchènes étaient des djihadistes : après tout, Al-Qaïda était issu des « combattants pour la liberté » afghan517. Il est dès lors plus simple d'affirmer que c'était le même groupe qui agissait en Russie. Cette dernière était, en effet, avant le 11 septembre, plus inquiète du terrorisme islamique que les États-Unis du fait du conflit tchétchène mais aussi de la situation générale dans l'Asie musulmane518. Les attentats sur le sol américain et son soutien à la réaction de Washington lui firent espérer qu'au

515 Il y a en fait deux « guerres de Tchétchénie », la première étant de 1994 à 1996 et la seconde de 1999 à 2009. Pour autant malgré la paix entre les deux conflits, ces derniers suivent une dynamique identique.

516 Cette expression de « combattant pour la liberté » fut d'abord utilisée par les Américains pour désigner les différentes forces rebelles Mujahedin lors du conflit en Afghanistan de la décennie de 1980 qui combattait les soviétiques. Elle sera réemployée lors de la guerre de Tchétchénie.

517 « Les plus engagés rejoignirent les rangs des moudjahidin transnationaux, les´ combattants de la liberté

ª islamistes, partis dans les années 1980 en Afghanistan bouter dehors l'envahisseur soviétique et mécréant. Ceux qui y gagnérent leurs galons firent ensuite leur chemin dans les rangs d'Al-Qaida, du djihad islamique et des autres réseaux terroristes »

Appleby, R. Scott, and Martin E. Marty, ‘Le fondamentalisme’, Le Débat, 2002, p.148.

518 « Depuis deux ans, les dirigeants russes sonnaient l’alarme en faisant valoir qu’un grand arc de

subversion et de déstabilisation internationale, basé sur l’extrémisme islamique, s’étendait d’Est en Ouest, et allait des Philippines (avec référence au groupe Abou Sayyaf) en passant par l’Afghanistan, l’Asie centrale ex-soviétique, la Tchétchénie, jusqu’au Kosovo et plus récemment à la Macédoine. Leur opposition à l’UCK, au Kosovo, se fondait en partie là-dessus. »

Lévesque, Jacques, ‘Chapitre 13. La Russie et les États-Unis après le 11 septembre 2001 : l’« énigme » Poutine’, in Entre Kant et Kosovo (Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), 2003), p. 178.

pire les États-Unis fermeraient les yeux sur le conflit tchétchène et qu'au mieux ils offriraient un soutien dans la sécurisation en Asie centrale. C'est précisément pour cela que la Russie accepta le déploiement de forces américaines dans cette région. Cette décision est aussi motivée par la crainte que le régime des talibans, affilié au noyau d’Al-Qaïda, envoie des soldats dans les anciennes républiques soviétiques comme le Tadjikistan. La puissance russe restant encore amoindrie par le choc qu'elle a connu consécutivement à la disparition de l'URSS, il lui est donc

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