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L’évolution des investissements publics

Les investissements publics constituent un important déterminant des investissements en construction.

Comme indiqué précédemment, les investissements en construction des administrations publiques ont représenté en 2019 plus du cinquième (22,1 %) de la valeur totale des investissements en construction, soit 12,4 milliards de dollars sur un total de 56,3 milliards de dollars34. Ce montant peut être rapproché du montant des commandes effectuées en 2019-2020 dans le cadre du Plan québécois des infrastructures, soit 11,3 milliards de dollars35.

C’est pour cette raison que la mise en œuvre du Programme québécois des infrastructures donne la possibilité de stimuler la relance de l’économie en agissant sur le secteur de la construction.

Un effort majeur d’investissements publics, au Québec comme au Canada

À la veille de la crise sanitaire, le Québec – comme l’ensemble du Canada – était engagé dans un important effort d’investissements publics.

Les investissements en infrastructures du gouvernement fédéral atteignaient, à l’échelle canadienne, plus de 180 milliards de dollars sur 12 ans.

Les investissements au Plan québécois des infrastructures 2019-2029 avaient atteint un sommet de 115,4 milliards de dollars. Le 10 mars 2020, lors du budget 2020-2021, le gouvernement du Québec annonçait une hausse de 15,1 milliards de dollars des investissements dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2020-2030 pour atteindre 130,5 milliards de dollars.

D’importants investissements municipaux étaient prévus dans les plus grandes villes du Québec lors des prochaines années.

La croissance économique et les faibles taux d’intérêt favorisaient les investissements en infrastructures.

D’importants besoins à satisfaire

Dans le cas du Québec, cet effort majeur d’investissements publics s’expliquait par l’importance des besoins à satisfaire.

Des infrastructures vieillissantes

Ces besoins résultaient d’abord de la nécessité de maintenir en bon état des infrastructures vieillissantes.

Le gouvernement priorise des investissements visant à répondre à la vétusté physique d’un parc vieillissant, notamment la réfection et la reconstruction des infrastructures, particulièrement dans le réseau routier, le réseau de l’éducation et le parc de logements sociaux.

Pour maintenir les infrastructures en bon état et résorber le déficit de maintien d’actifs accumulé sur celles qui sont vieillissantes, le gouvernement s’est doté d’un indice d’état gouvernemental (A, B, C, D et E) qui lui permet d’établir les priorités et de planifier les investissements au Plan québécois des infrastructures.

Les investissements prévus pour le maintien du parc étaient ainsi passés de 58,4 milliards de dollars dans le Plan québécois des infrastructures 2018-2028 à 67,2 milliards de dollars dans le Plan québécois des infrastructures 2019-2029.

Dans le Plan québécois des infrastructures 2020-2030, le gouvernement annonçait qu’il portait les investissements pour le maintien du parc à 72,5 milliards de dollars.

La majorité des investissements prévus dans le Plan québécois des infrastructures 2020-2030 (61 %) est consacrée au maintien du parc d’infrastructures, afin d’assurer un niveau d’investissement récurrent en maintien d’actifs favorisant la pérennité des infrastructures et de récupérer le retard d’investissements accumulé à l’égard des infrastructures en mauvais état (D et E).

La hausse des investissements permettra de freiner la dégradation et de maintenir les infrastructures en bon état. En tenant compte de l’effet escompté des investissements prévus dans le Plan québécois des infrastructures 2020-2030, la proportion des infrastructures des organismes publics dans un bon état pourrait augmenter de 60,8 % à 70,7 % d’ici mars 2030.

De nouveaux besoins

En plus de la nécessité de maintenir des infrastructures vieillissantes, le gouvernement devait répondre à de nouveaux besoins.

Le Plan québécois des infrastructures 2020-2030 prévoit des investissements de 130,5 milliards de dollars, soit 15,1 milliards de plus qu’au PQI 2019-2029, afin d’assurer la prestation de services à la population et de répondre à de nouveaux besoins. Cette hausse de 15,1 milliards de dollars s’ajoutait aux nouvelles disponibilités de 6,6 milliards de dollars dégagées, à la suite de l’avancement et de l’achèvement de plusieurs projets au cours de l’exercice financier 2019-2020.

Ainsi, il était prévu en mars 2020 qu’une somme additionnelle de 21,7 milliards de dollars serait consacrée à de nouveaux investissements sur la période 2020-2030, notamment dans les secteurs :

de l’éducation, avec l’ajout de 5,9 milliards de dollars pour particulièrement :

annoncer plusieurs nouveaux projets de construction ou d’agrandissement d’écoles qui permettront de créer des classes supplémentaires au primaire et des places-élèves additionnelles au secondaire, dont profiteront des milliers d’élèves d’ici 2023-2024;

construire les locaux nécessaires pour permettre l’ouverture de 1 956 nouvelles classes de maternelle 4 ans d’ici l’année scolaire 2023-2024;

du transport, avec l’ajout de 8,6 milliards de dollars :

dans le réseau routier, afin d’assurer le bon état de cet actif essentiel au développement économique du Québec;

dans le transport collectif pour en favoriser le développement, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’adaptation aux changements climatiques;

dans les autres infrastructures de transport, notamment pour des mesures liées à la stratégie maritime;

de la santé, avec l’ajout de 2,9 milliards de dollars supplémentaires pour notamment :

la construction de nouvelles maisons des aînés et d’alternatives de pavillons pour un minimum de 2 600 nouvelles places d’ici septembre 2022 et le remplacement de plusieurs CHSLD vétustes;

l’agrandissement des urgences, des unités de soins ambulatoires et des blocs opératoires des centres hospitaliers.

GRAPHIQUE 22

Investissements publics en immobilisations du gouvernement du Québec par catégorie – 2007

-

2028

(en millions de dollars)

Source : Secrétariat du Conseil du trésor.

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La part des investissements publics dans l’économie

Avant la crise sanitaire, le Québec était donc engagé dans une période de forte croissance des investissements publics. Il faut cependant souligner que malgré les hausses prévues, la proportion des investissements publics en immobilisation du gouvernement du Québec dans l’économie demeurait inférieure à celle observée au cours des années 2008-2009 à 2010-2011.

Après avoir atteint un sommet à 3,0 % du PIB nominal en 2009-2010, la part de l’investissement du gouvernement du Québec s’est située à 2,5 % en 2019-2020 avant de légèrement augmenter à 2,6 % en 2023-2024. Par la suite, cette part devait progressivement diminuer pour atteindre 2,0 % en 2029-2030 (avant le devancement annoncé en mai)36.

GRAPHIQUE 23 du gouvernement du Québec par rapport au PIB – 2006

-

2030

(en pourcentage du PIB nominal)

Note : pour les années 2019-2020 à 2029-2030, il s’agit des prévisions de Plan québécois des infrastructures annoncées en mars 2020, soit avant le devancement.

Note : sur la base des données des comptes économiques, du Plan québécois des infrastructures et de la prévision du ministère des Finances du Budget 2020-2021 déposé en mars 2020.

Sources : Secrétariat du Conseil du trésor, Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada et ministère des Finances du Québec.