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3.3 La prison de Champ-Dollon

3.3.3 L'équipe soignante

L’équipe médicale est composée de médecins internistes et généralistes, d’infirmiers, de psychiatres, de psychologues, de dentistes et d’autres médecins spécialistes consultants, tels qu’ORL, dermatologues, radiologues, etc.

D'après le service médical de Champ-Dollon, il y a 15 infirmiers(ères) sur 11,25 postes, plus une infirmière responsable (communication personnelle [Polycopié], 14 février 2013).

Tiré de: HUG, 2012

L’unité médicale effectue diverses prestations: des consultations de médecine de premier recours, des consultations de psychiatrie et psychologie, des soins infirmiers (soins techniques, relationnels, etc.), des consultations pour les addictions, de la physiothérapie, etc.

D'après le service médical de Champ-Dollon, tous les détenus ont accès aux soins. Quelques heures après leur entrée, tous sont mis en contact avec un infirmier qui va effectuer un bilan de santé. Ce bilan se fait à partir d'un questionnaire-type, selon plusieurs items qui comportent des questions d'ordre social (état civil, logement, profession, etc.), le dépistage de la tuberculose, les problèmes de santé physique actuels, les problèmes de santé mentale, la violence, l'abus de substances (tabac, cannabis, alcool, cocaïne, héroïne, méthadone, benzodiazépine, autres produits), la vaccination, les traitements quotidiens, les paramètres vitaux, le suivi extérieur (communication

personnelle [Documents internes], septembre 2008).

Suite à ce bilan d'entrée, l'infirmier va juger de la nécessité ou non d'une consultation médicale. «La Commission ne s’oppose pas à ce que ce soit le personnel infirmier compétent qui effectue le premier tri et oriente les personnes vers le service médical d’autant plus qu’en l’espèce cela semble très bien fonctionner» (Restellini, 2013).

En outre, durant toute la durée de l’incarcération, les détenus peuvent obtenir des rendez-vous médicaux par le biais d’une demande écrite confidentielle ou suite à la demande des infirmiers ou surveillants si l'état d'un détenu est jugé instable.

Si les soins sont impossibles en ambulatoire, le détenu est alors transféré à l’UCH (unité cellulaire hospitalière) ou à l’UCP (unité cellulaire psychiatrique).

D'après le service médical de Champ-Dollon, concernant les problèmes d'addiction, il y a un médecin chef de clinique qui en est responsable. Il a trois rôles bien définis:

1. Assurer la continuité des attitudes cliniques entre l'extérieur et l'intérieur de la prison, en tenant compte des spécificités du milieu carcéral.

2. Concevoir des formations sur les aspects de santé publique et la clinique des addictions à l'intention du personnel de l'Unité Médicale.

3. Conduire une réflexion sur les spécificités des addictions en milieu carcéral, en collaboration avec l'ensemble des professionnels. (communication personnelle [Polycopié], 14 février 2013)

Le service médical de Champ-Dollon est organisé de manière à ce que tout problème rencontré par le détenu puisse être pris en charge de manière optimale au sein de la prison ou dans les unités reliées. Cependant, il n'y a que 15 infirmiers pour une population d'environ 800 détenus, ce qui limite considérablement les possibilités et qui, comme nous l'avons dit précédemment, risque selon nous de léser la prévention.

La journée-type de l'infirmier

Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a une permanence infirmière 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

D'après le service médical de Champ-Dollon, les soins effectués par les infirmiers peuvent se décliner sous divers aspects: le bilan infirmier d'entrée, la distribution des médicaments, les soins techniques, les soins relationnels, la prévention et l'éducation à la santé, la consultation addiction, la sophrologie et relaxation, la détection de la violence et

les urgences (communication personnelle [Polycopié], 14 février 2013).

D'après le service médical de Dollon, la journée-type de l’infirmier à Champ-Dollon, débute à 6h45 avec un rapport de l'infirmier de nuit. À 7h les infirmiers partent dans les étages pour la distribution des médicaments. Puis de 8h à 8h30, il y a un colloque avec les médecins du service. Suite à cela, chacun des infirmiers débute son activité. Ils sont quatre le matin, et chacun d’entre eux est responsable d’une prestation de soins.

Un infirmier va s’occuper des soins généraux, tels que pansements, prises de sang, tensions, entretien de soutien, etc.

Un soignant va se charger des soins spécifiques, c’est-à-dire les activités programmées pour les détenus ayant des problèmes d’addiction (il y a deux types de consultation, un pour les addictions à l’alcool et l’autre qui s’occupe des addictions aux produits illicites), les détenus souffrant de maladies psychiatriques, les soins axés sur la violence et d’autres encore sur la relaxation.

Un troisième infirmier va se charger des soins de première ligne. Il va s’occuper de trier les demandes écrites et prévoir les consultations infirmières ou médicales en fonction des problématiques.

Pour finir, le quatrième infirmier va se charger de tout l’aspect administratif et de coordination des soins. C’est également lui qui va gérer les bilans d’entrées.

En plus de ces diverses prestations, il y a également toutes les activités d’urgence qui ont lieu dans l’établissement (communication personnelle [Polycopié], 14 février 2013).

Nous avons décidé d'aborder la journée-type de l'infirmier à Champ-Dollon pour montrer que la prévention n'est pas une activité à part entière, mais qu'elle est distillée à travers les soins prévus durant la journée. Nous savons qu'il y a un entretien d'entrée prévu pour chaque détenu. Cependant, nous imaginons que sur 800 personnes et une durée de séjour moyenne de 89 jours, il est fort probable qu'un nombre certain de détenus n'entretienne aucun suivi auprès du service médical et ne bénéficie donc pas des messages de prévention individualisés. Toutefois, il existe des consultations addiction, au cours desquelles un message de prévention est transmis auprès de la population toxicomane, à savoir notre population-cible.