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L’ÉMISSAIRE ÉCLAIREUR DE LA MONDIALISATION ?

Dans le document LE TOURISME INTERNATIONAL VU DU SUD (Page 38-47)

général et dans les pays en développement

TOURISME INTERNATIONAL : ET SI C’ÉTAIT

1. L’ÉMISSAIRE ÉCLAIREUR DE LA MONDIALISATION ?

Dans cet univers d’actions composites, les défenseurs et partisans de la mondialisation se prennent à rêver et à faire rêver les précurseurs d’un monde meilleur. Ils avancent, avec certitude, qu’une internationalisation souveraine des transactions financières et des échanges économiques est à même de vaincre la pauvreté dans le monde et d’y réduire, du même coup, les écarts entre riches et pauvres.

Mais, vue du Sud, cette mondialisation si vantée et si prometteuse ne serait qu’un rouleau compresseur, visant à s’imposer et à imposer un modèle de développement fatal pour l’environnement, un style de consommation avide de gaspillage et, bien entendu, un mode de production ayant pour

devise « toujours plus ». Ne voit-on pas dans cette boulimie économique la renaissance d’une nouvelle forme de cannibalisme sociétal ? Après le succès des produits jetables sans souci, voici venu le temps de l’ouvrier licenciable à volonté et des peuples domptables aussi.

Et demain, sait-on de quoi il sera fait ?

Cette obsession du « toujours plus » pousse à créer, artificiellement et continuellement, des superfluités de consommation dans le Nord, tandis que, dans les pays pauvres, la famine et l’épidémie font encore des vic-times en masse. C’est que dans ces contrées les besoins de première nécessité (nourriture, logement, santé…) sont loin d’être satisfaits ! Et, mondialisation ou pas, ils ne le seront pas de sitôt. Curieusement, malgré ce fossé énorme qui sépare le monde des nantis de celui des démunis, cette projection (ou conception) uniformisée du monde se veut universelle, comme si tout ce qui était bon pour le capital l’était aussi pour toute l’humanité.

Forte de son triomphe à l’Est et confortée par son succès à l’Ouest, cette nouvelle « vision marchande » de la planète est en passe de s’ériger en « pensée unique » et véhicule déjà les prémices d’une culture standard.

Pourtant, pas plus tard qu’hier, les adversaires acharnés du communisme ont dénoncé l’hégémonie et le népotisme du parti unique, avec vigueur et rigueur. Aujourd’hui, ils n’hésitent pas à militer corps et âme pour la géné-ralisation d’un système niveleur, c’est le moins qu’on puisse dire, et qui est de tendance unipolaire et loin d’être unitaire.

Il n’y a pas d’alternative à l’économie de marché : un diktat non seulement débile, mais désormais dénué de fondement, car l’économie de marché recouvre une économie purement spéculative qui la supplante et la détruit comme elle détruit le reste ! N’en serait-il rien, prétendre qu’il existe un seul modèle de société, sans alternative, est non seulement absurde, mais d’ordre stalinien1.

1.1. AVENIRETDEVENIRDELHUMANITÉ: POURUNMONDE ÉTHIQUEOUPOURUNEPLANÈTEÉCONOMIQUE?

Tout se passe, pour ces « puissantes démocraties », comme si tous les êtres humains de la Terre avaient dit « oui » à 99,99 %2 à l’intronisation universelle du capital et au culte inconditionnel de la matière. De ce fait, la communauté

1. Viviane Forester, La dictature du profit, Paris, Fayard, coll. « Livre de poche », 2000, p. 19.

2. Pourcentage destiné à rappeler les résultats de la majorité des élections des pays à parti unique et des dictatures du tiers-monde, lors de la période de la guerre froide.

humaine semble s’acheminer vers une « planète-marché » où tout se vend et s’achète, sans appréhension et sans équivoque. C’est justement cette impudeur obstinée, ou présumée telle, à vouloir tout négocier librement au détriment des valeurs immatérielles ou spirituelle, qui fait peur aux sociétés traditionnelles. Des sociétés qui jouissent ou gémissent sous le poids de leurs « cultures » et « religions » ! Cette présomption redoute l’issue fâcheuse d’une ouverture marchande dans un contexte de pauvreté absolue. Ce serait, dit-on, la voie toute tracée vers la dégénérescence des valeurs sociales et morales, avec en prime la désorganisation des centres de pouvoir traditionnels. Mais là n’est pas, à vrai dire, le but inavoué de cette envie de dominer, voire de laminer. Car l’émergence dans le Nord des symptômes d’une « politique unique, prête au divorce d’avec la démocratie, mais pour l’heure assez puissante telle quelle pour n’y avoir pas intérêt3» n’est pas de bon augure. Et l’on craint que dans les pays développés les démocraties d’aisance ne soient déjà entrées dans une phase de repli sur elles-mêmes, pour ne pas avoir à répondre des actes de leurs gouvernants (politiques, affairistes ou militaires) agissant ou opérant dans le tiers-monde. Cette éventualité serait la porte ouverte à des alliances contre-nature où la dictature politique locale et l’hégé-monie économique d’importation pourraient s’allier pour mettre à genou des peuples qui se tuent déjà à demeurer debout par la seule force de la dignité.

Devant ces craintes, le bloc occidental, lui, tient un discours alléchant.

Il fait l’éloge de la liberté d’entreprendre et du libre-échange, au point d’en faire un bouclier pour la défense des droits de l’homme. En consé-quence, les pays développés se comportent comme s’ils détenaient le monopole de ces droits à usage « sélectif », ou « électif », selon les circonstances et contingences du moment. Les organisations mondiales, à commencer par les institutions onusiennes, et les organismes financiers internationaux, distribuent des bonus et des malus, chacun en ce qui le concerne, sans que les peuples (à ne pas confondre avec les régimes) ne se sentent intéressés, ni même concernés dans certains cas. Et l’on retrouve dans ces élans théoriques, où le monde développé se montre très soucieux des mauvaises conditions humaines du monde en retard, les ingrédients assaisonnés à l’air du temps de toutes les propagandes des siècles passés, avec en plus l’audiovisuel à la rescousse. « Anesthésier pour mieux convaincre, recouvrir avec patience et persistance l’espace mental, et par

3. Viviane Forester, La dictature du profit, op. cit., p. 24.

là tout espace, d’un filet de propagandes permanentes, effrénées, cela relève d’une pratique multiséculaire, mais dont les moyens n’ont jamais été tels ni la portée aussi immédiate et générale4. »

Mais le concept de développement est de plus en plus contesté : il a entraîné une vision du monde actuel divisé entre pays développés et pays dits pudiquement « en voie de développement », le tiers-monde, en fait, environ 80 % de l’humanité.

Pourquoi une telle notion n’est-elle plus reçue comme une bonne vision de l’avenir ?

Parce qu’elle laisse entendre que le développement du tiers-monde doit suivre un modèle éprouvé, celui des sociétés déjà développées. De plus en plus, ce tiers-monde refuse le modèle pour des raisons qui sont devenues des évidences : la richesse des pays riches doit beaucoup à l’exploitation des pays pauvres. On ne peut plus penser à une relation inversée : les pays pauvres ne peuvent s’attendre à ce que les pays riches s’appauvrissent pour les aider. Les pays pauvres peuvent tenter d’exploi-ter les plus démunis parmi eux mais le processus atteint vite ses limites : il y a trente ans les Américains exploitaient les bas salaires au Japon ; c’est maintenant le Japon qui exploite les bas salaires sud-coréens ; ce nouveau

« dragon industriel asiatique » fait fabriquer ses produits aux Philippines.

Où les Philippins iront-ils chercher du cheap labor s’ils réussissent à faire démarrer leur croissance économique ? Chez les Papous de Nouvelle-Guinée ? Cette logique a déjà perçu ses limites ; les pays du tiers-monde cherchent d’autres voies pour réduire d’abord leur extrême dépendance envers les pays développés et pour expérimenter de nouvelles stratégies de coopération entre eux fondées sur des valeurs et des traits culturels qui leur sont propres.

Marc Laplante, L’expérience touristique contemporaine. Fondements sociaux et culturels, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, coll. «Tourisme», 1996, p. 48.

Au-delà des apparences, les quelques batailles qui se produisent ici et là ne sont rien devant la guerre médiatique quotidienne que livre le Nord au Sud, sans morts ni remords. C’est sûrement de cette guerre médiatique tranquille que naissent les armées de l’ombre et l’animosité ou le courage qui les animent.

Avec la parabole et l’Internet, nous sommes tous en déplacement, de gré ou de force, par choix ou par nécessité. Nous nous déplaçons même si, physiquement, nous ne bougeons pas : rester immobile n’est pas réalisable

4. Ibid., p. 47.

dans un monde qui ne cesse de changer. Et pourtant, les effets de cette nouvelle situation sont radicalement inégaux. Certains d’entre nous devien-nent totalement « mondiaux » ; d’autres sont cloués dans leur « localité » : un sort qui n’a rien d’agréable et qui est même insupportable dans un monde dont la tonalité générale et les règles du jeu sont établis par les mondiaux5. Et l’on note que les adeptes et disciples de la politique ultra-libérale (d’autres diront du capitalisme sauvage) enseignent déjà, avec fierté et fatuité, aux générations montantes, l’art, dit-on, de « savoir se vendre » sur le marché du travail ! À croire qu’à leur sortie des grandes écoles de commerce ou des prestigieux instituts de la finance, ces jeunes seront alignés et exposés dans des « foires aux diplômés » afin d’être soupesés et tâtés par les recruteurs et autres chasseurs de têtes.

1.2. QUENEST-ILDUTOURISME? ASSERVIRLACAUSEHUMAINE POURSERVIRLÊTREHUMAIN!

Et l’on comprend aussi ce foisonnement quelque peu délirant, dans le monde des affaires et particulièrement dans celui du tourisme, de nou-veaux concepts à la connotation équivoque ou franchement interlope, du type « savoir se vendre », « savoir séduire », « savoir fidéliser ». Des évocations qui viennent compléter le glossaire des termes usuels de « savoir-faire », « savoir-être », « savoir savoir-faire-savoir » qui passent déjà pour des clas-siques des techniques de vente. Ces expressions, qui auraient choqué les moralistes de plus d’une époque, constituent tout bonnement les mots clés du lexique des ressources humaines et du répertoire des compétences en matière de marketing.

Faut-il objecter, au vu de cette armada d’excitants socioprofession-nels, que « l’éthique est supposée aller au-delà de la déontologie, souvent annexée au profit du maintien de la position, de la profession, ou d’une protection de ses membres, quelle que soit la valeur de la critique6» ?

Toutefois, au-delà de ces « savoirs techniques et mécaniques », le comble est de voir une minorité comblée reprocher à une majorité malme-née par le destin son manque de « savoir-vivre », pour la simple raison qu’elle ignore tout de l’art de vivre moderne, à commencer par l’usage de

5. Zygmunt Bauman, Le coût humain de la mondialisation, traduction française d’Alexandre Abensour, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1999, p. 9.

6. Jean-Marie Joly, « Privilégier l’être humain », dans P. Alamou, H. Barioulet et F. Vellas, Tourisme, éthique et développement, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 25.

la fourchette. Cela relève d’un emballement enthousiaste mais extrava-gant. Il faudrait peut-être y voir aussi une hégémonie visant à culpabiliser le consommateur autonome (ou autochtone) qui continue à vivre avec détachement ou désintéressement eu égard aux produits de consommation et des gadgets d’un certain savoir-vivre dépensier.

Ainsi donc, la mondialisation, nouvelle vision du globe, semble privilégier la manière de paraître à celle d’être, et surtout d’être soi-même ! À ce propos, on peut voir dans cette batterie de mots composés, dont raffolent les partisans de la mercatique touristique et les initiés de la ges-tion hôtelière, une manière à peine voilée de redresseurs de corps et de niveleurs de comportements. Tout se passe comme si la vie de l’humanité, depuis son apparition sur Terre jusqu’au siècle dernier, n’avait été, en fin de compte, qu’une contribution patente de faiblesses chroniques, ponc-tuées de peurs et d’erreurs. En somme, une accumulation historique d’inap-titudes, où les quelques réussites concluantes du passé ne seraient que d’éventuels « accidents » heureux de parcours !

Or, c’est à ce niveau précis que le tourisme, qui a joué par le passé le rôle de porte-drapeau de la mondialisation (période de la guerre froide), se trouve impliqué dans un outrage qu’il est bien censé atténuer par son devoir (quelque peu raté) d’artisan de « rapprochement entre les peuples ».

De plus en plus avide des conduites et des attitudes où les manières provi-soires « d’être et de paraître » sont un préalable au couronnement d’un séjour, le tourisme constitue la vitrine par excellence des sociétés postmodernes. Faut-il, à tort ou à raison, l’assimiler à ces nouvelles fonc-tions qui ne peuvent réussir, là où elles se déploient, qu’en imposant aux pratiques traditionnelles et aux aptitudes locales, au mépris des qualités et authenticités intrinsèques de celles-ci, une déviation par-ci et une dépos-session par-là ? Et conclure à l’idée fatale que « les sociétés d’où l’on partait, comme celles où l’on arrivait, en sont ressorties étrillées7».

Et même lorsque le tourisme veille au respect des traditions séculaires, le marketing touristique se trouve, inévitablement, dans l’obligation de mettre en relation directe des contradictions extrêmes. En exagérant un peu, nous pourrons résumer cette version à travers une image insolite : celle du binôme « exhibitionnisme d’indigence – voyeurisme d’aisance ».

C’est dire à quel point le tourisme incarne un secteur à facettes multiples.

7. Jean Viard, Court traité sur les vacances, les voyages et l’hospitalité des lieux, La Tour-d’Aigues, Aube, coll. « Monde en cours », série Intervention, 2000, p. 10.

Symbole de contrastes et vecteur de contradictions qui s’accommodent les unes des autres, voire qui se nourrissent les unes des autres, il n’en demeure pas moins un phénomène séduisant en amont, du fait qu’il se nourrit de la production de « frustrations-satisfactions » chez les citoyens des pays émetteurs, et captivant en aval, par le fait qu’il produit des effets de « provocations-compensations » chez les populations locales.

F

igure 1.1

DEUXACTEURSETQUATRESITUATIONSTOURISTIQUES:

SATISFAITSOUMÉCONTENTS?

Emblème d’une activité douce, le tourisme ne pourra non plus échapper à son image antinomique de « profiteur-compensateur » et de « constructeur-destructeur ». Évidemment, tout dépend de l’angle sous lequel l’observateur se positionne pour juger.

1.3. OPTIMISMEDANSLE NORD, SCEPTICISMEDANSLE SUD:

LEGRANDÉCART!

Toutefois, bon nombre d’experts admettent, quoique dans des proportions fort variées, que le tourisme international engendre, dans les pays en développement, plus de répercussions sociales et d’effets culturels pervers, imperceptibles à court terme, que de renforcements économiques. Ce cons-tat se justifie, selon les mêmes sources, par l’absence ou l’insuffisance des moyens financiers et humains de ces pays, pouvant permettre de planifier convenablement et de gérer correctement leur tourisme. Ils finissent fréquemment par accepter l’intervention des multinationales, avec tout ce que cette situation comporte d’exigences internationales et de carences

Frustrations du lieu de résidence

Satisfactions obtenues par les vacanciers

Retombées pour la profession

Effets sur les populations VOYAGES/

TOURISME

ÉMISSION RÉCEPTION

nationales. Et, malgré toutes les incompatibilités remarquées, le capital a cette faculté fabuleuse de se faire hôte aux frais de l’hospitalité outrée du dénuement. Ce que remarquent certains économistes en rappelant « qu’une partie des devises obtenues grâce au tourisme est en effet affectée au financement des importations nécessaires au fonctionnement de cette activité ou est rapatriée par les agents économiques qui ont produit les biens et services touristiques8».

D’autres observateurs vont même jusqu’à affirmer que quels que soient les avantages économiques du tourisme (des avantages exagérés par les responsables politiques), il serait temps de revoir les termes de l’échange établi entre pays émetteurs de touristes, riches en général, et pays récepteurs du Sud, pauvres dans leur majorité.

Par ailleurs, des spécialistes du tourisme soutiennent, pour leur part, qu’étant un excellent animateur des économies en développement et un bon modérateur de comportements sociaux (allusion faite aux compor-tements rigides), en plus d’être plutôt bénéfique pour les systèmes culturels (réanimation du folklore, relance de l’artisanat et sauvegarde du patrimoine), le tourisme mérite bien les encouragements des pays du tiers-monde. Ces experts rappellent, cependant, l’intérêt d’insérer le tourisme dans une planification intégrée de développement économique et social, pour une meilleure gestion et un meilleur contrôle de ses fougues incontrôlables et débordements intangibles. « Bien sûr, le tourisme ne possède pas toutes les vertus, loin s’en faut… Il a aussi provoqué dans certaines communautés d’accueil des ravages au plan social et culturel.

Mais bien maîtrisé, dans une perspective de développement durable et harmonieux, il peut jouer un rôle pour combler ce déficit de relations véritables9. »

Cependant, en prenant acte des paradoxes que tentent de dégager ces réflexions, il faut reconnaître que l’apport économique et le rôle social du tourisme dans les pays en développement sont encore loin de faire l’objet d’analyses approfondies. Les études et recherches, très sérieuses d’ailleurs, réalisées et publiées régulièrement par des organismes spécialisés, par des experts internationaux ou par des chercheurs universitaires dans les pays

8. Pierre Py, Le tourisme : un phénomène économique, Paris, La Documentation française, 1992, p. 125-126.

9. Louis Jolin, « Pour un tourisme de relations et d’échanges, par et pour les jeunes », dans Actes du colloque : Tourisme des jeunes, du 23 au 26 mars 2001, Taliouine et Agadir, Centre de recherche sur les cultures maghrébines et de l’Université Cadi Ayyad, p. 53-55.

développés demandent à être nuancées, nous dirions même, à être très nuan-cées, s’agissant de la généralisation de leurs conclusions par analogie, et surtout par extrapolation, aux pays du Sud.

L’idée principale qui se dégage à présent des discours optimistes, veut que le tourisme soit à la fois une activité accessible et abordable pour les États économiquement en retard, mais surtout un secteur stimula-teur de l’économie à tous les niveaux, grâce, dit-on, à son puissant effet multiplicateur :

• Pourvoyeur de devises pour le pays,

• Collecteur d’impôts pour l’État,

• Générateur de recettes pour la profession,

• Distributeur de richesses entre les régions,

• Répartiteur de revenus entre les populations,

• Promoteur de produits locaux,

• Créateur d’emplois pour toutes les couches,

• Formateur à moindre coût,

• Niveleur de comportements.

Et l’on chuchote, concernant ce dernier point, que le tourisme a les propriétés requises pour adoucir les comportements rigides. À vrai dire, tout dépend de la politique générale du pays en question et de la planifica-tion mise en place, si planificaplanifica-tion il y a. Et en dernier ressort intervien-nent le type de tourisme visé et la nature des relations qui règintervien-nent entre les acteurs socioprofessionnels en présence. Car depuis l’explosion du tourisme au siècle dernier, la vision économique a largement dominé dans ce secteur né dans le giron de l’industrie européenne.

En effet, pour évaluer l’influence du tourisme, on a pris conscience de la nécessité de tenir compte, non seulement des données économiques, mais également des retombées parallèles à celles dites positives, comme les effets sur l’organisation sociale, la structure de l’emploi, le déséqui-libre intersectoriel ou interrégional, la dépendance par rapport aux capitaux étrangers et les perturbations introduites dans le mode de vie et le système de valeurs des sociétés d’accueil. De plus, le tourisme a la mauvaise réputation d’être un secteur dominé par les multinationales de services, ce qui ne permet aucun transfert technologique digne de ce nom !

Dans le document LE TOURISME INTERNATIONAL VU DU SUD (Page 38-47)