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L’échec d’une philosophie économique…

Dans le document Et toi Qu est-ce que tu sais faire? (Page 64-67)

Vers une autre économie…

1. L’échec d’une philosophie économique…

Ce livre est destiné à vous jeune lecteur, je ne vais donc pas m’étaler sur des questions philosophiques ou macroéconomiques compliquées.

Je vous invite simplement à réfléchir de vous-même, à observer toutes les crises (plus ou moins) récentes, l’augmentation effroyable du coût de la vie, des biens de première nécessité aux biens immobiliers, d’observer le chômage massif et la concurrence rude qu’installent les employeurs entre les salariés ou demandeurs d’emploi…tu marches ou tu crèves ! Ajouté à cela toutes les possibilités générées par la mondialisation et la délocalisation de l’emploi.

Aujourd’hui ce sont peut être les centres d’appel -ultime exemple concernant les diplômés du supérieur précisément de la branche économie et gestion- qui absorbent la plus grande part de travailleurs parmi vous. Si vous travaillez dans l’un d’eux, vous êtes probablement content …Mais vous devez voir aussi que les conditions de travail, ainsi que les salaires, ne reflètent que la volonté de profiter d’un système.

Aujourd’hui ces centres fournissent de l’emploi, absorbent du chômage. Très bien. Mais demain ils partiront ailleurs dans le monde, là où ca leur coûte encore moins cher, et où les gouvernements sont moins regardants au niveau du code du travail. Ca s’appelle du dumping social. Ils peuvent si non fermer boutique tout simplement, pour cause de « Demande en berne ».

Rappelez-vous toujours qu’on ne fait pas d’économie tout seul, il y a un marché, une offre et une demande, et cela se définit au niveau international. Le monde est un petit village, en termes de dynamique économique. A l’heure où j’écris, c’est Léoni qui envisage de partir, cause économique, ou volonté de baisser encore les coûts…on ne sait pas, chacun son discours.

Observez si non la précarité de l’emploi…certains d’entre vous travaillent probablement depuis des années, mais ne sont toujours pas titularisés, ils sont incapables de se sentir en sécurité, ou de prendre un petit crédit maison. D’autres travaillent mais ne parviennent peut être pas à payer un loyer, à être autonome donc, ni à penser au mariage…tellement les salaires sont bas. Indécents pour ainsi dire, comparés au coût de la vie.

« Que faire ? On n’y peut rien ! C’est une dynamique économique mondiale qui est ainsi faite….On n’a simplement pas le choix ! » Pensez-vous… ? Surtout que, comme on n’arrête pas de le répéter, c’est partout pareil ! C’est l’économie de marché, les lois du marché, du plus fort, tu marches ou tu crèves.

Si. On a le choix. Toujours le choix.

Ce modèle économique a été fondé sur une philosophie capitaliste du tout bénéfice, et de l’exploitation des plus vulnérables, les travailleurs, par les plus puissants. L’écart des salaires entre dirigeants et travailleurs frôle des limites indécentes de plus en plus souvent, avec de plus en plus de gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté (environ 1/4 de la population en Tunisie si les chiffres sont bons, ce qui m’étonnerai…). Un modèle économique peut assurer de la croissance, ce qui est bien… mais croissance n’est pas corollaire de développement.

65 En gros, la croissance ou la création de richesses, c’est quand on gagne de l’argent, de la richesse est crée. Le développement, c’est quand tout le monde peut bénéficier des fruits de cette croissance, précisément les personnes qui l’ont crée de leurs mains, de leur effort mental ou physique…j’entends les travailleurs.

Ceci dit, la rémunération du risque est une chose bien normale et acceptable. Celui qui a pris l’initiative (et le risque) de lancer une affaire, doit en tirer des bénéfices supérieurs à ceux du travailleur qui ne prend pas de risque, ne réfléchit pas toujours (ou forcément) à l’avenir de la boite, et se contente d’exécuter... Il ne s’agit pas de remettre cela en question. Il s’agit de redéfinir les valeurs qui sous tendent nos pratiques économiques.

Beaucoup disent que le capitalisme est un système économique, et qu’il appartient donc à un autre registre que celui de la morale. D’où ce serait un contre sens de vouloir moraliser le capitalisme…Je pense que c’est faux. Car collectivement, nous pouvons re-définir les valeurs sur lesquelles nous nous mettrons d’accord, pour rémunérer le travailleur, comme pour respecter la terre. Cela s’appelle le développement durable.

En tout cas si vous pensez qu’un système économique a pour finalité de fabriquer un maximum de profits, quelqu’en soit le bénéficiaire. Si vous pensez donc que les Hommes qui ne naissaient pas avec suffisamment de moyens (financiers ou intellectuels) pour se garantir une vie digne, sont des mouches… On peut dire que ce système est un succès.

Si vous pensez au contraire, qu’un système économique doit d’abord servir l’Homme et non pas le profit, que l’Homme doit avoir du travail, et être décemment payé en plus. Si vous pensez que les Hommes faibles -sous entendre qui n’ont pas eu au départ les moyens financiers ou intellectuels pour se garantir une vie et un emploi digne- ne sont pas des mouches … Alors on peut dire que notre système est un bel échec.

La révolution industrielle est donc venue avec cette méprise et ce sentiment de supériorité implicite de l’Homme sur la nature. C’est la logique du rendement qui trône. On doit baisser les coûts au maximum, y compris avec les humains, qui sont à exploiter à souhait, avec le moindre salaire, le moindre coût donc.

Il faut que vous sachiez jeune lecteur, qu’au début de l’ère industrielle, il n’était pas question (du tout) de donner le moindre droit au travailleur, même pas un jour de congé, avec des horaires de travail proprement inhumains, et des salaires ridicules. Il a fallut un soulèvement massif des ouvriers, des émeutes, des coups de feu et des morts, pour que l’association des patrons (équivalent de l’UTICA aujourd’hui) accepte de céder un peu de droits à leurs mouches, oups, travailleurs !…L’histoire est là, il vous suffit de chercher des documentaires sur cette question (sur You Tube par exemple) et vous apprendrez beaucoup de choses….

Ceci pour vous donner une idée de l’histoire économique qui sous tend les pratiques et les normes d’aujourd’hui. Mais surtout, pour vous expliquer la pertinence de la philosophie du responsable et du durable. Cette philosophie s’avère simplement être la SEULE si non meilleure solution que l’on connaisse, d’abord pour préserver la terre, l’air, l’eau que nous avons et qui nous sont simplement vitaux. Mais aussi, et surtout dans l’immédiat, pour avoir le meilleur positionnement stratégique qui soit, dans l’économie mondiale… je vous explique ceci un peu plus loin.

66 2. Après moi le déluge

La philosophie économique du capitalisme et de la dérégulation à tout va, est aussi celle de l’irresponsabilité complète et totale, vis-à-vis de la planète et de ses ressources. Après moi… le déluge !

Personne n’ignore aujourd’hui les ressorts de la surexploitation des ressources de la terre, de la pollution, d’où dérèglement de nombre d’écosystèmes, fonte de la calotte glacière, réchauffement climatique, et j’en passe. Personne mis à part quelques sceptiques. Les preuves (établies de façon scientifique) sont plus que parlantes.

Vous me direz, « Qu’est ce qu’on s’en fout nous de la pollution ou de la fin de certaines espèces ! Nous, on a besoin de travailler MAITENANT, aujourd’hui et maintenant ! Ces soucis écologistes sont des soucis de pays riches, qui ont déjà réalisé beaucoup de croissance…et ce sont eux finalement qui ont causé toute cette pollution et ces troubles climatiques ! ».

Ce n’est pas totalement faux. Encore que…Quand on parle de fin de certaines espèces, ou de troubles climatiques, il ne s’agit pas juste de dire que telles fourmis ne seront plus là… ou qu’il fera un peu plus chaud en été. Non, c’est beaucoup plus complexe, et grave.

Il faut que vous compreniez que l’essence de la nature est faite de la complémentarité et de l’interdépendance de tout ce qui vit, c'est-à-dire plusieurs espèces, plusieurs plantes, la structure de telles roches, les taux précis de tel ou tel gaz, etc.

Si une espèce de poisson s’éteint, par exemple à cause de la pollution de l’eau de la rivière dans la quelle elle vit, il en découle un dérèglement quelconque. On aura par exemple l’espèce du prédateur de celle-ci, qui va s’éteindre aussi (puisqu’elle ne trouvera rien à manger !). Mais également l’espèce qui constituait la nourriture de la première, qui va proliférer de façon incontrôlable. Imaginez donc par exemple une invasion de moustiques ! …ou de criquets ! ou que sais-je…

Ceci sans évoquer le cas le plus courant aujourd’hui, à savoir que le poisson de la rivière polluée en question, ne meurt pas encore, et qu’il est vendu dans les marchés, consommé par vous et moi, et par nos enfants. Certaines bactéries ou virus se répandent ainsi, plus que la moyenne normale, ou gérable par l’écosystème…

Je ne pense pas être la seule à constater que les fruits, les légumes, et tout ce que la terre produit n’a plus du tout le même goût qu’avant. Plus que cela, que des tomates achetées aujourd’hui, ne tiennent pas plus de trois jours dans le frigo. Pareil pour les fruits. Je ne pense pas non plus être la seule à constater la montée de maladies fortement liées à la pollution, ou à l’utilisation de pesticides et composés chimiques partout dans les secteurs d’activités économiques aujourd’hui.

Maladies induites plus généralement par le dérèglement de notre comportement alimentaire, de notre mode de vie, etc., le cancer en tête.

De toute façon, sachez jeune lecteur que ce sont nous, pays relativement pauvres et avec peu de moyens, qui sommes les plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique et ou de la rupture des équilibres naturels. Vous pensez bien qu’un tsunami ou une invasion de moustiques, fera beaucoup plus de dégâts sur nos côtes, que sur les côtes Italiennes ou Françaises… Vous savez certainement aussi que l’assurance maladie, ou les hôpitaux de ces pays, prennent mieux et plus en charge, toutes sortes de pathologies. Sans compter les diverses allocations sociales, aides et autres…

67 En gros, notre terre, ce sont nous qui en sommes les dépositaires, pareil pour l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, etc. Quand on adopte un comportement irresponsable avec la terre et avec mère nature, celle-ci nous le rend bien, tout simplement.

… « l’Homme n’est pas supérieur à la nature, l’Homme appartient à la nature » dixit Yann Arthus Bertrand. Plus nous sommes en train de casser ce lien avec la nature, plus nous accélérons notre perte collective. La révolution industrielle était venue avec cette méprise et ce sentiment de supériorité implicite de l’Homme sur la nature. Une bêtise sans nom, nous le savons déjà, et nous le constaterons encore plus ces prochaines années.

Nous avons le droit de rêver d’une économie différente. D’une économie plus équitable, c’est à dire qui rémunère les gens dignement. Une économie plus responsable, vis-à-vis de notre environnement naturel. Une économie qui ait de l’avenir, et qui donne de l’avenir aux générations futures. Nous avons le droit de ne pas adhérer au modèle de développement suivi par les anciennes grandes puissances, qui épuise les ressources de la planète et qui peut être va bientôt causer la fin si non la faim de l’espèce, la nôtre j’entends cette fois-ci…

Le développement durable et responsable, vous l’aurez compris jeune lecteur, est une autre, ou une

« nouvelle » philosophie économique, un courant de pensée qui fraye son chemin depuis longtemps. Il monte de façon exponentielle aujourd’hui, vue la montée des absurdités et des injustices du système, de façon exponentielle aussi. Et ce de l’avis de tout observateur de la dynamique sociale, à l’échelle mondiale.

Dans le document Et toi Qu est-ce que tu sais faire? (Page 64-67)