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d. Migration dans de nouveaux biotopes

V. La Lède du Gurp (2014), F. Verdin

1. Présentation générale

Le gisement de la Lède du Gurp est situé sur la commune de Grayan-et-L’Hôpital (Gironde). Il est implanté sur le littoral en zone d’estran. Le site a été signalé pour la première fois en 1865. Les premières fouilles ont été entreprises par G. Frugier à partir de 1972. Puis de nouvelles opérations de terrains ont été effectuées par J. Roussot-Larroque entre 1984 et 1993. Ces campagnes successives ont documenté la plus longue séquence stratigraphique de la région pour les âges pré et protohistoriques. Les premières traces d’occupation humaine ont été identifiées du Mésolithique jusqu’à l’époque romaine (Roussot-Larroque & Villes, 1988 ; Roussot-Larroque, 1995). La présence d’un cours d’eau actif au bord d’une dépression humide, déjà présente au Mésolithique (Marambat & Roussot-Larroque, 1989) aurait favorisé l’occupation du site. Des fouilles récentes, en 2014, ont été opérées sur l’îlot résiduel d’environ 150m2 sous la direction de F. Verdin.

2. Chronologie et horizons culturels prélevés

La campagne de fouille effectuée en 2014 a documenté les niveaux d’occupations du Mésolithique jusqu’à l’âge du Bronze. La fouille a été effectuée sur une butte résiduelle tourbeuse documentant une dépression marécageuse. Elle a mis en évidence une stratigraphie

Figure 39 : situation de la Lède du Gurp, à gauche Plan topographique du site (relevé F. Bernard, Inrap), à droite cliché de la fouille

de près de 5m (3m au-dessus du niveau de la mer et 2m au-dessous). Les niveaux les plus anciens étaient situés au centre de la dépression. Ils étaient constitués d’argiles tourbeuses et ont livré des restes végétaux et ligneux. Ces niveaux mésolithiques ont été daté entre 8 542-7 968 B.C et 7 536-7 184 B.C (VERA-51329; 9 064 ± 89 BP; VERA-51328; 8 339 ± 69 B.P. Les vestiges anthropiques sont quasi absents, à l’exception d’un percuteur en quartz. Aucun niveau du Néolithique ancien que ce soit par la découverte de vestiges archéologiques ou par datation n’a pu être démontré contrairement aux campagnes de fouille effectuée par J. Roussot-Laroque. À partir du Néolithique moyen, l’occupation humaine a été attestée par la découverte d’artefacts archéologique et de structures anthropiques. Des datations effectuées sur des résidus alimentaires sur les céramiques ont donné des dates comprises entre 4 300 et 4 000 B.C (US 1031, Beta-423539; US1029, Beta-423538; US1028, Beta-423542). Au-dessus s’est développée une séquence argileuse grise correspondant au Néolithique récent I attribué à la culture des Matignons. Un rejet de faune associé à des tessons de céramique à fond plat avec des empreintes de vanneries a été mis en évidence. La césure nette entre les deux horizons témoigne d’un changement radical de dynamique sédimentaire. Au-dessus, un niveau attribuable au Peu-Richard a été mise au jour. Il s’agissait de l’occupation la plus représentée sur le gisement. Deux paniers en clayonnage végétaux y ont notamment été découverts.

3. Méthodologie appliquée au site

Des prélèvements stratigraphiques et par structures ont été effectués, sur l’ensemble des horizons stratigraphiques accessibles allant du Mésolithique au Néolithique final. Au total cinquante échantillons ont été réalisés.


VI. Le Cuzoul, (2015), N. Valdeyron

1. Présentation générale

Le Cuzoul de Gramat est situé à Gramat (Lot). Il est implanté au fond d’une vaste doline et se constitue d’une cavité qui débouche sur une première salle de grande dimension de 40 m de long sur 15 m de large et 3 m de hauteur. Cette première salle se prolonge par un couloir étroit menant à une seconde salle plus petite de 8 m de long sur 3 m de large. L’espace en avant de l’entrée de la grotte, protégé par le porche, a concentré l’essentiel des fouilles anciennes (figure 40). Les fouilles ont été entreprises en 1923 par R. Lacam, jusqu’en 1933. Il a réalisé une série de sondages dans et en avant de la cavité. Un vaste sondage a notamment été réalisé, à droite de l’entrée, qui a révélé une stratigraphie de plus de 3 m de hauteur dans laquelle a été découvert un squelette humain (Lacam, 1944). Depuis 2005 la reprise des fouilles est menée par N. Valdeyron. Elle s’est en premier concentrée autour du secteur porche, pour retrouver les limites de l’ancien sondage de R. Lacam. Une première zone de fouille a été établie sur l’une des parois, de manière à constituer une coupe de référence (coupe A). Un sondage (Sondage 1) a été ouvert dans la cavité puis étendu grâce à la découverte de niveaux mésolithiques en place. Le porche a également fait l’objet de fouilles (secteur porche). Deux dernières zones ont finalement été investies, permettant de faire le lien entre ces différents secteurs (coupe Sud et coupe A’). Au cours des fouilles effectuées par R. Lacam, sept niveaux d’occupation ont été identifiés, séparés, par « des lits blanchâtres de calcaires pulvérulents

absolument stériles » (Lacam et al, 1944 p.2). La stratigraphie est en fait beaucoup plus

complexe et que les données produites par Lacam et Niederlender. Ainsi, les niveaux blanchâtres stériles, censés séparer les couches, se sont révélés être des niveaux de cendres, résultats d’empilements complexes de foyers et de vidanges de foyers (Valdeyron et al., 2011). Le tamisage des déblais a permis de préciser les différentes phases d’occupations et de confirmer l’hétérogénéité soupçonnée de certains niveaux.

2. Chronologie et horizons culturels

La stratigraphie est représentée sur près de 4 m de hauteur et a livré des artefacts allant du Mésolithique jusqu’aux périodes historiques. Les différents phasages culturels ont été caractérisés grâce aux productions lithiques et à une série de datations. Le premier niveau, Sauveterrien monclusien a été caractérisé par la présence de triangles sauveterriens, de lamelles étroites à deux ou trois bords retouchés, des pointes aziliennes et des pointes à dos courbe. Puis plusieurs occupations de la fin du Mésolithique ont livré pour le premier ensemble une industrie à lames larges pour la réalisation d’armatures trapézoïdales. Il s’agit également des niveaux où le squelette avait été découvert par R. Lacam. Le second ensemble a été caractérisé par des trapèzes du Martinet, des pointes bâtardes et des flèches de montclus. Et enfin un niveau mésolithique final néolithique ancien qui a mis au jour des éléments lithiques typiquement néolithiques, céramiques, grattoirs, pointe de flèches bifaciales. La faune mésolithique étudiée était composée majoritairement de sanglier suivi du cerf et du chevreuil pour les éléments les plus retrouvés (Valdeyron et al., 2014).

3. Méthodologie appliquée au site

Au cours de la campagne de fouille 2015, 47 échantillons ont été réalisés (figure 41). Trois types de prélèvements ont été effectués.