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11 juin.—L'enfant peut se lever, la démarche est lourde, vacillante

douloureuse.Le 14 la marche s'améliore au point que le malade peut

rester troisheures debout.

Le20. La guérison est complète et s'est maintenue jusqu'à ce jour.

Observation VIII

(Lop, Gazette des Hôpitaux. 19septembre 1893).

L..., troisans, a eu la rougeolevers le 30 juin 1893. L'éruption a

duré sixjours. Le 10juillet, le malade était en pleine convalescence, jouant, sautant, ne seplaignant d'aucun malaise.

Le 12au matin, paraplégie complète. Incontinence d'urine etdes

matièresfécales. Les réflexes sonttotalement abolis, la sensibilité est

très diminuée. Jusqu'au 16 juilletces symptômes sont demeurés sta¬

tionnâmes. Le 17, l'enfant peut effectuer quelques mouvements et

n'urineplus sous elle. Sousl'influencedu traitementinstitué, lapara¬

plégie avaitcomplètement disparu et le 30 juillet, la petite malade

était totalement guérie.

Observation IX

(Larivière, de Cambrai)

Un enfant d'un an, de belle apparence et setenant déjàsur ses jam¬

bes est pris de rougeole en février 1889.

Dixjours après environ, l'enfant ne peut plus se porter sur ses jambes. En avrilparalysiecomplète des membres inférieurs.

Traitement : toniques, reconstituants sous toutes les formes, bains aromatiques. Pas d'électrisation, l'enfant habitant la campagne, ce qui enrend l'application difficile.

En septembre, la paraplégie persiste. Depuis l'enfant n'a pas été

suivi.

o. 4

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Observation X (Bouchut, Gas. desHôp. 1870)

Elia G..., âgée de quatre ans, entrée le 3 mai 1870 au numéro 4 de

la salle Sainte-Catherine, service de M. Bouchut.

Cette enfant a eu la rougeole ilya unmois dans nos salles.

Elle est sortiedimanche. Le lendemain en voulant se lever, à six

heures du matin, on s'est aperçu qu'elle ne pouvait se tenir sur ses jambes, et onl'aramenéeà l'hôpital.

L'enfant est pâle, mange et digère bien, neparaît pas malade, et a

unsouffle doux à labase du cœur, au premier temps. Elle souffre un pendes jambes,n'a pas d'engourdissement dans lespieds ni d'abaisse¬

ment de température.Debout elle marchedifficilement en faisant de

petits pas eten écartant beaucoup les pieds. Il n'y a pas defièvre.

Des douches devapeurtous lesdeux jours et des bains sulfureux également tousles deuxjours sont administrés, et la paraplégie se dissipe peu àpeu.

Au27 mai, l'enfant estmieux, maiselle n'est pas guérie, eton con¬

tinue letraitement.

B. Paralysie à tendance paraplégique chez l'adulte.

Observation XI (James Lucas.)

Chez une femme devingt-trois ans, prise de rougeole apparaît le

neuvièmejour de la maladie une paraplégie, accompagnée de réten¬

tion d'urine et de constipation insurmontable; ces accidents durèrent

plus d'une semaine.

La malade, neufannéesauparavant, avait été prise, à la suite d'une

variole, d'accidents tout à fait semblables qui auraient disparu spon¬

tanément.

Observation XII

(Boyle, Thèse deParis.)

Louis P..., clairon au12e de ligne, vingt-quatre ans,hommerobuste

sans antécédents morbides. Entreà l'hôpital le 10 juin 1886 pour une rougeole; dès la veille il avait présenté des symptômes de courbature

et d'anorexie.

Du 16 au 18juin, éruption caractéristique qui tend à disparaître; le

19, cycle fébrile normal; le 22, le malade paraît entrer en conva¬

lescence.

Dans lajournée il veut aller à la garde-robe, mais à peine a-t-il mis

le pied à terre qu'il chancelle ettombe; ilne peut remuer que diffici¬

lement lesjambes.

Le22, paralysie complète de la sensibilité et du mouvement dans

les membres inférieurs, abolition des réflexes, vessie paralysée, dis¬

tendue; incontinence d'urine parregorgement. Selle involontaire. La

hanche présente une ecchymoseconsidérable au niveau du grand

tro-chanter, résultat de lachûte dela veille.

Traitement. Pointes de feu le long de la colonne vertébrale,

eau-de-vie allemande, cathétérisme deux fois parjour,

22-23. Mêmeétat, selles involontaires.

26. Fourmillements dans les membres inférieurs, retour incom¬

plet de la sensibilité, persistance de laparalysie motrice et des autres symptômes.

25. Apparition d'escharres au sacrum et au niveau du grand

tro-chanter. Râles nombreux dans toute lapoitrine.

28. Sensibilité plusgrande,abolitiondesréflexes; sous l'influence

des efforts dumalade les musclesde la cuisse forment un reliefsous

la peau.

29. Lesselles et les mictions sont involontaires.

2juillet. Symptômes de cystite. Œdèmeléger

des membres infé¬

rieurs qui envahit lejour suivantlescrotum etlaverge.

6. Escharres au prépuce. Celles du sacrum et de la hanche

s'accroissent. Frottements pleuraux, râlesmuqueux dans toutel'éten¬

due du thorax, surtout àdroite. Le malade peut fléchir légèrement

lajambegauche.

10. Diminution de l'œdème, accroissement des escharres du

sacrum et de la région trochantérienne.

12. Violent frisson; température40°8.

14-15. Nouveaux frissons; température au-dessus de40° le soir,

ne descendantpasau-dessous de 38° 7 le matin. Marasme progressif.

Mort le21 juillet.

Autopsie.Aspect général cachectique, etc.

Les méninges cérébrales sont légèrement congestionnées ; le cer¬

veau, le cervelet et le bulben'offrent aucunelésion apparente. Pas de

liquide dans lesventricules. Les veines du rachis sont fortement

dis¬

tendues par un sang noir, principalement au niveau du renflement

lombaire. Les vaisseaux des méninges rachidiennes sont également

distendus surtoutverslaportion inférieurede la moelle.

L'examen microscopique ne révèle aucune lésion inflammatoire ou scléreuse, mais seulementde la distension des vaisseaux surtout dans

l'épaisseurde la substance grise...

ObservationXIII

(Ferry, Arch. demèd. et depharm. milit., 1886.)

M..., soldat au 69e de ligne, sans antécédents morbides, entre à

l'hôpital le 19 avril pour une rougeole qui évoluenormalement.

Le 22 (septième jour de la maladie) l'éruption commence à pâlir et

la température esttombée à 37°.

Le24, la température remonte à 38° 5, l'état général est devenu

mauvais : abattement, céphalalgie violente, difficulté pour uriner, grande faiblesse desmembres inférieurs quele maladenepeutremuer dans sonlit,impossibilité de setenir debout. Ces phénomènes s'accen¬

tuent dans la journée. Le soir, rétention d'urine, vessie distendue (cathètérisme), paralysie motrice absolue des membres inférieurs.

Aucun trouble de la sensibilité, réflexes normaux; contractilité élec¬

trique intacte.

Traitement. Sangsues àl'anus, vésicatoiresle longdela colonne

vertébrale.

Le25, mêmes symptômes et déplus paralysie du sphincter anal; un lavementadministré au malade est aussitôt rendu.

Le26, latempérature tombeau chiffre normal, les symptômespara¬

lytiques persistent.

Le27, le maladepeutimprimerquelques mouvementsàsesjambes.

Etat général bon. Desquamation caractéristique de la rougeole.

Le28, amélioration persistante de l'état général, les mouvements

des membres sont plus étendus, mais le malade ne peut se tenir

debout.

Cessation de la paralysie anale.

Les 29, 30, amélioration progressive.

Le 1er mai, le malade peut se tenir debout et faire quelques pas. II

urine volontairement pour lapremière fois.

Le3 mai, le malade entreen convalescence.

Observation XIY

(Perret, Cliniques de l'Hôtel-Dieu deLyon.)

Jacques B..., âgé de vingt-trois ans, exerce la profession de

dômes-- 30

tique. Ses parents sontvivants et bien portants, il a trois frères en

bonne santé, sans aucunetrace de maladie nerveuse dans sa famille.

Onnetrouve pas d'antécédents personnels à signaler, pas de rhuma¬

tisme oudesyphilis, mais sans présenterdes signes netsd'alcoolisme,

il boitprès de trois litres de vin parjour.

Le 3 février dernier, après une période prodromique caractérisée

par de latoux, de l'enrouement, de la rougeur des conjonctives, un malaise général, il présenta une éruption de petites taches rosées qui

commença par la face et se généralisa bientôt. Le médecin appelé auprès delui n'hésitapas à la qualifier de rougeole. L'éruptiondispa¬

rut au bout de cinq à six jours et Jacques B... se croyaitguéri lorsque

les signes suivants apparurent :

Il s'aperçut tout à coup d'une faiblesse considérable des membres inférieurs; pendant cinq jours, d'après lui, il ne put qu'avec beaucoup

depeine remuer les jambes dans son lit, et se trouva dans l'impossi¬

bilité absolue de setenir debout. A aucun moment le malade ne res¬

sentit de phénomènes douloureux dans les parties affectées, la para¬

lysie diminua un peu, mais bien incomplètement. Depuis quelques jours est survenue de la rétention d'urine, ce qui l'a déterminé à

entrer dans mon service. JacquesB... estun peu pâle, cependant son état général paraît satisfaisant, les fonctions digestives se font d'une

manièreactive, ilnetousse pas, ne se plaint point de battements de

cœur; il est fortementmusclé et a toutes les apparences d'une bonne santé.

Le malade soulèveavec difficulté lesjambes dans son lit, et résiste mal quand on s'oppose aux mouvements qu'il exécute. Les réflexes

sontintacts, il n'existe pasmodification de lasensibilitésubjective ou

objectiveni trace d'atrophie musculaire. La marche est défectueuse,

iltraîne un peu les pieds etne sesent pas solide; iln'apasdetroubles d'équilibration nettement appréciables; rien de particulier aux mem¬

bres supérieurs. Jacques B... ne vide qu'à grand peine sa vessie, aussi est-on obligé de le sonder régulièrement; il éprouve parfois de

l'incontinence des matières fécales. Son intelligence ne semble pas atteinte; eneffet., il répond convenablement auxquestions qui luisont adressées. On ne constate pas de modification de la parole, pas de nystagmus, pas de tremblement appréciablede la tête ou des jambes.

Depuis deux jours, on note un peu d'amélioration des signes précé¬

dents. A certains moments le malade est capable d'uriner seul, et l'incontinence des matières fécales a totalement disparu. La force revient d'une manière progressive et la démarche est plus assurée; cependant il détache encoreincomplètement du sol laplantedes pieds.

L'amélioration a fait de grands progrès, les troubles des fonctions

vésicales n'existentplus, pas de cathétérisme depuis deux jours.

Jacques B... urine facilement aujourd'hui. Il marcheavec assurance, et dans son. lit résiste avec énergie quand on essaie de fléchir ses

jambes, ce qui est d'ailleursimpossible. En résumé il se sent guéri et

nous a demandé son exeat.

Dans les diverses observations que nous avons pu recueillir,

les paraplégies setrouvent être les accidents paralytiquessur¬

venant le plus fréquemment à la suite de la rougeole. Nous

aurions pu citerquelques autres exemples, mais nous avons choisi ceux qui étaient publiésavec le plus de détails, etainsi

nous avons cru pouvoir donner la meilleure idée générale de

l'affection.

Si, d'après ces exemples, on cherche à se faire une idée d'ensemble, nous voyons que les accidents paraplégiquessur¬

viennent à la suite de larougeole, après un espace de temps variable, mais toujours après que l'éruption a disparu, et pendant la convalescence, Ils débutent par les extrémités

inférieures qui, quelquefois, d'abord simplement atteintes de parésie, sont bientôt paralysées, D'autres fois, la paralysie complète se montre d'emblée (observations de Bayle, de Ferry, de Perret)^ ets'étend rapidement à tous les membres

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