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Journalisme de données en Belgique francophone

1.2 Particularités du contexte belge

1.2.1 Journalisme de données en Belgique francophone

L’espace médiatique belge francophone est caractérisé par l’étroitesse de son marché – la Belgique compte environ 40% de francophones. Il n’y existe pas, à proprement parler, d’équipes rédactionnelles spécifiquement dédiées à une approche par données. En presse quotidienne, la tendance est à l’organisation de pôles tantôt orientés vers un journalisme d’enquête s’ap-puyant sur des données et des outils technologiques – comme c’est le cas au Soir dans une "cellule" au sein de laquelle travaillent trois journalistes – ; tantôt multidisciplinaires où col-laborent des journalistes et des développeurs, et où une approche par données s’inscrit dans le cadre plus large d’un storytelling numérique (comme c’est le cas à L’Avenir et à L’Echo). Cet état des lieux se concentre sur les médias qui participent à cette dynamique, ainsi qu’aux for-mations abordant le journalisme de données. Il s’appuie, pour ce faire, sur des témoignages de professionnels ainsi que sur des ressources consultées en ligne.

Journalisme de données au Soir

Joël Matriche (Le Soir)20fait partie de ces passionnés du datajournalisme. Il explique avoir suivi plusieurs formations en analyse et traitement de données "par intérêt et par envie d’apprendre" mais, souligne-t-il, il s’est aussi auto-formé. Il estime que les journaux belges francophones sont encore réticents à investir dans l’engagement de statisticiens attachés aux rédactions ou à mobiliser des développeurs pour ce type de projet, en raison d’un manque de budgets, dans une période de crise, pour un "retour sur investissement qui n’est pas encore évident". Mais

18 "Hacks/Hackers est organisation américaine transnationale, qui a pour objet de réunir des journalistes et des programmeurs en vue de susciter des collaborations (Lewis & Usher 2014).

19 Cette vision réductrice pose raisonnablement la question de savoir si l’accessibilité d’outils de visualisation en ligne aboutit à considérer le journalisme de données non pas comme une pratique journalistique nourrie par l’analyse de données mais comme une forme de journalisme qui serait "gadgétisée".

20 Communication personnelle, Liège, mars 2014 et communication personnelle, recueillie par courriel le 08/09/2017.

"les choses changent" progressivement : "Par exemple, L’Echo a embauché un jeune journaliste

orienté vers le traitement de données. Au Soir, mon collège Alain Jennotte travaille maintenant tout son temps sur le traitement de données. Il n’est pas développeur professionnel mais est pas-sionné, doué et apprend sur le tas". La mise en relation des projets de datajournalisme avec

la rédaction web n’est pas plus évidente, estime-t-il, passant d’une situation "de punition, de

goulag" à une mise en avant des effectifs en ligne qui, toutefois, "restent réduits". Pour travailler

avec des données, "il ne faut pas craindre les chiffres. Il faut aussi savoir se servir d’un tableur

et connaître un minimum les techniques de scraping21". Outre une question de budgets, une autre raison expliquant le faible développement du journalisme de données serait, selon lui, à trouver dans "un manque de données disponibles".

Journalisme de données à L’Écho

Pour Nicolas Becquet, responsable du développement et de la transformation numérique de

L’Echo, les données sont l’essence même du journalisme économique. À l’origine, le pôle

mul-timédia qu’il pilote était commun avec la rédaction néerlandophone du Tijd (groupe Media-fin), dans le cadre d’une stratégie multicompétence : développement, data, multimédia. Une réorganisation de ces services a abouti, en 2015, à une séparation en deux pôles linguistiques "pour se rapprocher des identités éditoriales de chacun des titres. À partir de ce moment-là, on

a eu des profils multimédias polyvalents, constitués de jeunes journalistes qui ont appris à faire des cartes et des data pour apporter une plus-value aux articles. J’ai engagé, en août 2017, un journaliste présentant un profil de datajournaliste : il en a envie et il a des connaissances pé-riphériques, telles que la statistique et la visualisation de données". Du côté néerlandophone,

l’accent a été placé sur un recrutement de trois profils spécialisés. "On y retrouve un

spécia-liste data ’hard-core’ qui travaille sur un ’dashboard’ basé sur Google Analytics. Il est capable de fouiller et comprendre un très grand nombre de données. Il y a un architecte de l’information, spécialisé dans l’expérience utilisateur et la visualisation de données. Surtout, il a des notions de code qui lui permettent de suivre toute la chaîne de production de l’information. Enfin, la troisième personne de ce pôle est un développeur ’front-end’ qui sait aussi travailler la data. Il a mis en place une première forme d’automatisation à partir de données sur les communes belges, via le principe de phrases à trous"22. Dans les publications de L’Echo, "le datajournalisme est

davantage abordé en termes de datavisualisations, et ça reste encore compliqué de travailler, en profondeur, avec un journaliste, sur les données. Ce n’est pas encore intégré de manière naturelle. La plus-value est d’abord vue comme la possibilité de créer du contenu multimédia. À l’inverse, mes collègues néerlandophones peuvent passer plusieurs jours pour traiter une information ba-sée sur les données. En termes d’audiences, cela reste des contenus de niche".

Le retour sur investissement d’un projet de datajournalisme peut être envisagé de deux ma-nières, indique-t-il : sur le plan de la formation continue et sur celui de la volonté d’assumer un coût de production qui permette de se positionner, à long terme, "comme un média de

réfé-21 Récupération de données sur des documents numériques.

rence". En novembre 2017, il déposait un dossier de financement auprès de Google Digital News

Initiative, en vue de développer un système de traitement automatisé de données boursières. Il porte pour nom de code "Quotebot" et fait l’objet de la seconde étude de cas présentée dans cette thèse23. "C’est une chance pour faire de la recherche et du développement. Cela nous met

en mouvement, et nous permet de nous faire réfléchir sur nos pratiques, usages et modèles finan-ciers. (...) On développe déjà des outils destinés aux investisseurs, cela compléterait notre palette. En tant que journaliste, je trouve que c’est une aide. Ce n’est pas, en soi, de l’ingénierie hors de portée. Depuis que je suis journaliste multimédia, j’ai toujours utilisé des outils accessibles".

Ni-colas Becquet épingle un autre aspect relevé dans deux recherches à propos de l’enseignement d’un journalisme piloté par les données (Berret & Philips 2016, Schmitz-Weiss & Riva 2018) : celle de la difficulté de travailler avec les chiffres lorsque l’on est habitué aux lettres. "Ce n’est

pas naturel, pour moi, de travailler avec des chiffres. Ma formation est plutôt littéraire. Si ce pro-jet se fait, ce serait plutôt en collaboration avec les journalistes qui traitent ces matières et pas avec un datajournaliste : je ne peux pas construire des outils sans consulter les personnes qui vont les utiliser. J’ai besoin de leur expertise".

En tant qu’observateur des médias numériques en Belgique francophone, il estime qu’une ap-proche par données est peu répandue en raison de plusieurs facteurs : "Je pense que l’on passe

à côté du potentiel. Les médias sont confrontés à une série de difficultés et de défis qui font que ce n’est pas la priorité. C’est perçu comme un domaine où il faut investir et où il faut embau-cher des profils spécifiques pour un retour sur investissement qui n’est pas immédiat. L’approche d’Arnaud Wéry à L’Avenir est très intéressante dans une démarche locale. Sinon, en Belgique fran-cophone, on en reste souvent à Instagram ou à Datawrapper en versions non payantes, avec les logos du prestataire de services. Avec des compétences techniques, on peut construire des outils plus pratiques pour l’utilisateur. C’est une question de priorité. Beaucoup de journalistes ont en-vie de creuser ces aspects, mais cela demande du temps et des compétences spécifiques. Si je devais engager un profil aujourd’hui, ce serait quelqu’un qui comprend la manière dont fonctionnent les interfaces et l’information. Le datajournalisme, c’est une spécialisation métier très forte qui nécessite des compétences très spécifiques". Il estime également que la situation belge est très

différente de celle observée en France, où les rédactions sont plus grandes et où la production matérielle du datajournalisme est souvent externalisée "à l’échelle de projets majeurs ou de

pro-jets vitrines. Ils ont des moyens mais pas forcément au quotidien. Si l’on prend le cas du Monde, par exemple, on est encore très en arrière en Belgique".

Journalisme de données à L’Avenir

À l’échelle locale, L’Avenir se démarque en proposant régulièrement des projets de datajour-nalisme qui prennent souvent la forme de cartes interactives. Ce n’est pas, pour autant, que Arnaud Wéry, journaliste attaché au weblab du quotidien, se définit comme un journaliste de données. "C’est quelqu’un qui, pour moi, a de très bonnes connaissances en tableurs et en

net-toyage de données. J’ai de bonnes bases pour faire ce que je dois faire dans le cadre de mon travail

mais elles ne sont pas suffisantes, faute de temps à consacrer à l’apprentissage. Je suis un peu plus à l’aise avec les outils de visualisation de données car j’en ai l’expérience. J’apprends sur le tas, par essais-erreurs. Mais travailler avec des développeurs, cela ouvre des perspectives : avoir des connaissances du code est devenu nécessaire". Depuis mars 2017, époque de la création de

la cellule "weblab" au sein du journal, il travaille avec un développeur, Cédric Dussart, l’un des premiers à être reconnu au titre de journaliste professionnel en Belgique francophone. "Dans

le cadre de notre travail, il met régulièrement sa casquette de journaliste. Il va beaucoup voir ce qui se fait ailleurs, je n’avais jamais connu ça avant"24.

Pour cet acteur du datajournalisme, la question des compétences ne peut être éludée. À l’instar de Nicolas Becquet, il souligne qu’il s’agit de compétences spécialisées. Tout comme à L’Echo, le travail sur les données ne constitue qu’une partie du travail de storytelling développé dans le cadre d’une cellule dédiée. "Au quotidien, un journaliste et un développeur peuvent travailler

sur des longs formats ou sur les réseaux sociaux. On peut donner l’impulsion aux rédactions lo-cales sur des thématiques particulières reposant sur des données, tout comme celles-ci peuvent également nous solliciter. On travaille avec des données par opportunité. Il y a un sillon que l’on creuse davantage, qui est celui de l’utilisation des données pour apporter un service, tels que la localisation des plaines de jeux dans les communes ou celle des zones de baignade. La data, ce n’est qu’un aspect parmi tant d’autres, d’autant que la visualisation n’est pas une fin en soi. De plus, il faut disposer de données permettant de trouver des histoires. Une dataviz pour une data-viz, c’est quelque chose qui me frustre un peu. On essaie d’être cohérents, tout en composant avec les moyens du bord".

Le frein principal au développement du datajournalisme ne serait pas seulement une ques-tion de compétences, mais aussi d’accès aux données. "Après, c’est de savoir d’où elles viennent,

de comprendre la manière dont elles ont été récoltées, leur éventuelle marge d’erreur, ... Cet accès se met en place petit à petit, mais on peut se poser la question de la valeur ajoutée de données ouvertes qui vont lister les urinoirs publics dans une ville. Des données sont aussi bel et bien disponibles, mais la manière dont elles sont organisées ne permettent pas un traitement journa-listique car l’on n’y trouve aucun sens". Il perçoit l’automatisation de la collecte et du traitement

de données comme un outil, tout en s’interrogeant sur un éventuel effet de mode. À la question de pouvoir identifier des datajournalistes évoluant dans le monde francophone, il cite quatre noms : un premier était journaliste indépendant mais a annoncé une reconversion profession-nelle dans la fiche qui lui est dédiée sur le site journalistefreelance.be, tandis qu’un deuxième est sorti de la profession pour se lancer dans la recherche académique. Les deux suivants sont tous deux journalistes au quotidien Le Soir, Joël Matriche et Alain Jennotte. Il leur reconnaît des compétences beaucoup plus avancées : "Le Soir a une longueur d’avance grâce à eux. Les

rédactions françaises ont bien plus d’avance que nous, mais les nôtres sont faites de bric et de broc. On est de plus en plus serrés et les profils sont différents".

Malgré une lente progression des méthodes journalistiques s’appuyant sur les données et leur traitement à l’aide de technologies numériques, le milieu professionnel semble ouvert à ces nouveaux profils issus du monde de la technique. Cédric Dussart, qui se décrit sur son profil Twitter comme "front dev"25, est au sein du weblab de L’Avenir avec Arnaud Wéry. Il se définit comme "une espèce d’hybride" dont le positionnement ne va pas toujours de soi : "En fonction

de la personne face à laquelle je me trouve, je vais me présenter comme journaliste ou comme développeur. Même au sein de la rédaction, au début, les gens se demandaient ce que je faisais là. Aujourd’hui, je pense que je suis davantage considéré comme un développeur web. Certains journalistes me considèrent comme une espèce de magicien fou et c’est plutôt positif. Je ne pense pas que la technologie y soit perçue de manière négative"26.

Après des études en infographie, il a débuté sa carrière dans le domaine de la communication. Peu intéressé par ce secteur, il a rejoint le groupe L’Avenir en 2013. "Au début, je travaillais pour

le département marketing mais, au bout d’un an, j’ai commencé à travailler pour la rédaction. J’y suis attaché depuis un an à mi-temps et ce travail me parle beaucoup plus qu’en communi-cation. J’y trouve plus de sens dans mon boulot". Début 2018, le weblab de L’Avenir se voyait

décerner le prix du journalisme numérique du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour lui, il s’agit de la reconnaissance d’une expérience qu’il envisage comme "une forme de

prise de risques car si les retours ne sont pas bons, elle pourrait ne pas se poursuivre. Dans le monde francophone, il y en a très peu qui osent ce genre de choses. Ça nous donne une base so-lide. Ça nous pousse".

Dans son travail quotidien, Cédric Dussart "code beaucoup" mais pas seulement. "Je fais aussi

du traitement de données, du scraping, de l’Excel. Mais ça reste beaucoup de code. J’ai rarement des contacts avec les sources d’information. Là où le journaliste n’a plus la main pour valider des choses, c’est moi qui m’en occupe. (...) Le travail du code suppose aussi qu’il faut que je me tienne à jour et cela me prend du temps en dehors de mon travail. Si j’en étais resté à ce qui exis-tait à l’époque où je suis sorti de l’école, je pense que je n’aurais pas de boulot. J’aimerais bien tester une formation de l’AJPro27en motion design mais j’ai peur que ce soit trop généraliste et pas assez technique". Ce qui a changé pour lui depuis 2017, époque de son agréation au titre

de journaliste professionnel ? "J’ai deux jours de congés en plus par an !". Ce qui l’a incité à sou-mettre sa demande ? "Je pense, la protection et la reconnaissance de mon travail. Je ne suis pas

qu’un développeur, j’ai aussi une part de journaliste. Travailler sur une base de données et pou-voir en tirer des messages, c’est du journalisme. Mais les explications relèvent encore du travail du journaliste, qui garde la main sur le travail d’analyse. Mes choix techniques sont validés en collaboration avec lui. La rédaction est ouverte au weblab et, aujourd’hui, certains journalistes viennent nous solliciter de manière spontanée".

25 C’est à dire, spécialisé dans le design d’interfaces web.

26 Cédric Dussart, communication personnelle, Namur, le 29/01/2018.

27 AJPro est la structure de formation continuée de l’Association des journalistes professionnels. Elle a été lancée en 2013.

L’offre en formations

En Belgique francophone, les journalistes spécialisés dans la collecte, l’analyse et le traitement de données se comptent sur les doigts d’une main. Ils ont en commun d’avoir acquis leurs compétences sur le tas, plus rarement dans des formations spécialisées. Si l’ensemble de nos témoins s’accordent sur le fait que la pratique du journalisme de données nécessite des compé-tences fortes, l’offre en formations ne suit pas forcément. En matière de formation initiale, les programmes des universités intègrent progressivement des cours liés à une approche par don-nées dans le journalisme. Pour l’année académique 2016-2017, trois cours spécifiques étaient identifiés en master de journalisme : "Visualisation de données" (ULB, 5 ECTS) ; "Datajourna-lisme" (analyse dans un tableur et visualisation à l’aide d’outils gratuits, IHECS, 5 ECTS), "Ini-tiation au datajournalisme" (ULG, 15 heures). En matière de formation continuée, l’AJPro or-ganise assez peu de formations dans ce domaine. Celles-ci relèvent davantage d’une démarche introductive. Elles ont pour point commun d’être dispensées par les quelques journalistes au-todidactes rencontrés dans le cadre de cette recherche. L’examen de ses programmes, s’éche-lonnant de 2014 à 2020, montre que 174,5 heures de formation ont été organisées pour ces sept années, soit une moyenne de près de 25 heures par an. Ces formations sont essentiellement de deux types : extraction de données (web scraping) et visualisation de données. Deux for-mations (extraction et fouille de données) nécessitaient des prérequis, non pris en charges par la structure organisatrice : d’une part, des connaissances de base en informatique et, d’autre part, des connaissances de base des tableurs et du web. Ces formations ne font pas nécessaire-ment le plein de candidats. Mehmet Koksal, journaliste indépendant et observateur des médias en Belgique francophone, relate l’expérience d’une formation gratuite en journalisme de don-nées, organisée en 2015, où "on a eu du mal à trouver un public. On avait galéré pour remplir

la salle"28.

À titre de comparaison, la Nordic Datajournalism Conference (NODA), organisée chaque an-née en Scandinavie, propose plusieurs sessions de formation en journalisme de donan-nées. En 2018, celles-ci portaient sur la pratique du datajournalisme pour débutant (récolte, nettoyage et analyse de données en 7 heures de formation), sur le langage de programmation Python pour débutants (récolte, analyse et visualisation de données en 7 heures de formation), et sur l’ap-prentissage du journalisme à des développeurs (également en 7 heures de formation)29. Cela représente 21 heures de formation organisées en une seule journée. En 2017, la Global Investi-gative Journalism Conference, qui réunit tous les deux ans des journalistes d’investigation du monde entier, a proposé simultanément, pendant trois jours, quinze courtes formations axées sur la collecte, l’analyse et le traitement des données. Celles-ci ont abordé une variété des fa-cettes des technologies utilisées dans le cadre d’une approche par données dans le journalisme. Il était possible d’y suivre des ateliers pour un total d’une vingtaine d’heures à panacher entre les quinze formations du programme, certaines proposant un niveau débutant et d’autres un

28 Communication personnelle, Bruxelles, le 06/02/2018.

niveau avancé30. Cette conférence a accueilli 1.200 journalistes provenant de 127 pays. Parmi les participants, tous n’étaient pas rompus à une approche par données dans le journalisme. Leur point commun est à trouver dans leur investissement dans un travail journalistique s’ins-crivant dans le temps long de l’investigation. "Mais au GIJN, la communauté des journalistes

adore les chiffres alors qu’une majorité de journalistes les détestent", pondère Mehmet Koksal,

pour qui il existe "clairement un manque d’intérêt" pour une approche par données dans le