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John Claudius Loudon et Andrew Jackson Downing : le gardenesque

1.1 De l’Angleterre à l’Amérique

1.1.3 John Claudius Loudon et Andrew Jackson Downing : le gardenesque

Au cours de l’année 1832, un nouveau type d’aménagement paysager est proposé en Angleterre, dans la continuité de l’esthétique pittoresque. Il s’agit du gardenesque style, ainsi désigné par l’important théoricien John Claudius Loudon71

.

John Claudius Loudon, né en 1783 en Écosse, travaille pendant toute sa vie au développement du goût pour l’horticulture et pour le jardinage. L’entrepreneur, auteur et jardinier-paysagiste s’adonne à l’avancement des sciences naturelles ainsi qu’à la diffusion des théories et des techniques d’horticulture à une population mixte et de différentes classes sociales. En 1822, il publie sa considérable Encyclopedia of

Gardening. Rééditée huit fois et réimprimée une fois jusqu’en 1870, soit vingt-sept ans

après la mort de Loudon, elle est considérée comme l’ultime ouvrage de référence en horticulture pendant tout le XIXe siècle72. Loudon publie, dès 1826, un journal nommé

Gardener’s Magazine qui permet, entre autres, aux jardiniers de discuter de leur travail

dans une perspective artistique et technique. Au début du XIXe siècle, il visite de nombreux jardins en Angleterre, mais aussi au Canada73, pour ensuite les critiquer et les décrire dans le Gardener’s Magazine. De manière substantielle, Loudon contribue aux écrits théoriques sur l’horticulture de même que sur l’architecture, la décoration intérieure et le design des jardins74. Dès le début de sa carrière, son intérêt pour la culture des plantes en serre se remarque dans ses nombreuses publications. En tant que membre de la

Horticultural Society of London dès 1815, Loudon rend accessibles les résultats de ses

70 Rogger, op. cit., p. 134.

71 Colleen Morris, « The Diffusion of Useful Knowledge: John Claudius Loudon and His Influence in the Australian Colonies ». Garden History, Vol. 32, Nᵒ 1, printemps 2004, p. 101.

72 Brent Elliot, Victorian Gardens, Londres, B.T. Batsford, 1986, p. 12.

73 John Claudius Loudon visite Spencer Wood en 1837. John Claudius Loudon, « Art. II. Foreign Notices : North America », The Gardener’s Magazine and register of rural & domestic improvement, Octobre 1837, p. 467.

74 Stephan Koppelkamm, Glasshouses and Wintergardens of Nineteenth Century, New York, Rizzoli International Publication, Inc. 1981, p. 19.

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nombreuses expérimentations75 sur la forme la plus efficace de la serre, basée sur le bien- être des plantes dans un environnement artificiel. Nous reviendrons sur les différents éléments techniques relevés par Loudon sur la serre, mais pour l’instant concentrons-nous sur le gardenesque style développé au cours de sa longue carrière.

Les théories de John Claudius Loudon sur l’aménagement paysager émergent au début de ses travaux au sein de l’école pittoresque, associée à Price et Payne-Knight, où il développe parallèlement le gardenesque style76. En s’inspirant des grandes théories sur le pittoresque et le jardin moderne du XVIIIe siècle, Loudon met l’accent sur une meilleure compréhension de l’aspect plus pratique et philosophique de la profession d’architecte paysagiste. Le jardinier-paysagiste devient ainsi un artiste et son œuvre devient le jardin. Loudon ne va pas seulement s’inspirer des principes esthétiques du jardin anglais, notamment l’aspect social du jardin développé par Repton, il va aussi intégrer quelques concepts de théoriciens français, notamment les formes géométriques, pour la création du style gardenesque. De cette manière, « Throughout his career, he viewed landscapes with an undeniably British eye. But his mind, which craved order, system, and unity, was attracted to French modes of thought77. » Ainsi, le style gardenesque, conçu par Loudon en 1832 et présenté dans sa critique de l’essai Pratical Hints on Landscape-Gardening de William Gilpin, permet de tirer le meilleur du pittoresque par l’emploi de formes géométriques et de plantes exotiques organisées de manière indépendante ainsi que par l’utilisation de regroupements pittoresques de végétaux78. Par l’organisation de « overgrown masses of trees and shrubs, and by loosely grouping the natural features a lawn, Loudon hoped to reconcile two conflicting desires79 » : l’étude de spécimens, qui poussent sous des conditions à peu près idéales, de manière individuelle et l’appréciation d’un paysage composé de manière pittoresque. En 1838, Loudon décrit ainsi le

gardenesque style dans son ouvrage The Surburban Gardener and Villa Companion :

75

Titre de la lecture lors de l’événement: « On the Form which the Glass of a Forcing house ought to have in order to receive the greatest possible Quantity of Rays from the Sun », Koppelkamm, Ibid, p. 19.

76 Morris, op. cit., p. 101. 77

Melanie Simo, « John Claudius Loudon : On the planning and design for the Garden Metropolis », Garden History, Vol. 9, Nᵒ 2, 1981, p. 194.

78 Morris, op. cit., p. 116. 79 Simo, op. cit., p. 194.

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« […] the production of that kind of scenery which is best calculated to display the individual beauty of trees, shrubs and plants in a state of nature; the smoothness and greenness of lawns; and the smooth surfaces, curved directions, a dryness and firmness of gravel walks; in short, it is calculated for displaying the art of the gardener80 ».

Dans la conception du style gardenesque de John Claudius Loudon, l’art des jardins est vu comme un travail artistique où la science et l’art s’entremêlent pour donner un caractère au domaine. Loudon illustre le principe de l’imitation de la nature par une organisation artificielle des jardins. Ceux-ci sont alors transformés par l’artiste-jardinier, qui notamment supprime la végétation indigène, puis la remplace par des plantes exotiques81.

En incorporant les principes du pittoresque tels que la variété, l’harmonie et le contraste, le style gardenesque révèle « the beauty not only of the trees and shrubs in garden, but also of the art of the gardener82 ». Bref, le design et les sciences, telles que la botanique et l’horticulture, prennent une place substantielle dans le travail du concepteur de jardins, qui devient un artiste et un architecte du paysage. William Taylor expose également cette influence des sciences et la relation de l’homme avec l’environnement. Il explique que « Given the popularization of science, particularly in the second half of the nineteenth century, the language of form, functions and appearances was means whereby knowledge of the necessities of domestic life was acquired […]83

. » Selon lui, l’intérêt pour l’horticulture et le design résulte d’une nouvelle conscience de l’environnement, l’« environmental awareness », qui s’est développée au XIXe

siècle avec la popularisation de la serre84.

Comme plusieurs théoriciens avant lui, Loudon démontre la spécificité du gardenesque

style par sa comparaison avec une autre catégorie esthétique. Il présente la différence

80

John Claudius Loudon, The Suburban Gardener and Villa Companion, Londres, Longman, Orme, Brown, Green and Longmans; and W. Black, 1838, p. 160.

81 Loudon, Ibid., 1838, p. 140-141. 82 Morris, op. cit., p. 116.

83 William Taylor, The Vital Landscape. Nature and the Built Environment in Nineteeth-Century Britain, Londres, Éditions Ashgate, 2004, p. 7.

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entre l’organisation du paysage dans l’esthétique du pittoresque et l’organisation du paysage dans l’esthétique du gardenesque85. Il explique d’abord que lors de la construction d’un paysage dans le style gardenesque, les arbres, les buissons et les végétaux doivent être séparés et regroupés par type. Il poursuit en disant que « every gardenesque group must consist of trees which do not touch each other, and which only become groups by being as near together as is practicable without touching, and being apart from larger masses, or from single trees or rows of trees86. » La figure 1.1 illustre le concept de proximité de Loudon où les arbres conservent des distances variées tout en étant relativement isolés. La figure 1.2, en comparaison, représente un regroupement dans le style pittoresque où les végétaux forment des amalgames concentrés. Contrairement au style pittoresque, il n’y a pas de boisé dans le gardenesque style. C’est d’ailleurs ce qu’explique Loudon dans sa comparaison des deux styles esthétiques :

« […] they [les boisés] are to be scattered in the gardenesque manner, every tree and shrub should stand singly, as in the geometrical manner they should stand in regular lines or in some geometrical figure. In the gardenesque there may be single trees and single shrubs; but there can be no such thing as a single tree in the picturesque. […]In the gardenesque, the beauty of the isolated tree consists in the manner in which it is grown; in the picturesque the beauty of a tree or shrub, as of every other objects in the landscape, consists in its fitness to group with other objects. Now the fitness of one object to group with another evidently does not consist in the perfection of the form of that object, but rather in that imperfection which requires another object to render it complete87 ».

Bien que le style gardenesque ait été développé en Angleterre, divers théoriciens ont contribué à sa popularisation en diffusant les travaux de Loudon à travers le monde ou en élaborant leurs propres préceptes sur le sujet. La distinction entre le pittoresque et le

gardenesque repose toujours sur la dimension plus « environnementale » du second.

L’auteur Andrew Jackson Downing, admirateur et continuateur reconnu de Loudon88 , évoque le gardenesque style dans son traité89, écrit en 1841 aux États-Unis, qui porte sur

85 Ceci nous permet de confirmer que le gardenesque n’est pas pensé par Loudon dans la continuation du pittoresque, mais bien comme une catégorie esthétique à part entière.

86 Loudon, op. cit., 1838, p. 164. 87 Ibid., p. 166.

88 Chris Brooks, The Gothic Revival, Londres, Phaidon, 1999, p. 197.

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les théories et les pratiques de l’aménagement paysager en Amérique du Nord. Downing emprunte librement les théories de Loudon pour composer son très influent ouvrage90.

Andrew Jackson Downing (1815-1852) est né dans la ville de Newburgh à New York. Malgré sa mort précoce, Downing est reconnu dans toute l’Amérique pour sa carrière de jardinier-paysagiste et pour ses écrits dans le domaine de l’horticulture. Ayant vécu toute sa jeunesse dans un village parmi des fermiers autosuffisants qui faisaient pousser leurs fruits et légumes afin de les vendre au marché de la ville, Downing développe naturellement une passion pour l’horticulture et l’agriculture. Sa carrière débute en fait à l’âge de seize ans, lorsque Downing joint son frère Charles Downing dans l’entreprise familiale spécialisée en horticulture nommée Botanical Garden and Nurseries of

Newburgh91. Les dix années suivantes, Downing écrit une douzaine d’articles pour des revues sur l’horticulture et s’informe en lisant de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’aménagement paysager et sur les théories esthétiques du paysage. En 1841, Andrew Jackson Downing publie son célèbre ouvrage, A Treatise on the Theory and Practice of

Landscape Gardening (4 éditions en douze ans), où il introduit ses propres pensées sur

les catégories esthétiques du beau et du pittoresque ainsi que sur le gardenesque. Le traité s’inspire largement des travaux de ses prédécesseurs anglais, Humphrey Repton et John Claudius Loudon, mais Downing adapte les idées en fonction du climat et des conditions sociales de l’Amérique du Nord. Une grande partie du livre est consacrée à la description d’arbres, à des conseils sur l’organisation du terrain en fonction du style architectural de la résidence et à l’utilisation ornementale de l’eau et des petits édifices. Downing inclut aussi dans son traité une brève description historique de l’évolution des catégories esthétiques et des styles d’aménagement paysager. Un an après la publication de ce traité, Downing publie Cottage Residences, qui propose une série de dessins pour des maisons de petite taille accompagnée de plans et de descriptions de l’aménagement paysager, de l’architecture et des détails ornementaux. Les projets de Downing s’appliquent à l’ensemble des classes sociales ; riches ou pauvres, les personnes peuvent construire eux-

90

Williams, op. cit., p. 179.

91 Therese O’Malley, « From practice to theory: The emerging profession of landscape gardening in early Nineteenth-Century America », Botanical progess, horticultural innovations and cultural changes, 2007, p. 223.

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mêmes une maison et organiser l’aménagement paysager avec l’ouvrage Cottage

Residences. Republiés dans des revues d’horticulture et d’agriculture, les projets de

Downing ont pour effet d’augmenter grandement sa renommée. En 1845, Downing publie The Fruits and Fruit Trees of America, qui réunit des informations techniques sur la nomenclature des fruits et donne des conseils sur l’entretien des arbres fruitiers ; l’ouvrage devient rapidement très populaire auprès de la population américaine92

. L’année suivante, il édite l’ouvrage Gardening For Ladies de John Claudius Loudon et celui de George Wightwick, nommé Hints to Young Architects. La même année (1846), Downing contribue à plusieurs reprises à la revue mensuelle Magazine of Horticulture, puis publie sa propre revue, Horticulturist, où il parle du monde rural93 : architecture, animaux, structure des dépendances, etc. Le dernier livre que publie Downing est The

Architecture of Country Houses (1850) qui propose un aperçu sur l’architecture

domestique et un catalogue sur le travail des architectes de l’époque. À la fin de 1850, Downing travaille comme jardinier-paysagiste pour des jardins publics et privés aux États-Unis (Le Capitole, la Maison-Blanche et le Smithsonian)94.

Voici un extrait du texte où Downing décrit le gardenesque style : « The style is evidently founded rather upon a cultivated taste for Botany and Horticulture, and a desire to exhibit every variety of rare ornamental tree and plant, than upon any new element of design95. » Le développement des sciences s’intensifie au cours du XIXe

siècle et l’esthétique du

gardenesque permet l’intégration des sciences naturelles aux aménagements paysagers,

ce qui a pour effet de complexifier et de diversifier l’organisation des jardins ainsi que le choix des végétaux.

92

O’Malley, Ibid., p. 232. 93 Ibid., p. 231-232

94 Encyclopaedia Britannica, 2016, « Andrew Jackson Downing », Encyclopaedia Britannica, [En ligne], https://www.britannica.com/biography/Andrew-Jackson-Downing, (consultée le 1er septembre 2016). 95 Andrew Jackson Downing, A Treatise of the Theory and Practice of Landscape Gardening, adapted to North America; with a view to the Improvement of Country Residences with Remarks on Rural Architecture, New-York & Londres, Wiley and Putnam, 1841, p. 35-36.

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CONCLUSION

La présentation de ces différentes formes d’esthétique du paysage nous amène à constater que le concept de pittoresque a été défini de différentes manières. S’il y a une certaine perméabilité entre les théories des différents auteurs, leurs différences restent malgré tout assez marquées.

Les théories sur le pittoresque de Gilpin, Price et Payne-Knight diffèrent au sujet de l’importance accordée à l’aspect « pictural » du paysage. Price insiste sur l’effet multisensoriel des aménagements, alors que Payne Knight s’intéresse davantage à l’aspect psychologique de l’association, mais tous s’entendent pour dire que le pittoresque est une catégorie esthétique différente du beau et du sublime. Bien que ces trois penseurs aient passé une certaine partie de leur carrière à dénigrer les jardins de Brown, son successeur Humphrey Repton a su faire connaître les aspects esthétiques du pittoresque par leur intégration dans les aménagements paysagers d’une bonne partie des riches propriétés en Grande-Bretagne. Se basant sur l’effet de surprise, le sentiment de mystère et l’irrégularité des parcours, Repton popularise à grande échelle l’effet pittoresque dans les jardins anglais. Il n’est ainsi pas rare que de nombreux notables anglais voyageant et habitant dans les colonies anglaises intègrent à leurs jardins l’esthétique pittoresque.

S’inspirant de l’école de Price et Payne-Knight, et d’une certaine manière des aménagements paysagers de Humphrey Repton, John Claudius Loudon s’inscrit dans la lignée des théoriciens de l’esthétique du paysage au XIXe

siècle. À partir des notions du pittoresque, de certains aspects des jardins géométriques français et de sa passion pour l’horticulture scientifique, Loudon instaure une nouvelle catégorie esthétique qu’il nomme le gardenesque. S’appropriant ce nouveau style, les nombreux amateurs d’horticulture qu’amène l’époque victorienne trouvent un équilibre entre l’aspect plus irrégulier du jardin anglais et celui plus symétrique du jardin français, et peuvent mieux mettre à profit leurs intérêts scientifiques. En popularisant le style en Grande-Bretagne,

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Loudon provoque une dispersion du gardenesque dans les jardins des riches voyageurs vivant dans plusieurs colonies anglaises situées partout dans le monde. Ainsi, le pittoresque et le gardenesque se côtoient dans plusieurs jardins coloniaux rendant difficile l’interprétation du style utilisé. Nous pensons que le Bas-Canada, en tant que colonie anglaise, s’inscrit dans ce mélange de catégories esthétiques et nous tenterons dans les prochains chapitres de déterminer quelle catégorie peut le mieux être associée à la ville de Québec.

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CHAPITRE 2

LE PITTORESQUE À QUÉBEC

Selon plusieurs auteurs, notamment France Gagnon-Pratte et Janet Wright, le pittoresque constitue le principal courant esthétique ayant favorisé le développement de villas et de grands domaines paysagers dans la partie suburbaine de la ville de Québec1. Parallèlement, les représentations traditionnelles de la ville sont, vers 1830, celles de paysages magnifiquement pittoresques. Nous tenterons de voir dans quelle mesure l’étiquette de ville pittoresque fut préférée aux autres catégories esthétiques, le beau et le sublime, pour représenter la ville de Québec au XIXe siècle.

Nous aborderons, d’abord, dans ce deuxième chapitre, des premiers jardins conçus en Nouvelle-France, de leur adaptation au territoire du Bas-Canada et de leur développement esthétique, au cours du siècle suivant, vers le pittoresque. Les changements effectués dans les jardins fournissent, en fait, les premiers témoignages de l’apport du pittoresque au paysage du Bas-Canada. Aussi, nous considérerons les effets sur le paysage que provoque l’arrivée des Anglais au Bas-Canada et nous nous intéresserons à leur conception du paysage après leur appropriation du territoire de la ville de Québec.

Nous poursuivrons avec les aspects qui lient les représentations pittoresques de la ville et la vision anglaise de Québec au XIXe siècle. De manière générale, plusieurs auteurs affirment que le regard anglais sur le Bas-Canada s’organise autour d’une approche colonialiste de l’esthétique et qu’il est essentiellement concentré sur les rapprochements visuels entre le paysage d’origine et le paysage étranger2

. Au tournant du XVIIIe siècle, il

1 France Gagnon-Pratte, L’architecture et la nature à Québec au dix-neuvième siècle : les villas, Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1980, p. 88. ; Janet Wright, L’architecture pittoresque au Canada, Ottawa, Direction des lieux et parcs historiques nationaux Parcs Canada, Environnement Canada, 1984, p. 102.

2 Marylin J. McKay (2011), Ian MacLaren (1983, 1985), Alain Parent (2003), Didier Prioul (1991), Janet Wright (1984).

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est intéressant de noter que c’est le pittoresque qui l’emporte sur les autres catégories esthétiques, soit le beau et le sublime. Ceci nous amènera à considérer l’apport de James Pattison Cockburn dans la représentation du paysage pittoresque du Bas-Canada au XIXe siècle. Les images de Cockburn produites entre 1830 et 1831 sont des sources solides du XIXe siècle qui nous permettront de mieux comprendre la place que prend l’esthétique pittoresque à l’époque et la relation qu’entretient l’homme anglais de Québec avec la nature et le paysage dit « sauvage ».

La dernière partie de ce chapitre, nommée Le pittoresque en architecture, nous permettra de parler de l’intégration de l’esthétique pittoresque dans l’architecture et dans l’aménagement paysager de la ville de Québec. À l’aide d’exemples de villas construites à Québec au début du XIXe siècle, nous pourrons voir comment l’architecture (du bâtiment et du paysage) s’est adaptée à l’esthétique pittoresque. Il sera aussi question des premières serres construites dans la ville de Québec et de leur rôle au cours de l’intégration du pittoresque à l’architecture dans la première moitié du XIXe

siècle.

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